vendredi 30 mars 2012

La conversation de Bolzano - théâtre de l'Atalante



Une aventure de Casanova


de Sàndor Màrai
adaptation Jean-Marie Galey et Jean-Louis Thamin
Mise en scène Jean-Louis Thamin

avec Jean-Marie Galey, Teresa Ovidio et Hervé Van der Meulen



Un feu de cheminée crépite, dans le lit Casanova et une jeune femme endormie près de lui… Il est sur le qui-vive, il s’est enfui de Venise la police le recherche. Tout à coup il se lève, il a reconnu une voix en particulier…

Son ennemi juré, le Comte de Parme vient lui proposer un étrange marché. Francesca, sa jeune femme est toujours éprise de Casanova depuis qu’elle l’a rencontré il y a quelques années. Le Comte au nom de l’ordre établi lui demande de coucher avec elle et ainsi de la dégouter à tout jamais de lui. Il aura de l’argent et un sauf-conduit pour passer en Autriche. Casanova accepte, le Comte parti, il se travestit en femme pour se rendre au bal masqué, mais surgit Francesca, déguisée en jeune homme. A son tour elle supplie, elle s’offre. L’atmosphère devient troublante, c’est une réflexion sur l’amour, la fidélité, le pouvoir.

Le très beau texte de Sàndor Màrai, est mis en lumière par l’intensité de jeu des trois comédiens et à la mise en scène de Jean-Louis Thamin.

Sàndor Màrai (1900-1989), auteur austro-hongrois, a écrit cet épisode imaginaire en 1940.

www.theatre-latalante.com 

jusqu'au 19 avril 
lundi-mercredi-vendredi à 20h 30
jeudi et samedi à 19h
dimanche à 17h

mercredi 28 mars 2012

Volpone - théâtre du Ranelagh


de Toni Cecchinato et Jean Collette
d’après Ben Jonson


Avec : Grégory Benoît, Samir Dib, François Juillard, Anne Mino, Yannick Rosset, Céline Sorin.
Mise en scène : Alfred Le Renard, Céline Sorin


Blanche colombe et vilains messieurs… La pauvre Célia va l’apprendre à ses dépens.

Un cube est au centre de la scène, il contient tous les ressorts du spectacle et se transformera pour illustrer chaque lieu de l‘histoire, deux « poupées » ouvrent cette boite de Pandore. On y découvre Volpone, lubrique, obscène, en pleine santé un peu trop pour ses servantes…

Aidé par sa fidèle secrétaire Mosca qui n’est pas si soumise, et joue sur tous les tableaux, cet infâme bonhomme convoite la fortune des uns et des autres, il n’en a jamais assez et feint d’être mourant pour faire croire à ses « bienfaiteurs » qu’ils seront les héritiers de sa fortune. Ceux-ci ne valent pas mieux d’ailleurs.

Les trois mauvais larrons, dont les costumes et perruques illustrent très drôlement leur fonction, n’hésitent pas pour l’appât du gain, l’un à déshériter son fils, l’autre pourtant jaloux à vendre sa femme à Volpone, et l’avocat à passer outre ses principes.

Toute la troupe est là pour nous divertir, façon BD-manga, ils sont extraordinaires d’aisance, d’agilité, quel rythme, quelle joie de jouer ! Il ne faut pas oublier l’importance des accessoires, costumes et marionnettes.

Vous passerez un moment drôle et rafraichissant, n’hésitez plus, tous au Ranelagh !!

Jusqu'au 2 juin à 19h du mercredi au samedi, 
samedi 14h et dimanche 15h

vendredi 23 mars 2012

Platonov mais... - théâtre de l'Aquarium



d’après Platonov d’Anton Tchekhov
du 23 mars au 15 avril 2012

du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h
traduction Françoise Morvan et André Markowicz 

avec Stéphane Gasc, Céline Langlois / Valérie Moinet (en alternance), Alexandre Le Nours, Édith Mérieau, Christophe Rodomisto, Laurent Seron-Keller, Camille Trophème


Cette adaptation du « Platonov » de Tchekhov est intéressante à plus d’un titre, la mise en scène inventive, avec pour relancer l’action, des morceaux de musique, joués et chantés à la guitare électrique, au piano ou encore à la batterie.

Le décor nous emporte dans une datcha, de longs tubes disposés sur scène, semblables à une forêt de bouleaux et nous y sommes !

Une belle soirée de fête est vite gâchée. Les couples se déchirent, ce bipolaire de Platonov est incapable d’aimer. Sacha sa  femme-enfant ne l’intéresse pas plus qu’Anna ou Sofia. Il trahit sans vergogne ses meilleurs amis.
Alcool, désir, désespoir, tout déferle sur ses personnages au rythme de la musique. L’âme slave est bien là, les personnages actuels qui s’aiment et se déchirent sur scène sont semblables à ceux du passé. Une jeunesse en quête de bonheur.
Au final,  tel un chœur antique, les comédiens décrivent la dernière scène qui se joue devant nous. 
Un spectacle intéressant qu’il faut voir pour sa subtilité et le jeu des jeunes comédiens.

dimanche 18 mars 2012

Hollywood - Théâtre du Gymnase



Ron Hutchinson
Mise en scène Daniel Colas


Thierry Frémont : Ben Hecht
Daniel Russo: David O. Selznick
Samuel Le Bihan : Victor Fleming
Françoise Pinkwasser : la secrétaire


Vous connaissez « Autant on emporte le vent » ? Vous voulez connaître une anecdote réelle sur l’histoire du film ? et bien la voici, sans doute corrigée et améliorée par Ron Hutchinson…

1938. Dans  le bureau de Selznick, c’est déjà la guerre ! Il a viré le réalisateur Georges Cukor et le scénariste, il trouve le scénario trop long et mal écrit,  le tournage de « Autant on emporte le vent » est arrêté, ce qui coute une fortune par jour. Selznick a du « nez », il est certain de faire un grand film, il croit en cette histoire d’amour, il a engagé le grand Clark Gable et Vivien Leigh, jeune actrice britannique à la beauté fascinante.

Il engage Ben Hecht scénariste, auteur prolifique, mais celui-ci n’a pas lu le roman de Margarett Mitchell et n’a pas l’intention de le faire !  Il débauche également Victor Fleming, en plein tournage du « magicien d’Oz » avec la jeune Judy Garland qu’il a giflée !

Il prend donc en otage les deux hommes pour refaire le scénario, et il ferme à clé le bureau, avec pour seule nourriture, des bananes et des cacahuètes…

Mais surtout, tâche ardue, ils doivent mimer à Hecht toute l’histoire ! Ce qui donne comme vous pouvez l’imaginer, des scènes cocasses avec Russo/Selznick dans le rôle de Scarlett sautant au cou de Fleming. Le Bihan/Fleming jouera d’ailleurs successivement – bien obligé –  la petite servante noire, Mélanie accouchant, Mélanie mourante, et Gable envoyant promener Scarlett !

Fremont/Hecht très soucieux de belle littérature déteste l’histoire, et surtout relève le racisme sous-jacent du livre, les sudistes et cette peste de Scarlett ont la part belle. Il en parle à Selznick, lui rappelle qu’en Europe, c’est le début des conflits, qu’ils sont juifs et ce qui se passe là-bas est alarmant, qu’on ne peut pas laisser faire et surtout produire un tel film qui véhicule des idées ségrégationnistes. Selznick n’en a que faire et déclare qu’Hollywood est une machine à rêves et d’ailleurs, Hitler ou Staline seraient incapables de résister à l’ambiance d’un studio de cinéma !

Le dernier acte est un vrai champ de bataille, les meubles renversés, Selznick dort sur son bureau, Hecht cauchemarde et Fleming débraillé se prend pour Chita, ils n’ont pas dormi depuis 5 jours. Enfin ils terminent non sans mal le scénario,  Selznick les libère.

Russo/Selznick peut enfin respirer, il s’installe dans son fauteuil, la fin du vrai film est projetée sur l’écran. The End ! Le film a remporté 8 trophées (13 nominations), et pour la première fois une actrice noire a été nominée dans un second rôle.

Certes, l’humour est parfois un peu lourd, mais les trois compères s’entendent si bien, Le Bihan a d’ailleurs bien du mal à réprimer son fou-rire.  C’est une comédie déjantée et jubilatoire grâce à ce trio de comédiens. N’oublions non plus le seul rôle féminin, Françoise Pinkwasser dans le rôle de la secrétaire soumise aux coups de gueule de son patron mais efficace.

Théâtre du Gymnase jusqu’au 1er avril 2012 puis tournée en France.

vendredi 9 mars 2012

La Rimb - théâtre du Lucernaire Paris


La Rimb
Le destin secret d’Arthur Rimbaud

D’après le texte de Xavier Grall
Théâtre du Lucernaire
Mise en scène Jean-Noël Dahan
Martine Vandeville : Vitalie

Une femme perdue dans ses pensées, bien calée dans son fauteuil rouge, songe à son fils préféré Arthur…

Vitalie a aimé passionnément Frédéric Rimbaud, un beau capitaine dont elle se souvient avec émotion et colère aussi. Il l’a laissée seule avec cinq enfants. Il lui en a fallu du courage et de la fermeté pour se faire respecter de ses voisins, pour tenir une ferme, et élever ses enfants dans la crainte. Avait-elle le choix ? 

Dans cette atmosphère étouffante, rigide, un enfant se rebelle, il deviendra un de nos plus grands poètes, malgré sa mère, malgré son éducation.

Elle rejettera le poète pour ne parler que du fils prodigue enfin retourné à la terre et au commerce, et son dégout pour « la » Verlaine qui a tourmenté Arthur.

Martine Vandeville donne à Vitalie une belle palette de sentiments, elle vit intensément son rôle d’épouse déçue, de mère aimante mais étouffante. Triomphante quand elle sait Arthur mourant mais retrouvant la foi, et surtout le sens de la terre, enfin c’est ce qu’elle veut entendre.