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mardi 14 novembre 2023

Farces et nouvelles de Tchekhov - Lucernaire

 


Farces et nouvelles de Tchekhov

Mise en scène Pierre Pradinas


Avec Philippe Rebbot, Quentin Baillot, Laure Descamps, Romain Bertrand,

« Les méfaits du tabac », ou les méfaits du mariage ? c’est ce qu’on pourrait penser en voyant Nioukhine le conférencier, mal à l’aise, commenter sa vie personnelle au public. Son épouse, un vrai dragon, le malmène, se moque de lui, elle tient un pensionnat de jeunes filles, et lui a demandé de parler des méfaits du tabac…

« Une demande en mariage », Lomov saute le pas et décide de demander la main de Natalia, sa voisine. Il est hypocondriaque, se plaint de tout mais il a 35 ans et il est temps de se caser ! Tchouboukov est heureux (de se débarrasser de sa fille ?) et il court chercher Natalia, mais ne lui dit pas le pourquoi et c’est bien là le problème, tout va se gâter !

« Un drame », c’est en effet un drame pour l’écrivain Vassiliévitch qui ne songe qu’à lui, mais pour se débarrasser d’une importune, il accepte pour son malheur de recevoir une apprentie auteure, Mme Mourachkine, qui se pique d’écrire une pièce de théâtre !

Toujours un plaisir de retrouver sur scène les nouvelles de Tchekhov, c’est mené avec finesse et humour, un abattage et un dynamisme dus aux talents des comédiens et la mise en scène déjantée de Pierre Pradinas.

 

Anne Delaleu
Lucernaire
14 novembre 2023

vendredi 3 novembre 2023

Le bateau pour Lipaia - A. Arbouzov - Studio Hébertot

 


Le bateau pour Lipaia

Alexeï Arbuzov (adaptation Jean-Pierre Hané)

Mise en scène Gil Galliot

Avec Bérengère Dautun et Emmanuel Dechartre

 

Au sanatorium, le médecin Rodion Nicolaïevitch a fort à faire avec Lidia Vassilievna, celle-ci perturbe ses camarades de chambrée, elle est insupportable !

La rencontre est houleuse, Lidia est indépendante et le fait savoir, Rodion lui est le médecin chef et il n’a pas l’intention de céder d’un pouce ! La suite n’est guère encourageante pour faciliter l’amitié…

Lidia ment comme elle respire, le pauvre Rodion ne sait pas à quoi s’en tenir, mais petit à petit, en finesse, ils s’apprivoiseront, on le verra dans le soin qu’ils porteront à se vêtir un peu mieux, en somme à vouloir plaire à l’autre sans en avoir l’air. Enfin à se dire la vérité sur leur passé.

Emmanuel Dechartre est un émouvant Rodion face à la fantasque Bérengère Dautun, dans une mise en scène sympathique et joyeuse de Gil Galliot.

Embarquez donc pour Lipaia !


Anne Delaleu
3 novembre 2023
Studio Hébertot


jeudi 24 septembre 2020

Crises de nerfs - théâtre Montansier et théâtre de l'Atelier Paris




Crises de nerfs - trois farces d’Anton Tchekhov


Mise en scène : Peter Stein

Avec Jacques Weber, Manon Combes et Loïc Mobihan



Une belle soirée de réouverture au théâtre Montansier de Versailles, en fanfare et avec trois courtes pièces de Tchekhov (avant son départ pour le théâtre de l’Atelier à Paris.)


La moins connue pour moi “Le chant du cygne”, qui voyons-nous sur scène, titubant, Svetlovidov, un vieux comédien, s’était endormi dans sa loge, après la représentation de “La belle Hélène”, il interprétait le rôle de Calchas, la couronne de travers, la démarche aussi, le voilà enfermé dans le théâtre, ils sont tous partis…. il entend du bruit, prend peur mais ce n’est que l’ancien souffleur Ivanytch, il n’a plus de logement et doit se résoudre à occuper le théâtre. Les voici tous deux à se remémorer les heures glorieuses de Svetlovidov dans les plus grands rôles.



“Les méfaits du tabac”, un conférencier digne commente les méfaits qu’apporte le tabac, mais son discours varie un peu… il n’a qu’une obsession, c’est de voir sa femme entrer dans la salle et le sermonner. Elle tient le pensionnat de jeunes filles, dans lequel il est économe, ce sont surtout les méfaits de la vie de couple et de famille dont parlera Nioukhine. Il va donc se confier à nous, tout en surveillant la porte...


Quant à l'hilarante “demande en mariage”, Lomov se décide enfin à demander la main de Natalia, fille de son voisin Tchouboukov, ce dernier est ravi, il laisse les deux jeunes gens ensemble, Lomov hypocondriaque, Natalia en transes, et les voici tous deux à se disputer un morceau de terrain, dont ils ne savent plus ni l’un ni l’autre à qui il appartenait jadis ! Le père de Natalia prend fait et cause pour sa fille, il renvoie Lomov et déclare à sa fille que ce dernier en fait, était venu la demander en mariage !


Jacques Weber démontre avec ses trois farces son talent comique. Loïc Morbihan est extraordinaire dans le rôle du souffleur et du promis, il a su composer ses personnages. Manon Combes dont le talent n’est plus à démontrer est une Natalia montée sur pile !


Enfin la mise en scène de Peter Stein est créative, la direction d’acteurs étonnante !

Un bon moment de théâtre.


Anne Delaleu

24 septembre 2020

Théâtre Montansier

lundi 7 septembre 2020

Le nez - N.Gogol - théâtre 13 jardin


Le nez
Nicolas Gogol (1809-1852)

Théâtre 13 jardin 
mardi au samedi 20h et dimanche 16h
jusqu'au 8 octobre 2020



Adaptation et Mise en scène Ronan Rivière,
Avec Laura Chetrit (Alexandrine), Michaël Giorno-Cohen (Le Barbier), Ronan Rivière (Le Nez, Le Policier), Jérôme Rodriguez (Kovalev), Jean-Benoît Terral (Le médecin, Michka), Amélie Vignaux (Prascovia) Musique Léon Bailly, au clavecin et orgue Olivier Mazal.


Un matin, le barbier toujours en rouspétance avec sa femme, qui n’est guère commode non plus, se prépare à manger son pain, mais voilà que trouve-t-il à l’intérieur… un nez ! Il se fait rabrouer par sa femme, il a dû couper le nez d’un client et voilà ce qui arrive, vite il faut se débarrasser de la “chose” !

Le major Kovalev se réveille et découvre avec stupeur qu’il lui manque son nez ! lui qui devait se préparer à demander la main d’Alexandrine, comment faire ? il sort et cherche partout son appendice, il va consulter un médecin qui ne pourra pas grand chose, il croise le barbier qui se débarrasse de “l’objet” dans le fleuve...

Quelle aventure ! le nez lui se porte assez bien, il court Petersbourg, vêtu du costume chamarré de Conseiller d’Etat - fort élégant ce nez - il se pavane, séduit les jeunes dames, a des sentiments (mais oui !), et ne veux pas entendre la voix de son maître, il a goûté à la liberté, s’est enrhumé certes, mais pas question de reprendre sa place au milieu du visage de Kovalev !

Une bien curieuse farce très amusante nous est proposée au théâtre 13. Ronan Rivière signe encore une fois, une mise en scène inventive et drôle, les comédiens sont dynamiques, truculents. Un spectacle qui ravira tout public.



“Parlez dans le masque”, c’est une technique de théâtre et les comédiens sur scène, ainsi que l’excellent Oivier Mazal au clavecin, portent un masque en tissu correspondant à leur costume, c’est un choix de leur part et c’est courageux.


J’ai eu le plaisir de voir “Le Double” ainsi que “Le Roman de Monsieur Molière”, je suis de nouveau conquise !


 Anne Delaleu

8 septembre 2020

théâtre 13 Jardin



lundi 28 octobre 2019

Contes russes et autres histoires vraies - La Huchette


Site de la Huchette ICI
durée 70 mn



Contes russes et autres histoires vraies


Adaptation et avec Yves Thuillier, Compagnie Les oies sauvages.

Spectacle de contes, tirés des textes d’Afanassiev accompagnés de mélodies à la balalaïka.

Un très beau spectacle que nous a présenté Yves Thuillier, il chante, danse, nous conte les histoires de la grande Russie, anecdotes historiques, sur le tsar Alexei, furieux contre la musique qu’il juge dégradante, l’oukase est lancé sur les musiciens, les chanteurs et les instruments de musique… la balalaïka sera imaginée et inventée à partir de cette époque !

Contes fantastiques, lutins farceurs, animaux doués de parole et de raison, n’oublions pas la sorcière Baba Yaga ! Yves Thuillier joue de tout pour nous faire rêver, sourire, il utilise à la perfection les objets, les déguisements, l’art de la marionnette pour illustrer un conte. On voyage avec lui et avec les tsiganes, une belle leçon d’humanité. 

De la couleur, des costumes, des poupées russes, de la musique, du rire, tout est fort bien mené par le conteur.

S’il passe près de chez vous, n’hésitez pas !

Anne Delaleu
28 octobre 2019
théâtre de la Huchette

lundi 30 septembre 2019

Contes et légendes de la Huchette 2019


Les lundis à 19h et les samedis à 21h
site du théâtre ICI

Jacques Mougenot a brillamment ouvert le bal !

Lundi 30 septembre, il nous a conté “Les Fables de mon tiroir” recueil des fables savamment et drôlement détournées, pensez donc Perrette et son pot au lait avec les directives de Bruxelles de nos jours… sans compter l’histoire du déluge avec Noé pompette, après tout c’est de sa faute tout ça, les animaux qui embarquent sur son arche, il fallait bien qu’ils rencontrent La Fontaine et Mougenot !


Pour la suite La Huchette propose : 

  • Mieux vaut en rire, de Roger Défossez, avec Sophie Fontaine et Claude Leblond, les 12 et 14 octobre
  • Contes de Ionesco de Eugène Ionesco, conception Emilie Chevrillon, avec Pauline Vaubaillon et Serge Noël, les 19 et 21 octobre
  • Contes russes et autres histoires vraies, adaptation et avec Yves Thuillier les 26 et 28 octobre
  • Le Nom sur le bout de la langue de Pascal Quignard, avec Marion Lahmer, les 2 et 4 novembre
  • Trois rêves de Tamaris de George Sand, conception Antoine Campo, avec Valérie Jeannet et Nina Maléeva (Harpe), les 9 et 11 novembre
  • L’Enfer conjugal d’après des contes de Guy de Maupassant, avec Alain Payen, les 16 et 18 novembre
  • Histoire de la mouette et du chat qui lui apprit à voler de Luis Sepúlveda, adaptation et mise en scène Cécile Cotté, avec Pascal Ternisien et Laura Meilland (violoncelle), les 23 et 25 novembre.



mardi 9 avril 2019

Tchékhov à la folie - Poche Montparnasse


jusqu'au 14 juillet 2019
mardi au samedi 19h - dimanche 17h30
Site du théâtre ICI

Tchékhov à la folie
La demande en mariage / l'ours

Mise en scène Jean-Louis Benoit

Avec Emeline Bayart, Jean-Paul Farré et Manuel Le Lièvre

Ah l’âme slave, la mélancolie, mais on ne pense jamais à l’humour et il est bien là, grâce à deux courtes pièce de Tchékhov.

“La demande en mariage”, Lomov veut se marier, il a 35 ans, un peu souffreteux, mais c’est en costume et gants blancs qu’il se présente chez Tchouboukov, voisin et ami pour lui demander la main de Natalia. Tchouboukov tout heureux va chercher sa fille, et c’est là que tout se gâte, la gracieuse enfant, souriante mais plutôt brutale dans ses gestes, ses paroles, elle a une idée et elle y tient, ils vont se quereller et même plus au sujet d’un morceau de terrain, qui appartiendrait depuis des générations à l’un ou l’autre, ils ne savent même plus ! Réconciliation ? Pas longtemps en tout cas.

Quant à “l’ours” Smirnov, il est au bord de la crise de nerfs, il a besoin d’argent pour régler ses dettes, il vient réclamer son dû à la veuve, mais Louka est fidèle à l’image de son défunt, le méritait-il autant ? elle en dresse un portrait peu flatteur, il l’a trompée, humiliée elle le défend bec et ongle, allant jusqu’à provoquer l’insolent Smirnov en duel !

Il fallait une distribution exceptionnelle et Jean-Louis Benoit, l’a trouvée avec Emeline Bayart, qui a un abattage incroyable, Manuel Le LIèvre qui nous fait éclater de rire avec ses mimiques et ses malaises, et bien entendu Jean-Paul Farré, clownesque, et ours mal léché frappé par Cupidon !

Une mise en scène dynamique, joyeuse, on rit du début à la fin des situations burlesques et des personnages grotesques. Un beau début de printemps au Poche Montparnasse !

Anne Delaleu
9 avril 2019

mardi 4 décembre 2018

Le double - F. Dostoïevski théâtre 14


jusqu'au 29 décembre 2018
du mardi au vendredi 19 h et samedi 20h30
site du théâtre ICI
durée 1h30
Le double
D’après Fiodor Dostoïevski

Adaptation et mise en scène de Ronan Rivière en collaboration avec Amélie Vignaux

avec Ronan Rivière (Jacob Pétrovitch Goliadkine), Jérôme Rodriguez (Nikolaï Sémionovitch), (Pietrouchka), Jean-Benoît Terral (Olsoufi Ivanovitch), Laura Chetrit (Clara Olsoufievna), Antoine Prud’homme de la Boussinière (Le Double) et Olivier Mazal au piano


Jacob Petrovitch Goliadkine est un nobliau et il s’en revendique hautement, mais il est bien obligé de travailler, il envoie son valet Pietrouchka acheter de nouvelles bottes, un costume et une livrée pour lui. C’est dans cet équipage grotesque qu’il se rend à son bureau, au Ministère. Son collègue Nikolai ainsi que le Directeur Olsoufi Ivanovitch s’amusent de lui, Jacob se rend bien compte qu’il est la risée de tous. La charmante Clara, fille du Directeur, l’invite à son anniversaire, elle fait tourner la tête à plus d’un…

Jacob honteux de sa tenue, de son manque d’envergure, refuse l’invitation. Il est sermonné par son valet et ils se rendent tous deux devant la maison d’Olsoufi, cadeau à la main, Jacob tremble, il commet impair sur impair ! Retournant chez lui à travers les rues, il semble voir son double ! Est-il sujet aux hallucinations ? Après tout entre la vie que l’on subit et le rêve, la frontière est infime, son « double » s’est-il matérialisé ?

Le double en question arrive au Ministère, il a la même allure et le même patronyme, ce qui prête à confusion. Le pauvre Jacob est manipulé par son double, celui-ci est le contraire de Jacob, aisance, habileté, charme. Et voilà notre Jacob bien embarrassé et chassé de son poste.

C’est un univers « fantastique » que nous présente Ronan Rivière, il aborde le rôle de façon burlesque au début et plus noire à la fin, grâce au piano, on se croirait dans les cinémas où l’on projetait les films muets avec accompagnement pour illustrer ou ponctuer certaines scènes.

Les décors modulables, ingénieux pour se retrouver chez Jacob, au Ministère, dans St Petersbourg, les lumières pour appuyer tel ou tel moment.

Jérôme Rodriguez, fidèle ami, Michaël Giorno-Cohen, bourru et attachant, Jean-Benoît Terral, fantoche attaché à ses privilèges, Laura Chetrit, charmante en robe « patineuse » ne doutant de rien, Antoine Prud’homme de la Boussinière,  Double ou sortant de l’imagination de Jacob, en tout cas inquiétant à souhait ! sans oublier Olvier Mazal et son piano.


Une pièce intéressante et fort bien interprétée.
Anne Delaleu
4 décembre 2018 

mercredi 8 août 2018

Notre cher Anton - C. Salviat - Artistic Athévains


mardi, 20h ; mercredi, jeudi 19h ; vendredi 20h30 ; samedi 18h et 20h30 ; dimanche 16h ; relâche lundi.

Notre cher Anton


Une chaise, un petit piano sur lequel est posé le portrait d’Anton.

Catherine Salviat nous accueille comme des amis, nous conte l’histoire de ce grand dramaturge qui comme Arthur Conan Doyle a été médecin mais l’amour du théâtre et des belles lettres a pris le dessus !

Il y a de l’humour dans cette évocation, quelques piques dont une sur Sarah Bernhardt, Tchekhov ami de Stanislavski, ne pouvait pas être sensible au jeu suranné de Mme Sarah ! Ces voyages aussi lui donneront l’occasion de découvrir les usages et les défauts des français par exemple !

On connaît un peu mieux l’homme, à travers ses correspondances, son journal, ses amitiés. Qui ne rêverait pas d’une promenade avec le grand Chaliapine qui vous chante un air de Glinka !

Ce cher Anton, n’oublie pas pour autant ses devoirs envers les plus démunis, ceux au ban de la société, il est médecin et son séjour à l’île de Sakhaline sera à l’origine d’une commission d’enquête.

Les amours ? Olga bien sûr, son interprète favorite, sa muse, pour laquelle il écrira les plus belles pages de son théâtre. Elle le connaît si bien.


Catherine Salviat aime l’œuvre et le dramaturge, son récit est accompagné de musique, elle chante joliment et nous fait partager son amour pour la littérature russe et l’un de ses plus grands représentant, ami de Tolstoï, Bounine, Gorki.

Anne Delaleu
8 août 2018

lundi 21 mai 2018

L'idiot - F. Dostoïevski - théâtre 14



Jusqu'au 30 juin 2018
lundi à 19h, mardi, mercredi, jeudi et vendredi à 21h00
matinée samedi à 16h
durée 2h30
Site du théâtre ICI


L’idiot

Feodor Dostoievski

Mise en scène et adaptation théâtrale Thomas le Douarec

Avec  Arnaud Denis, Thomas le Douarec, Caroline Devismes, Fabrice Scott, Marie Lenoir, Marie Oppert, Solenn Mariani, Daniel-Jean Colloredo, Bruno Paviot


Le prince Mychkine se retrouve en Russie après une longue période passée en Suisse, pour soigner ces crises d’épilepsie. C’est un être pur, idéaliste, il lit sur les visages et dans les cœurs.

Son charisme fait chavirer Aglaë, fille du général Epantchine, il trouble aussi Nastassia Philippovna, la jeune femme est entretenue, elle a eu une enfance dure, et subit des violences. Laquelle choisira-t-il, il les aime toutes deux à sa manière.

Nastassia joue de ses charmes, elle a ensorcelé Rogojine et son père ! Rogojine aime-t-il vraiment Nastassia ou est-ce une de plus à éblouir avec son argent. Quant à Aglaë, elle souffre de ce petit monde bourgeois, étriqué, elle aspire à autre chose, et surtout à sortir de sa famille et s’occuper des autres, mais est-elle vraiment consciente du monde extérieur ? La jalousie l’emporte lorsqu’elle interpelle Nastassia et lui reproche sa vie.

Mychkine est un être trop pur qui découvre l’univers malsain, immoral de la société. Ces réparties font rire par leur naïveté.

Arnaud Denis campe un prince Mychkine, lumineux, sincère, mention aussi à Daniel-Jean Colloredo (Général Epantchine ou Général Ivolguine) truculent, fort en gueule, Caroline Devismes (Nastassia) est émouvante, Marie Oppert (Aglaë) passe de l’oie blanche à la furibonde. Tous les comédiens sont excellents et investis dans leurs personnages.

Quelques longueurs, mais ce n’est pas aisé d’adapter un roman comme celui-ci ! A découvrir pour l’interprétation et les superbes costumes de José Gomez.



Anne Delaleu
21 mai 2018


samedi 17 mars 2018

Un mois à la campagne - I. Tourgueniev - théâtre Dejazet


lundi au samedi 20h30
durée 2 heures
jusqu'au 28 avril
site du théâtre ICI

Un mois à la campagne

Ivan Tourgueniev

Avec Nicolas Avinée, Jean-Claude Bolle-Reddat, Laurence Côte, Catherine Ferran, Philippe Fretun, Anouk Grinberg, India Hair, Micha Lescot, Guillaume Lévêque.

Mise en scène Alain Françon

Dans le beau théâtre Dejazet, dans lequel a été tourné mon film culte « les enfants du Paradis », se joue actuellement « Un mois à la campagne », Tourgueniev a écrit cette pièce en 1850.

Natalia Petrovna, mariée à un brave homme Arkady Islaïev, ils ont un petit garçon de dix ans Kolia. La campagne est belle, douce, mais l’orage gronde. Natalia s’ennuie, peur de vieillir ? Peur de ne pas connaître le véritable amour ? Il y a de tout cela. Et le jeune Belaiev jeune précepteur de Kolia, sera le déclencheur.

Belaiev est heureux de passer ce mois à la campagne, il vient d’un milieu pauvre, comme Vera, la pupille de Natalia. La jeune fille orpheline, tombe vite amoureuse du jeune homme. Les sentiments sont-ils partagés ?

Et puis l’élégant Rakitine, meilleur ami d’Arkady, il est le confident de Natalia, est-il un peu plus qu’un ami… la mère d’Arkady n’aime pas ce personnage. Catherine Ferran est une impeccable et redoutable Anna pour affronter le fringant Micha Lescot.  

Un bel été à la campagne ? Pas vraiment, tout le monde s’ennuie, malgré les jeux, malgré les rires.

La charmante Véra sera demandée en mariage par un ami du docteur, un vieux célibataire timide, gauche, dont on pressent qu’elle ne fera qu’une bouchée. Natalia dans un jeu subtil et cruel, parviendra à lui faire avouer ses véritables sentiments. Oui, son cœur bat pour le jeune Belaiev, mais elle ne s’attendait pas à la réaction de Natalia. Beau duo d’Anouk Grinberg et India Hair, la scène que toute comédienne souhaite jouer !

Sentiments confus, amours déçus, non partagés. Certains s’en tireront mieux que d’autres, Lizaveta est courtisée par le docteur, elle n’est pas insensible au statut de femme de médecin. Belaiev pensait s’élever de sa condition, en acceptant le poste de précepteur. Il sera traité comme moins que rien. Une belle composition de Nicolas Avinée.


La mise en scène d’Alain Françon nous fait redécouvrir ce texte, à savourer lentement. Une direction d’acteurs parfaite.

Anne Delaleu
17 mars 2018

dimanche 12 février 2017

Oncle Vania - A. Tchekov - Théâtre Essaïon


Théâtre Essaïon ICI
 les Jeudis 19h30 et dimanche 18h
durée 1h30

Oncle Vania
Anton Tchekhov
Adaptation et traduction Céline Spang et Philippe Nicaud
Mise en scène Philippe Nicaud
Avec Marie Hasse, Céline Spang, Fabrice Merlo, Philippe Nicaud, Bernard Stark

Une réadaptation bienvenue du texte de Tchekhov. Recentré sur les sentiments, tous ces êtres s’ennuient profondément, espèrent que leur vie peut changer, il y a ceux qui profitent et les autres.

Vania s’est épris d’Elena, la seconde épouse du Professeur, son beau-frère. Celui-ci est arrogant, se plaint de tout, malade ou bien joue-t-il la maladie ?


Elena s’ennuie avec grâce et provocation. Astrov, médecin du mari, charmeur, chante et joue de la guitare, il n’a pas de problèmes pour la convoiter. La nièce de Vania, la douce Sonia est amoureuse du docteur, elle ne fait rien pour s’arranger et de toutes façons, préfère s’enliser dans l’idée qu’elle est laide et sans charme. Ce n’est pas une battante, elle ne fera rien pour se dévoiler.

Le domaine, lieu de repos du professeur, qui appartient à sa fille Sonia, mais qu’il souhaite vendre. Vania se révolte, il a tout donné, et en remerciements, son beau-frère est prêt à le chasser de ses terres ainsi que sa fille !

La mise en scène traduit bien l’étouffement, l’ennui, parfois l’amusement avec cet histrion d’Astrov, qui a au moins le mérite de la franchise dans une scène avec Elena, où celle-ci lui demande s’il trouve Sonia à son goût.


Les comédiens font ressortir le cynisme, la douleur, la douceur et la résignation, ils sont investis dans leurs personnages et l’essentiel de Tchekhov est là.

Anne Delaleu
12 février 2017