vendredi 28 novembre 2014

Faire danser les alligators sur la flûte de Pan - Céline - théâtre de l'Oeuvre



Faire danser les alligators sur la flûte de pan
D’après la correspondance de Louis-Ferdinand Céline

adaptation Emile Brami
mise en scène Ivan Morane

Un vrai bric-à-brac dans cet appartement, un piano dans un coin, des cordes à linge sur lesquelles sèchent les feuillets de l’auteur, lui sirotant son café, jouant du piano, et s’installant à son bureau pour rédiger une lettre à son éditeur. Il s’approche de son lit et se couche, puis une voix radio annonce la mort de Louis-Ferdinand Céline, auteur controversé mais génial.

Denis Lavant est « habité » par Céline, il vocifère, insulte, vrai diable sorti de la boite, il hume avec dédain tous les livres de ses confrères jeunes et vieux, qu’il envoie valdinguer sans cérémonie sur le plancher, ce qui donne lieu à un texte corrosif certes, mais on ne peut s’empêcher de rire sans retenue.

Il balance dans tous les sens du terme, véritable acrobate, se joue de l’espace, virevolte, bondit, parle beaucoup, tout le monde littéraire passe à la moulinette.

Ivan Morane signe une mise en scène vive avec le génial Denis Lavant comme trublion.


Un grand moment de théâtre et de littérature.

Nuits blanches - Murakami - théâtre de l'Oeuvre



Nuits blanches
Haruki Murakami

Que se passe-t-il donc sur scène ? Une jeune femme nous raconte sa vie familiale ordinaire, son mari, son fils, ses journées, les mêmes mots, les mêmes phrases. Une nuit elle fait un cauchemar et décide de ne plus dormir, voilà quinze jours qu’elle veille. Elle passe ses journées non pas à récupérer ses forces, mais à lire, elle s’évade avec « Anna Karénine », pars en ville et fait ses longueurs dans la piscine. Littérature et sport la maintiennent en vie et ses escapades en ville la nuit lui font découvrir un autre monde, un repli sur elle-même aussi.

Trois panneaux figurent l’appartement, sur chacun on peut deviner un regard stylisé, ou un animal qui guette…

On est pris par le texte, l’ambiance surnaturelle qui règne, Nathalie Richard nous tient en haleine, elle vibre, elle est douce, calme, et survoltée l’instant d’après.


De la nouvelle « Sommeil » de l’écrivain japonais Murakami, Hervé Falloux a créé une mise en scène intense.

jeudi 27 novembre 2014

Les fâcheux - Molière - Aktéon théâtre



site du théâtre 

Mise en scène : Jérémie Milsztein assisté de Brice Borg

Avec Céline Bévierre, Benjamin Witt en alternance avec Brice Borg, Jérémie Milsztein, Emmanuel Rehbinder

Qui n’a pas connu l’importun, le casse-pieds, le fâcheux qui vous pourrit la vie, et que l’on écoute quand même avec patience…

Christine Coquilleau Nait Sidnas

Christine Coquilleau Nait Sidnas

Le pauvre Eraste a bien des difficultés pour rejoindre sa douce amie, il rencontrera sur son chemin, nombre de fâcheux lui exposant chacun leur doléance, soit le récit laborieux d’une chasse à courre, soit une chanson (indigne de « the Voice » !), soit des problèmes amoureux avec deux précieuses bien ridicules, soit d’invention à soumettre au roi, enfin une panoplie de raseurs qui au moins auront  le mérite de nous faire rire aux éclats.

C’est donc le sujet de cette amusante comédie, dans une mise en scène totalement déjantée, des comédiens excellents avec du dynamisme à revendre, des gags, tout ceci encadré par un joli décor de feuillage et bois.


Des fâcheux que l’on aurait tort de laisser passer !


mercredi 26 novembre 2014

Le marchand de Venise - Shakespeare - Lucernaire


site du théâtre

Mise en scène Pascal Faber
Adaptation : Florence Le Corre et Pascal Faber

Avec Michel Papineschi, Séverine Cojannot, Philippe Bondelle, Frédéric Jeannot, Régis Vlachos, Charlotte Zotto

L’argent est le maître du monde, l’argent est roi, tout tourne autour de ce métal si précieux !

Shylock usurier juif, est trahie par sa fille, qui s’enfuit avec un chrétien et avec les bijoux, il n’est pas méprisable, il tente de survivre, pour cela il sera inflexible quant au paiement de la dette d’Antonio, celui-ci lui doit une livre de sa propre chair.


Portia est coquette mais elle a de l’esprit et du cœur, et par là est bien supérieure à son amoureux Bassanio...



Les comédiens avec en tête Michel Papineschi, donnent une belle représentation de cette comédie amère, délicate, ils ne tombent pas dans la caricature, il ne s’agit pas seulement d’argent mais de dignité, de reconnaissance, la haine emportant tout sur son passage, quelle que soit la culture ou la religion de l’un ou de l’autre.

La mise en scène de Pascal Faber est inventive, des costumes et de fort beaux masques, tant pour cacher le regard des belles que pour ridiculiser les soupirants de Portia, elle en dresse d’ailleurs pour chacun un portrait bien savoureux !


Moments d’émotion et moments burlesques, tant dans les scènes que dans les dialogues, un beau moment de théâtre.


Prix du théâtre ADAMI 2014



LE FOUIC THÉÂTRE
Lauréat 2014 et en tournée jusqu'en 2015

Le Prix du Théâtre Adami 2014, doté d’un montant de 35 000 €, a été remis à la Closerie des Lilas ce
mercredi 26 novembre, à Clotilde Morgiève et Jean-Christophe Dollé par Zabou Breitman, marraine
du Prix 2014, Bruno Boutleux, directeur général de l’Adami et Jean-Jacques Milteau, président du
Conseil d'administration. Et en présence de Jean Teulé, auteur du roman Mangez-le si vous voulez,
dont l’adaptation théâtrale par le Fouic Théâtre remporte un vif succès depuis sa création.



mardi 25 novembre 2014

Aucassin et Nicolette - chantefable du XIIIème siècle - Poche Montparnasse


site du théâtre

Traduction et mise en scène Stéphanie Tesson

Avec Brock et Stéphanie Gagneux

Une représentation amusante dans laquelle l’imagination est au pouvoir, les accessoires, les instruments de musique, le bruitage (oiseaux, mer en furie, troupeau de moutons avec le chien !).

Une chantefable comme son nom l’indique, nous conte en partie chant et en partie narrée, l’histoire du jeune Aucassin amoureux de la charmante Nicolette, bien entendu, pour épicer le récit, il y a le père intraitable, la guerre, les donjons, la forêt mystérieuse, la tempête, le retour du héros, enfin toute une fresque, un feuilleton médiéval, fort bien mis en scène par Stéphanie Tesson, qui a su tirer parti de deux comédiens d’exception, qui s’amusent autant que nous !
Photo Alejandro Guerrero

Brock sait manier le tambourin, les clochettes, divers autres instruments et prend tous les accents de la planète ! Stéphanie Gagneux n’est pas en reste et vêtue d’une tenue mi-homme mi-femme, évolue gracieusement devant nous, étant Aucassin le brave et Nicolette l’astucieuse.
Photo Alejandro Guerrero

Comme au temps des troubadours, l’espace et le jeu sont rois, escabeaux et bannières de chaque côté pour illustrer les différentes scènes, nous sommes transportés dans une autre époque pour notre plus grand plaisir !

Challenge théâtre 2014


lundi 24 novembre 2014

Où donc est tombée ma jeunesse - les poètes de la Grande Guerre

Mise en scène Jean-Luc Revol

Avec Tchéky Karyo, comédien, Edmund Hastings ténor
Accompagnés au piano par Edward Liddall et au violon par Michael Foyle

De l’ouvrage « Les poètes de la Grande Guerre » de Jacques Béal, Jean-Luc Revol a choisi les poèmes qui touchent au cœur, à la tolérance, à la compréhension, au pardon, et en a créé une mise en scène sobre mettant en lumière les écrits sur la guerre, les soldats, l’attaque, la mort de l’être aimé, les horreurs des gaz ou des machines à tuer. En fond de scène, les tranchées, les lumières jouant sur la toile de fond pour des ciels irisés ou flamboyants.

Tchéky Karyo, interprète ces poèmes avec chaleur, humanité, avec des coups de gueule aussi. La part de l’émotion est aussi présente avec le jeune ténor anglais Edmund Hastings qui apporte un air pur, une voix si belle, ils sont accompagnés par deux musiciens de talent pour nous faire entendre, Butterworth, Gurney, Debussy, Beethoven et encore les « Roses of Picardy ». 

Après une série de tournée en province, deux représentations à Paris, la prochaine à Abbeville jeudi 27 novembre, ce spectacle traversera la Manche pour le Festival de Brighton et l’Institut Français de Londres en mai 2015.


jeudi 20 novembre 2014

Yvonne, princesse de Bourgogne - théâtre 71 Malakoff




Yvonne, princesse de Bourgogne
Witold Gombrowicz

Mise en scène Jacques Vincey

Avec Hélène Alexandridis La Reine Marguerite, Miglé Berekaité* Dame 1, Clément Bertonneau* Cyrille, Alain Fromager Le Roi Ignace, Thomas Gonzalez Le prince Philippe, Delphine Meilland* Dame 2, Blaise Pettebone* Innocent, Nelly Pulicani* Isabelle, Marie Rémond Yvonne, Brice Trinel Valentin et Jacques Verzier Le Chambellan

Les acteurs sont déjà sur scène, lorsque le public pénètre dans la salle. Le décor, un beau salon, dans les blancs cassés, d’ailleurs les comédiens sont en train de disputer qui une partie de ping-pong, qui les abdos, qui un tango, qui un cardio-training, enfin le sport est roi ! Il y a un côté voyeur, une « peopolisation », nous vivons dans un monde où tout est filmé avec l’accord des « victimes » et tout le monde trouve ça normal.

photo Pierre Grosbois

Après tout, la Cour est en représentation n’est-ce pas ? ils interpellent le public pour le faire réagir ou applaudir, puis quand le prince héritier se retrouve seul avec son ami, ils s’amusent à « draguer » dans la salle, puis leur victime trouvée, la ramène sur scène, c’est vrai qu’elle est fadasse, pas glamour pour un sou, on ne sait pas si elle est sotte ou serait-elle autiste ? Rôle difficile pour Marie Remond, qui se tire avec beaucoup de justesse de ce personnage ingrat.

Beaucoup de cris, de hurlements, de gesticulations dans cette mise en scène, de l’hystérie à revendre, c’est le but du jeu après tout, ils deviennent complétement fous ! Il y a des scènes délirantes de la reine Marguerite se croyant seule (drôlissime Hélène Alexandridis), le roi Ignace n’est pas en reste dans la dinguerie !

photo Pierre Grosbois

Que dire ? C’est une contre-fable, pas de jolie bergère épousant un prince, mais une nunuche qui sera le jouet d’un prince pas charmant du tout !

De là à en faire une satire sociale, je ne vois pas vraiment le sens qu’a voulu donner Witold Gombrowicz, le public a fait une ovation méritée à la troupe, il a bien ri mais peut-être pas pour les raisons invoquées ci-dessus.


Cette pièce a été créée à l’Odéon en 1982 par la Comédie-Française, Nathalie Bécue tenait le rôle titre.

mercredi 19 novembre 2014

Le bourgeon - Feydeau - théâtre de Montrouge

Le bourgeon
Georges Feydeau

Mise en scène Nathalie Grauwin son site 

Comme vous pouvez l’imaginer, le bourgeon en question est un jeune homme plein de sève prête à éclater ! seulement voilà, il est complétement « coincé » et tombe souvent en pamoison.

Sa famille, des aristocrates de province, traditionnalistes et surtout intégristes, le brave curé d’ailleurs est plus libéral qu’eux !

Seul un médecin militaire, se rend compte de la situation et suggère que le jeune Maurice fasse ses « preuves », sa mère et sa tante sont horrifiées ! Mme la comtesse n’a qu’un désir, que Maurice rentre au séminaire. Mais une jeune femme, actrice (quelle horreur !) va changer la donne par le plus grand des hasards.

La mise en scène est drôle, très vive, tout le monde court dans tous les sens, hélas pas de décors, quatre chaises serviront de mobilier du château ou du lupanar.

L’histoire commence donc dans les rires ou sourires et en fait, on pourrait faire le parallèle avec une certaine dame aux camélias. En effet, Etiennette (merveilleuse Anne Girouard) donnera tout son amour à Maurice, mais devra faire face aux préjugés de la famille si bien pensante. Cette pièce n’est pas un vaudeville, écrite en 1906, on devine dans certaines scènes, les esquisses d’autres comédies plus connues.

La fin de l’histoire est prévisible, triste certes, mais peut donner lieu à diverses interprétations.


Le spectacle gagnerait encore s’il était moins long, il n’y a pas de décors, donc pas de changement, et la partie « cabaret » même si la chanteuse est bien sympathique aurait pu être coupée. 

samedi 15 novembre 2014

Je préfère qu'on reste amis - théâtre Antoine




Je préfère qu’on reste amis.
Laurent Ruquier


Mise en scène : Marie Pascale Osterrieth
Avec Michèle Bernier et Frédéric Diefenthal

Laurent Ruquier a écrit cette pièce pour ces deux comédiens, deux rôles sur mesure dans lesquels ils se glissent avec bonheur et bonne humeur.

Vous ne trouverez pas de crustacés à « La crevette rose », dont la propriétaire est Claudine dite « clauclau » par son ami Valentin, c’est une blague de la dite Clauclau, voilà la crevette se vendant par bouquets, elle est donc fleuriste ! faut suivre !

Depuis cinq ans qu’elle connait Valentin, elle n’a jamais osé sauter le pas, pour lui avouer ses sentiments. C’est donc toute excitée qu’elle l’attend, il ne sait rien bien entendu, ne se doute de rien mais cherche toutes les hypothèses et les plus mauvaises de toutes façons ! 

Le dîner « romantique » dans la boutique va révéler bien des surprises à l’amoureuse !


Claudine pour essayer de se faire comprendre pousse la chansonnette, bien entendu en rapport avec sa « déclaration », Valentin ne veut-il rien voir ou ne comprend-il vraiment rien, tout est ouvert et ça donne lieu à de bonnes scènes de rigolade. Mais qui n’a pas connu en effet l’affront de la phrase « je préfère qu’on reste amis ».

Les deux comédiens sont sympathiques, le public leur est acquis. Les répliques sont drôles, à tel point qu’on n’entend plus la réponse de l’autre couvert par les rires.


Je ne sais pas si c’est une tradition pour le final au théâtre Antoine, Michèle Bernier et Frédéric Diefenthal poussent la chansonnette ou improvisent sur la soirée et répondent aux questions du public, ce n’est pas trop long (heureusement car il fait une chaleur …) 

Petite vanne de Bernier sur l’affaire Nabila « allo quoi, c’est la première fois que je vois une cellule grise ! » je vous laisse imaginer l’ambiance !

vendredi 14 novembre 2014

Neige noire - variations sur la vie de Billie Holiday - théâtre de la Tempête


Texte et mise en scène Christine Pouquet

Samantha Lavital et Philippe Gouin (en alternance avec Remi Cotta)

Un décor composé de valises empilées (voyages, fuites), et d’une valise ouverte on entend le bruit de la machine à écrire, deux mains pianotent dans l’air. Une jeune fille, des gardénias dans les cheveux, raconte sa vie, pas toute sa vie, quelques fragments, elle préfère avec son compère nous raconter les beaux moments, enfin les rares instants de bonheur. Elle chante le jazz, elle compose aussi, de son enfance sordide, elle en nourrira son chant, son interprétation.

Billie Holiday de son vrai nom Elenora Fagan, a choisi comme pseudo le nom de son père, qu’elle idéalise, mais qui a fui ses responsabilités.

Samantha Lavital, est une « dame aux gardénias » pleine de charme, elle a une très jolie voix, et interprète « strange fruit » avec beaucoup d’émotion, le premier chant de révolte qui ose parler du racisme.


Pour ne pas sombrer dans le pathos, Philippe Gouin est son « clown blanc »,  un lutin qui endosse les différents costumes des hommes qui ont compté pour elle. Il a du dynamisme à revendre ! Le casting du producteur est drôle et très révélateur quant aux rôles que l’on donnait aux afro-américains, pas question qu’ils aient le premier rôle, la soubrette ou le majordome suffisait !

Christine Pouquet a réalisé une mise en scène vivante sur cette grande dame du jazz, qui n’a jamais pu surmonter ses blessures, a fait de mauvaises rencontres, et s’en est allée en juillet 1959 à l’âge de 44 ans.


On ne peut aussi s’empêcher de penser à la fin tragique d’une autre grande dame du chant Whitney Houston.



jeudi 13 novembre 2014

Les coquelicots des tranchées - théâtre 14






Texte de Georges-Marie Jolidon

Mise en scène Xavier Lemaire

Bérengère Dautun, Sylvia Bruyant, Christophe Calmel, Marion Champenois, Eva Dumont, Franck Jouglas, Céline Mauge, Didier Niverd, Manuel Olinger, Thibault Pinson, Vincent Viotti, Philipp Weissert


Sur un tableau noir une citation de Charles Péguy, notre grand écrivain tombé au champ d’honneur en 1914.

Ça commence par une belle photo de famille, ce jour-là, c’est un 11 novembre comme les autres, mais c’est surtout l’anniversaire de la matriarche, une femme de tête, dure, en deuil de son mari et de son Alsace natale. Elle fait tourner la maisonnée, n’a jamais un mot aimable pour sa bru qui n’a réussi qu’à lui donner une petite-fille. Hector son fils unique est au front, le bonheur est là lors d’une permission, quant à sa fille Augusta elle s’est engagée comme infirmière au grand dam de sa mère !

C’est la vie de tous les jours pendant la guerre avec ses espoirs, ses tourments, la prise de conscience de l’émancipation féminine, il fallait bien remplacer les hommes partis au combat. Ceux qui auront la chance de revenir, reprendront leurs places et les femmes retourneront à leurs occupations. Les hommes seront vivants bien sûr mais dans leur esprit, ils n’oublieront jamais…


La mise en scène est vivante, vibrante, humaine, une belle direction d’acteurs, on ne peut qu’être sensible à cette grande fresque, en effet qui de nous n’a pas eu un grand-père parti au front ou prisonnier, de vieilles photos qui nous reviennent en mémoire, avec auprès de leur femme, leur mari en uniforme.

Hommage à mes deux grands-pères, Alphonse et Augustin et à leurs femmes Lucie et Andréa.


« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert (Barbara)

dimanche 9 novembre 2014

Pégase et Icare - cirque Gruss - Pte d'Auteuil


Site du cirque

Pégase et Icare
Spectacle Alexis Gruss – les farfadais

La rencontre entre Icare et Pégase, la terre et le ciel, la famille Gruss et la compagnie Les Farfadais donnent un beau spectacle pour rêver et palpiter d’émotion.

Des numéros équestres de haute voltige, des jongleurs juchés sur un cheval au galop. Des acrobaties aériennes de toute beauté, des jeux d’échasses renversants, certes pas de clowns, seuls le cheval est roi et les jongleurs à terre, à cheval, dans les airs, numéros avec des anneaux, jeux d’équilibre et habileté.

Une superbe coupe emplie d’eau -  rappel à Icare -, dont la vanité lui fit trop approcher le soleil qu’il en tomba dans la mer, ses ailes ayant fondues, là encore numéros superbes, sensuels aussi.


Une pyramide équestre à couper le souffle. Des spirales et de larges rubans suspendus dans lesquelles se meuvent les acrobates, muscles tendus, mais la grâce est au rendez-vous, les sourires aussi !

Bien sûr, Pégase n’est pas oublié, et les numéros de dressage sont respectueux de l’animal, gracieux, drôle aussi.


Tout cela accompagné de musique et de chant, bravo à Sylvain Rolland et Barbara Nicoli.

La féerie est là profitez-en !

samedi 8 novembre 2014

La pèlerine écossaise - Guitry - Théâtre Daunou




La pèlerine écossaise
Sacha Guitry

Marcel Philippot, Arnaud Denis, Delphine Depardieu, Mona Walravens, Nathan Dunglas,
Antoine Courtray, Serge Ridoux et le toutou !


Françoise et Philippe sont mariés depuis six ans, ils vivent retirés à Dinard où la mer est belle, l’environnement calme,  peut-être un peu trop d’ailleurs.

Un jeune et charmant voisin va perturber cette ambiance « plan plan », Huguette la jeune et jolie amie de leur ami Mérissel va troubler elle aussi ce couple « si parfait ».

Une pièce du jeune Guitry qui pose encore aujourd’hui les bonnes questions sur la vie de couple, ne jamais se relâcher, ne jamais penser qu’on ne doit plus séduire l’autre, se remettre en cause.

Une mise en scène de Pierre Laville brillante pour un texte ciselé, fin, drôle, du beau langage à entendre avec plaisir, on rit beaucoup, les répliques fusent, les quiproquos et les malentendus font notre bonheur, les comédiens sont excellents, ils vivent avec humour la situation, et le toutou est adorable !


De bonnes raisons pour passer une agréable soirée.

jeudi 6 novembre 2014

Fratricides - Warluzel - théâtre de Poche-Montparnasse





FRATRICIDES
Dominique Warluzel
Mise en scène de Delphine de Malherbe

Avec Pierre Santini et Jean-Pierre Kalfon et Bertrand Nadler (en alternance avec Franck Borde)


Après le décès de leur père, deux frères se retrouvent dans le cabinet du notaire, l’ainé est anxieux, non seulement de découvrir le testament de son père, mais surtout de revoir son cadet, un marginal, qui vient de sortir de prison. Comment cela va-t-il se passer ?

Les retrouvailles sont froides, tendues, ces deux hommes qui n’ont jamais eu grand-chose en commun, ont eu chacun un choix de vie différent, avec l’inévitable défilé des regrets, des remords et des appels à l’aide.

Leur père a tout pensé, tout calculé, l’héritage reviendra à celui que le clerc de notaire en jugera digne, pour les éprouver il fait défiler devant eux des photos de famille…. Ces souvenirs du passé qui refont surface et qui font mal.

Le texte est vrai, Pierre Santini et Jean-Pierre Kalfon sont deux interprètes de haut niveau, ils vivent intensément leurs rôles, sous l’œil de Bertrand Nadler, clerc de notaire clairvoyant, mais la fin réservera bien des surprises.


Dominique Warluzel signe là une histoire dans laquelle tout le monde peut se retrouver, la mise en scène de Delphine de Malherbe rehausse avec finesse et humour ce « désamour » entre les deux hommes.