dimanche 22 décembre 2019

Au café Maupassant - Théâtre de Poche Montparnasse


site du théâtre ICI
durée 1h15
vendredi et samedi 19h - dimanche 15h
Jusqu'au 12 janvier 2020

Au café Maupassant

Textes de Guy de Maupassant, conception et mise en scène Marie-Louise Bischofberger

avec Hélène Alexandridis (ou Marie Vialle), Manon Combes, Dominic Goulde, Charlie Nelson (ou Régis Boyer), Pierre Yvon, Antoine Bataille (ou Susanna Tiertant) au piano.

Une brasserie, lieu de toutes les rencontres, de toutes les confessions...

Il pleut ! pour s’abriter un homme entre dans un café, il n’a pas vraiment soif, il s’assied et soudain est interpellé par un de ses anciens amis de collège. Tous deux assisteront à des histoires bien étonnantes, autour de bocks bien entendu. Garçon, un bock ! et la ronde commence !

Une jeune femme en pleurs, avoue à une de ses amies, qu’elle s’est fait passer - oh bien malgré elle - pour une cocotte ! De sa fenêtre, elle a aguiché un homme dans la rue par un signe anodin enfin... de plus “l’affaire faite” il ne lui a pas donné grand chose… ce que lui fait remarquer son amie !

Ou cette histoire tenez, un homme pris de folles crises de jalousie, envers son aimée qui préfère la compagnie de son cheval à celle de notre fou. Quant à Mme de Ker… elle raconte l’histoire sordide qui l’a rendue infidèle, le récit d’un malentendu qui coûtera la vie à un homme.

Il y a aussi, ce couple, le comte vit sa vie, trompe sa femme ouvertement, mais le voilà qui retombe amoureux d’elle ! La comtesse de Sallure lui fait alors un étrange et cynique marché !

N’oublions pas les nouvelles de Normandie lues dans le journal et une vieille histoire remonte à la surface. En mer, conte l’histoire d’un manchot, comment en est-il arrivé à être amputé d’un bras… Il y a aussi ce couple dont la femme tient absolument à fréquenter les “mauvais” lieux ! et aussi l’ami de notre narrateur a assisté, une nuit, enfant, bien malgré lui à une terrible scène, son père frappant sa mère, depuis ce traumatisme, il sombre dans l’alcool, se détache de tout.

Guy de Maupassant a su si bien peindre au vitriol ses contemporains, son écriture, son style ont créé des personnages, tantôt émouvants, drôles, cyniques, les femmes il les a tant aimées, les a défendues, mais il l’a chèrement payé.

Je vous invite à fréquenter ce “café Maupassant”, l’interprétation est de grand niveau, les comédiens dirigés par Marie-Louise Bischofberger, soulignent parfaitement l’univers de Maupassant, textes accompagnés au piano par le talentueux Antoine Bataille, comme au caf’conc’ !

Anne Delaleu
Poche Montparnasse
22 décembre 2019

mercredi 18 décembre 2019

Evita - S Druet - Poche Montparnasse


Site du théâtre ICI
mardi, mercredi et jeudi 21h
durée 1h10

Evita

Le destin fou d'Eva Peron


Ecrit et mis en scène Stéphan Druet


Qui était Eva Peron ? L’épouse d’un dictateur, l’Argentine a connu bien des renversements de régime par les militaires, la veuve de Péron, Isabel en a fait les frais en 1976.

Mais revenons à la petite Eva Duarte, née il y a 100 ans dans une famille pauvre. A quinze ans, elle part pour Buenos Aires, veut devenir comédienne, théâtre, cinéma, radio. Elle monte les échelons, suit les conseils d’une actrice qui la prend sous son aile.

Brune elle devient blonde, elle se fera remarquer plus facilement dans les films… bonne comédienne ? pas vraiment mais elle sait jouer de son charme et son passé de comédienne lui servira plus tard, mais pour l’instant elle ne le sait pas.

Elle rencontre Juan Peron, ils se marient, elle deviendra sa meilleure alliée, la femme du dictateur se souvient de son passé, elle créera des hôpitaux, des orphelinats, adulée du peuple, des “sans chemises”. Elle est détestée par les militaires et les bourgeois, qu’à cela ne tienne, elle s’en moque ! Pour relancer l’économie du pays, elle fera une grande tournée européenne, on rit lorsqu’elle parle de sa visite à l’Espagne franquiste ! au Vatican, elle sait que le pape a accueilli des nazis comme en Argentine, à Paris, elle apprécie surtout les défilés de mode chez Dior !

Dans la salle du Petit Poche, une grande poupée de dos, une robe vaporeuse, boite à musique ? non. Evita tourne, elle est gantée, bijoutée, et s’esclaffe en racontant sa vie, les anecdotes avec son coiffeur, il faut parfois se méfier de son coiffeur… Il peut aussi se perdre dans ses souvenirs, ses peurs, ses angoisses.

Personnage ambigu, doit-on la haïr, la vénérer. Une icône, un destin brisé par la maladie, morte jeune. Son cercueil enlevé et caché pendant des années avant qu’on ne le retrouve, sa vie et sa mort ont inspirés le cinéma, le théâtre, le music-hall.

La mise en scène n’a rien de statique, Evita virevolte, chante, les vidéos des actualités sont projetées sur la superbe robe blanche. On passe un très bon moment, émouvant, drôle, instructif.

Je suis une fan inconditionnelle de Sebastian Galéota, découvert dans “Renata”, et bien sûr au Poche dans “Berlin Kabarett” et “Michel for ever”. Il ne joue pas Eva, il est Evita.


Anne Delaleu
18 décembre 2019
Poche Montparnasse


mercredi 4 décembre 2019

Le dindon - Feydeau - Théâtre Déjazet



Site du théâtre ICI
Site de la compagnie ICI pour les dates de tournées

lundi au samedi 20h30 - samedi 16h45
durée 1h30

Le dindon
Georges Feydeau

Mise en scène Anthony Magnier

avec Anthony Magnier : Pontagnac, Xavier Martel : Vatelin, Laurent Paolini : Redillon,
Julien Renon : Soldignac/Pinchard/Gérôme, Magali Genoud : Lucienne,
Delphine Cogniard : Maggy/Clara, Marie Le Cam Mme Pontagnac/Mme Pinchard
(en alternance Victorien Robert, Guillaume Collignon, Mikaël Fasulo, Audrey Sourdive, Sandrine Moaligou)

Que faire lorsqu’une honnête femme est suivie par un malotru jusque chez elle ? et bien Lucienne appelle Crépin ! je vous l’accorde, le prénom prête à sourire, et fait ricaner Pontagnac le malotru, mais le voici bien embarrassé lorsque le mari entre dans la pièce, en effet Vatelin est un ami du Cercle, et Pontagnac s’empêtre dans des explications farfelues pour se disculper. Vatelin bon bougre, éclate de rire et pardonne bien facilement à son ami, Lucienne a dû mal à digérer… surtout lorsque Mme Pontagnac fait son entrée, elle qui “est à Pau, dans une petite chaise roulante” d’après son mari...


Enfin, puisque les hommes s’unissent, Lucienne dit toute la vérité à Mme Pontagnac et ceci devant Redillon, ami des Vatelin, amoureux fou de Lucienne ! Mais rien n’est simple, ajoutez à cela la fofolle britannique Maggy, maîtresse de Vatelin, “coup de canif dans le contrat” lors de son voyage à Londres !

Tout ce joli monde se retrouve dans un hôtel, Pontagnac espère pincer Vatelin et ainsi se proposer comme amant à la charmante Lucienne, quant à Maggy elle est toute émoustillée de retrouver son “love Crépine”, qui a bien été obligé de lui céder pour une nuit et pour éviter un scandale.

Un couple débarque pour fêter leur anniversaire de mariage, lui militaire libidineux, trousseur de jupons, et sa femme, sourde comme un pot, ils se retrouvent dans la chambre de Vatelin, occupé précédemment par Redillon et une charmante jeune femme.

Les quiproquos, les portes qui claquent, les sonnettes qui tintinabulent, l’ambiance “sex and rock and roll”, rien de vulgaire, tout est à hurler de rire !

Un Feydeau dans la morosité ambiante ça ne se loupe pas, et quel dynamisme dans cette troupe, Julien Renon compose dans les trois rôles, un personnage totalement différent, de l’anglais de Marseille, en passant par le militaire grivois, et le valet de chambre d’Ernest ! et Laurent Paolini, dandy tout de blanc vêtu, acrobate à ses moments perdus, est irrésistible aussi. Je n’aurai garde d’oublier Anthony Magnier qui signe la mise en scène, et joue les séducteurs à l’italienne, Xavier Martel est gaffeur à souhait, Magali Genoud compose aussi bien la vertueuse Lucienne que la petite amie blonde de Redillon, elle l’épuise trop d’ailleurs… et Marie Le Cam est prête à sortir la cravache !

Un dindon bien dodu et bien goûteux par les temps qui courent et pour préparer les fêtes, je vous le conseille !
Anne Delaleu
4 décembre 2019
Théâtre Déjazet



mardi 3 décembre 2019

Chanson Plus Bifluorée ... passe à table - théâtre La Bruyère



Chic !
Chanson Plus Bifluorée revient au Théâtre La Bruyère avec un spectacle Spécial Fêtes  du 21 décembre au 5 janvier   
Représentations :

  • 21, 28, 31 décembre et 4 janvier : 18h45
  • 22, 25, 29 décembre, 1er et 5 janvier : 16h
  • 23, 30 décembre : 20h30
  • 24 décembre : 19h​
  • 31 décembre et 3 janvier : 21h

site du théâtre ICI 
Photos Armelle Perie

Chanson Plus Bifluorée … passe à table !


Mise en scène Marinette MAIGNAN

Avec Sylvain RICHARDOT : piano, guitare, chant (baryton léger), Michel PUYAU : guitare, chant (ténor), Xavier CHERRIER : chant (baryton)


Un menu bien concocté, mijoté, dont on savoure les paroles qui nous font voyager et qui éclatent en bouche, ça c’est du Top Chef ! Le trio nous fait bien rire, en reprenant des « standards » bien connus dont « Grosse chignole de nos amours ». Ils ont préparé un menu étoilé, de l’entrée au dessert avec du bon vin bien naturellement.

Tout est mouliné et cuit aux petits oignons, les OGM, chanson et sketch drolatiques, mais qui reprend une bien triste actualité. Les vegan en ont pour leur grade et on nage dans le bouillon ! Un certain Donald (pas le canard…) est roulé dans la farine, il le vaut bien ! Petit hommage au grand Charles Aznavour, à l’opérette, à l’opéra (Bouffe !) avec Roberto Alanoix . La politique ? oui avec un zeste de Mélenchon et ses coups de gueule.


Nous avons droit à une présentation de produits folkloriques du Pays Basque, et nous sommes invités à pousser la chansonnette, et apprécier une belle gourde OVP (Ours véritable des Pyrénées). 



Bref, vous le comprendrez comme dit le dicton « un rire vaut un steak » alors là nous avons notre compte de protéines ! Comme l’andouillette je leur attribue un AAAAA ! Excellents musiciens, clowns, danseurs. Marinette Maignan a su encore une fois mettre en valeur les qualités artistiques des trois compères.



La bonne bouffe ça va aussi avec l’amitié, et ils ne sont pas oublieux de leurs copains de Charlie, avec une bien émouvante chanson empruntée à Brel.

Anne Delaleu
12 novembre 2018


samedi 30 novembre 2019

Léonard de Vinci - Studio Hébertot



Site du studio Hébertot ICI
durée 1h15
tous les samedis à 17h jusqu'au 25 janvier 2020


Léonard de Vinci
L’enfance d’un génie


de Brigitte Kernel, adaptation Sylvia Roux et Brigitte Kernel


Léonard de Vinci, on imagine toujours le vieil homme, l’ami du roi de France et ses dernières années au Clos-Lucé, mais le génie a été un petit garçon ! son seul ami, son confident un carnet de cuir, dans lequel non seulement il dessine ses “inventions” mais il écrit… à l’envers !

Léonard a eu une enfance difficile, triste, sa mère abandonnée par son père Paolo, qu’il surnomme “Tyranno”... la seule douceur dans sa vie, c’est son grand-père qui s’oppose à son terrible fils, la nouvelle épouse de son père est très gentille aussi, Léonard l’aime beaucoup.

Léonard est curieux de tout, des arbres, des animaux. Les animaux il ne veut pas en manger c’est trop cruel.


Mais par dessus tout, sa mère lui manque, elle a refait sa vie, il a de nombreux frères et soeurs, qui n’ont pas le même genre de vie, ils sont pauvres, et Léonard ne supporte pas cette situation.

Comment faire pour les aider, pour se blottir à nouveau dans les bras de sa mère ?

Stéphane Cottin a réalisé une mise en scène ludique, un énorme carnet sur la scène aussi grand que le comédien, sur lequel sont projetés, croquis, dessins, écrits (à l’envers !), des mannequins en bois sont manipulés ou habillés c’est selon la scène. Grégory Gerreboo campe le jeune Léonard, avec beaucoup de sensibilité et d’humour.

C’est un spectacle familial, et le jeune public ne s’y est pas trompé, en écoutant et réagissant avec beaucoup d’intérêt !

On n’en finit pas de fêter Léonard qui restera toujours un génie !

Anne Delaleu
30 novembre 2019
Studio Hébertot

mercredi 27 novembre 2019

Trois femmes - C. Anne - Lucernaire


site du théâtre ICI
durée 1h30
Théâtre rouge jusqu'au 5 janvier 2020
mardi au samedi 19h - dimanche 16h


Trois femmes (L’échappée)
Catherine Anne

Texte et mise en scène Catherine Anne

Avec Milena Csergo, Catherine Hiégel et Clotilde Mollet

“La vieille dame indigne” et c’est vrai qu’elle est insupportable cette Madame Chevalier, comme elle ne s’entend plus avec sa fille, elles n’ont plus rien en commun, elle envoie promener Joëlle, l'auxiliaire de vie, engagée par sa fille pour passer les nuits dans l’appartement de sa mère.

Joëlle, a été trop longtemps au chômage et elle n’a pas l’intention de se laisser intimider par les grimaces et réflexions de cette femme. Elles n’ont pas le même âge, ni le même statut social, et Madame Chevalier profite de cette situation. Joëlle s’installe pour la nuit et repartira le lendemain matin chez elle. Voilà que l’on sonne à la porte, Joëlle ouvre et se trouve devant sa fille qui se prénomme Joëlle, et le destin de ses trois femmes fera le reste…

Madame Chevalier va se radoucir, s’humaniser au contact des deux femmes, mais il y a un malentendu, un quiproquo, ou bien de faux-semblants ?

Un beau texte, actuel, drôle, parfois cynique, mais remarquablement interprété avec justesse et humour, Catherine Hiégel, est irrésistible, agaçante, insupportable, fort heureusement Clotilde Mollet apporte la douceur et le bon-sens, et Milena Csergo la jeunesse, la gaieté.

Anne Delaleu
27 novembre 2019
Le Lucernaire


mardi 26 novembre 2019

G.R.A.I.N. - Manufacture des Abbesses




Site du théâtre ICI
durée 1h40
du dimanche au mercredi 21h
Jusqu'au 31 décembre 2019

G.R.A.I.N.
Histoire de fous
Écrit et joué par Marie-Magdeleine
co-écrit et mis en scène Julien Marot


Marie-Magdeleine, (un joli prénom de théâtre !) est invitée par Sophie pour animer un stage de théâtre dans une association de personnes en souffrance “bipolaires” dénommée le G.R.A.I.N. (Groupe de Réhabilitation Après un Internement ou n’Importe)...

Pas facile de faire connaissance et d’intéresser Françoise (assez flippante), Laurence toujours sur la défensive, Philippe qui crâne sur son scooter et cherche l’amour, Patrick un bon vivant qui sort des énormités avé l’assent du sud, Christian un peu “précieux”, et Jérémy assistant de Sophie. En plus, lors de son arrivée, la jeune femme apprend qu’il y a eu un drame.

Pour donner un semblant d’humanité, on a accroché les portraits de personnages célèbres, bipolaires, ainsi Schumann, Marilyn, Van Gogh, qui ne rassurent pas plus les occupants ! et l’association a aussi son journal “biponews”, bref tout va bien !

Marie-Magdeleine est bien obligée de composer avec ces drôles de personnages, ils ont un “grain de folie”, certains ont un humour bien à eux. On suit leur histoire, leur parcours, elle les accompagne à l’église pour le dernier hommage à Caroline, d’ailleurs Françoise et Laurence ont préparé une version de “Vole vole” de Céline Dion, mais ils ne sont pas au bout de leur surprise !

Marie-Magdeleine interprète avec brio et humour tous les personnages, et dénonce sans en avoir l’air, les dérives des laboratoires pharmaceutiques.

On rit, on sourit, c’est parfois un peu répétitif mais on passe un bon moment, un spectacle drôle et qui fait réfléchir.

Anne Delaleu
26 novembre 2019

Manufacture des Abbesses