jeudi 31 mai 2018

Berlin Kabarett - S. Druet - théâtre de Poche-Montparnasse


Jeudi au samedi 21h - dimanche 17h30
durée 1h20
Site du théâtre ICI

Berlin Kabarett

De Stéphan Druet


Musique de Kurt Weill, Stéphane Corbin, Friedrich Hollaender, Fred Raymund, Dajos Béla, Henri Christiné

Avec Marisa Berenson (Kirsten) Stéphane Corbin ou Simon Legendre (Fritz et piano) Sebastiàn Galeota (Viktor) Jacques Verzier ou Olivier Breitman (Karl) Loïc Olivier percussions, Victor Rosi cornet.
Chorégraphies Alma de Villalobos


1945, Kirsten, est interrogée par la police française, elle a été une des « reines de la nuit » à Berlin dans les années 20, la montée du nazisme, elle s’en est accommodée… et elle raconte.

Quelques années auparavant, Kirsten mène son cabaret d’une main de fer, c’est une belle femme, mais elle ne sait pas aimer. Elle a eu un fils, Victor, par « hasard », un accident. Elle l’exploite, celui-ci se travestit, danse, chante, pour plaire à sa mère surtout, il ne cherche que son amour. Il y a aussi Karl, ex-amant, compositeur, et Fritz le pianiste, dans ce cabaret, ils sont juifs, homosexuels, dehors la tempête gronde, et pour alerter le monde, que faire d’autre que chanter et écrire des textes pour bien signifier que les loups sont aux portes… Mais Kirsten n’est pas du genre à se sacrifier.

La scénographie est fort bien faite, Marisa Berenson ne cache pas son plaisir de chanter et danser, elle est une Kirsten parfaitement odieuse, quant à Sebastiàn Galeota, comme toujours stupéfiant, quel danseur, quel acteur !  Les scènes musicales sont drôles, les costumes, le décor, l’ambiance, tout y est.

Quelques références au cinéma, au cabaret, à vous de les découvrir en entrant vous dévergonder au petit Poche !


Anne Delaleu
31 mai 2018


mercredi 30 mai 2018

François d'Assise - J. Delteil - théâtre de Poche-Montparnasse



jusqu'au 15 juillet 2018
mardi au samedi 19h - dimanche 17h30
Site du théâtre ICI

François d’Assise

d’après Joseph Delteil (1894-1978)


Adaptation Adel Hakim, Robert Bouvier
Mise en scène Adel Hakim
Avec Robert Bouvier


D’emblée on ressent tout, la lumière, les odeurs, le soleil, le texte si beau et si charnel de Joseph Delteil, nous entraîne en Italie, d’Assise à Pérouse.

François d’Assise, jeune homme aimant la bonne chère, les femmes, leurs rondeurs, la vie, les animaux, la nature.

François part à la guerre, sans conviction mais il se bat courageusement. Il s’opposera à son père, riche marchand, qui espère que le fils reprendra le négoce, François se dépouille, se met à nu. Il revêtira la robe du « poveretto ».


Et Dieu dans tout ça ? on le retrouve dans les pensées de François, ses actes, sa passion. Une scène m’a interpellée, François prend un sac en plastique et en retire d’autres sacs, les jettent en l’air, de vilains sacs plastiques que l’on retrouve un peu partout sur notre planète. François n’est-il pas le patron de l’Ecologie ?

Adel Hakim, nous a quittés en 2017, en 1994 il avait mis en scène ce texte si dense, il a su trouver l’humanité de François. Robert Bouvier incarne François avec humour, tendresse, volupté et gourmandise. On sourit et on rit aussi !

Le décor est simple, les touches de lumière de Ludovic Buter savent donner une ambiance pour chaque scène.


Une belle aventure, ni prêche, ni sermon, seulement la vie d’un homme amoureux de la nature.


Anne Delaleu
30 mai 2018

mardi 29 mai 2018

Le mémento de Jean Vilar - théâtre 14


Jusqu'au 30 juin 2018
mardi, mercredi, jeudi et vendredi à 19h00
et samedi à 20h30 ( sauf le samedi 23 juin représentation à 19h00 au lieu de 20h30)
durée 1h15
Site du théâtre ICI

Le Mémento (1952-1955)

Jean Vilar (1912 – 1970)


Mise en scène Jean-Claude Idée

Avec Emmanuel Dechartre


« Le mémento est un témoignage sur lequel tout honnête homme peut méditer » en effet, tel a été le combat de Jean Vilar, une lutte contre l’administration, le Pouvoir. Vilar accusé de tous les maux, de son engagement politique, de détournements de fonds... Et quel directeur de troupe, de théâtre accepterait les clauses du contrat scandaleux qu’il a été forcé de signer ? Pas de salaire et responsable des déficits du TNP sur ses biens personnels !

Il a cru a de trop belles promesses, mais a tenu bon, avec une troupe d’exception, dont Gérard Philippe, qui acceptera le même salaire que les autres membres de la troupe, alors qu’il était déjà un acteur de cinéma populaire et très demandé.

Le ministère de la Culture n’avait pas été créé et Vilar était envoyé de bureau en bureau, certes reçu fort courtoisement par Vincent Auriol, Président de la République, mais des visites vaines et épuisantes.

Avignon, qui n’a pas dans l’esprit les trompettes de Maurice Jarre annonçant le spectacle ? Les photos d’Agnès Varda (qui fête ses 90 ans cette année !), et puis les souvenirs des chers disparus, Wilson, Sorano, Denner, Moreau, Darras, Noiret…

Vilar voyagera dans toute l’Europe avec le TNP, il apportera la culture française dans ses bagages, il jouera aussi au cinéma, son dernier rôle le plus marquant dans « Raphaël ou le débauché », un sénateur !

Vilar malgré ses convictions d’homme de gauche sera trahi en 1968, des slogans imbéciles, des insultes l’atteindront. Il en gardera une blessure profonde et disparaîtra deux ans plus tard.

Emmanuel Dechartre a su donner vie et émotion à ce texte, brillamment mis en scène par Jean-Claude Idée (dont je vous recommande « Les meilleurs alliés » au Petit Montparnasse). Les costumes prêtés par la Maison Jean Vilar d’Avignon, apportent une émotion encore plus grande, puisqu’ils ont été portés par d’immenses comédiens.


Spectacle intéressant qui trouve des échos dans notre politique culturelle d’aujourd’hui !

Anne Delaleu
29 mai 2018

vendredi 25 mai 2018

Voyage en ascenseur - S. Forte - théâtre Rive Gauche


mardi au samedi 21h - dimanche 15h
durée 1h30
Site du théâtre ICI

Voyage en ascenseur

Sophie Forte


Mise en scène Anne Bourgeois

Avec Corinne Touzet et Jean-Erns Marie-Louise



Juliette, distinguée, élégamment habillée de pied en cap, prend l’ascenseur en compagnie de Moctawamba, homme de ménage ou si vous préférez « technicien de sol » (restons politiquement correct), lui en blouse bleue, et instruments de ménage en mains.

Hélas, Juliette a bien mal choisi le moment pour faire une surprise à son PDG de mari, week-end de l’Ascension en ascenseur, il ne monte plus aux cieux mais reste bloqué en étage !

Juliette commence à paniquer, c’est normal, quant à l’homme il reste imperturbable. Hélas, le bouton d’appel se bloque, ils sont vraiment coincés, et plus personne pour les entendre ou les aider. Un week-end pareil les bureaux se vident très vite.

Juliette et Moctawamba vont devoir cohabiter et surtout se supporter l’un et l’autre, lui aura fort à faire, car la dame s’affole, ce que l’on peut comprendre, trépigne, frappe des poings sur les portes, devient hystérique. Lui, philosophe, stoïque, essaiera tant bien que mal de l’apprivoiser, mais il aura aussi ses « coups de gueule ».


Rien n’est tragique, et l’on s’amuse beaucoup des « gaffes » de la dame, de ses « plans B », des « proverbes et citations » du monsieur pour chaque situation, ce qui énerve fortement Juliette. Histoire drôle, émouvante aussi. Anne Bourgeois réalise avec ses comédiens, une performance, puisque le cadre de l’histoire est quand même restreint, mais le décor suffisamment spacieux.

Si vous êtes claustrophobe, venez donc en thérapie au Rive Gauche. Sophie Forte a le chic pour transformer et concocter des situations dramatiques en comédie ! 
Anne Delaleu
25 mai 2018


mercredi 23 mai 2018

Change me - théâtre de la Tempête

jusqu'au 10 juin 2018
mardi au samedi 20h30 - dimanche 16h30
salle Copi durée 1h45
site du théâtre ICI
photos Benjamin Porée

Change me

D’après Ovide, Isaac de Benserade et la vie de Brandon Teena


Mise en scène Camille Bernon et Simon Bourgade


Avec Camille Bernon, Pauline Bolcatto, Pauline Briand, Baptiste Chabauty, Mathieu Metral


Bonjour tristesse…

Dans la salle de bains, la radio à fond, Axel, se prépare, se passe de la mousse à raser, se bande la poitrine, se transforme en jeune mec. Axel est transgenre, cherche son identité sexuelle.



Elle a une bande de copains, et une petite amie Léna, mais aucun n’est au courant de sa véritable identité. Sa mère est perdue, maladroite dans ses propos, elle veut aider sa fille, la faire soigner et se heurte à un refus violent.

Thomas et Jonathan fêtent l’anniversaire d’Axel, bien entendu les sous-entendus graveleux, le vocabulaire qui ne fleure pas la rose, l’alcool surtout, les pétards, c’est le monde que choisit Axel où il semble qu’elle se sente à l’aise.



Des textes en alexandrins, qui ne sont pas incongrus dans l’histoire, et tirés de la pièce Iphis et Iante d’Isaac de Benserade, Ovide et les Métamorphoses, et surtout la vie tragique de Brandon Teena, jeune transgenre assassinée par ses « amis ».

La mise en scène se déroule autour de cette histoire, incorpore vidéos, dépositions à la police, bande dessinée, le décor est composé de la salle de bains où tout commence et tout finira, le salon des copains, une voiture. Mise en scène ingénieuse et créative.




Une pièce dure, cruelle, mais interprétation intelligente et parfaite.
Anne Delaleu
23 mai 2018


mardi 22 mai 2018

Les adieux de la Madeleine Proust - Olympia 3 juin


Site de Madeleine pour les dates de tournée ICI


Lola Sémonin fera ses adieux, enfin c'est plutôt Madeleine Proust qui vous concoctera sans doute une bonne soupe de légumes et du gâteau ! Elle vous attend le 3 juin à l'Olympia à 16h30 pétantes ! avec Monsieur Fraize en 1ère partie.


"Les Adieux à la scène Après 3 nominations aux Molière, le prix SACD des auteurs, plus d’un million de spectateurs et 35 ans de carrière, Lola Sémonin (auteure, metteure en scène et interprète) signe un cinquième et dernier spectacle avec son personnage culte, la Madeleine Proust. 

Le spectacle : La Madeleine Proust, 30 ans de scène 



Comme à ses débuts en 1983, la Madeleine s’affaire dans sa cuisine où ça sent bon la soupe et le gâteau. Dans cette unité de lieu (une cuisine hyper-réaliste) et de temps (une matinée), son quotidien en 2018 n’est plus réglé comme une mécanique d’horlogerie. Le monologue de la Madeleine est sans cesse enrayé par les perturbations des nouvelles technologies : appels téléphoniques abusifs, textos incompréhensibles, problèmes de réseau. 

Ce dernier spectacle fait donc de grands écarts entre le temps passé et les intrusions du monde contemporain auxquelles la Madeleine est confrontée dans son incessant soliloque. Elle a son avis sur tout : la mondialisation, la malbouffe, la SNCF, le prix du beurre, le futur antérieur, le mariage gay. 

Elle recherche son temps perdu : l’orange de Noël, son pauvre André, les grandes lessives à la cendre (“On n’avait rien pi on f’sait avec !“). Elle nous balade entre rires et émotions, remue notre mémoire et parle au cœur de chacun. Les chinois, quand ils achètent des souvenirs à Paris, ils savent qu’ils sont fabriqués chez eux ? T’as 90 % de la planète qui meurt de faim, et les 10% qui restent, ceux qui ont les sous, ils sont au régime. Il parait qu’il y a une chaine à la télé qui montre la météo à longueur de journée, mais nous ça fait longtemps qu’on l’a ça, ça s’appelle la fenêtre ! Moi je trouve que les nouvelles technologies, ça rapproche ceux qui sont loin et ça éloigne ceux qui sont proches ! "

Madeleine Proust


LES TOUTES DERNIERES DATES DE LA MADELEINE PROUST EN MAI et JUIN 2018


Vendredi 25 et Samedi 26 Mai à 20h30 // SAINT-LAURENT-EN-GRANDVAUX (39) 
Dimanche 27 Mai à 16h // ARC-LES-GRAY (70) 
Mardi 29  et Mercredi 30 mai à 20h // PONTARLIER (25) 

Dimanche 3 Juin 16h30 // PARIS-OLYMPIA // 
Dimanche 17 juin à 17h // MORTEAU (25) // 

lundi 21 mai 2018

L'idiot - F. Dostoïevski - théâtre 14



Jusqu'au 30 juin 2018
lundi à 19h, mardi, mercredi, jeudi et vendredi à 21h00
matinée samedi à 16h
durée 2h30
Site du théâtre ICI


L’idiot

Feodor Dostoievski

Mise en scène et adaptation théâtrale Thomas le Douarec

Avec  Arnaud Denis, Thomas le Douarec, Caroline Devismes, Fabrice Scott, Marie Lenoir, Marie Oppert, Solenn Mariani, Daniel-Jean Colloredo, Bruno Paviot


Le prince Mychkine se retrouve en Russie après une longue période passée en Suisse, pour soigner ces crises d’épilepsie. C’est un être pur, idéaliste, il lit sur les visages et dans les cœurs.

Son charisme fait chavirer Aglaë, fille du général Epantchine, il trouble aussi Nastassia Philippovna, la jeune femme est entretenue, elle a eu une enfance dure, et subit des violences. Laquelle choisira-t-il, il les aime toutes deux à sa manière.

Nastassia joue de ses charmes, elle a ensorcelé Rogojine et son père ! Rogojine aime-t-il vraiment Nastassia ou est-ce une de plus à éblouir avec son argent. Quant à Aglaë, elle souffre de ce petit monde bourgeois, étriqué, elle aspire à autre chose, et surtout à sortir de sa famille et s’occuper des autres, mais est-elle vraiment consciente du monde extérieur ? La jalousie l’emporte lorsqu’elle interpelle Nastassia et lui reproche sa vie.

Mychkine est un être trop pur qui découvre l’univers malsain, immoral de la société. Ces réparties font rire par leur naïveté.

Arnaud Denis campe un prince Mychkine, lumineux, sincère, mention aussi à Daniel-Jean Colloredo (Général Epantchine ou Général Ivolguine) truculent, fort en gueule, Caroline Devismes (Nastassia) est émouvante, Marie Oppert (Aglaë) passe de l’oie blanche à la furibonde. Tous les comédiens sont excellents et investis dans leurs personnages.

Quelques longueurs, mais ce n’est pas aisé d’adapter un roman comme celui-ci ! A découvrir pour l’interprétation et les superbes costumes de José Gomez.



Anne Delaleu
21 mai 2018


dimanche 20 mai 2018

Les crapauds fous - M. Mourey - théâtre des Béliers parisiens


mardi au samedi 21h - dimanche 15h
durée 1h35
Site du théâtre ICI

Les crapauds fous

De et mise en scène Mélody Mourey


Avec en alternance : Benjamin Arba, Merryl Beaudonnet, Constance Carrelet, Hélie Chomiac, Gaël Cottat, Rémi Couturier, Charlie Fargialla, Tadrina Hocking, Frédéric Imberty, Damien Jouillerot, Blaise Le Boulanger, Claire-Lise Lecerf, Christian Pelissier


L’histoire que l’on nous conte, est véridique, deux jeunes médecins Polonais, Eugène et Stanislaw vivent à Rozwadow. L’un est marié et père de famille, l’autre éternel hésitant et influençable pour tout, un peu « crapaud fou » quand même !

1990, New York, Anastazy, jeune étudiante rend visite à un vieux monsieur, qui n’est autre que Stanislaw, il est heureux de rencontrer la petite fille de son meilleur ami Eugène. Il va lui raconter leur incroyable histoire. La jeune femme fait une thèse sur l’expérience de Milgram.

1940, Rozwadow : Eugène soigne à la nuit tombée, en cachette, les familles juives du village. Sa femme Anna s’inquiète, il pourrait être dénoncé. Un officier allemand vient le voir un jour, il est couvert de sang. Eugène le soigne, serment d’Hippocrate oblige, le SS ne l’oubliera pas.

Les jeunes sont envoyés en travail obligatoire par l’occupant nazi. Un jour un de leurs amis, leur demande l’impossible, l’amputer d’un membre pour lui éviter de partir en STO ! Stanislas a une meilleure idée… elle sera reprise par Eugène, qui va inoculer le vaccin contre le typhus aux habitants du village, dont les juifs menacés de déportation.


Bien entendu, Berlin envoie des militaires pour vérifier que la quarantaine est bien nécessaire. Les deux soldats seront reçus par les deux médecins, et aussi par quelques villageois qui joueront leur rôle de malade bien contagieux à la perfection !

Beaucoup d’émotion bien sûr, mais aussi de la gaîté et de la musique, comment ne pas éclater de rire avec Damien Jouillerot qui interprète plusieurs rôles, dont un Hitler vrai clin d’œil à Villeret ! Les autres comédiens ne sont pas en reste, la mise en scène créative, audacieuse, les personnages de 1990, « naviguent » en 1940, comme dans une bande dessinée.

Une comédie dynamique à ne pas manquer !
Anne Delaleu
20 mai 2018

vendredi 11 mai 2018

ABC D'AIRS - A. Regnier - Lucernaire


jusqu'au 17 juin
mardi au samedi 19 h - dimanche 16 h
durée 1h20
Site du théâtre ICI

ABC D’AIRS


Sur une idée de Anne Regnier
Mise en scène Gérard Rauber

Avec Anne Baquet (chant), Claude Collet (Piano), Amandine Dehant (Contrebasse), Anne Regnier (Hautbois & Cor Anglais)


Un spectacle d’Anne Baquet, on s’attend à tout et toujours au meilleur. Elle parvient à nous faire croire que le chant, la musique, la danse tout est facile, tu parles ! C’est une athlète, ainsi que ses partenaires, qui ne sont en aucun cas des faire-valoir, mais d’authentiques artistes.

Un piano, une contrebasse, un Hautbois et un Cor Anglais vont compléter la panoplie.

Chorégraphies, exercices de styles et de dictions, Anne Baquet, vrai lutin, saute sur le tabouret de la pianiste, grimpe sur le piano, fait sa mauvaise élève (!), Claude Collet virtuose elle aussi, ses doigts volent sur le clavier. Amandine Dehant, nous prouve s’il en était besoin, qu’une contrebasse est sensuelle, Anne Regnier fait chanter les oiseaux dans les branches.

On passe aisément de Rameau à Khatchaturian, on musarde du côté des frères Jacques, on se permet une danse macabre, on a peur du loup, et on fait même … silence … on s’amuse et ZE FINAL est époustouflant.

C’est habile, amusant, délirant, joyeux, un des rares spectacles musical qu’il ne faut pas louper en ce moment !


Anne Delaleu
11 mai 2018

mercredi 9 mai 2018

Miss Nina Simone - Djemba/Bouvier - Le Lucernaire


Jusqu'au 2 juin 2018
mardi au samedi 21h - dimanche 18h 
durée 1h10
Site du théâtre ICI

Miss Nina Simone

Jina Djemba et Anne Bouvier


Adaptée de « Nina Simone », Roman de Gilles Leroy (Éd. Mercure De France)
Mise en scène Anne Bouvier

Avec Jina Djemba, Valentin de Carbonnières, Julien Vasnier


Ricardo se trouve devant la villa de Nina Simone, il est bien intimidé le jeune homme ! Il hésite un peu, est-ce vraiment ça une villa de star ? La villa n’est pas entretenue, mais après tout il est justement engagé pour s’occuper de l’intendance.



Nina Simone, une grande voix, une artiste, mais quel caractère ! On a mal pour lui, on a envie de balancer ses superbes escarpins dans la figure de la diva ! Pour sa défense, cette grande artiste, est malade, bipolaire, elle n’y peu rien et parfois a de la tendresse pour ce jeune homme et de bons moments de rigolade ! Il fait ce qu’il peut pour qu’elle ingurgite le lithium prescrit à la place des paradis artificiels, mais là il n’est pas toujours gagnant.



Nina a une passion, le classique et une adoration pour Maria Callas ! Toutes deux ont eu un destin fabuleux d’artiste, mais une vie privée chaotique, décevante. Nina explique à Ricardo, son parcours de petite fille qui souhaitait devenir une grande pianiste classique, et les épreuves, sa lutte contre le racisme, on a beau être célèbre, la couleur de peau est un obstacle pour des esprits obtus.


Anne Bouvier a trouvé des interprètes de choix, Jina Djemba, une présence et une voix remarquables, Valentin de Carbonnières, humble, humain, drôle, une belle palette de sentiments lui aussi ! Jina parfaitement accompagnée par Julien Vasnier pour la musique, on se régale de musique et de chant.


Une standing ovation méritée.

Anne Delaleu
9 mai 2018

lundi 7 mai 2018

J'ai mangé du Jacques - Théâtre Essaïon



  • du 7 au 29 mai 2018
  • lundis et mardis à 19h45
  • durée 1h10
  • Site du théâtre ICI

J’ai mangé du Jacques 

En compagnie de Jacques Brel, Jacques Prévert, Jacques Higelin, Les frères Jacques, Jacques Dutronc, Jacques Offenbach, Jacques Demy, Jacques Lanzmann

Mise en scène : collaboration artistique Emilie Chevrillon

Avec Julie Autissier, Raphaël Callandreau


« Faire le Jacques » c’est une expression qui reflète très bien ce spectacle.

Julie et Raphaël deux très bons musiciens et chanteurs, mangent et grignotent du Jacques à toutes les sauces, même les souvenirs télévisés !

En ouverture le générique de « Mon Oncle », et les «Jacques », se succèdent en chansons avec humour et fantaisie ou émotion quand il le faut.

De plus anciennes chansons aux plus récentes, il y a un parcours, festif, joyeux, égrillard, mais toujours dans le bon ton !


Ça fait travailler les neurones, car il y a des chansons qui nous touchent plus que d’autres, dont on se souvient, et que l’on se surprend à fredonner…

On se couche dans le foin, ça pique les fesses, on rêve d’un gâteau de princesse, on boit un peu trop, on s’éveille, et on tombe du ciel, et puis c’est l’heure de partir.

Un moment agréable avant ou après l’apéro !




Anne Delaleu
7 mai 2018

dimanche 6 mai 2018

La Guerre de Troie (en moins de deux !) - E.Labrusse - théâtre 13 jardin


mardi au samedi 20h - dimanche 16h
1h20 sans entracte
jusqu'au 2 juin
Site du théâtre ICI

La Guerre de Troie (en moins de deux !)

Eudes Labrusse


Mise en scène Jérôme Imard & Eudes Labrusse
D'après Homère, Sophocle, Euripide, Hésiode, Virgile…

Catherine Bayle, Audrey Le Bihan, Hoa-Lan Scremin, Laurent Joly, Nicolas Postillon,
Loïc Puichevrier, Philipp Weissert


Ah la mythologie ! Elle a fait couler beaucoup d’encre, inspiré de nombreux écrivains et compositeurs, Racine, Giraudoux, Berlioz, Offenbach et tant d’autres ! C’est vrai qu’il y a de la matière, c’est mieux qu’une série, jugez-en : meurtres, guerre, amour, sacrifice, ruse, enlèvement… toute la panoplie.

Sans compter les expressions populaires, la pomme de discorde, le talon d’Achille et ce vilain cheval de Troie cauchemar des ordinateurs !

Ici, tel un chœur antique, ils nous narrent l’histoire de la guerre de Troie, du pâtre Pâris, de la belle Hélène, Ulysse, Achille, de Cassandre, enfin tout cela est bien enlevé, ils chantent fort bien, accompagnés au piano, virevoltent par-dessus la table, se bagarrent. Sans oublier l’émotion, les destinées sont parfois bien cruelles, malheureuse Iphigénie, Andromaque…

Une grande table, des chaises serviront de décors pour illustrer les différents chapitres, les costumes se transformeront au gré des personnages et du récit. L’humour ne manque pas, et les comédiens en ont à revendre, et du dynamisme aussi.

On sourit et on rit, les enfants présents étaient sous le charme et s’amusaient beaucoup, ça leur change de l’école !

Anne Delaleu
6 mai 2018 

jeudi 3 mai 2018

La mécanique du coeur - M. Malzieu - A la folie théâtre



jusqu'au 24 juin 2018, durée 1h20
jeudi à 19h30 - samedi à 18h - dimanche à 16h30.

Site du théâtre ICI

Avignon 2018 théâtre Pandora

La mécanique du cœur

Mathias Malzieu


Mise en scène : Coralie Jayne
Avec Nicolas Avinée en alternance avec Pierre-Antoine Lenfant, Gregory Baud en alternance avec Maxime Norin, Clara Cirera, Gabriel Clenet, Mylène Crouzilles, Laurent Vigreux


Il fait nuit, quatre petites lumières investissent la scène, portées par des personnages bien curieux, nous sommes à Edimbourg, en 1874, une jeune femme sur le point d’accoucher va perturber tout ce petit monde. Madeleine, sage-femme un peu spéciale, dotée de pouvoirs surprenants va aider l’enfant à venir au monde, mais il fait bien froid ce jour-là et le cœur du bébé est gelé ! Rien d’impossible à Madeleine, une horloge à coucou fera l’affaire.



Les années passent, Jack a dix ans, il est bien entouré, il y a Madeleine bien sûr, mais aussi Arthur et Luna. On ne peut pas dire que ce soit la fête délirante… le seul souhait de Jack c’est aller en ville, voir du monde, sortir, Madeleine lui a promis. Alors elle cède, et les voilà dans le monde, le jeune garçon est attiré par une charmante chanteuse espagnole, il est subjugué ! Il fera tout pour la retrouver et ça le mènera bien loin et bien au-delà de ce qu’il pense et de ce qu’il redoute, car il doit éviter les émotions…


Voilà un parcours initiatique, savoir prendre des décisions, bonnes ou pas, il faut oser, c’est ce que lui explique son ami Georges Méliès, génial inventeur et magicien du cinéma.


On retrouve un peu l’univers de Tim Burton, et puis le théâtre de tréteaux est bien recréé, il y a de l’invention dans les accessoires, tout se transforme, c’est une véritable explosion de couleurs, de gags. La poésie et l’humour sont toujours présents.

Beaucoup d’enthousiasme dans la troupe, chacun joue sa partition avec justesse et émotion. Un bon moment poétique à passer rue de la Folie Méricourt.

Anne Delaleu
3 mai 2018



mardi 1 mai 2018

De théâtre et d'eau fraîche - Claude Confortès


Je dois l'avouer, je connaissais le nom de Confortès, mais pas son théâtre !

Son récit commence aussi par une drôle d'histoire pendant la drôle de guerre, sa mère n'était pas riche, mais le jour de l'an a donné quand même des étrennes au livreur de lait, elle ne se doutait pas qu'elle sauvait sa famille par ce geste, en effet, l'homme était un collaborateur et dénonçait les familles juives au SS. Mais dénoncer une pauvre femme ça il n'en était pas question !

Un parcours riche et plein d'humanité, quelles rencontres passionnantes, travailler avec Vilar, Mnouchkine, être l'assistant de Peter Brook.

Partager l'amour du théâtre, les amitiés connues ou pas, ses expériences théâtrales dans divers pays.

Confortès a été auteur, comédien, metteur en scène.

Un romantique aussi, il rend un hommage très émouvant à sa femme.

Il nous a quitté en 2016, un an après l'assassinat de ses copains de Charlie Hebdo.