Le chef d’œuvre inconnu
Catherine Aymerie
D'après Honoré De Balzac
15 juillet 2025
Théâtre les 3S
Avignon OFF
Mes coups de coeur sur le spectacle vivant: théâtre classique, contemporain, cirque, marionnettes, musical, pour les grands et pour les enfants ! Membre de l'Association professionnelle de la critique, Théâtre, Musique et Danse
Le chef d’œuvre inconnu
Catherine Aymerie
D'après Honoré De Balzac
François Barluet
La couleur des souvenirs
Texte et mise en scène Fabio Marra
Avec Dominique Pinon, Catherine Arditi, Fabio Marra, Sonia Palau,
Floriane Vincent, Aurélien Chaussade
Vittorio est un grand râleur, insupportable, mal luné, c’est toujours la faute des autres !
Il est artiste peintre et ses dernières œuvres n’ont pas l’air de plaire à ses commanditaires. Clara sa sœur, est d’une patience exemplaire et son grand fils, un brave garçon qui essuie toutes les tempêtes.
Vittorio ne veut pas se l’avouer mais s'il n'arrive pas à distinguer les couleurs, les traits, c'est qu'il est atteint de DMLA.
Fragilisé, il pourra compter sur sa seule famille. Les souvenirs remonteront à la surface, heureux et malheureux. Sa mère toujours présente à son esprit.
Fabio Marra signe une nouvelle fois, une
touchante histoire de famille. Les créations lumière et vidéo font partie
intégrante de la pièce, et la dernière scène m’a beaucoup touchée.
Dominique Pinon excellent râleur, Catherine Arditi drôle et touchante, Fabio Marra émouvant, Floriane Vincent apporte une touche de fantaisie et le mauvais rôle est fort bien joué par Aurélien Chaussade, Sonia Palau est l'importante figure maternelle.
Une belle histoire qui fait rire et émouvoir.
LE TESTAMENT MEDICIS
Stéphane Landowski
LE VOISIN DE PICASSO
DE LA PEINTURE À LA COMÉDIE FRANÇAISE
De et avec Rémi Mazuel
Mise en scène : Marie-Caroline Morel
Dit Antoine, dessine-moi un Mazerolle !
Voilà ce qu’aurait pu dire un des enfants à qui Antoine raconte l’histoire de Alexis-Joseph Mazerolle (1826-1889) peintre aujourd’hui bien oublié, mais si connu de son temps.
Antoine, intermittent du spectacle, est gardien de musée, il faut bien gagner sa vie et ma foi, il est au milieu de toiles, ceci compense cela… Sur un chevalet trône le portrait du peintre dont il a la garde.
Le voisin le plus connu et le plus demandé de Mazerolle est Picasso ! Décidemment le public n’est guère curieux… Picasso bon d’accord, mais les autres ? Alors Antoine capte l’attention d’un groupe d’élèves, certes dissipés, mais il parvient à les intéresser à l’histoire passionnante de ce peintre, si renommé en son temps.
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co Fabienne Rappeneau |
Jugez plutôt, il a été contemporain de Monet, Renoir, Sisley, ceux-là
encore bien connus du grand public. Il a dessiné le plafond de la Comédie
Française, hélas, cette œuvre partira en fumée en 1901.
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co Fabienne Rappeneau |
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co Fabienne Rappeneau |
Il a décoré également le Palais Garnier, le Conservatoire de musique de Paris, des théâtres en province ainsi qu’à l’Etranger.
Alors Antoine, lui aussi a bien du mal à tracer sa route, un feuilleton télé connu, mais ça ne suffit pas, que fait-il à présent ?
Une histoire étonnante, curieuse, émouvante et drôle aussi. Rémi Mazuel réussit le tour de force en interprétant les différents personnages sous l’œil bienveillant de Marie-Caroline Morel.
Mazerolle ? allez voir ce spectacle, la curiosité n’est pas toujours
un vilain défaut !
Nicolas de Staël
La fureur de peindre
d’après lettres 1926-1955 de Nicolas de Staël, et René Char, Nicolas de Staël, correspondances 1951-1954
Adaptation et mise en scène Bruno Abraham-Kremer et Corine Juresco
Avec Bruno Abraham-Kremer, Hubertus Biermann et Jean-Baptiste Favory
scénographie, lumières et visuels Arno Veyrat
photos Patrick Gely
De larges toiles blanches descendent des cintres, les œuvres sont projetées et nous imprègnent de l’univers de Nicolas de Staël, incarné par Bruno Abraham-Kremer, respectueux du personnage et grand amateur du peintre, sa correspondance l’a ému, passionné.
Une grande et profonde amitié unissait le peintre au poète René Char, il avait illustré son livre “Poème”. Comme Dali, c'était aussi un amateur de foot et la rencontre France-Suède en 1952 lui a inspiré une toile colorée, dynamique ! Les expositions s'enchaînent, New York, Londres, Paris, mais c’est un éternel insatisfait malgré le succès.
Nicolas de Staël, fureur de peindre oui, et aussi fureur d’aimer, de vivre comme il l’entend, sa dernière conquête ne partagera pas cet amour fou.
Il a choisi sa vie, il choisira sa fin à Antibes du haut de son atelier.
La musique est à l’honneur, avec Hubertus Biermann à la contrebasse et qui donne également la réplique, Jean-Baptiste Favory à l’électroacoustique illustre l’ambiance des différentes scènes.
Une très intéressante et émouvante adaptation de ses correspondances interprétées par des artistes exceptionnels.
Anne Delaleu
27 octobre 2020