samedi 28 septembre 2013

Un bon petit diable - Comtesse de Ségur - A la Folie Théâtre



« L’enfant du placard », Charles ne fait que des sottises, mais on le comprend, il a affaire à une vilaine cousine de son papa qui n’aime que l’argent et tombe en syncope quand il s’agit de mettre la main au porte-monnaie… Si son papa était là, il se rendrait compte de l’erreur qu’il a faite en confiant son fils à sa cousine d’Ecosse.

Charles est souvent battu par Mac Miche, de toutes façons elle le maltraite par tous les moyens, il est consolé par Betty, la gentille servante de l’affreuse bonne femme. Heureusement qu’elle a des idées Betty pour protéger Charles et rire de sa patronne. Ils ont du courage, du dynamisme mais aussi de la bonté et de la pitié pour les autres.

On a souvent « psychanalysé » la Comtesse de Ségur, en lui faisant aussi un mauvais procès, mais elle-même n’a pas eu une enfance très heureuse et sa « thérapie » a été d’écrire des histoires pour ses enfants et petits-enfants.

Mise en scène ludique de Rébecca Stella, aidés par la méchante Mac Miche (extraordinaire Caroline Marchetti), la très joyeuse Betty (Charlotte Popon gentille fée) et le si touchant Charles (Raphaël Poli craquant à souhait !). Magie des décors, de la musique, des accessoires et des costumes, je vous recommande la classe de l’affreux maître d’école !

Sophie de Ségur aurait bien ri de voir cette adaptation, elle aurait été fière des rires du public et du bonheur donné par ce spectacle ! 

vendredi 27 septembre 2013

Docteur Glas - Söderberg - Manufacture des abbesses




A Stockholm en 1905, Helga la femme du pasteur, se rend chez le Docteur Glas, elle le respecte et se confie à lui… Elle ne supporte plus son mari et surtout ne veut plus subir le « devoir conjugal », elle avoue aussi avoir un autre homme qu’elle aime et qu’elle a choisi.

Le docteur est très embarrassé, d’autant plus qu’il mène une vie tranquille, ses fréquentations, son ami journaliste avec qui il aime se retrouver. Mais Glas comprend cette jeune et jolie femme qui le renvoie à son idéal perdu. Comment lui prouvera-t-il son attachement ? Jusqu’où ira-t-il ? 



Söderberg (1869-1941) a eu le courage de dénoncer la maltraitance faite aux femmes, l’intégrisme sous toutes ses formes. La liberté d’aimer sans se justifier, sans a priori.

Cette belle pièce trop en avance sur son époque, nous parait bien lointaine, mais au fond n’y a-t-il pas encore dans certaines contrées des « Helga » qui souffrent et des Docteur Glas qui tentent l’impossible.

Un beau texte magistralement servi par deux comédiens intenses, Sofia Maria Efraimsson et John Paval dans la mise en scène vibrante d’Hélène Darche.


mardi 24 septembre 2013

Au bois lacté - Thomas - Théâtre de poche Montparnasse



Mise en scène Stephan Meldegg



Sur scène, le narrateur nous conte l’histoire d’un village. 


De minuit à minuit nous vivrons leur quotidien. Les rires des marins, les chansons des enfants à l’école, du révérend poète à ses heures, du capitaine qui revit chaque nuit les mers houleuses, d’une veuve pas vraiment joyeuse et de ses défunts maris, d’une jolie fille un peu facile, d’une nonagénaire fringante, d’une institutrice romanesque, d’un couple qui ne se décide pas, d’un mari exaspéré par sa femme et tant d’autres.


Le texte est poétique, l’imagination est au pouvoir, les scènes se succèdent et les comédiens se glissent aisément dans la peau des personnages, tout le village vit devant nous, les secrets, les manies, les désirs inavoués, nous entrons dans leurs rêves sans faire de bruit.


Une belle idée de programmer cette pièce, pour découvrir ou redécouvrir un grand poète disparu il y a soixante ans. Un poète dont le chanteur engagé, Bob Dylan a rendu hommage en prenant son nom.

site du théâtre

samedi 14 septembre 2013

La Locandiera - Goldoni - Théâtre de l'atelier





Un comte, prodigue de son argent, un marquis sans fortune mais pas sans morgue, leur point commun, ils ont épris de la charmante Mirandolina, la Locandiera.

Seul, le chevalier de Ripafratta, est totalement insensible, c’est un grand mysogine, un caractère d’ours, il méprise les deux aristocrates pour leur faiblesse. Cependant le chevalier est intègre, il refusera un beau parti, toujours au nom de sa mysoginie et de sa liberté, alors qu’il pourrait s’unir à une jeune femme pour accroître sa fortune.

Mirandolina, elle, sera obligée de s’unir à Fabrizio son valet, qu’elle respecte, mais a-t-elle vraiment de l’amour pour lui, elle a promis à son père de l’épouser. La condition féminine à l’époque était liée à la protection du père ou du mari.

Dans son petit jeu de provocations, de charme, n’est-elle pas éprise d’un homme qui n’est pas de sa condition, mais qui pourrait fort bien être son alter ego.

Deux actrices s’arrêtent à l’auberge, elles sont rompues à l’art de la comédie et se font passer pour deux nobles dames délaissées par leurs maris ! Mirandolina voit clair dans leur jeu et leur propose de continuer la comédie, au moins elles divertiront le comte et le marquis, et l’espiègle aubergiste aura tout son temps pour faire tomber le chevalier dans ses filets.
Le serviteur du chevalier, petit lutin amoureux de la patronne, resterait bien à l’auberge, mais voilà il doit servir son maître avant tout !

Cette comédie brillante, douce-amère, est brillamment enlevée par Dominique Blanc, mutine, drôle, émouvante, André Marcon est bourru à souhait, sa fierté tombée il sera tout aussi touchant. Une belle distribution menée avec brio par Marc Paquien.

mardi 10 septembre 2013

Zelda et Scott - Meyer - Théâtre La Bruyère





de Renaud MEYER mise en scène de l’auteur.

Décor Jean-Marc STEHLE assisté de Catherine RANKL

avec Sara GIRAUDEAU, Julien BOISSELIER et Jean-Paul BORDES
et le Manhattan Jazz Band, Xavier BORNENS (Trompette), François FUCHS (Contrebasse), Aidje TAFIAL (Batterie) 

Qui ne connait l’œuvre de Scott Fitzgerald, si ce n’est par le cinéma.

Renaud Meyer écrit la descente aux enfers de ce couple mythique des années 20 aux Etats Unis, l’ascension d’Hemingway leur ami, sa trahison, la folie de Zelda et son internement.

Le premier acte se passe dans leur chambre, Zelda veut absolument que son mari lui fasse un enfant. C’est sexe, alcool et jazz. A côté leurs invités ne se rendent compte de rien, de toute façon ils sont là pour faire la fête.

Il y a heureusement le Manhattan Jazz Band pour donner vie à cette pièce. Après l’entracte, le second acte est plus intéressant, le duo Fitzgerald/Hemingway fonctionne bien, Zelda a donné naissance à une petite fille, on sent bien que son esprit commence à sombrer.

Ce spectacle me laisse sur ma faim, la pièce pourrait commencer sans problèmes avec le second acte ! le premier veut poser les personnages, l’ambiance, leurs disputes incessantes, les gamineries de Zelda, mais c’est vain, trop long, répétitif. C’est toujours difficile de raconter l’histoire d’un auteur puisqu’il vit surtout à travers ses œuvres.

Il y a de la créativité dans les décors, les costumes. Les acteurs se donnent à fond, mais il n’y a pas d’émotion, le dernier tableau avec une Sara Giraudeau enfermée dans sa folie, qui sort d’une sorte de boite à musique, déguisée en danseuse avec un corset qui ressemble fort à une camisole et entourée de tournesols.