samedi 28 décembre 2013

Mon amie Cordy - théâtre Essaïon



 
De et avec Lara Neumann, Emmanuel Touchard

Maurice et Fleur rendent hommage à la Baronne Cooremann, enfin plus exactement à Annie Cordy qui a depuis bien longtemps acquis ses lettres de noblesse grâce à son énergie, sa bonne humeur et ses chansons fantaisistes ou plus tendres, que les jurés des télé-réalités ont banni (les pôvres !!) du répertoire de leurs élèves !

Un piano, un portant avec boa en plumes, chapeau, ombrelle et le portrait souriant d’Annie nous accueillent. 

Lumineuse et rieuse, Lara chante, une jolie voix, du tempérament, beaucoup de talent et d’humour, Emmanuel, son partenaire n’est pas en reste, il est à la hauteur, excellent pianiste, clarinettiste, enfin il « supporte » Fleur ce qui n’est pas de tout repos ! 

Une bonne idée de puiser dans le répertoire varié d’Annie, des chansons moins connues, mais rassurez-vous Fleur fait un sort à Tata Yoyo et à la bonne du curé. Mais ce n’est pas que cela, il y a la musique, la comédie musicale, le succès toujours au rendez-vous. Une artiste qui a traversé toutes les époques, toutes les modes, parce qu’elle aime son public et le respecte.

Flanan Obe signe une mise en scène drôle, lui-même danseur et chanteur, il a su insuffler à ses comédiens le bonheur de jouer et chanter.

« Ca ira mieux demain » surtout si vous y allez !

mardi 17 décembre 2013

Tilt ! - Thierry - théâtre de Poche-Montparnasse



Avec Bruno Solo, Sébastien Thierry, Antony Cochin

Mise en scène Jean-Louis Benoît

L’univers de Sébastien Thierry est bien particulier, il a le don de « normaliser » une situation complexe, tout est loufoque, mais tout est normal, l’auteur de « cochons d’Inde » a décidé une bonne fois pour toute que tout est possible.

Deux hommes se rencontrent dans un restaurant, l’un est tétanisé par la serveuse, l’autre écrit sa commande sur un carnet, en fait il n’est pas du tout muet mais il a décidé de ne plus parler aux femmes ! Ils ont besoin de parler, de s’écouter, de se comprendre et de devenir amis !

Un soupçon de Devos, vous saupoudrez de Ionesco et ça fait tilt ! On adhère ou pas, moi j’adore c’est complètement loufoque, et pourtant le jeu consiste à jouer de façon normale, sans caricaturer, sans exagérer. Les dialogues sont drôles, on ne se doute même pas de ce que l’on va entendre ou voir.

Enfin les comédiens et le metteur en scène sont à la hauteur de la démesure, naturels, cyniques, cinglés, déjantés et j’en passe.

Un bon moment de détente assurée !

jeudi 12 décembre 2013

Occupes-toi d'Amélie ! - Feydeau - Théâtre 14



Avec Frédérique Lazarini, Cédric Colas, Bernard Menez, Stéphane Douret, Marc-Henri Lamande, Elisa Menez, Kevin Dragaud, Michel Baladi, Pierre-Thomas Jourdan, Lydia Nicaud, Sandra Edmond, Melody Cremet, Thomas Ganidel, Mathieu Wilhelm.

Amélie d’Avranches est une cocotte, une demi-mondaine, au même titre que Cléo de Mérode, Liane de Pougy, Caroline Otero. Comme elles, Amélie s’est choisi un nom. Elle a un amant  de cœur et les autres… Elle est née Pochet comme son papa, qui surveille de près les affaires de sa fille et son honneur (enfin…), il a le sens de la famille !

Mais les habitudes de cette chère Amélie vont vite être mises à mal, car Marcel le meilleur ami du couple, veut toucher son héritage, mais il y avait une clause, que le parrain Van Putzeboum a bien l’intention d’honorer, Marcel doit se marier !

Marcel a bien une amie, mais elle ne peut jouer le rôle de la jeune fiancée, étant elle-même mariée… et comme le demi-monde est bien petit, cette jeune femme est la dernière patronne d’Amélie.

Le parrain « pot de colle » avec son accent à couper au couteau, est bien sympathique, on le ménage, on le chouchoute et on lui présente Amélie comme la jeune fiancée.

Ajouter à cela qu’Etienne doit partir faire son service, il confie donc la femme qu’il aime à son meilleur ami.  Est-ce une bonne idée… l’avenir nous le dira. 

Tous les ingrédients chers à Feydeau sont là, un Maharadja, beau garçon totalement déjanté, avec ce pauvre Marcel dans la fameuse scène du « prix de la chambre à la journée ». Amélie pulpeuse, le parrain fort bon pianiste pendant les changements de décor et grand gaffeur à ses heures, le papa Pochet, ancien fonctionnaire respectueux du protocole.  Etienne qui a plus d’un mauvais tour dans son sac pour se venger.

La mise en scène joyeuse de Henri Lazarini, nous entraîne dans la folie douce de Feydeau. Un joli rappel de Paris en découpe dans le fond de scène. De bons comédiens en forme et décidés à nous faire passer un bon moment.
Occupons-nous donc de cette Amélie !

vendredi 6 décembre 2013

Dramuscules - Bernhard - Poche Montparnasse



 http://www.theatredepoche-montparnasse.com/wp-content/uploads/2013/11/AFF-DRAMUSCULES.jpg

Mise en scène Catherine Hiégel
Judith Magre, Catherine Salviat et Antony Cochin

Deux petites dames, bien pensantes, reviennent de la messe, sur la route l’une d’elles semble voir un mort enroulé dans du papier d’emballage…


Ça commence bien, on rit on sourit, et puis il faut bien se rendre à l’évidence, c’est un texte coup de poing. On n’en ressort pas indemne. C’est un réquisitoire contre le racisme et l’intolérance.

La deuxième pièce, révèle le racisme dans toute son abjection, nos deux dames bien sous tous rapport, se lamentent de la perte d’un bienfaiteur de la paroisse, bon elles ne sont pas bien certaines que les fonds qu’il récoltait allaient au Sahel, mais quand même… c’est surtout ce diable de Turc qui est la cause de la mort accidentelle, Catherine Salviat est saisissante lors de la scène finale.

Judith Magre, nous fait bien rire, avec son air de ne pas trop comprendre les sous-entendus de son amie, elle la bouscule aussi un peu. Dans la dernière pièce, où elle campe une harpie, il est vrai, peu gâtée avec un footeux de mari, policier de son état mais qui ne frappe pas assez « dans le tas » lors des manifestations et aussi les supporters qu’elle enverrait vite fait dans l’autre monde !

Antony Cochin totalement déjanté pour changer les décors devient aussi un efficace fossoyeur et un fan de foot !

Ces courtes pièces écrites en 1988, sont hélas toujours d’actualité. Bêtise, incompréhension, peur de l’autre…

Catherine Salviat nous fait participer à un quizz sur les phrases ou réflexions faites au cours des siècles par des personnalités sur les autres, sur les étrangers. C’est instructif à en juger par l’étonnement de plus d’un dans la salle à l’énoncé du résultat ! 

Un texte et des comédiens servis par la mise en scène efficace de Catherine Hiégel.
A voir pour comprendre qu’il faut être vigilant.

mardi 3 décembre 2013

Poche-Montparnasse : COMMUNIQUÉ DE PRESSE

AU BOIS LACTÉ de Dylan Thomas
Mise en scène par Stéphan Meldegg – Du mardi au samedi à 21h, dimanche à 15h
Dernière irrévocable dimanche 8 décembre 2013, 21h


LES CONTES d’Eugène Ionesco
Mise en scène par Émilie Chevrillon – mercredi et samedi à 15h
Annulation exceptionnelle les 11 et 18 décembre 2013
A partir du 21 décembre (vacances scolaires) : jeudi, vendredi et samedi à 17h (au lieu de 15h)
Dernière irrévocable samedi 28 décembre 2013, 17h


UNE LECON D’HISTOIRE DE FRANCE
Par Maxime d’Aboville - Samedi à 15h
A partir de janvier 2014 : séance supplémentaire le mercredi à 17h
Relâches, les 1, 4, 25 janvier et 8 février.
Dernière samedi 22 février 2014, 15h



Relâches pour l’ensemble des spectacles les 25 décembre 2013 et 1er janvier 2014


Renseignements et réservations au guichet du théâtre
Lundi, Mardi, Jeudi et Vendredi de 14h à 18h
Mercredi, Samedi et Dimanche de 11h à 18h


01 45 44 50 21

mercredi 27 novembre 2013

Mystère Sax - Les DéSAXés - Vingtième théâtre






Samuel Maingaud, Guy Rebreyend, Frédéric Saumagne, Michel Oberli
Mise en scène Philippe Martz

Le saxophone a un papa, il s’appelait Adolphe Sax, né en 1814 en Belgique, il aurait eu 200 ans l’an prochain !

Pour son anniversaire, quatre musiciens et comédiens, nous content avec humour « sa vie, son œuvre », de nourrisson à sa fin en 1894 à Paris. Son père était lui-même facteur d’instrument et c’est donc dans la « marmite de musique » que grandit le petit Adolphe.

Le décor est astucieux, le bureau bascule de telle façon que l’on voit comme si l’on était collé au plafond et l’arrivée de l’huissier est très drôle puisqu’il doit s’adapter ! Le piano est « multi-usages » et sert aussi d’atelier pour peaufiner l’instrument préféré de Woody Allen et Bill Clinton.

On fait connaissance avec les amis de Sax parmi lesquels Berlioz et la présentation du saxophone dans tous ses états à l’Exposition Universelle permet aux musiciens de déployer leurs talents de comédiens et de clown ! On assiste à une séance de cinéma muet mais accompagnée par la musique, Sax partant à la conquête du Monde et faisant de curieuses rencontres…

Nos quatre compères - excellents musiciens -, racontent avec leur instrument,  pas de paroles, mais place à la musique ! bien sûr le jeu consiste aussi à reconnaître les morceaux, qui n’ont parfois aucun rapport avec l’époque mais avec la scène jouée.
Un joyeux moment de théâtre à savourer entre amis ou en famille.

Les deux bossus et la lune - inspiré d'un conte populaire portugais - Espace Paris Plaine





Texte et mise en scène Richard Demarcy

Nicolas Bossé, Bossu second
Antonio Da Silva, Bossu premier




Les éclats de rire des enfants sont le signe de la qualité de ce spectacle. 

La scène jonchée de feuilles mortes, quelques cailloux, un sorcier (pas méchant mais susceptible…) en grand manteau, un drôle de couvre-chef avec des branchages, il hante la forêt.

Nos deux amis bossus cherchent un scarabée, pas facile de le retrouver dans cette grande forêt ! À force de courir dans tous les sens, ils s’égarent tous deux, l’un cherchant l’autre, s’effrayant de leurs propres ombres. Bossu premier rencontre le sorcier, celui-ci lui demande de répéter un chant rituel et aussi de lui dire un poème. Bossu premier réussit l’épreuve et pour le récompenser, le sorcier le débarrasse de sa bosse.

Tout heureux ce dernier retrouve son ami Bossu second et lui confie son secret, c’est normal ils sont amis et ne se cachent rien, mais tout ne se déroulera pas comme prévu pour Bossu second…

Au fait, la lune est-elle une bosse de bossu, maculée de tâches de confiture ? A vous d’imaginer.

La compagnie le Naïf théâtre, après son succès « la farce de Me Pathelin » renoue avec l’imaginaire, la fantaisie, l’humour, et l’envie de redécouvrir les contes et légendes du monde.

vendredi 22 novembre 2013

STEF ! y en a pas 2 - Les Blancs Manteaux




Le 31 décembre à 19h30 pour finir l'année en bonne compagnie !


Texte et chant : Stephanie Bourguignon accompagnée au piano par François Debaecker
Mise en scène : Laurent Stachnick

Bien sûr on se gèle un peu dehors, mais la surprise qui nous attend à l’intérieur de la salle, nous réchauffe le cœur et nous décoince les zygomatiques !

Une brunette piquante qui nous fait bien rire pendant une heure, on oublie le froid, la grisaille environnante. Ses textes chantés sont drôles et bien vus, les copines en prennent pour leur grade, les enfants qui oublient les seniors et plus particulièrement le plus célèbre d’entre eux -  le père Noël qui n’est pas une ordure -, et puis bien sûr la femme de ménage du théâtre Tapioka, qui ressemble fort à Stef qui elle-même est un sosie de Catherine Deneuve (en brune et en ronde, à vous de voir !), Tapioka qui vous vend tout (sauf le pianiste et encore…). Le pianiste qui a bien du mérite et bien du talent surtout pour supporter la femme de ménage et la chanteuse, qui parfois se gargarise à la bière…

Stef charmeuse, pétillante et authentique, un spectacle pour tous. Une comédienne qui chante ou une chanteuse qui joue la comédie ? Ma foi, ce n’est guère important, car le mélange est détonnant !

mardi 19 novembre 2013

Qui es-tu Fritz Haber ? Cohen - Poche Montparnasse







Un soir de 1915, Fritz Haber fier et heureux,  félicite Clara, son épouse, pour le diner qu’elle a préparé. Il est persuadé que ses supérieurs militaires auront passé également une excellente soirée. C’est un fervent patriote, il a mis au point un gaz toxique, il travaille au développement des armes chimiques. 


Clara a mis sa carrière de chimiste entre parenthèse, à son époque une femme se doit d’être au foyer et s’occuper de son ménage. Elle a pourtant été la première femme à obtenir son doctorat à l’université. Elle s’est mariée par amour et par admiration pour Fritz, ils ont un fils. C’est une femme meurtrie, elle n’a aucune reconnaissance à attendre, elle est anéantie, Fritz a trouvé le moyen d’exterminer l’ennemi avec les gaz toxiques.

Leur violente dispute fait remonter à la surface les rancœurs de l’un et de l’autre. Elle lui reproche de trahir leur idéal, pour elle la science est avant tout une avancée pour servir l’humanité et non pas la détruire. Elle tente de le dissuader, elle fait appel à son sens moral, à leur religion. Il la rabaisse, et se justifie, il souhaite à n’importe quel prix la victoire de l’Allemagne. « Un savant appartient au monde en temps de paix et à son pays en temps de guerre ».

Mais le destin en décidera autrement pour leur couple, Fritz est rappelé et part pour le front de l’Est refaire quelques « essais ». Clara ne le supportera pas.

Xavier Lemaire, qui signe également la mise en scène, et Isabelle Andréani donnent encore une fois la mesure de leur talent et de leur investissement pour la création artistique.

Un succès mérité lors du dernier festival d’Avignon (Prix coup de cœur du public 2013).