vendredi 31 mars 2017

Intra Muros - A. Michalik - théâtre 13 jardin



Site du Théâtre 13 Jardin ICI
mardi au samedi 20 h - dimanche 16h
durée 1h45

Intra Muros
Texte et mise en scène Alexis Michalik

Avec Jeanne Arenes, Bernard Blancon, Alice De Lencquesaing, Paul Jeanson, Faycal Safi
Musicien Raphaël Charpentier


Donner un cours de théâtre en prison, pourquoi pas et c’est d’ailleurs la seule opportunité de Richard, metteur en scène en recherche de son succès passé. Il est secondé par son ex-femme, actrice, et par une jeune assistante sociale qui remplace la titulaire, souffrante.

Pas facile de demander à des marginaux de faire le plus simplement du monde, des exercices que n’importe quel comédien ou apprenti comédien s’appliquerait à faire. Imiter un animal, hélas le « singe » est mal perçu par Kevin, quant à Ange le plus âgé des deux, il ne dit rien.

L’amitié entre ces deux hommes, ces deux générations, est sincère, Ange ne tente pas de manipuler Kevin, il lui conseille la lecture, ainsi que de pratiquer à la cantine, la politesse la plus élémentaire. Cet homme a un lourd passé que l’on découvre à travers les « jeux de rôles » que s’obstinent à faire Richard et Jeanne.

Intra Muros, peut être compris comme l’enfermement dans lequel tous les protagonistes se trouvent, que ce soit le metteur en scène, l’actrice, la jeune fille. Ils sont libres de leurs mouvements mais dans leur esprit ?

Avec ce nouveau spectacle, on retrouve la patte de l’auteur, les retours en arrière, les histoires qui s’imbriquent dans l’histoire, la fin est inattendue.

Richard s’adresse à nous comme partenaires, comme élèves. Est-on vraiment spectateur ?

Il y a de l’émotion, du rire, du dynamisme, rien n’est laissé au hasard. La musique est présente sans excès et accompagne parfaitement le déroulement de l’histoire.


Un beau succès pour l’auteur et ses comédiens.

Anne Delaleu
31 mars 2017

mercredi 29 mars 2017

La constellation des contes - théâtre le Lucernaire




Site du Théâtre Lucernaire ICI
durée 55 mn
mercredi et samedi 15 h dimanche 11 h


La constellation des contes 
(Barbe bleue, Blanche neige et cie)
Rébecca Stella et Danielle Barthémemy
Mise en scène Rébecca Stella assistée de Charlotte Popon

Avec Amélie Saimpont ou Rébecca Stella, Claire Marie Bronx ou Sarah Fuentes, Raphaël Poli ou Arnaud Maillard.

Paloma et Luc ont bien du mal avec leur vaisseau spatial, la reine leur a demandé de ramener la princesse Stella, et c’est compter sans les pannes, les inconvénients de toutes sortes.

Stella est exigeante, c’est une princesse, Paloma et Luc décident donc de lui faire le coup de la panne... en pleine galaxie. Stella va se retrouver dans un livre d’images et dans la peau des personnages des contes.

Voilà donc notre héroïne confrontée à l’horrible Barbe-bleue, qui exige de l’épouser (quel culot !), il lui confie un trousseau de clés, l’une d’elles ouvre une porte interdite... Stella trop curieuse va ouvrir cette porte, les trophées capillaires  ne lui sautent de suite aux yeux. Elle parviendra pourtant à se débarrasser du barbu !

La reine de Blanche Neige, très consciente de sa beauté aura fort à faire avec la petite Stella, et c’est un numéro de karatéka qui aura raison de la méchante reine.

D’histoire en histoire, Stella ramasse les feuillets des contes, sa mère est détentrice du Grand Livre des Contes. Une jolie maison de pain d’épices et de gâteaux tentent Hansel et Gretel mais c’est sans compter sans la malice et la méchanceté de la sorcière, heureusement Stella connait la fin de l’histoire.

Riquet à la Houppe, moche mais intelligent, contrairement à la nunuche de princesse, mais Stella n’est pas bête non plus et saura trouver de la beauté à ce pauvre garçon.

Le décor est amusant, on est prêt à décoller, les costumes sont attrayants, les comédiens chantent, dansent, s’amusent autant que nous avec des gags surprenants ou des parodies d’émissions de télé !


Détournement de contes ! Les enfants adorent ça, et ils l’ont bien manifesté par des cris, des rires.
Anne Delaleu
29 mars 2017

mardi 28 mars 2017

Les misérables - V. Hugo - Le Lucernaire


Site du théâtre Lucernaire ICI
Durée 1h30
mardi au samedi 20 h et dimanche 18h

Les Misérables
Victor Hugo

Adaptation et mise en scène Manon Montel

Dov Cohen (Monseigneur Bienvenu et Gillenormand), Stéphane Dauch ( Valjean en alternance avec Anatole De Bodinat), Claire Faurot (Madame Thénardier), Jean-Christophe Frèche (Javert et Jean Prouvaire), Cécile Génovèse (Cosette et Enjolras), Manon Montel (Fantine et Gavroche), Léo Paget (Marius), François Pérache (Thénardier et Courfeyrac en alternance avec Xavier Girard)

La pauvreté et la misère ne font pas bon ménage avec la bonté ou l’empathie, l’exemple en est les Thénardier, le couple le plus abject de la littérature.

Les Thénardier n’hésitent pas à prendre « en nourrice » la petite Cosette et à saigner sa mère Fantine. Ils sont parents, aiment leurs enfants, mais pas les autres !

Pendant ce temps Jean Valjean est devenu le maire de Montreuil-sur-Seine sous le nom de M. Madeleine. Il a une usine, il est devenu humain et juste, Fantine trouvera un emploi, mais hélas, elle sera vite dénoncée comme étant sans moralité ! Sa petite Cosette a bien un père mais qui est-il et où se trouve-t-il ? Elle est chassée et pour gagner de l’argent se vend. Javert la conduit en prison, Valjean intervient pour la libérer s’attirant les foudres de son ennemi mortel... Valjean pour ne pas faillir à son serment, reprendra Cosette aux Thénardier trop contents de se débarrasser d’elle contre espèces sonnantes et trébuchantes.

Quelques années plus tard, Gavroche, fils des Thénardier, a grandit dans la rue, a rejoint un groupe révolutionnaire. Marius jeune gandin rêve de Napoléon et de République, il s’oppose violemment à son grand-père, digne mais aveuglément attaché à l’ancien régime. Cosette jeune fille, attachée à Valjean va s’amouracher de Marius. Le bonheur de Marius et Cosette triomphera, mais il y aura aussi des laissés pour compte : Gavroche, Valjean, Javert, la Thénardier...

Tous les personnages sont bien en place, l’histoire rejoint la grande Histoire.

La mise en scène de Manon Montel est vivante, l’épopée hugolienne est parfaitement interprété, on sourit, on pleure, on est ému. Le décor est simple, l’ère industrielle est parfaitement représentée par la projection vidéo.

Une belle réussite.

Anne Delaleu
28 mars 201

mercredi 22 mars 2017

C'est encore mieux l'après-midi - R. Cooney - Théâtre Hébertot



 Site du théâtre Hébertot ICI
mardi au samedi 21 h 
samedi 16h30 - dimanche 15h
durée 1h25

C’est encore mieux l’après-midi
Ray Cooney
Adaptation Jean Poiret
Mise en scène José Paul.

Avec Pierre Cassignard – Lysiane Meis – Sébastien Castro - Guilhem Pellegrin – Pascale Louange
Guillaume Clérice – Rudy Milstein – Anne-Sophie Germanaz


Ah non encore la politique ! Oui mais là on rit de bon cœur. La cause ? Richard, député fort séduisant a bien l’intention de passer du bon temps avec la secrétaire du Premier Ministre et d’expédier sa femme Christine à la Comédie Française... tout ceci aux frais du contribuable, car il devrait assister à un débat parlementaire, certes moins folichon on s’en doute, et lorsqu’on voit l’hémicycle quasiment vide, on pourra dorénavant se poser des questions !



Hélas pour lui, Georges, son assistant parlementaire (emploi non fictif) est Monsieur Catastrophe en personne, mais on ne peut lui en vouloir, c’est un pur, et les magouilles conjugales de son patron le désarment totalement. Il faut quand même dire qu’il a été un peu « pistonné ».

Ajoutez à cela que la charmante épouse du député, n’est pas insensible au charme de Georges, et compte bien en profiter. Georges est chargé de réserver une chambre pour son patron, l’hôtel est complet, la seule suite disponible se trouve à côté de la chambre occupée par Christine et son mari.

Quiproquos, maladresses en tout genre, équivoques, portes qui claquent, clés perdues, personnel de l’hôtel pas vraiment au top et un peu opportuniste sur les bords, tous les ingrédients sont là pour passer une soirée délirante en leur compagnie.



Sébastien Castro forme avec Pierre Cassignard un duo hilarant, leurs partenaires n’ont rien à leur envier, tout est parfaitement huilé dans la mise en scène et il en faut du dynamisme !



Cette pièce a été créée à Londres en 1984 et jouée à Paris en 1987, trente ans plus tard, José Paul a eu la bonne idée de reprendre cette comédie, interprétée avec brio par des comédiens exceptionnels.

  Anne Delaleu
22 mars 2017


mardi 21 mars 2017

Timon d'Athènes - Shakespeare- théâtre La Tempête


 Site du Théâtre de la Tempête ICI
mardi au samedi 20h
dimanche 16h
durée 2h

Timon d’Athènes
William Shakespeare
Mise en scène Cyril Le Grix

Avec Patrick Catalifo, Xavier Bazin, Philippe Catoire, Thibault Corrion, Thomas Dewynter, René Hernandez, Maud Imbert, Jérôme Keen, Alexandre Mousset, Carole Schaal

Musiciens : Karim Touré, Florent HinschbergerJon, Lopez De Vicuna


Timon est prodigue, ses amis l’aiment parce qu’il a le pouvoir, l’argent, et il aime ses amis, ou bien cherche-t-il à s’en faire aimer en les comblant de cadeaux et de bienfaits ?


Rien ne manque, le banquet, la fête, les jolies femmes, boisson et nourriture à foison, tout est raffiné et tout est à crédit. Peintre, poète, sénateur, tous viennent à sa table et chantent ses louanges.

Un de ses compagnons Apementus le met en garde, réaliste ou misanthrope, disons un peu des deux. Le fidèle intendant, Flavius, tente aussi de ramener Timon à la raison. Timon est trop généreux, et les créanciers menacent. Pour calmer le jeu, sûr de l’amitié et de loyauté de ses amis, il leur demande à chacun une somme, quel n’est pas son désarroi en apprenant leur refus. Ruiné, il les invitera à un dernier festin. Ils n’auront que de l’eau et sa haine.

Timon s’enfuit et se réfugie loin de tout sur une grève, une carcasse de bateau lui sert d’abri. Là, il découvrira un trésor ! Que faire de tout cet argent ? Flavius retrouve son maître, mais Timon maudit l’humanité et veut finir ses jours dans la solitude.


Athènes est en feu, les troupes d’Alcibiade l’encerclent, les sénateurs retrouvent Timon et le supplie de revenir, il leur crache sa haine et les maudit.

Cette pièce peu jouée de Shakespeare, met en lumière la folie du pouvoir, l’argent trop facile.
La mise en scène est sobre et dense, le décor esthétique et les costumes contemporains, le thème est intemporel.


La distribution est remarquable, avec en tête un Patrick Catalifo descendant aux enfers.

Anne Delaleu
21 mars 2017


jeudi 16 mars 2017

Le serment d'Hipppocrate - L. Calaferte - Théâtre 14



Site du Théâtre 14 ICI
mardi, vendredi, 20h30 - mercredi et jeudi 19h - samedi 16h et 20h30
jusqu'au 22 avril
durée 1h25
Le serment d’Hippocrate
Louis Calaferte (1928-1994)
Mise en scène Patrick Pelloquet - Assistante Hélène Gay

Avec Gérard Darman, Pierre Gondard, Patrick Pelloquet, Christine Peyssens, Yvette Poirier, Georges Richardeau
Photos Lot

Nous sommes dans les années 80, la voix de Danièle Gilbert nous parvient, elle met en garde les personnes âgées qui pourraient avoir un malaise... une charmante petite dame entre au salon, elle n’a pas l’air bien, essaie d’atteindre le canapé et s’effondre.


Alertés par son absence - la famille était à table - Madeleine et Lucien, affolés ne sachant que faire, passent plus de temps à se quereller qu’à ranimer Bon Maman. Lucien appelle le médecin de famille, celui-ci est absent pour cause de chasse... ils attendent donc le remplaçant un certain Docteur Blondeau.


Pour couronner le tout le vieux Papa, sourd comme un pot, se préoccupe de savoir s’il peut ou non entamer le Coulommiers ! Il est gourmand le papy, il s’empiffre... au grand désespoir de Madeleine.

Bon maman reprend ses esprits et le médecin arrive, il a toute une théorie sur sa syncope, tout vient de l’intestin dit-il, et commence alors une auscultation digne des Marx Brothers ! Mais ce n’est pas fini, après son départ, le Docteur Blondeau fils, fait son apparition et donne un diagnostic différent de son père. Celui-ci d’ailleurs ne supportant pas la retraite, « pique » les patients de son fils. Bon Maman à l’air de se porter comme un charme, mais sa fille et son gendre ne l’écoutent pas, ce n’est pas elle le médecin, donc elle sera soignée qu’elle le veuille ou non !



Calaferte était un visionnaire en matière de médecine, il pressentait l’automédication, le traitement des maladies sans ... malades, l’auscultation à distance ! Comme Molière il se méfiait du jargon et du pouvoir des médecins. Le fameux « serment d’Hippocrate » est bien bafoué.


Que dire de cette mise en scène, on pleure de rire du début à la fin, les auscultations des deux toubibs, la pauvre malade (Yvette Poirier épatante !) qui subit les assauts répétés et se fait manipuler dans tous les sens.



Les comédiens donnent une leçon de théâtre et de comédie, inventive et drôle. Après « Homme et galant homme » une nouvelle réussite du Théâtre Régional des Pays de la Loire.

Prenons le pouls du théâtre 14, il se porte bien en ce moment ! Avec ou sans carte vitale courez-vite !

Anne Delaleu
16 mars 2017

mardi 14 mars 2017

Lili - C. Nicoïdski - théâtre de l'Epée de Bois


Site du théâtre ICI
mardi au samedi 20h30 - dimanche 16h
durée 1h15
Photos Chantal Depagne
Lili
D’après « le désespoir tout blanc » de Clarisse Nicoïdski
Mise en scène Daniel Mesguich
Avec Catherine Berriane et Flore Zanni

Lili est une petite fille, c'est-à-dire qu’elle est et restera petite fille toute sa vie...

Elle est « idiote » ou on pourrait plutôt dire comme dans le Midi, « innocente », elle est pure, drôle aussi, n’a aucune méchanceté. Habillée d’une robe chasuble bleue, de bottines, on la croirait sortie d’une série télé, elle aime regarder les feuilletons à la télé.


Lili aime le soleil, la rivière aussi, elle plonge les mains dans l’eau fraiche et « fait l’orage », ça l’a fait rire, pourtant elle souffre aussi, sans comprendre, elle a des « clous » dans la tête, elle ne reçoit aucune affection, pas de tendresse, elle écoute, elle prend les paroles des uns et des autres au premier degré, sans malice.

Elle s’est fait gronder pour son manque de chagrin à la mort de son père, elle riait de le voir dans une boite capitonnée ! Elle comprend bien qu’il ne sera plus à table avec les autres. Elle voit tout, entend tout, Luce est la seule personne qu’elle aime et pourtant, elle la fera souffrir sans le vouloir, en évoquant les secrets lourds de cette famille. Puis, Luce disparait et on la retrouve au fond du puits, pourquoi ?


Les adultes ont honte d’elle, de sa difformité, sa mère la frappe souvent, les autres la regardent avec gêne et font des réflexions idiotes.

Le miroir est très présent, au fond de la scène, une psyché sans tain, nous fera découvrir les pensées de Lili, son avenir aussi... Ce n’est pas anodin d’avoir choisi cet objet, au double sens.

Catherine Berriane est une remarquable comédienne, elle est Lili avec tendresse et fantaisie, et son « double miroir » Flore Zanni n’est pas en reste et l’accompagne parfaitement.


Quel avenir pour les handicapés, ont-ils seulement leur place dans notre monde, on ne pense à eux qu’aux travers des émissions télé de fin d’année. Pour se donner bonne conscience ? 

Anne Delaleu
14 mars 2017

mercredi 8 mars 2017

La garçonnière - B. Wilder - théâtre de Paris



Site du Théâtre de Paris ICI
 mardi au samedi 20h30 - dimanche 17h
1h20
La garçonnière
Billy Wilder & I.A.L Diamond

Adaptateurs : Gerald Sibleyras/Judith Elmaleh

Mise en scène : Jose Paul
Avec Guillaume De Tonquedec, Claire Keim,  Jean-Pierre Lorit,  Jacques Fontanel, Benoit Tachoires, Pierre-Olivier Mornas, Muriel Combeau, Sophie Le Tellier, Jean-Yves Roan, Benedicte Dessombz, Gregory Gerreboo, Anne-Sophie Nallino

New York, les années 50, une époque aux Etats-Unis, où les commissions de censure faisaient la loi dans les films, les théâtres...

Billy Wilder avait donc concocté ce scénario, dont il faut bien reconnaître que le sujet est immoral ! En effet, un simple employé de bureau fait de la « promotion canapé » à sa manière. Monsieur Baxter, célibataire, loue son appartement pour les parties fines de ses supérieurs... il a un planning qu’il tient à jour scrupuleusement, est-il un employé modèle ? On peut en douter et d’ailleurs ce n’est pas l’important dans l’histoire. Le grand patron ayant eu vent de ces « locations », convoque Baxter pour lui demander le même vilain service.
Baxter entrera donc dans le jeu, atteindra les hauts sommets, son bureau près de M. Sheldrake le grand patron, pourra même l’appeler par son prénom. Mais le grain de sable s’appelle Mlle Novak, qui tient le rôle de liftière dans l’immeuble mais hélas et surtout est la maîtresse du grand patron.
Amour ou carrière, il faudra que Baxter choisisse !


Bien entendu, cette comédie cynique sur les rapports homme/femme dans l’entreprise, quelques répliques bien sexistes (mais drôles !) ont fait réagir le public féminin (c’était la journée de la femme...). Jean-Pierre Lorit excellent et séduisant, dans le rôle du patron que rien n'émeut !
Guillaume de Tonquédec incarne avec subtilité et charme, le rôle pas très glorieux de ce petit employé de bureau, on comprend qu’il tombe amoureux de la délicieuse Claire Keim, et que dire du succulent Jacques Fontanel dans le rôle du voisin. Bien entendu, tous les comédiens servent parfaitement la mise en scène créative et dynamique de José Paul.
Aucun temps mort dans les changements de lieux, on se retrouve aussi bien dans l’appartement de Baxter, que dans les bureaux du directeur, de la secrétaire, du restaurant et l’extérieur aussi avec vue sur les gratte-ciel. C’est un hommage au cinéma.
Un vrai bon spectacle, drôle et romantique aussi. Un beau succès mérité pour cette pièce.





Anne Delaleu
8 mars 2017

Drôles de vampires - R. Demarcy - Espace Paris Plaine



 Espace Paris Plaine ICI
mercredi, samedi et dimanche 15h
durée 1h

Drôles de vampires
Texte et mise en scène Richard Demarcy

Avec Antonio Nunes da Silva, Nadja Maire, Dima Sminov, Nicolas Lebossé, Alvie Bitémo, Théodora Sadek.

Une famille comme les autres, la jeune fille boudant son repas, les parents l’obligeant à prendre des forces et surtout à se coucher tard, tiens pourquoi ?

C’est une famille de vampires, et leur fillette, comme tous les ados se rebelle contre l’autorité parentale, elle voudrait tant voir l’extérieur, se faire des amis et surtout ne plus goûter au sang liquide ou solide ! Ras-le-bol !


Cette charmante Vampirette, va donc enfreindre les lois des vampires, et participer à un groupe de rock, déguisé en vampires, tout ce dont elle voulait se défaire... Mais l’amitié, et puis surtout l’extérieur et ses dangers, la pousse à intégrer facilement la troupe de ces jeunes, qui monte une comédie musicale « monstrueuse » Rocky !

Une sympathique comédie, sur l’amitié, sur les premiers émois amoureux. Les chansons sont amusantes et faciles à retenir, les costumes « halloween », les décors et les accessoires, beaucoup de couleurs, de créations de masques, totems, tout est là pour passer un bon moment avec ces vampires rock and roll !




 Anne Delaleu
8 mars 2017

mardi 7 mars 2017

Le songe d'une nuit d'été - W. Shakespeare - théâtre de la Tempête


site du Théâtre de la Tempête ICI
jusqu'au 2 avril
durée 2 h
Le songe d’une nuit d’été
Shakespeare
Mise en scène Lisa Wurmser - Adaptation Jean-Michel Déprats

Avec John Arnold, Jade Fortineau, Léo Grange, Adil Laboudi, Flore Lefebvre des Noëttes,
Yoanna Marilleaud, Marie Micla, Christian Lucas, Gilles Nicolas, Laurent Petitgand


Lisa Wurmser nous convie au cirque, décor étoilé, piste où vont s’affronter, les couples d’amoureux et les comédiens amateurs qui doivent jouer pour le mariage de Thésée.

Le sujet ? Une scène de ménage entre Titania, reine des fées et son époux Obéron. Titania est une vraie sirène, une jolie robe à paillettes qui lui va à ravir, mais elle ne se méfie pas assez des facéties d’Obéron et de Puck !

Puck est un rockeur, il joue de la guitare électrique, mais à part sa musique, on ne peut pas dire qu’il soit futé...

Et puis nos jeunes amoureux, là c’est un peu compliqué, Lysandre aime Hermia, mais le père de la jeune fille ne veut pas en entendre parler et de l’autre côté, Démétrius qui aime Hermia ne veut pas entendre parler de l’amour d’Héléna, amie d’Hermia. Les jeunes gens s’enfuient dans la forêt où règnent Obéron et les fées.

Obéron prépare un philtre d’amour qu’il confie – hélas – à Puck. Celui-ci verse sur les paupières de Lysandre la potion, en fait destiné à Démétrius ! Héléna perdue dans la forêt retrouve, endormis, ses amis Lysandre et Hermia, elle réveille le jeune homme qui aussitôt tombe amoureux d’elle !

Titania aussi aura sa potion, elle tombera amoureuse de la première personne qu’elle verra en s’éveillant, et ce sera Bottom, déguisé en âne ! On oublie souvent que Shakespeare avait un langage cru, et les scènes équivoques ne manquent pas dans son œuvre.


Confusion des sentiments, méprise des uns et des autres, féérie, fantasmagorie, tous les ingrédients sont réunis dans cette comédie.

De bons moments dans cette mise en scène, les jeunes couples sont de véritables acrobates. La scène de la représentation théâtrale est un grand moment de rire, avec la Thisbé de Gilles Nicolas sur pointes en tutu et le Pyrame de Christian Lucas. Ils jouent « mal » car ce sont d’excellents comédiens ! C’est le théâtre dans le théâtre.


De représentation en représentation, l’alchimie sera meilleure, j’ai trouvé qu’il y avait encore des « balbutiements » dans l’interprétation et j’ai un peu regretté que Puck, manque de poésie et de drôlerie.

Anne Delaleu
7 mars 2017


vendredi 3 mars 2017

La jeune fille et la mort - A. Dorfman - Manufacture des abbesses



Site de la Manufacture des Abbesses ICI
du mercredi au samedi à 21 h - le dimanche 17h
durée 1h30

La jeune fille et la mort
Ariel Dorfman
Mise en scène Massimiliano Verardi
Avec Luc Baboulène, Philippe Pierrard, France Renard
(photos Pierre Merle)

Il y a de l’orage, une jeune femme tout de rouge vêtue, attend son mari Gérardo, il est avocat et fera partie de la commission d’enquête sur les crimes commis sous la dictature.


Il y a quinze ans, Paulina a été séquestrée et torturée, elle était militante contre le régime dictatorial de son pays. L’orage ou la solitude lui font-ils peur ? Elle prend une arme et se recroqueville dans un coin de la pièce.

Gérardo entre, il est en retard, tombé en panne, il a été raccompagné par un certain Docteur Miranda. Il se rend compte de l’état de prostration de Paulina et la réconforte comme il peut.

Alors qu’il s’apprête à se coucher, on frappe à la porte, c’est Miranda. Ils discutent tous les deux, Miranda s’intéresse à la commission d’enquête, les deux hommes ne s’aperçoivent pas que Paulina, les observe.

Gérardo propose à Miranda, de rester dormir chez eux, l’orage gronde encore. Que se passe-t-il dans la tête de la jeune femme ? Elle assomme le Docteur, le ligote, et c’est une descente aux enfers pour l’un et l’autre qui commence.


Paulina croit reconnaître, la voix de son bourreau. Il a aussi la même expression verbale et surtout il aime passionnément Schubert, il passait « la jeune fille et la mort » pendant les tortures.

C’est un duel entre la victime qui devient à son tour bourreau, elle n’hésite pas non plus à défier son mari, mais elle acceptera le marché qu’il lui propose pour laisser la vie sauve à Miranda. Celui-ci est-il vraiment son bourreau ?


La mise en scène est habile, on ne s’attend pas à tant de violences, France Renard ne joue pas les hystériques, elle est déterminée et imprégnée par sa vengeance. Philippe Pierrard a le mauvais rôle, sa rondeur et sa bonhommie cacheraient-elles autant d’ignominies, et Luc Baboulène a le difficile rôle du médiateur, du mari cherchant à protéger sa femme d’elle-même.

Une bonne interprétation pour un sujet hélas qui sera toujours d’actualité.

Anne Delaleu
2 mars 2017

mercredi 1 mars 2017

Le cas Sneijder - JP Dubois - théâtre de l'Atelier


Site du Théâtre de l’Atelier ICI

Le cas Snedjer
Jean-Paul Dubois
Adaptation et mise en scène Didier Bezace

Avec Pierre Arditi, Didier Bezace, Sylvie Debrun, Morgane Fourcault, Thierry Gibault et Fox le chien !

L’histoire se passe au Canada, ses grands espaces enneigés, pas évident au théâtre, mais au moins j’ai trouvé l’adaptation fidèle au roman.

Oui, c'est lent, oui c'est sombre, mais l'histoire est terrible, un homme culpabilise d’avoir survécu à sa fille et aux autres personnes qui étaient dans la cabine de l’ascenseur qui s’est décrochée...

Paul depuis, a des séquelles, mais surtout il passe un temps infini à lire et relire des revues sur les ascenseurs, sur le mécanisme, essaie de comprendre de faire des calculs. Il s’occupe, a des crises d’angoisse et surtout s’en veut à lui et à sa femme.


Anna sa deuxième femme, n’a jamais voulu recevoir Marie, et les jumeaux n’ont jamais connu ni voulu connaître leur sœur. Paul a tout accepté sans rien dire. Maintenant il veut tout remettre à plat, et surtout ne plus faire ce que décide Anna et les jumeaux.



Il refuse de faire un procès au constructeur des ascenseurs, il préfère un accord avec l’avocat Wagner-Leblond qui lui est passionné par les jardins, ils sympathisent tous les deux.

Et puis il y a les bouffées d'humanité et de sourire avec le "dogdogwalk" et Charly ! Car Paul se retrouve promeneur de chien, au moins il sera à l’air libre et accepte même de participer à un concours canin pour présenter Charly. Mais hélas, il peut compter sur le plan machiavélique de sa famille...


Pierre Arditi est tout en douleur, il vit son personnage, on est émus lorsqu’il « serre dans ses bras » sa fille (Morgane Fourcault), ou qu’il joue avec le chien. Didier Bezace dans le rôle de l'avocat, est tout en subtilité. Sylvie Debrun nous fait froid dans le dos, et Thierry Gibault apporte la bonhommie dans l’histoire. 

"Le Cas Sneijder" est lauréat du 1er Prix Fondation Jacques Toja pour le théâtre.


Jean-Paul Dubois a publié de nombreux romans, l'un d'eux a été adapté aussi pour le théâtre "Vous plaisantez, Monsieur Tanner".

Anne Delaleu
1er mars 2017