vendredi 30 décembre 2016

Mariage et châtiment - D. Pharao - théâtre Hébertot


Site du Théâtre Hébertot ICI
jusqu'au 8 janvier (et ce n'est pas un mensonge !)
Du mardi au samedi à 21h
Matinée samedi 16h30 et 
dimanche 15h
durée 1h45

Mariage et châtiments
David Pharao

Mise en scène  Jean-Luc Moreau
Avec Daniel Russo, Laurent Gamelon, Delphine Rich, Fannie Outeiro, Zoé Nonn.

Edouard se prépare, il doit se rendre au mariage de son meilleur ami Fred, qui épouse une miss météo de la télé !

Mais voilà, Marianne sa femme préfère s’éclipser et partir chez sa mère pour éviter cette cérémonie qu’elle juge grotesque et surtout ne pas voir la mariée qu’elle déteste sans l’avoir vue et qu’elle juge « benête » (féminin de benêt...).

Marianne partie, voici Gabriella la stagiaire d’Edouard qui débarque aussi peu de temps après, elle exige de son patron qu’il finalise l’appel d’offre de la mairie et lui fait un chantage au bébé qui va venir...


Pauvre Edouard ! Marianne, Fred, Gabriella, tous ont décidé de lui pourrir le jour le plus important de sa vie. Sans réfléchir vraiment aux conséquences, et pour justifier son absence au mariage (qui a été annulé !) il déclare à Fred tout de go, que Marianne est morte subitement !

De fil en aiguille et de mensonge en mensonge, Edouard doit faire face à une paternité et un chantage, et éviter les baffes de Fred qu’auriez-vous fait à sa place ? Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué !

David Pharao réactualise le thème du mensonge, cher à Corneille et Goldoni, c’est une aubaine, bien entendu ce pourrait être tragique, mais grâce à Jean-Luc Moreau et ses complices, on rit beaucoup des problèmes insurmontables de Daniel Russo face à ce grand nounours de Laurent Gamelon, les trois drôles de dames qui les accompagnent, Delphine Rich, toute en finesse, Fannie Outeiro, Miss météo pas méchante et pas si menteuse après tout, Zoé Nonn et ses « commandements » brune menteuse et piquante.

Car tous mentent, ou bien disons, déforment la vérité, s’arrangent avec elle. Elle ne risque pas de sortir du puits...

On rit de certaines répliques et situations, les deux compères s’entendent à merveille pour nous faire passer une bonne soirée. A la fin on ne sait plus vraiment qui dit la vérité !


En tout cas croyez-moi sur parole, c’est une agréable soirée à passer !

Anne Delaleu
30 décembre 2016


mardi 20 décembre 2016

Le petit maître corrigé - Marivaux - Comédie Française





Site du théâtre ICI
durée 2h
jusqu'au 24 avril

Le petit maître corrigé
Marivaux

Mise en scène Clément Hervieu-Léger

Avec Florence Viala (Dorimène), Loïc Corbery (Rosimond), Adeline d’Hermy (Marton), Pierre Hancisse (Dorante), Claire de La Rüe du Can (Hortense), Didier Sandre (le comte), Christophe Montenez (Frontin), Dominique Blanc(la marquise) et Ji Su Jeong (la suivante de Dorimène)



Sur scène, du sable, de hautes herbes, dans le fond on aperçoit la machinerie, les projecteurs. Soudain la toile se lève, le ciel bleu sur une toile peinte, j’aurai bien aimé qu’elle reste tout le temps dans notre champ de vision !

Une jeune femme accoure, son matériel de peinture en mains, elle dispose des feuillets qui s’envolent ! Marton sa suivante, la rejoint, elle pose. C’est un joli tableau de maître !

Frontin, valet de Rosimond, le fiancé d’Hortense, les rejoints à son tour, il a le parler un peu « pointu » de Paris, qu’il prononce « Péris ».

Rosimond est promis à Hortense, leur mariage est imposé par leurs parents. Mais Paris/Province ne vont pas faire bon ménage, et le jeune homme va l’apprendre à ses dépends ! Au 18ème siècle un petit-maître était l’arbitre des élégances, du savoir-vivre, joueur, enfin d’après ses critères et d’après Paris. Différence sociale, aristocratie de province contre celle de Paris, différence Paris/Province tout est là. De nos jours on peut dire aussi, qu’il y a un parisianisme aigu envers la province, qui nous le rend bien !

Son air hautain, ses manières précieuses, (quelle affaire lorsqu’il doit s’asseoir à même le sol ! ) Hortense est trop « nature » pour plaire au jeune homme, quoique ...

Dorimène a fait le voyage de Paris pour le retrouver et le forcer à l’épouser, le voilà bien pris au piège, sa mère veut le déshériter, Hortense veut un amour sincère et croit le trouver chez Dorante ami de Rosimond.

Frontin a la voix de Stéphane Bern, Marton est libertine et sans chichis, Rosimond snob mais pas trop et si touchant à la fin, Dorimène est bien parisienne, la marquise et le comte orchestrent tout ce petit monde à leur guise. Dorante sera bien sûr désespéré car il en faut un ! Je reste un peu sur la réserve pour Hortense, que j’ai trouvé un peu en deçà de ses partenaires.

Enfin une mise en scène qui respecte l’époque, pas de portable, pas d’attaché-case, un simple décor campagnard, des costumes 18ème. Un souffle léger de Fragonard.

Les plus, une mise en scène inventive, légère, drôlissime, les moins, il faut tendre l’oreille pour entendre le texte, ce qui est fort dommage, on en perd la subtilité.

Tout le style de Marivaux est là, cette pièce ne fut jouée à sa création que deux fois, victime d’une cabale orchestrée semble-t-il par Crébillon, le monde du théâtre est impitoyable ! 

La Comédie Française a eu une belle idée de ressortir ce petit bijou.

Anne Delaleu
20 décembre 2016


dimanche 18 décembre 2016

Les vacances de Capucine - Comédie de Paris




Site du théâtre ICI

Les dimanches à 11h + exceptionnelles les 19, 21, 23, 26, 28 et 30 décembre, les 6, 8, 10, 13, 15 et 17 février et le 17 avril
durée : 40 mn


Les vacances de Capucine
Production : Comédie de Paris et Compagnie "Dans les Décors" - Auteur : Kim Leros - 
Mise en scène : Alexandre Vaz - Distribution : Stéphanie Pierron en alternance avec Aude Lanciaux - Musique : Kim Leros Costumes : Camille Lamy  - Décors : Catherine Parmantier

Photos Fabienne Rappeneau


Je m’appelle Capucine, c’est le nom d’une fleur !

Capucine est une petite fille, pantalon vert tunique jaune  brodée d’une capucine justement,  deux  macarons sur la tête, enveloppés dans des chouchous.


Elle est en vacances au bord de la mer, avec ses parents et le décor évoque les vacances : la mer, la plage avec son château de sable,  et dans le fond les montagnes.

Elle est accompagnée de son doudou lapin Filou.


Capucine aime les glaces surtout en vacances, elle en mangerait bien tous les jours, mais aujourd’hui pour le gouter sa maman ne veut pas lui en donner « pas tous les jours Capucine !» « mais je veux une glace » dit elle !


Alors elle entreprend un grand voyage avec Filou, pas très rassurés de s’aventurer si loin dans la montagne jusqu’au château de Dame tartine et si loin des parents qui ne se doutent de rien... 

Son voyage, ponctué des comptines de notre enfance : « Pirouette cacahuètes… J’aime la galette… Passe passe passera… la fourmi m’a piquée…. »  n’était bien sur, qu’un rêve.


La jolie voix de Capucine plait aux enfants, elle les fait chanter tout le spectacle et ça marche, les enfants l’interpellent,


Un joli spectacle gai, occasion pour les parents et grands parents de retrouver les chansons de leur enfance,  transmises à leurs enfants, qui les connaissent bien et les chantent avec entrain.

Annie Lozach
18 décembre 2016


samedi 17 décembre 2016

Le marronnier de la rue Caulaincourt - V.Bourdoncle - théâtre Le Funambule



Site du théâtre ICI
jeudi au samedi 19h30
dimanche 16h
1h15
jusqu'au 30 décembre

Le marronnier de la rue Caulaincourt
Véronick Bourdoncle
Mise en scène Pascal Vitiello
Avec Bérengère Dautun et Lou Guyot

La rue Caulaincourt, deux appartements, deux vies. Le marronnier, l’arbre généalogique d’Edith. C’est une bonne candidate pour la psychogénéalogie ! Cette jeune femme romancière, tient grâce aux cigarettes et à l’alcool, elle écrit le roman de sa famille, mais il y a des lacunes, et puis surtout, cette obsession de culpabiliser, de vouloir savoir à tout prix pourquoi depuis trois générations, les femmes de la famille se retrouvent seules, abandonnées.

Un arrière grand-père mort au champ d’honneur durant la Grande Guerre, et un grand-père américain, venu libérer la France et découvrir l’amour. Mais Jo, un jour retourne aux USA pour les obsèques de son père et ne revient pas, ne donne aucune nouvelle à Mona ou à Louise. Pourquoi ?

Lucie, la voisine, une amie de la famille, une très chère grand-mère, a un petit-fils aux USA qu’elle adore, et elle veille sur Edith avec affection. Un jour, elle décide après des lettres retrouvées, de demander à son Gary de petit-fils, d’enquêter sur la disparition de Joseph. Elle a une idée derrière la tête et charge Edith de contacter le jeune homme...

L’histoire de ces femmes est touchante, on retrouve des échos de notre propre famille, pas toujours aussi complexe, quoique !

Toujours un plaisir de retrouver Bérengère Dautun, gracieuse, ferme, et protégeant Lou Guyot.

Anne Delaleu
17 décembre 2016


Les comptines de Capucine - Comédie de Paris





Site du théâtre ICI
Les samedis à 11h + exceptionnelles les 20, 22, 27 et 29 décembre
durée : 40 mn

Les comptines de Capucine 

Production : Comédie de Paris et Compagnie "Dans les Décors" - Auteur : Kim Leros - Mise en scène : Alexandre Vaz - Distribution : Stéphanie Pierron en alternance avec Aude Lanciaux - Musique : Kim Leros Costumes : Camille Lamy  - Décors : Catherine Parmantier - 
Photos Fabienne Rappeneau


Capucine, dans son joli pyjama orange chante « une chanson douce »  à son  doudou chéri le lapin Filou dans sa jolie chambre aux  teintes acidulées.


Mais Filou s’échappe et part seul dans la forêt.

Courageusement, elle décide de partir à sa recherche, et pour oublier sa peur elle chante.
Nous la suivons dans  une jolie promenade déclinée au travers des comptines de notre enfance, celles que nous chantons à nos enfants et petits enfants : « promenons nous dans les bois.., vent frais.., un petit poisson… »


Heureusement ce n’était qu’un rêve ! Elle retrouvera Filou.


Les deux spectacles sont super mignons, et petits et grands participent, chantent, tapent dans les mains et applaudissent très fort.

La jolie voix de Capucine fait merveille, elle invite les enfants à interagir, à chanter avec elle et propose un spectacle tendre et gai aux petits.

Adapté aux jeunes enfants de 1 à 6 ans
Une bonne idée pour les vacances de Noel et après….

à bientôt pour "l'anniversaire de Capucine" !

Annie Lozach
17 décembre 2016



mercredi 14 décembre 2016

Une maison de poupée - H. Ibsen - Le Lucernaire


site du théâtre ICI
jusqu'au 21 janvier 2017
mardi au samedi 21h
1h30



Maison de poupée (1879)
Henrik Ibsen (1828-1906)
Adaptation et mise en scène Philippe Person

Avec Florence Le Corre  (Nora), Nathalie Lucas  (Madame Linde), Philippe Calvario (Torvald), Philippe Person (Krogstad )

Nora, jeune femme rieuse, surgit avec ses cadeaux, elle place les paquets sous l’arbre de Noël. Son mari, aimant, la gronde un peu pour ses dépenses, elle est fière de lui, il va devenir au nouvel an, directeur de banque ! Ambiance festive, ambiance aimante...

La charmante Nora, femme-enfant, a un secret, qu’elle dévoile à Mme Linde, une amie d’enfance, dans le besoin, veuve sans ressources, elle demande à Nora d’intervenir, pour avoir un poste d’employée de banque. Le secret de Nora ? elle a fait un faux pour emprunter une grosse somme d’argent, son mari était malade et pour le soigner dignement, elle n’a pas pu faire autrement.

Torvald le mari de Nora a renvoyé Krogstad, le commis, celui-ci a falsifié des signatures. Malheureusement, Nora est débitrice de cet individu. Il exerce alors sur elle un odieux chantage pour récupérer son poste. Mais Nora espère encore dans le pardon de son mari.

Florence Le Corre est une Nora attachante, déterminée. Nathalie Lucas convaincante, Philippe Calvario a trouvé le côté veule du personnage et Philippe Person qui signe une mise en scène inventive, donne une certaine humanité à Krogstad.

Nora aura la force de quitter sa prison dorée pour vivre enfin.

Cette pièce a été écrite par Ibsen en 1879, d’après un fait divers réel. La Nora de la pièce s’en sort plus dignement que son modèle. Au 19ème siècle, une femme était sous la coupe du père, puis du mari. D’ailleurs, elle ne pouvait pas emprunter sans autorisation. La chute de cette pièce est totalement novatrice pour l'époque et a fait grand scandale !



Anne Delaleu
13 décembre 2016



lundi 12 décembre 2016

Les aventures de Supershowan - M.Emmanuel - théâtre 12



Théâtre 12 site du théâtre ICI

Du 10 au 29 janvier 2017. 
Du mardi au samedi à 20h30 et le dimanche à 15h30
Durée : 65 minutes

Les aventures de Supershowman
Milan Emmanuel

Supershowman,  super héros d’une lointaine galaxie, cousin de superman et de l’homme araignée, est envoyé par son père sur notre  terre pour puiser de nouvelles sources d’oxygène et sauver ainsi sa planète. Il atterri et éclot, nait sous  nos yeux, s’extrayant d’une énorme bulle, mais remplira t’il la mission qui lui a été confiée ?

Les gags vont défiler : figures hip hop, danse en apesanteur, Plop, le compagnon aspirateur destiné à aspirer l’air de notre planète,  tout est prétexte à rire, et c’est réussi.


Ce spectacle proposé par  Milan Emmanuel, artiste belge, formé aux arts de l’acrobatie et du clown mêle humour, performance, break dance et gags clownesques.

J’ai particulièrement aimé l’usage de la vidéo, elle permet d’installer une certaine confusion car il joue avec l’espace intérieur/extérieur.

 Est-il avec nous sur le plateau, ou est il dans le film, super héros «  clapometer » (9999 au compteur de claps) aux 4 coins de la planète : Avignon, New York, Paris, Bruxelles…


Une belle performance, qui traite de sujets de société avec humour et nous en avons besoin !


Annie Lozach
Avant première le 12 décembre 2016



Proust, dire Combray - théâtre de la Huchette



Site du théâtre ICI
le Samedi 17 à 21h et le lundi 19 décembre à 20h

Proust, dire Combray

M’étant copieusement ennuyée la veille avec un spectacle Proust, j’avoue être allée traînant les pieds à la Huchette... C’est un théâtre que j’aime bien mais j’étais en bonne compagnie, mon ami est un grand fan de Proust, un connaisseur. 

Et là, miracle ! Sur scène une simple chaise, une table en bois, Michel Voïta livre en mains, nous lit quelques lignes puis laissant l’ouvrage sur la table, il donne corps et vie aux personnages, sans caricature.


La scène du coucher, on voit l’enfant attendant la venue de sa mère, tous les personnages sont bien «croqués », et bien sûr la scène de la madeleine, où l’on goûte avec lui ce petit morceau de gâteau trempé dans le thé, et tous les souvenirs reviennent en mémoire.

L’interprétation de Michel Voïta est magistrale il fait ressortir la beauté du texte, l’émotion et aussi l’humour de "A la recherche du temps perdu".

La madeleine de Proust, c’est un peu comme dans Cyrano « à la fin de l’envoi je touche », il y a toujours quelqu’un dans la salle pour souffler !

Enfin me voilà réconciliée avec Marcel !

Merci Michel !

Anne Delaleu
12 décembre 2016


jeudi 8 décembre 2016

Chanson plus bifluorée - cuvée spéciale - théâtre La Bruyère




Site du théâtre ICI
Jeudi au samedi 21h – dimanche 16h
Jusqu’au 8 janvier 2017


Chanson plus bifluorée
Curée spéciale
Michel Puyau, Xavier Cherrier et Sylvain Richardot
Mise en scène Marinette Maignan


Un spectacle musical de haute qualité et de haute rigolade !

Mais attention, rien n’est fait au hasard, ce sont des musiciens hors pair, des comédiens qui ne sombrent pas dans la facilité ou le vulgaire, Marinette Maignan veille sur eux avec une mise en scène dynamique.

Des parodies de chansons connues dont « Grosse chignole de nos amours », « Chômage au fond de la vallée », des sketches dont « le ventriloque » qui m’a fait pleurer de rire, ou la « chanson au six mots » improvisation farfelue ! Participation du public avec le sketch folk et nos bonnes vieilles traditions, les paroles sont un peu équivoques, mais avé l’assent ça passe !


Des moments plus graves aussi avec cette « Marseillaise de la paix » écrite en 1892 par les élèves de l’école primaire de Cempuis (Oise) toujours sur la musique de Rouget de Lisle. Et un poème de Victor Hugo écrit après sa visite dans un bagne « Chaque enfant qu’on enseigne et un homme qu’on gagne ».

On retourne au rire avec le « shaker aux chansons », l’air d’une chanson avec les paroles d’une autre, ce qui donne des « mariages » surprenants, comme Barbara « Dis quand reviendras tu ? » avec Yves Dutheil « Le petit pont de bois », d’autant plus savoureux  que les deux artistes ne s’estimaient guère... ou bien le mélange Trénet/Ferré (« Y a d’la joie » / « Avec le temps »), pas mal non plus !

Des bis et aussi une belle intention de leur part, rendre hommage à Paul Touraine, le dernier des Frères Jacques qui vient de disparaître, les aînés avaient su reconnaître leur talent et les avaient toujours encouragés.

crédit photos Didier Palagès
Nous reprenons avec eux le refrain de « la Javanaise » de Gainsbourg pour participer à cet hommage et je conclus comme l’homme à la pipe, Georges :

crédit photos Didier Palagè

" Tout est bon chez eux, y a rien jeter,Sur l'île déserte il faut tout emporter."


Anne Delaleu
8 décembre 2016

lundi 5 décembre 2016

Une chambre en Inde - théâtre du Soleil


 Site du théâtre ICI

19h30 le mercredi, le jeudi et le vendredi,16h le samedi, 13h30 dimanche.un peu moins de 4 heures entracte compris.jusqu’au 31 décembre 2016, du 11 janvier au 10 février 2017, puis à partir du 4 mars et jusqu’au 21 mai 2017.


Une chambre en Inde
Création collective du théâtre du Soleil
Dirigée par Ariane Mnouchkine

Dans sa chambre en Inde, Cornelia est réveillée par le téléphone, c’est un appel d’Astrid en France qui lui demande où se trouve le directeur de la troupe M. Lear. En fait, celui-ci a perdu la raison suite aux attentats de Paris. Il est arrêté par la police indienne, après s’être exhibé nu sur le monument du Mahatma Gandhi !

Cornelia est désespérée, elle n’a aucune idée du spectacle à présenter, et le pire c’est le manque d’argent, ils ne peuvent plus partir, il faut donc absolument trouver un projet de pièce. Oh, elle ne manque pas d’imagination malgré ce qu’elle peut dire. Mais il y a tant d’obstacles, de difficultés de tous ordres.

Elle a des visions étonnantes, le grand William vient la voir, comme elle, il se préoccupe de se moquer des méchants, mais après tout « notre Molière » s’est brillamment illustré dans ce genre ! Cornelia se fait même soigner par Tchekhov, aidé en cela par les trois sœurs.

Voilà que le téléphone sonne, c’est toujours Astrid pour savoir ce qu’il en est du projet théâtral, alors que le Mahabharata, raconte ses légendes à un rythme effréné de chant et de danse. Le sujet en est souvent la femme indienne et sa place dans la société.


Certes, Cornelia se pose la question, quel avenir pour le théâtre dans le monde chaotique dans lequel nous vivons, si les théâtres disparaissent demain ou dans dix ans, manqueront-ils vraiment ? La Culture peut-elle sauver le monde, en se moquant des terroristes, en les tournant en dérision, (la scène des djihadistes prêts au combat est très drôle) oui faire rire malgré l’horreur est-ce possible ?

Difficile de résumer ce spectacle, il est à l’image de Cornelia, un peu de tout, beaucoup d’imagination, de créativité, de remise en question. Mais aussi un message d’espoir délivré par « Charlot ».

On retient de ce spectacle l’exigence, l’expérience, la rigueur, toute la troupe est à citer, acrobates (les singes sont stupéfiants de naturel), musiciens, comédiens.

Anne Delaleu
3 décembre 2016



jeudi 1 décembre 2016

Trahisons - H. Pinter - Manufacture des Abbesses



Site du théâtre ICI
Mercredi au samedi 19h

Trahisons (1978)
Harold Pinter (1930-2008)

Mise en scène Merryl Beaudonnet et Sarah Denys (qui assurent en alternance le rôle d’Emma), avec Jean-Charles Garcia (en alternance avec Emmanuel Gruat), Charlie Fargialla et Pierre Doignon.


Le trio infernal, l’amant, la femme et son mari, chez Pinter, pas de vaudeville, si ce n’est qu’il y a quand même une certaine forme d’humour ou d’ironie.

Au premier acte, Emma retrouve Jerry dans un bar de Londres, leur histoire d’amour est terminée, ils prennent des nouvelles des conjoints respectifs. C’est un milieu d’intellectuels, Emma est galeriste, son mari éditeur et meilleur ami de Jerry, agent littéraire.

L’originalité de la pièce, tient aussi dans la chronologie, on remonte dans le temps, et donc au début de leur liaison. On ne voit jamais la femme de Jerry, ils en parlent, ainsi que de leurs enfants.

La mise en scène de la pièce est intéressante, séparation sur scène par la lumière et les accessoires, quand un couple s’exprime, l’autre personnage est présent mais dans l’ombre.

Trahisons conjugales, trahisons entre amis aussi. Les comédiens donnent chair à ce texte simple et clair sur l’absence de communication.

Anne Delaleu
1er décembre 2016