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mardi 9 juillet 2019

Madame Shakespeare - A. Visdei - théâtre des Italiens


Théâtre des Italiens
site du théâtre ICI
durée 1h20

Madame ShakespeareAnca Visdei

  • Mise en scène : Julie Crégut, Benjamin Dussud
  • Avec Caroline Cristofoli, Teddy Bogaert

Shakespeare in love ! mais oui, la pièce débute ainsi sur ce pauvre William, amoureux fou de sa femme Ann, un peu plus âgée que lui, il ne souhaite qu’une chose retourner auprès d’elle et des enfants, plutôt que se morfondre à Londres ! S’ennuyer à Londres ? le plus grand dramaturge était logé dans une méchante auberge, mal nourri, mal dormi, il n’en peut plus.
Mais voilà, Ann en a décidé autrement, elle a perçu tout de suite le génie de son William. Elle lui donnera l’argent qu’il faut pour qu’il se trouve une meilleure auberge et surtout pour qu’il ait les meilleures conditions de travail. Oui, Ann veut qu’il écrive des pièces, assez de poèmes ! elle lui rappelle les esquisses de comédie qu’ils avaient écrits et joués ensemble…
Ann s’occupe des trois enfants, mais aussi de son “quatrième” son époux. Un vrai gamin William, pas sûr de lui, il ne comprend pas l’acharnement de son épouse bien-aimée. Elle le menace, le tance, ne lui écrit plus tant qu’il n’aura pas édité et fait jouer deux de ses pièces, et qu’il trouve donc un protecteur !
Ma foi, si grâce à Ann Hataway, le génie de William a enfin surgit, elle le paiera plus tard chèrement.
Un beau texte de Anca Visdei, sur les échanges épistolaires des époux Shakespeare, la mise en scène de Benjamin Dussud et Julie Crégut met en lumière les rapports de force entre les deux amants. D’un côté Londres et William, de l’autre Stratford, Ann et les enfants.
Les femmes ne pouvaient pas monter sur scène, et Ann déplore que leurs filles ne puissent aller étudier, alors qu’il n’y a pas de problème pour leur fils...
Shakespeare n’écrivait pas ses pièces ? c’est un peu la mode (on dit la même chose sur Molière !), mais Ann a été sa muse, sa protectrice, un peu trop sa “mère”, sa seconde “plume” sans doute.
Une phrase résume tout “Dans quelques décennies seulement, les gens trouveront ton génie si puissant qu’ils ne voudront pas croire qu’il s’agit du fruit du travail d’un seul homme. Ils t’inventeront des doubles, des généalogies mêlées de rois et de reines, ils soupçonneront tes camarades d’avoir écrit tes pièces, note : jamais ta femme !”
Caroline Cristofoli campe une épouse et une amante ambitieuse, déterminée et Teddy Bogaert fougueux et chien fou. Deux jeunes comédiens pleins de promesses, pour qui, je suis sûre, le grand Will aurait écrit une pièce !
Le Festival d’Avignon c’est ça aussi, la découverte d’une compagnie et d’un texte

Anne Delaleu
9 juillet 2019

mercredi 5 septembre 2018

Entretien avec ... Catherine Gorne - Le roi Arthur - L'Epée de bois

jusqu'au 23 septembre
jeudi au samedi 20h30 - samedi et dimanche 16h - durée 90mn
Site du théâtre ICI

Entretien avec …Catherine Gorne-Achdjian, costumière,

Le roi Arthur,Mise en scène Jean-Philippe Bêche


Jean-Philippe Bêche,  Antoine Bobbera, Lucas Gonzalez,  Jérôme Keen, Erwan Zamor, Marianne Giraud-Martinez, Marie-Hélène Viau, Franck Monsigny, Morgan Cabot  et Fabian Wolfrom
Percussions Aidje Tafial


Catherine Gorne-Achdjian me raconte son parcours et sa rencontre avec Jean-Philippe Bêche, à la lecture de la pièce, qu’elle trouve magnifique, elle a un flash, formes et silhouettes, tout se compose dans son esprit.


Oui mais quelle époque choisir ? Camelot ? Le folklore celtique ? non, Arthur est une légende intemporelle il est de toutes les époques. Alors Catherine imagine la fée Morgane, sensuelle, elle porte un costume de sirène dans les bleus turquoise, la reine, porte le deuil éternel, stricte, elle sera de noir vêtue, quant à Guenièvre, la pure, la victime, le blanc sera sa couleur.




Pour les costumes masculins, Catherine s’inspire de son film préféré « Il était une fois dans l’Ouest », elle se rappelle les hommes portant un long manteau, flottant au vent. Arthur et sa Cour deviennent des cow-boys celtiques ! Il leur faut de l’ampleur, pour les scènes de duel. Elle s’inspire aussi de la beauté du lieu, le théâtre en pierre de l’Epée de Bois.


Le costume c’est toute une histoire, Jean-Philippe Bêche lui fait totalement confiance, commence alors un travail d’équipe important et intéressant.



Comment devient-on costumière ? Catherine est étudiante au Louvre, ses parents photographes de mode ont voulu la faire travailler durant ses heures de liberté. Catherine a plongé dans les grands magazines de mode et a travaillé pour les plus grands. Elle entre comme styliste chez Guy Bourdin. Styliste en publicité (casting, décor et costumes). Belle époque où Catherine a rencontré et travaillé avec des créateurs, Emmanuel Khan, Sonia Rikiel, tout n’est qu’élégance et beauté.

Catherine a du goût, le sens de l’observation, de la curiosité, petite elle déguisait sa sœur avec les rideaux du salon, déjà le sens de la scène et du costume !

Elle s’inspire des œuvres qu’elle voit, elle fréquente les musées, les expositions, elle consulte, les journaux, s’inspire des tableaux, se tient au courant de la mode.

Jeune costumière, elle rencontre Jacqueline:Maillan déjà grande vedette, elle lui propose de cacher « ce qui est moche chez elle et montrer ce qui est beau » ! Stupéfaction « La Maillan » ne se vexe pas bien au contraire, la carrière de Catherine s’envole.

Il faut avoir de l’humour, de la folie, et travailler avec des comédiens qui sont prêts à tout, à composer un personnage qui n’est pas le leur dans la vraie vie.

Catherine est reconnue par ses pairs, César du meilleur costume pour « Harem » en 1986, nominations aux Molières. Elle travaille pour le cinéma, le théâtre et la télévision.

Merci Catherine de m’avoir accordée votre temps qui est précieux, merci pour votre humour décapant et vos anecdotes passionnantes.

Un spectacle c’est toute une équipe, comédiens, costumes, lumières, musique etc.

Jean-Philippe Bêche a bien choisi son équipe.

Anne Delaleu
5 septembre 2018