dimanche 21 juillet 2019

Good night - l'Arrache coeur


Site du théâtre l'Arrache-Coeur ICI
durée : 1h15

Good night
Romain Poli

  • Metteur en scène : Guillaume Melanie
  • Interprète(s) : Nouritza Emmanuelian, Romain Poli


  • Léa range des affaires dans un carton, elle sort de la chambre un court moment, pendant ce laps de temps, par la fenêtre ouverte, un homme entre, lui aussi cherche quelque chose vers le lit, hélas, Léa revient et paniquée bien sûr, prend une arme et le tient en joue.
    photo Philippe Escalier

    Le jeune homme tente de la raisonner, de la calmer, il ne lui veut aucun mal, il est venu chercher un dossier… Léa sous la menace, lui ordonne de se menotter au lit.

    Il s’appelle Anthony, elle lui confisque papiers et portable.
    photo Philippe Escalier

    Après un appel de sa mère, Léa, bouleversée allume la radio, tous deux écoutent avec stupéfaction, les informations sur les attentats de Paris.

    Il voudrait rassurer ses proches, mais c’est Léa qui répond brièvement à la mère du jeune homme !
    photo Philippe Escalier

    Léa et Anthony, engagent une conversation, enfin disons plutôt que Léa guide l’interrogatoire, elle vient d’enterrer son mari, et jalouse, essaie de savoir si son mari était fidèle. Elle attend un enfant, petit à petit, ils vont se découvrir, Léa est bien naïve et a du mal à comprendre les propos d'Anthony. Ils finissent par discuter comme de bons vieux copains, se confient sur leurs vies, leurs blessures. Mais le déroulement de leur conversation, dure et crue va bouleverser leur vie.
    photo Philippe Escalier

    Une excellente pièce, et des interprètes convaincants, vraiment une belle découverte !




Anne Delaleu
21 juillet 2019



samedi 20 juillet 2019

Vivre sa vie - Théâtre des Halles


Site du théâtre des Halles ICI
durée 1h25

Vivre sa vie
Jean-Luc Godard

Mise en scène Charles Berling
Adaptation libre adaptée des textes de Virginie Despentes, Marguerite Duras, Henrik Ibsen, Bernard-Marie Koltès, Grisélidis Réal, Sophocle, Frank Wedekind, Simone Weil
Avec Hélène Alexandridis, Pauline Cheviller, Sébastien Depommier, Grégoire Léauté


Elle s’appelle Nana, elle est vendeuse et rêve de devenir actrice, elle est coiffée à la Louise Brooks, l'interprète mythique de la “Lulu” de Wedekind. Nana assiste au cinéma au film de Dreyer “Jeanne d’Arc”, elle est émue, Jeanne elle aussi, a subi la pression masculine, et l'actrice Renée Falconetti également de la part du réalisateur danois !

Nana retrouve une ancienne copine qui vit de la prostitution, Yvette lui fera rencontrer des personnages interlopes, et surtout M. Raoul, souteneur. Nana est piégée, la routine la rattrape vite et elle tentera de s’échapper avec l’homme qu’elle aime.

Charles Berling nous présente un spectacle et un questionnement sur la condition des femmes, ce qui les pousse vers la prostitution. La mise en scène est efficace, crue, trash, Pauline Chevalier est remarquable, Hélène Alexandridis joue plusieurs rôles avec le talent qu’on lui connaît, Sébastien Depommier et Grégoire Léauté, interprètent également plusieurs rôles, se travestissent, jouent de la musique (un peu trop fort d’ailleurs !), ils sont excellents.

Ne connaissant pas le film de Godard, c’est surtout pour la distribution et le metteur en scène que j’ai choisi cette pièce, adaptation libre du film. J’ai été surprise, étonnée, la mise en scène peut être un peu trop “cinéma”, mais l’ensemble est intéressant, et je répète la qualité des interprètes est évidente.

Anne Delaleu
20 juillet 2019


vendredi 19 juillet 2019

Lewis vs Alice - La FabricA

Lewis versus Alice
Lewis Carroll 


théâtre musical
site du festival, photos ici et dates de tournée



Adaptation Macha MakeïeffGaëlle Hermant


Avec Geoffrey CareyCaroline EspargilièreVanessa FonteClément GriffaultJan PetersGeoffroy RondeauRosemary Standley


Lewis Carroll, un nom familier, c'est le père d'Alice, la petite fille du pays des Merveilles, qui par curiosité, poursuit le lapin blanc qui consulte sa montre gousset, toujours en retard !

Lewis Carroll romancier, photographe à ses heures, ses clichés de petites filles sont connus, il était gaucher et bègue comme sept de ses frères et soeurs, ils étaient onze enfants, une famille aimante, père pasteur anglican. Lui-même devient diacre. Pour divertir les filles de son supérieur, il eut l’idée d’écrire “Alice”, un personnage qui enfreint les règles, turbulente et avec du caractère !

Il était étonnamment doué et a détourné ses handicaps pour les transformer en histoires, en "accessoires", le miroir, la valise-mots, les mots détournés, les non-sens, les calembours.

Le monde enchanté et enchanteur de Lewis Carroll nous est conté par la mise en scène inventive, colorée et joyeuse de Macha Makaeïef, danse, chant, et chasse au Snark, comme dans une bande dessinée !

Tout est bien présent, le lapin, Alice et son double, la méchante reine de coeur, la duchesse complètement folle et le bébé qui se transformera en cochon !

Le décor est féerique, une maison à étage, un jardin tout au fond, les miroirs, les personnages se poursuivent, se disputent, acrobates, danseurs et puis Lewis que fait-il ? il intervient tout au long du spectacle, en anglais, en français. Geoffrey Carey est un Lewis attendrissant et drôle, et ses partenaires ne sont pas en reste, Rosemary Standley nous enchante par sa voix et sa musique.

Voilà un spectacle festif, drôle, c’est bien simple on ne veut plus les laisser partir !

Anne Delaleu
19 juillet 2019





Une simple baignade - Espace Roseau Teinturiers


Site Espace Roseau Teinturiers ICI
durée : 1h15

Une simple baignade
Maria Ducceschi

  • Metteur en scène : Pascal Faber
  • Interprète(s) : Nathalie Mann, Hugues Leforestier

Un couple face à un drame, peut résister et être plus fort, ou alors comme Anna et Fabien, se séparer avec la haine au coeur.

Ils se sont tant aimés, plutôt amants que parents, leur erreur a été de laisser à leur fille aînée la responsabilité du petit frère… Anna n’a pas oublié, les photos des temps heureux sont là pour le lui rappeler.

Les années ont passé, ils se retrouvent dans la si jolie maison du bord de mer. Leur grande fille a subtilement laissé les parents seuls, bien entendu rien ne se passe simplement, Anna sort les griffes, Lui, esquive les réponses, ce qui le chiffonne c’est le scooter de Valentine, il s’inquiète pour ça. Anna le provoque, hargneuse, vindicative.

Nathalie Mann toute en douleur face à Hugues Leforestier esquivant les coups, reprendront-ils une relation normale ? un apaisement est-il possible après tant de haine ?

Une histoire forte, douloureuse, bien interprétée et subtilement mise en scène par Pascal Faber avec la collaboration artistique de Bénédicte Bailby.



Anne Delaleu
19 juillet 2019

Aime comme Marquise - P.Froget - Espace roseau Teinturiers


Espace Roseau Teinturiers
site du théâtre ICI
durée 1h35
Aime comme Marquise
Philippe Froget

  • Mise en scène Chloé Froget
  • Avec Aurélie Noblesse, Xavier Girard, Christophe Charrier, Chloé Froget

“Belle marquise vos beaux yeux me font mourir d’amour !”

Que voilà une belle comédie, sur une des comédiennes les plus talentueuses du 17ème siècle, amie-amante de Molière mais c’est surtout Racine qui lui a écrit ses plus beaux rôles.

Paris, dans la loge de Marquise, elle se prépare pour jouer “Andromaque” tragédie que lui a écrit Racine son amant. Elle reçoit la visite de La Reynie, lieutenant général de la police, Louis XIV veut savoir si ces deniers sont bien employés, et si vraiment Molière est l’auteur de ses pièces et non pas Corneille, comme la rumeur le prétend…

Marquise du Parc, épouse de Gros René, il l’a découverte alors qu’elle n’était qu’une danseuse (exploitée par son père), il en est tombé amoureux et ma foi, sa gentillesse et sa bonhomie ont décidé Thérèse de Gorla à épouser Du Parc. Les voilà enfin dans la troupe du “patron”. Mais il faut décider Molière à engager la jeune femme, ce sera chose facile.

Une comédie qui se déroule comme une enquête policière, Marquise n’a pas les réponses, elle ne doute pas de Molière. Quant à Corneille malgré son indéniable talent, il n’a pas eu les faveurs de Marquise, lui écrira des stances pas bien aimables ce qui lui vaudra d’être “épinglé” par Tristan Bernard et Brassens des siècles plus tard !

Décors en trompe l’oeil, rideaux de scène, coulisses, changement de décors et de situation devant le public. Marquise de 1668 se souvient de la jeune fille de vingt ans. Des scènes se croisent, l’une en vers, l’autre en prose.

Une mise en scène créative, qui donne envie d’aller au théâtre, ce théâtre populaire, de tréteaux, qui touche au coeur et à l’esprit. On s’amuse, on rit, on est ému.

L’interprétation est de haut niveau, ils ont du succès, bravo c’est largement mérité !



Anne Delaleu
19 juillet 2019

jeudi 18 juillet 2019

Oh maman ! - Théâtre du Roi René


Site du théâtre du Roi René ICI
durée : 1h20

Oh Maman !
Stéphane Guérin


  • Mise en scène : Hélène Zidi

  • Interprète(s) : Guillaume Sentou, Alysson Paradis, Grégory-Antoine Magaña, Garance Bocobza

“Oh, Maman, si tu savais
Tout le mal que l'on se fait”

J’ai détourné les paroles de la chanson de Johnny, mais je trouve que ça va bien avec le thème de la pièce.

La mort d’une mère, c’est insupportable, et même si on ne le veut pas, toutes les rancoeurs ressortent, comme des règlements de comptes dans une fratrie.

C’est ce qui se passe avec Tim, ses soeurs Gwen et Gwlad et Tom le petit dernier.
Tim est écrivain, il a des soucis de coeurs avec son ami. Gwen et Gwlad ont l’air proches, mariées et mères de famille, il n’y a que Tom qui a l’air perdu et pas à l’aise, lui aussi en couple. On ne verra pas les “pièces rapportées” mais on en entend parler !

Et puis, les frères et soeurs vont se retrouver, se bagarrer pour les petites cuillères, la vaisselle, les “moi je m’en suis occupée plus que toi”, tous les reproches vont surgir, c’est inévitable, c’est la famille hélas.

Curieuse comédie, doit-on rire ou pleurer, difficile à dire, la mise en scène est efficace et les comédiens s’en donnent à coeur joie dans cette pièce, trash et déjantée !




Anne Delaleu
18 juillet 2019

mardi 16 juillet 2019

Tous mes rêves partent de la gare d'Austerlitz - Chapelle du verbe Incarné



Site du théâtre ICI
durée 1h30

  • Mise en scène : Marjorie Nakache
  • Interprète(s) : Jamila Aznague, Gabrielle Cohen, Olga Grumberg, Marjorie Nakache, Marina Pastor, Irène Voyatzis

La bibliothèque d’une prison pour femmes, c’est le soir de Noël, les filles ont préparé des cadeaux pour leurs proches, et surtout un repas de fête…

Frida débarque dans leur quotidien, c’est sa première fois, elle est ici en attente de jugement, elle a voulu enlever sa fille et s’est fait prendre au moment où elle achetait pour sa gamine, la pièce de Musset “On ne badine pas avec l’amour”.

Frida désespérée veut mourir, les femmes sont paniquées, c’est Noël quand même et pas besoin d’un suicide pour gâcher leur fête ! alors, elles proposent à Frida, de les filmer pendant qu’elles joueront des scènes de la pièce et d’envoyer la vidéo à la petite.

L’évasion par le théâtre, une belle idée ! c’est aussi drôle, car les détenues n’ont pas la même culture, et découvrent Musset, le critiquent, changent les répliques, enfin l’important c’est la solidarité entre elles. Qu’importe ce qu’elles ont fait et pourquoi elles sont en prison, peut-être s’en sortiront-elles par l’humanité et par le théâtre.

Belle interprétation de chacune des comédiennes, mise en scène efficace et sobre de Marjorie Nakache.

Anne Delaleu
16 juillet 2019

Sang négrier - Au verbe fou


Site du Verbe Fou ICI

15h15 durée 1h10

Sang Négrier
Laurent Gaudé 


Mise en scène Khadija El Mahdi
interprétation Bruno Bernardin

Un homme se souvient… il a été commandant d’un navire négrier, pour lui ces hommes valaient peu de choses, à part bien sûr l’argent qu’il pouvait tirer de ce “bois d’ébène”. Quelques années auparavant, le capitaine Bressac, meurt sur le bateau, au large du Sénégal. L’homme devient donc maître à bord et décide de ramener la dépouille à St Malo à la veuve. Une grossière erreur qui lui coûtera cher.

Mais voilà, dans la cité malouine, cinq nègres se sont échappés, la chasse à l’homme commence, tragique, horrible, trois sont retrouvés et tués, le quatrième préfère la mort, la seule oraison funèbre, c’est qu’il aurait pu en tirer un bon prix…
le cinquième où est-il ? où se cache-t-il ?

Une série de malheurs s’abat sur les “élus”, en effet, un doigt cloué sur leur porte attire la malédiction. Le capitaine ne sera pas épargné, il finira errant dans la ville, fou, n’arrivant pas à expliquer la vengeance du cinquième nègre jamais retrouvé.

L’esclavage, l’inhumanité, l’horreur, le très beau texte de Laurent Gaudé, mis en scène par Khadija El Mahdi, est interprété de façon magistrale par Bruno Bernardin. Il est habité par son personnage, avec quelque chose d’inquiétant, un remarquable seul en scène.

A voir absolument et à lire aussi !



Anne Delaleu
16 juillet 2019

Madame Van Gogh - 95 au Verbe Fou


Site du théâtre ICI
durée 1h10

Madame Van Gogh
Cliff Paille


Texte et mise en scène : Cliff Paillé
Interprétation : Lyne Lebreton et Romain Arnaud-Kneisky 

Video et lumières : Yann Prevost
Photos Laurent Sabathé


Emile Bernard, écrivain et peintre, ami des frères Van Gogh, entreprend d’écrire à Johanna, la veuve de Théo Van Gogh, et belle-soeur de Vincent. Ils ne sont d’accord que sur une seule chose, faire entrer dans la légende Vincent, mais par quels moyens ?


Johanna a hérité de centaines de toiles, on lui suggère de les détruire ! Elle a soigneusement gardé la correspondance entre les deux frères, par pudeur elle n’avait pas voulu lire, et puis une lettre, une deuxième… Johanna en fait part à Emile, ces lettres font apparaître les liens qui unissaient les deux frères.

Cette pièce évoque donc la singulière amitié entre Emile Bernard et Johanna, phrases piquantes, drôles, sérieuses aussi, mais un intérêt commun, la sauvegarde de l’oeuvre de Vincent. Dur héritage également pour l’unique fils de Théo et Johanna, qui se prénomme aussi Vincent...

Lyne Lebreton et Romain Arnaud-Kneisky interprètent avec justesse, émotion, humour, le texte de Cliff Paillé. La mise en scène et les jeux de lumière, “habillant” les comédiens des toiles de Vincent, les vidéos de ses oeuvres, nous baigne dans un foisonnement de couleurs et on ressort avec la joie au coeur. Vincent Van Gogh est éternel et intemporel.


Anne Delaleu
16 juillet 2019

lundi 15 juillet 2019

Maux d'amour - La Luna


Site de La Luna ICI
durée 1h35

Maux d'amour
Dan Gordon, Pierre Laville


  • Mise en scène : Johanna Boyé
  • d’après "TENDRES PASSIONS" roman de Larry McMurtry et scénario de James L. Brooks du film produit par Paramount Pictures Corporation

  • Avec Corinne Touzet, Yannis Baraban, Salomé Villiers, Gregory Benchenafi, Marine Duséhu

Aurore est veuve, beaucoup de charme, élégante et maîtresse femme. Mais elle ne supporte pas l’idée que sa fille Emma s’envole du nid familial et surtout épouse Flap ! Se marie-t-elle pour échapper à l’emprise d’Aurore ou est-elle vraiment amoureuse ?

Emma veut casser toutes les conventions, elle devient l’épouse de Flap, ils auront trois enfants. Aurore pour briser sa solitude fréquente son “odieux” voisin, Garrett, ancien cosmonaute, porté sur le beau sexe, et surtout la bouteille !

Ces deux-là se trouvent, alors que le couple Emma/Flap bat de l’aile.

Corinne Touzet est Aurore, rigide, désagréable, charmeuse, mutine, face à Yannis Baraban, elle a des arguments pour lui montrer son Renoir ! Yannis Baraban a un art du comique indéniable, Salomé Villiers est la touchante Emma, passe de la jeune femme mariée à l’épouse déçue. Ses rapports avec sa mère sont houleux. Gregory Benchenafi tient son rôle de jeune fou et de mari à la perfection, et Marine Duséhu revêt parfaitement les différents personnages dont celui de la meilleure amie d’Emma.


Les non-dits, le temps qui passe et les regrets, voilà une comédie sentimentale, humaine, drôle sans vulgarité, parfaitement mis en scène.
Anne Delaleu
15 juillet 2019