samedi 31 mars 2018

Barbara amoureuse - C. Montier - théâtre Essaïon



jusqu'au 28 avril
jeudis, vendredis et samedis 21h30
salle cabaret 1h10
site du théâtre ICI

Barbara amoureuse

Caroline Montier

Collaboration artistique Caroline Loeb


Caroline Montier, je m’en souviens, elle faisait partie d’un trio de chanteuses acidulées et glamour « les Swinging Poules » c’était à Avignon en 2014 et j’en garde un très bon souvenir.

Cette fois, Caroline redevient sérieuse, enfin pas trop heureusement ! Elle interprète Barbara la longue dame brune, et raconte avec humour qu’on lui a rebattu les oreilles avec « tu ressembles à Barbara, tu devrais chanter ses chansons », certes il y a un peu de ressemblance, quoique Caroline soit plus fine, mais elle a aussi beaucoup de talent.

Aidée par une autre Caroline, elle compose ce spectacle d’anecdotes, de sourires, elle chante fort bien et n’essaie pas de faire une imitation. C’est donc avec plaisir que nous écoutons le thème choisi : l’amour.

Barbara était une amoureuse, par peur sans doute d’être abandonnée, elle préférait « jeter » ses hommes quand elle ne les aimait plus. Elle pouvait être dure, intransigeante, de mauvaise foi, mais aussi d’une grande tendresse, tout est dit dans le texte de ses chansons. Chansons d’amour de femme.

Avec Caroline nous retournons donc à l’Ecluse et les débuts de Barbara, chanteuse-pianiste. Difficile de faire un choix dans ce répertoire si riche.


Un beau et doux moment de tendresse et d’amour à savourer avec Caroline Montier.


Anne Delaleu
31 mars 2018

Le plaisir de rompre - Le pain de ménage - J. Renard - A la Folie Théâtre



jusqu'au 1er juin
vendredis et samedis 19h30
durée 1h15
site du théâtre ICI

Le plaisir de rompre
Le pain de ménage

Jules Renard

Mise en scène Joël Coté

Le plaisir de rompre.

Blanche s’apprête, elle se maquille, se regarde dans le miroir, elle attend Maurice, son amant, ils se voient pour la dernière fois. Maurice fait un mariage de convenance, il se moque un peu de sa fiancée, qu’il appelle « la petite », Blanche doit se marier elle aussi, elle préfère sa sécurité à l’amour fou. Elle lui rend ses lettres, lui fait comprendre qu’il lui doit son « éducation », d’un jeune homme un peu frustre, elle en a fait un homme élégant. Mais ce bavardage courtois cache pour l’un comme pour l’autre l’amour déçu.

Le pain de ménage

Pierre, un peu éméché, c’est le soir, la fête est finie, Marthe prend elle aussi un dernier verre, ils rient tous deux, un peu trop. Son mari est parti se coucher, la femme de Pierre est restée au chevet de leur fille.
Marthe pousse Pierre à se dévoiler, a-t-il déjà trompé sa femme ? Il pousse les hauts cris en riant, mais en avouant qu’il a parfois des tentations… Marthe est trop sûre d’elle, de son ménage parfait. Pierre parvient à la décontenancer. Elle reprend ses esprits…Pas pour longtemps.
Mise en scène moderne, chanson d’amour ou de désamour, Hélène Phénix et Morad Tacherifet interprètent avec sincérité et réalisme, la passion, les espoirs déçus. 

Un spectacle fin que je recommande.

Deux textes subtils, autobiographiques, Jules Renard se souvient de sa rupture douloureuse et écrit en 1897 « Le plaisir de rompre » ainsi que « Le pain de ménage » écrit en 1898.


Anne Delaleu
31 mars 2018

mercredi 28 mars 2018

Madame Marguerite - R. Athayde - Poche Montparnasse



jusqu'au 30 mai 
mardi au samedi 19h - dimanche 17h30
durée 1h10 au Petit poche
site du théâtre ICI

Madame Marguerite

Roberto Athayde


Mise en scène Anne Bouvier
Avec Stéphanie Bataille


J’ai 7 ans, je suis assise gentiment sur mon banc, avec les copains et copines, nous attendons la nouvelle institutrice…. Madame Marguerite, entre, elle n’a pas l’air commode, elle nous toise tous, sort des livres de son grand sac, l’air satisfait.

Elle nous demande si on voit tous bien, pour en être sûre, elle inscrit le mot CUL sur le tableau, ouh là ! Madame Marguerite parle d’elle à la troisième personne, on dirait qu’elle a peur de dire « je », elle nous dispute, s’imagine que nous sommes tous des obsédés sexuels… Son problème ? Elle demande toujours si quelqu’un s’appelle « messie », « Jésus » ou encore « St Esprit », elle s’inquiète, s’énerve, se prend la tête, elle semble souffrir. Je suis dans mes petits souliers pourvu qu’elle ne m’interroge pas !

La voilà qui monte sur son bureau, fait des acrobaties, elle est souple, en apesanteur. Elle nous dit aussi que nous allons tous mourir, et nous demande de faire une rédaction sur notre enterrement…  et puis elle nous met en garde contre les substances illicites, la drogue. Décidément je n’aime pas la biologie.

Pour Madame Marguerite, de toutes façons on ne sait rien, on n’apprend pas vite, on va se faire avoir si on ne sait pas lire, si on ne compte pas bien…

Stéphanie Bataille est une redoutable institutrice, sous des apparences violentes, elle a une fragilité en elle, on ressort de la classe chamboulés par son « message », sa leçon de vie.


Merci maîtresse !

Anne Delaleu
28 mars 2018

samedi 24 mars 2018

Lettres à Elise - Jean-François Viot - théâtre de l'Atalante



les lundis, mercredis, vendredis à 20h30 les jeudis et samedis à 19h les dimanches à 17h
jusqu'au 14 avril 
site du théâtre ICI 

Lettres à Elise

Jean-François Viot


Mise en scène Yves Beaunesne
Avec Lou Chauvain et Elie Triffault

Un jeune homme feuillette un album de famille, des livres sur la Grande Guerre sont éparpillés près de lui. Un journal tombe de l’album, ce sont les lettres que Jean écrivait à sa femme Elise…

1914, Jean Martin, part à la guerre, il espère revenir au plus tôt, il est instituteur, marié et père de famille. Il retrouve ses copains de régiment à la caserne. Pour ne pas oublier, pour rester toujours en contact, pour survivre, il écrira quotidiennement à Elise, les histoires de camarades, les tranchées, mais aussi l’amitié et la rigolade parfois. Elise quant à elle, lui apprend qu’un troisième enfant va bientôt arriver… Il espère que ce sera une fille, au moins on ne l’enverra pas à la guerre !


Elise, lui parle du quotidien, de la survie, de l’égoïsme des uns, la vie continue et les femmes sont capables de reprendre les métiers tenus par les hommes. Quatre longues années, et enfin une permission !

Une belle histoire d’amour, petites histoires dans la grande Histoire, Lou Chauvain et Elie Triffault tiennent leurs rôles avec naturel.

Un spectacle à voir pour ne pas oublier le sacrifice de nos grands-parents, en ces temps de commémoration.


Anne Delaleu
24 mars 2018

vendredi 23 mars 2018

La révolte - Villiers de l'Isle-Adam- théâtre de Poche


mardi au samedi 21 h - dimanche 15h
Site du théâtre ICI 
durée 1h10

La révolte

De Auguste De Villiers De L’isle-Adam

 
Mise en scène Charles Tordjman

Un décor sobre, un long bureau, une jeune femme écrit, l’homme à ses côtés est son mari Félix, banquier de son état. Ils ont une petite fille. Félix complimente Elisabeth, il met en avant ses qualités de comptable, elle a triplé sa fortune, c’est une épouse économe - elle n’est pas coquette - et c’est une bonne mère.
Elisabeth écoute, puis demande la parole, Elle a fait le bilan de sa vie, il n’est pas brillant. Alors commence un long monologue, elle règle ses comptes au sens propre et au figuré. Comme une enfant docile elle a obéi à ses parents, a accepté sans amour le mariage avec Félix. Celui-ci est interloqué, il lui conseille de se reposer, tout ira mieux demain !
Non il n’a pas compris, « j’étouffe ! » lui dit-elle, elle veut vivre, il lui propose « quelques jours à la campagne ! ». Il est choqué, coincé dans ces principes bourgeois, il avait pourtant insisté pour qu’ils aient une vie mondaine - sans excès - et sa critique contre le théâtre qui ne serait pas du simple divertissement est ahurissante.
Elisabeth partira, quelques heures, la liberté n’est pas si simple à vivre, et elle découvrira Félix abattu, mais se ressaisissant. Et surtout, elle pense à sa fille et à son éducation pour survivre dans ce monde patriarcal.
Julie-Marie Parmentier donne toute sa force et son émotion a Elisabeth, Olivier Cruveiller est tout à fait crédible dans le rôle de cet homme, confronté à une révolte à laquelle il ne pensait même pas !
Cette pièce a été créée en mai 1870  au théâtre du Vaudeville, elle a choqué les esprits, et la France allait basculer, quelques mois plus tard, dans la guerre avec l’Allemagne.
Anne Delaleu
23 mars 2018

mercredi 21 mars 2018

1000 frs de récompense - V.Hugo - théâtre de l'Aquarium


mardi au samedi 20h - dimanche 16h
jusqu'au 8 avril
durée 1h50

Mille francs de récompense

Victor Hugo


Mise en scène Kheireddine Lardjam

Avec Maxime Atmani, Azeddine Benamara, Romaric Bourgeois, Linda Chaïb, Samuel Churin, Étienne Durot, Aïda Hamri, Cédric Veschambre


Une jeune fille et sa famille sont les proies du banquier Rousseline, les huissiers à leur porte, le banquier offre son cœur, son argent, sa situation à la charmante Cyprienne, et tout sera résolu. Celle-ci le repousse au grand désarroi d’Etiennette sa mère. Ce qu’elles ignorent, c’est que Glapieu veille sur tout ce petit monde, c’est un repris de justice, sympathique, style Robin des bois ou Arsène Lupin. Cyprienne est éprise d’Edgar, caissier à la banque et surtout joueur impénitent !

De cette pièce peu connue de Victor Hugo, intéressante par le propos, que peut-on retenir ? Le message anti-banquier, anti-financier, anti-tout, se dilue trop dans le « carnavalesque »,  On ne l’entend plus guère tant le parti pris de fanfaronner est omniprésent. Trop de musique, de sono, de mimiques.



L’huissier et sa guitare électrique, le numéro « Grande Eugène » de Rousseline et de Pontresme, oui l’avocat aime les tripots. On a du mal à suivre.

Dommage, les comédiens sont dynamiques, que ce soit Linda Chaïb en mère fofolle, et Aïda Hamri, jeune fille versant dans le gothique mais déterminée à ne pas se laisser faire, Maxime Atmami amusant Glapieu, Azeddine Benamara que j’aurai vu moins guignolesque.

 A voir pour se faire son opinion !



Anne Delaleu
22 mars 2018


L'affaire Courteline - Lucernaire


Jusqu'au 6 mai
du mardi au samedi 19h - dimanche 16h
durée 1h20 - salle rouge
site du théâtre ICI

L’AFFAIRE COURTELINE

SEPT PIÈCES COURTES DE GEORGES COURTELINE


Mise en scène Bertrand Mounier

Avec Isabelle De Botton, Salomé Villiers ou Raphaëlle Lemann, Étienne Launay, Pierre Hélie, Philippe Perrussel, Bertrand Mounier ou François Nambot


Georges Moineau plus connu sous le pseudonyme de Courteline, a brossé dans son théâtre, un portrait au vitriol de ses contemporains. Il a épinglé les militaires, les fonctionnaires (dont il a fait partie), les habitués de bistrot, les couples, les enfants !

Bertrand Mounier a donc mitonné un spectacle fort drôle, genre cabaret avec chansons entre saynètes, changement d’accessoires et de costumes au vu du public.

On découvre tout l’univers de Courteline, et ses personnages, on a de la sympathie pour eux. Il y a la mère abusive, et ses conseils pas très avisés, mais elle a si peur de faire rater les fiançailles de son Sigismond !
Et puis le mari pleutre mais bien décidé à en découdre avec un officier qui aurait courtisé son épouse, c’est un lâche, qui préfère flanquer la bonne et le chat à la porte, pour prouver qu’il est un homme.
Ce cher M. Badin, ses histoires de santé, de famille, essayez seulement de vous adresser comme il le fait à votre directeur, vous m’en direz des nouvelles !
Les méfaits de l’alcool et les relations maître et domestique, Chichinette et sa bonne.
Les affaires judiciaires, avec un mari cocu et pas content, les Champignons deviennent vite vénéneux… et les déboires de Gabrielle venant pleurer chez son amie Caroline, tout se termine en chansons bien entendu.

Une bonne comédie, une équipe de comédiens épatants et dynamiques.



Courez au Lucernaire et surtout « Amusez-vous, foutez-vous d’tout ! »

Anne Delaleu
21 mars 2018

mardi 20 mars 2018

Une actrice - P. Minyana - théâtre de Poche Montparnasse



Jusqu'au 20 mai
mardi au samedi 21h - dimanche 15h
site du Théâtre Poche Montparnasse ICI
1h15 - Petit poche

Une actrice

Philippe Minyana


Mise en scène Pierre Notte

Avec Judith Magre, Pierre Notte, Marie Notte


La première partie est déroutante, l’actrice nous parle de sa rencontre avec… un dos celui d’André, qu’il soit nu ou couvert d’une veste, elle s’en souvient. Et puis, et puis…

C’est une amie qui nous reçoit, toujours soignée, élégante, un sourire charmeur souligné par son rouge à lèvres, des yeux de chat, Judith parle à bâtons rompus avec Pierre et Marie, mais elle est intransigeante, pas question que Pierre écrive un livre sur elle !

Et pourtant, que de rencontres passionnantes elle a eu, sans le savoir ou le vouloir vraiment, amie de Sartre et Beauvoir, Giacometti, Céline, son charisme y est pour beaucoup. Ses débuts sur scène morte de trac, mais sachant le nez par terre, qu’elle serait actrice, au théâtre ou au cinéma.

Salon pas mondain du tout, mais sympathique, joyeuse et rieuse discussion avec Pierre, Marie interprétant des couplets à la grande joie de Judith, qui parle de ses amours enfin discrète quand même, de ses parents et de sa nombreuse fratrie.


Une heure et quart en bonne compagnie !

Anne Delaleu
20 mars 2018

samedi 17 mars 2018

Un mois à la campagne - I. Tourgueniev - théâtre Dejazet


lundi au samedi 20h30
durée 2 heures
jusqu'au 28 avril
site du théâtre ICI

Un mois à la campagne

Ivan Tourgueniev

Avec Nicolas Avinée, Jean-Claude Bolle-Reddat, Laurence Côte, Catherine Ferran, Philippe Fretun, Anouk Grinberg, India Hair, Micha Lescot, Guillaume Lévêque.

Mise en scène Alain Françon

Dans le beau théâtre Dejazet, dans lequel a été tourné mon film culte « les enfants du Paradis », se joue actuellement « Un mois à la campagne », Tourgueniev a écrit cette pièce en 1850.

Natalia Petrovna, mariée à un brave homme Arkady Islaïev, ils ont un petit garçon de dix ans Kolia. La campagne est belle, douce, mais l’orage gronde. Natalia s’ennuie, peur de vieillir ? Peur de ne pas connaître le véritable amour ? Il y a de tout cela. Et le jeune Belaiev jeune précepteur de Kolia, sera le déclencheur.

Belaiev est heureux de passer ce mois à la campagne, il vient d’un milieu pauvre, comme Vera, la pupille de Natalia. La jeune fille orpheline, tombe vite amoureuse du jeune homme. Les sentiments sont-ils partagés ?

Et puis l’élégant Rakitine, meilleur ami d’Arkady, il est le confident de Natalia, est-il un peu plus qu’un ami… la mère d’Arkady n’aime pas ce personnage. Catherine Ferran est une impeccable et redoutable Anna pour affronter le fringant Micha Lescot.  

Un bel été à la campagne ? Pas vraiment, tout le monde s’ennuie, malgré les jeux, malgré les rires.

La charmante Véra sera demandée en mariage par un ami du docteur, un vieux célibataire timide, gauche, dont on pressent qu’elle ne fera qu’une bouchée. Natalia dans un jeu subtil et cruel, parviendra à lui faire avouer ses véritables sentiments. Oui, son cœur bat pour le jeune Belaiev, mais elle ne s’attendait pas à la réaction de Natalia. Beau duo d’Anouk Grinberg et India Hair, la scène que toute comédienne souhaite jouer !

Sentiments confus, amours déçus, non partagés. Certains s’en tireront mieux que d’autres, Lizaveta est courtisée par le docteur, elle n’est pas insensible au statut de femme de médecin. Belaiev pensait s’élever de sa condition, en acceptant le poste de précepteur. Il sera traité comme moins que rien. Une belle composition de Nicolas Avinée.


La mise en scène d’Alain Françon nous fait redécouvrir ce texte, à savourer lentement. Une direction d’acteurs parfaite.

Anne Delaleu
17 mars 2018

vendredi 16 mars 2018

Hamlet - Shakespeare - Théâtre 14


mardi, vendredi et samedi 20h30
mercredi et jeudi 19h - matinée samedi 16h
durée 2h30 (sans entracte)
jusqu'au 21 avril

site du Théâtre 14 ICI

Hamlet

William Shakespeare



Traduction et adaptation Xavier Lemaire et Camilla Barnes
Mise en scène Xavier Lemaire

Avec Grégori Baquet, Christophe Charrier, Pia Chavanis, Julie Delaurenti, Olivier Deniset, Laurent Muzy, Didier Niverd, Manuel Olinger, Stéphane Ronchevski, Ludovic Thievon, Philippe Weissert


« Être ou ne pas être, voilà la question », phrase célèbre, même si on ne connaît pas bien la pièce.

Pour cette nouvelle mise en scène de l’œuvre, je dirai « Il y a quelque chose de déjanté à la cour du Danemark ! ».

En effet, Grégori Baquet n’est pas le prince éthéré, que l’on pourrait attendre, il confirme de toutes façons que c’est un grand comédien. Son Hamlet est un chien fou, on ne sait pas trop à quel moment il est sincère ou  non, il est  « rock and roll », parfois son attitude change, il devient plus sombre.

Comme souvent chez le grand Will, c’est le théâtre dans le théâtre, prenons exemple avec la scène des comédiens (brandissant un Molière !), la pièce demandée et réécrite par Hamlet, se transforme en opéra-rock, le chanteur travesti en femme, rappelle que les hommes jouaient les rôles féminins.

Ophélie, pauvre enfant, la seule âme sincère, qui perdra la raison. Son père, Polonius, pantin, courtisan. Gertrude et Claudius les amants maudits, s’aiment de toute leur âme, mais Gertrude saura redevenir mère le moment venu. Rosencrantz et Guildenstern deux messagers fantoches, la Cour d’Elseneur n’est pas bien brillante. Il y a vraiment quelque chose de pourri.

Le fantôme du roi assassiné, hante le château, les bandelettes de son linceul pendent. Il exige la vengeance.


Une intéressante adaptation de l’œuvre, originale en tous points et bien interprétée.

Anne Delaleu
16 mars 2018

mercredi 14 mars 2018

La maladie de la famille M - F. Paravidino - théâtre 13 jardin


mardi au samedi 20h - dimanche 16h
durée 1h30
jusqu'au 15 avril
site du Théâtre 13/jardin ICI

La maladie de la famille M.

Fausto Paravidino

Mise en scène Simon Fraud

Avec Justin Blanckaert, Antoine Berry-Roger, Clément Bernot, Andréa Brusque, Laura Chétrit, Victor Veyron, Boris Ventura Diaz.


Sur scène, d’un côté un bureau et une chaise, au milieu, où se déroulera l’action, une grande table et des chaises autour, un rideau sépare la cuisine, plus loin un abribus.

Comme il est maintenant d’usage, un comédien s’avance, la pièce débute ou pas ? Apparemment il nous fait patienter, si j’avais su je serai arrivée en retard…


Puis enfin, le comédien endosse le rôle du docteur Cristofolini, médecin du village, et nous raconte l’histoire de cette famille.

Comme dans la Bible, Marta et Maria sont sœurs, l’une s’agite et s’occupe des siens, tandis que l’autre vagabonde un peu trop. Elles ont un frère Gianni, feignasse de profession, Luigi le père, qui perd un peu la boule, mais dont s’occupe Marta, un peu trop au goût de Gianni qui reproche à sa sœur aînée de ne pas s’occuper d’elle.

Maria est la petite amie de Fulvio, lui-même copain de Fabrizio. Tout se complique car ce dernier est amoureux de Maria.

Que se passe-t-il vraiment ? Amours déçus, mais famille soudée en fait, quiproquos à l’italienne, avec les amoureux de Maria, et hélas, alcool, pour oublier que rien ne va sous le beau soleil de l’Italie.

Pour nous raconter la vie quotidienne de cette famille qui se complique la vie. Il fallait des comédiens naturels, dynamiques, c’est fait !


Une autre découverte pour moi de l’auteur, dont j’avais vu et aimé « Nature morte dans un fossé », une écriture très originale.

Anne Delaleu
14 mars 2018

mardi 13 mars 2018

Coupes sombres - G. Zilberstein - Théâtre du Rond-Point


site du Théâtre du Rond-Point ICI
durée 1h
jusqu'au 15 avril - 18h30


Coupes sombres

Guy Zilberstein

Mise en scène Anne Kessler
Serge Bagdassarian, Anne Kessler, Pierre Hancisse


Un jeune homme casquette vissée sur la tête, surgit et veut nous faire partager sa passion et nous conte comment doit se dérouler une coupe bien faite et propre !

Puis une porte s’ouvre, l’auteur et la metteure en scène discutent un long moment avant de monter sur scène, elle semble fatiguée et surtout embarrassée, elle doit lui demander, des coupes (et oui !) dans son texte, les comédiens ne s’en sortent pas de ce texte sibyllin et de l’histoire à dormir debout…

L’auteur est effondré lorsqu’elle lui présente comme seul décor, quelques bancs sur la scène. Où se trouve le bloc opératoire ? Elle répond que les scènes et les lieux seront imaginés par les lumières… mais le principal pour Anne c’est de lui demander le sacrifice suprême, difficile de demander une chose pareille à l’auteur, qui a mis 5 ans à pondre cette pièce et qui ne souffre pas qu’on puisse trancher dans son œuvre. Elle lui explique pourtant que la pièce durera quand même 5 heures et qu’il n’est pas évident de demander des rallonges d'horaires à la RATP !

Trancher, couper, abattre, voilà qui devrait plaire à notre jeune bûcheron qui se précipite sur la scène, tronçonneuse en main, et nous interprétant « Contre les bûcherons de Gastine » de Ronsard !

C’est une bonne pièce, drôle, avec des répliques percutantes, un bon sujet, en effet, oses-t-on couper Molière ou Racine, alors qu’on ergote avec un auteur bien vivant ?


Mais si on coupe, on rabote, on fait du « d’après », on réactualise, on dépoussière (quel vilain mot !), mais nos chers disparus ne peuvent se défendre…

Anne Delaleu
13 mars 2018


vendredi 9 mars 2018

Camille Claudel - W. Beckett - théâtre de l'Athénée



Site du théâtre ICI
Salle Christian Bérard
 durée 1h50

Camille Claudel, de l’ascension à la chute

Ecrit et mis en scène par Wendy Beckett

Chorégraphie Meryl Tankard

Avec Célia Catalifo, Marie-France Alvarez, Marie Brugière, Swan Demarsan, Sébastien Dumont, Audrey Evalaum, Clovis Fouin, Christine Gagnepain, Mathilde Rance

Un atelier, trois jeunes femmes s’affairent sur leurs sculptures, elles sont excitées, Auguste Rodin vient leur donner un cours, il remplace au pied levé leur professeur.

Elles vont présenter leur travail et surtout prendre des notes du grand maître, seule Camille ne semble pas intéressée et affrontera Rodin dès le début, au grand dam de Suzanne et Jessie ! Rodin est déjà conquis par Camille, elle est jeune, jolie et a du talent, elle veut surtout apprendre plus et son rêve travailler le bronze !

La mère de Camille n’approuve pas les leçons particulières de Rodin, elle n’admet pas le talent de sa fille et surtout est jalouse de l’intérêt que son mari porte à leur fille. C’est une femme pudibonde et peu aimante. Elle interpelle Paul pour que celui-ci fasse la leçon à sa sœur. Paul et Camille c’est une véritable histoire d’amour filial, leur sœur Louise a dû en souffrir et se sentir exclue.

Camille Claudel, la tourmentée, la passionnée, l’amante de Rodin. Leurs amours seront difficiles et Rodin, grand artiste n’en est pas moins un homme comme les autres, embarrassé par une maîtresse obsessionnelle !

La belle mise en scène de Wendy Beckett, évoque l’époque de cette passion, de la chute de Camille et ses débordements. Sébastien Dumont, Audrey Evalaum et Mathilde Rance, beauté, grâce, magnifiques danseurs, modèles reproduisant « la valse », « Sakountala », « l’âge mur ».

Célia Catalifo ne joue pas dans l’hystérie, elle irradie la scène, joue avec finesse et passion. Clovis Fouin est un Paul Claudel, humain, loin des clichés, Swan Demarsan est Rodin,  il joue les deux facettes avec subtilité, Marie-France Alvarez et Marie Brugière apportent la fantaisie et l’humanité dans cette tragédie.


Un excellent moment de théâtre donné dans la petite mais si jolie salle de l’Athénée.

Anne Delaleu
9 mars 2018

mercredi 7 mars 2018

Poussière - Lars Noren - Comédie Française


site du théâtre ICI

Jusqu'au 16 juin 2018

PoussièreLars Norén


Avec Martine Chevalier, Anne Kessler, Bruno Raffaelli, Alain Lenglet, Françoise Gillard, Christian Gonon, Hervé Pierre, Gilles David, Danièle Lebrun, Didier Sandre, Dominique Blanc.

 Mise en scène Lars Norén 

Station balnéaire, bord de mer, grisaille dans le décor, les costumes, onze pensionnaires d’une maison de retraite parlent de tout, de leurs maux, de leur vie.



Tout y est représenté, toutes les maladies neurologiques, il y a aussi la jeune femme attardée mentale, celle qui mendie pour nourrir son enfant. La jeune femme serait-elle le passeur d’âmes ?

Un seul moment un peu drôle, la prof de gym qui infantilise tout ce petit monde. Ils sont affreux sales et méchants, vulgaires.


Le texte ne m’a pas transportée, ni la mise en scène, rien. Je n’ai ressenti qu’un ennui profond.

Que dire ? pas grand-chose, je suis partie avant la fin !

mardi 6 mars 2018

Les bijoux de pacotille - C. Milliat Baumgartner - Théâtre du Rond Point


Site du théâtre ICI
Salle Roland Topor
1h20

Les bijoux de pacotille

De et avec Céline Milliat Baumgartner



Mise en scène Pauline Bureau


Les petites filles sont toujours attirées par les breloques, les bijoux qui s’entrechoquent. Voilà un souvenir qui rassure Céline, petite fille de 9 ans qui apprend un sombre matin de juin 1985, qu’elle ne reverra plus ses parents, que son petit frère et elle sont orphelins. Accident de la route, voiture en flammes, il ne restera de sa mère qu’une boucle d’oreille et deux bracelets…

Alors, la petite fille va se reconstruire, enfin, à peu près, il restera toujours des pans de vie dans sa mémoire, les vacances d’été en camping-car, les rencontres d’acteurs sur les plateaux de tournage, son père son héros, et sa mère si belle.



Elle raconte l’école, les cours de danse, les copines qui posent les mauvaises questions, les enfants sont cruels entre eux, et puis le regard des adultes, leur silence gêné.

Céline Milliat Baumgartner, n’est pas dans le pathos, il y a l’émotion, mais aussi le sourire et le rire qui fusent. Cette petite jeune femme raconte une histoire triste et vraie, la mise en scène permet de supporter l’impensable, la grâce de Céline sur ses pointes de danseuse fait le reste.

Un beau spectacle et une ovation méritée.



Anne Delaleu
6 mars 2018

samedi 3 mars 2018

Quelque part dans cette vie - I. Horovitz - théâtre Edouard VII


mardi au samedi 21h
samedi 17h30 - dimanche 15h30
durée 1h45
Site du théâtre ICI

Quelque part dans cette vie

Israël Horovitz


Adaptation libre de Jean-Loup Dabadie
Mise en scène Bernard Murat

Emmanuelle Devos, est Kathleen Hogan, timide, mal fagotée, pas très futée, fâchée avec la grammaire, ce qui a pour effet d’énerver un peu plus Jacob Brackish (Pierre Arditi). Celui-ci est professeur de musicologie retraité, il annonce dès l’entrée qu’il est malade et condamné, ce qui n’a pas l’air d’émouvoir plus Kathleen, elle pensait enfin avoir trouvé un travail stable !

Comme Beethoven, Brackish est sourd comme un pot et un caractère épouvantable, est-il vraiment sourd… Kathleen aura quelques doutes et va le piéger. Tout au long de la pièce, elle lui fait comprendre qu’elle avait d’autres rêves,  qu’il a été le « fossoyeur » de sa vie, ainsi que de celle de son défunt mari, et d’autres secrets enfouis en elle. Brackish n’a aucun regret, ses élèves, il y avait les mauvais et les bons ! Il va même se plaindre de l'ingratitude de ses anciens élèves, son téléphone ne sonne jamais et pour cause. 

Le décor est très bien agencé, maison sur deux niveaux, on situe mieux, le déroulement de leur vie avec les saisons qui passent, la neige, les fleurs du printemps. Changement de scène, baisser de rideau à chaque fois, la pièce traîne en longueur et perd de sa force.

Cette pièce intitulée « Opus Cœur » a été réadaptée par Jean-Loup Dabadie, sous un autre titre, je n’ai pas retrouvé la chaleur, l’humanité et l’humour, des précédentes versions.


Un peu déçue par cette adaptation.

Anne Delaleu
3 mars 2018

vendredi 2 mars 2018

Qui êtes-vous Elsa Triolet - D. Wallard - théâtre de Nesle


les vendredis à 19h - durée 1h15
jusqu'au 13 avril
site du théâtre ICI

Qui êtes-vous Elsa Triolet ?

Dominique Wallard

Mise en scène Julie Berducq-Bousquet

Avec Brigitte Damiens et Julie Berducq-Bousquet, au violoncelle Frédéric Borsarello

Dans la salle voûtée du théâtre, un décor en toile, composé de livres, de photos.  Sur son divan la journaliste écrit, repose son stylo, jette ses feuilles, elle n’est pas satisfaite de ses écrits… puis « Qui êtes-vous Elsa Triolet ? », un air de violoncelle lui répond. Une belle femme, grande, élégante entre dans son salon, Elsa Triolet. Alors commence un dialogue imaginaire avec cette femme exceptionnelle, grand écrivain, amoureuse, libre, sensible, muse et épouse de Louis Aragon.

De sa jeunesse en Russie, de ses amours contrariées, de sa famille, sa sœur surtout qu’elle aime. Elle épousera André Triolet, fils de bonne famille, elle le respecte, mais avoue avec humour son ennui de femme bourgeoise et surtout de Tahiti ! Rentrée en France, elle n’est pas mieux accueillie dans le milieu conservateur de son mari, l’art est une insulte… alors elle prendra ses distances et partira pour Paris et les « Montparnos ».

Sa rencontre et son amour pour Louis Aragon, les milieux littéraires, politiques, les amis, les déceptions aussi, ses engagements. Il y aura des moments difficiles, mais Elsa, aimant la mode créera des bijoux pour la Haute Couture, certes la clientèle de Chanel et de Schiaparelli n’a pas les mêmes idéaux, ma foi il faut bien vivre ! La journaliste pousse Elsa dans ses retranchements, le communisme et ses débordements, oui vraiment Elsa perd ses rêves …


Brigitte Damiens est une convaincante Elsa Triolet, le violoncelle de Frédéric Borsarello, malgré son talent, couvre parfois un peu trop les deux comédiennes, d’ailleurs pourquoi la musique si présente ? 

Un spectacle-conférence qui nous fait découvrir ou redécouvrir Elsa Triolet, son parcours de combattante, de femme de lettres, de résistante.

Anne Delaleu
2 mars 2018