mercredi 26 février 2014

Le jour où je suis devenue chanteuse black - Devismes et Le Douarec - Manufacture des Abbesses





de Caroline Devismes, et Thomas le Douarec

Avec Caroline Devismes, Lauri Lupi
Mise en scène Thomas le Douarec


Caroline a décidé une bonne fois pour toute qu’elle était « black » comme son grand-père afro-américain de Dallas, même si elle est du Pas-de-Calais, blonde aux yeux bleus, des jambes interminables, son ramage se rapporte à son plumage et elle est sans mentir l’hôtesse du lieu !


photo Fabienne Rappeneau


Son compère, pianiste talentueux, dont elle découvre au début qu’il a le même handicap que le sublime Ray Charles, mais qu’il a aussi des dons « tactiles » affirmés !

photo Fabienne Rappeneau
La pétulante Caroline nous conte une histoire extraordinaire, un secret de famille (chut…) et surtout elle chante et danse à faire pâlir d’envie tous les apprentis-vedettes de télé-réalité ce qui leur donnerait une bonne leçon.

photo Fabienne Rappeneau
Un spectacle sympathique, en couleurs, en négatif, des plumes et des paillettes, des rires et des sourires, et surtout laissez-vous envahir par la musique de Diana Ross, Stevie Wonder, Aretha Franklin… 

C’est dance floor à la Manufacture des Abbesses !

mardi 25 février 2014

Le misanthrope - Molière - théâtre de l'Oeuvre






Mise en scène Michel Fau


Ambiance très baroque, lumières, musique, on ne serait pas surpris de voir William Christie et « les arts florissants » !

Ambiance baroque, un rideau de scène représentant un tableau de Jérôme Bosch, Alceste suivi de Philinte entre en scène à la manière de… tel que l’on peut imaginer une représentation du XVIIème siècle. Les jeux de lumières donnent l’impression que la scène est éclairée par des bougies.


Les costumes sont somptueux, Philinte tout de noir vêtu, Alceste bien entendu rubans verts au vent, Célimène une superbe robe noire, Arsinoë elle est toute d’or vêtue !

Michel Fau campe un Alceste râleur, bougon et le parti pris qu’il donne tant à lui qu’à ses partenaires de parler « XVIIème » à la façon d’un Montfleury, peut gêner au début mais devient vite drôle, et Oronte est le champion toutes catégories en la matière !

Michel Fau, gros bébé boudeur, rien du gentilhomme auquel on est habitué, sa conception du personnage est surprenante, mais est très loin à mon avis du personnage intègre et noble écrit par Molière.

Julie Depardieu est plus « moderne », rieuse, s’amusant de tout, par contre la scène finale où elle est confondue par les marquis et Alceste me laisse perplexe.

Jean-Pierre Lorit est un excellent Philinte, Jean-Paul Muel dégouline de rubans et sa diction est emphatique mais on s’y habitue, délicate Eliante de Laure-Lucile Simon, amusants marquis Roland Menou et Frédéric Le Sacripan, Fabrice Cals revisite l’emploi du valet de comédie avec beaucoup de drôlerie.

Que dire de plus, de beaux costumes, beaux décors, le texte et la diction, rien n’est laissé au hasard et le tout est cohérent même si l’on est surpris par des rajouts de texte.

dimanche 23 février 2014

La Visite de la vieille dame - Friedrich Dürrenmatt - Théâtre du Vieux Colombier



La visite de la vieille dame (1956)

Friedrich Dürrenmatt (1921 – 1990)

Scénographie et mise en scène Christophe Lidon 





Clara revient au pays, ce n’est pas n’importe qui, elle est née à Güllen, elle est milliardaire, et les notables du pays veulent l’accueillir en grande pompe. Il y a aussi et surtout son ami d’enfance, Alfred, ils ont été amoureux, mais l’un a choisi la fille de l’épicier, et l’autre collectionne les maris qu’elle jette aussi vite épousés !

Le village est très pauvre, les usines ont fermé, il y a le chômage et tous n’ont qu’une idée en tête, soutirer de l’argent à l’enfant du pays. Pour cela ils comptent sur Alfred pour attendrir la milliardaire.

Mais voilà, après les discours pompeux, les dégoulinades de sucreries en tout genre, Clara leur raconte son histoire, il y a 45 ans, elle a quitté le pays sous les quolibets des « braves gens », enceinte et mis au banc de la société, par la faute d’un homme, Alfred. Celui-ci pour ne pas reconnaître l’enfant qu’elle portait, a soudoyé deux hommes qui ont prétendu au tribunal avoir été ses amants …

Clara froidement, leur propose un marché : un milliard à partager entre la ville et chaque habitant, la condition, Alfred doit mourir, il doit payer. Elle se venge ainsi cruellement de la vie dure qu’elle a menée, de la mort de leur enfant, de son désespoir.

Bien entendu après la stupeur vient l’indignation, le maire déchire le contrat, mais Clara ne s’en offusque pas, elle patientera et s’installe au village.

Peu à peu, la cupidité l’emportera, Alfred ne trouvera nulle part ni appui moral, ni protection policière, pas de réconfort dans sa propre famille. Au contraire, il se rendra compte bien vite que tous ont déjà leur projet, des vêtements neufs, de nouvelles chaussures, une nouvelle cloche pour le Temple, une machine à écrire dernier cri pour la Mairie.

Il y a du cynisme et aussi une certaine poésie, comme la promenade en voiture, la dernière qu’Alfred fait avec ses enfants et sa femme (qui a déjà acheté un manteau en renard…) la route de campagne qui défile paisiblement. 

Clara est dure, cynique, mais elle ressent encore des sentiments pour cet homme qui l’a reniée, on le voit dans une scène où elle le retrouve par hasard dans le bois, ils égrènent leurs souvenirs avec tendresse et humour.

Le pasteur, le maire, le professeur tous devront vivre avec cette lâcheté, la pauvreté, la misère, rien ne justifie un acte aussi abject.

Danielle Lebrun, vieille dame indigne, gouailleuse et venimeuse à souhait, Samuel Le Bihan a le triste privilège d’être la victime et il en sort grandi. La mise en scène de Christophe Lidon ne laisse rien au hasard avec une direction d’acteurs intelligente. 

lundi 17 février 2014

Jean Marais - L'histoire d'une vie - Elephant Paname Paris





Jean Marais
l’histoire d’une vie
jusqu’au 16 mars.

Jean Marais aurait eu 100 ans le 11 décembre 2013. Elephant Paname lui consacre une exposition en parallèle avec Jean Cocteau dont c’était l’an passé le cinquantenaire de la disparition.

Par-delà les générations, les « groupies » de Jeannot sont là ! Cet acteur charmeur, drôle, cultivé, attire toujours les foules. 

L’exposition est très bien conçue, souvenirs d’enfance, jolies photos de ses parents, de sa tante, de sa grand-mère, livret de famille, souvenirs drôles mais aussi douloureux.

Beaucoup de dessins de ses créations, de sa ligne de vêtements, de ses illustrations sur le thème du conte.
Une partie Jean Cocteau bien entendu avec ses œuvres, ses dessins.

On monte à l’étage et on profite au passage des couvertures de revues de cinéma, des affiches nous rappelant la filmographie.

L’atelier reconstitué de Jean Marais, son matériel de sculpteur, les vases, les peintures, ses poteries.
On monte encore pour retrouver, l’univers théâtral et cinéma, avec des photos de répétitions, des maquettes peintes par Marais pour les décors ou costumes, sa table de maquillage, ses affaires sur un portant. 

Certains de ses objets seront dispersés à l’occasion d’une vente aux enchères. Un bien émouvant voyage en sa compagnie !

Tout cet univers dans ce bel hôtel de la rue Volney, consacré à l’art et à la danse.

Ouverture 2014 - le Bateau feu Scène nationale de Dunkerque



Le bâteau feu
Auberge du « Bâteau feu en promenade »
Scène nationale Dunkerque

Les fêtes de la crémaillère du 16 mai au 6 juin

Shakespeare sera à l’honneur pour l’inauguration de la grande salle, avec « Le roi Lear » les 4,5 et 6 juin, mis en scène par Christian Schiaretti 

Rendez-vous à ne pas manquer au théâtre Mouffetard !


Théâtre Mouffetard 

Les arts de la marionnette



Quelques rendez-vous à ne pas manquer !



  • Appartement témoin (installation pour spectateurs en promenade) du 16 février au 12 mars
  • Sur les traces du IFTO du 8 au 30 mars au Théâtre Gérard Philippe de St Denis
  • Gardien de phare(s) et autres loupiotes du 2 au 4 mars
  • L’habitant de la Turakie exposition du 13 février au 30 mars

Compagnie Emilie Valantin
  • Les fourberies de Scapin (un Scapin manipulateur) du 18 au 23 mars
  • Faust et usages de Faust (d’après les textes de Marlowe, Gounod et Balzac) du 25 au 30 mars

site du théâtre Mouffetard

jeudi 13 février 2014

Eurydice - Anouilh - théâtre 14




mise en scène Jean-Laurent Cochet et Sam Richez

Elle est comédienne dans une minable troupe de théâtre, lui est musicien avec son père, ils courent le cachet. Les deux jeunes gens se rencontrent sur le quai de la gare et tombent amoureux et décident de tout quitter pour vivre ensemble. Mais Eurydice a déjà bien vécu, l’imprésario de la troupe est son amant du moment, elle veille aussi comme une sœur sur le petit régisseur, qui commet erreur sur erreur, et risque à tout moment de se faire renvoyer, il y a aussi sa mère comédienne et surtout cabotine et son amant, qui cite Musset à chaque instant.

Orphée et Eurydice passent leur première nuit, elle s’enfuit, elle a honte de son passé, Orphée apprend par la suite son accident, il est fou de douleur, c’est ainsi que la mort sous les traits de M. Henri, lui propose le retour de sa bien-aimée à la condition qu’il ne la regarde pas jusqu’à l’aube. Par malheur, sa jalousie est telle qu’il la questionne, qu’elle n’avoue rien  et qu’il finit par la regarder, rompant ainsi le pacte.

Orphée finira par rejoindra Eurydice dans la mort.

Que dire de cette représentation ? j’ai été bien déçue, l’histoire telle qu’elle est contée n’est pas passionnante, je ne pense pas que ce soit une des meilleures pièces d’Anouilh. La mise en scène est très statique, les comédiens sans conviction. Petite note d’humour avec la mère et son amant, cabotinant à fond.  Un gag non prévu par le metteur en scène, qui prouve aussi que la pièce n’est pas si bien construite,  Orphée retrouve son père après la mort d’Eurydice et ils décident de partir sur les routes, on entend la voix d’Edith Piaf, le rideau se ferme, le public pense bien naturellement que c’est la fin, applaudissements et hop ! le rideau s’ouvre sur l’épilogue ce qui fait qu’après on ne savait plus si c’était vraiment enfin fini…


Cette pièce « noire » de Jean Anouilh a été créée en 1942 au théâtre de l’Atelier, le rôle-titre était tenue par Monelle Valentin épouse de l’auteur, Alain Cuny était Orphée.