jeudi 18 avril 2013

Klaxon, trompettes … et pétarades - Dario Fo - théâtre 14










Turin, début des années 1980. Au petit matin, Antonio Berardi, ouvrier à la Fiat, assiste à un violent carambolage. Il « sauve » un des passagers gravement brûlé, le couvre avec sa veste pour éteindre les flammes, l’amène aux urgences puis prend la fuite. Le blessé est admis au service de chirurgie plastique où on lui refait le visage d’après la photo de la carte d’identité trouvée dans sa veste… Dans le même temps, Antonio apprend de la bouche de Lucia, sa maîtresse, que Gianni Agnelli, le patron de la Fiat, a été enlevé la nuit même par un groupe de terroristes à bord de deux voitures, qu’il y a eu un accident… Y a-t-il eu erreur sur la personne ?


Comment faire quand on est ouvrier syndicaliste italien dans les années 80 pour tenter de passer inaperçu et qu’après une chirurgie esthétique on se retrouve avec le visage d’Agnelli grand patron de la Fiat ! 

Cette bouffonnerie, cette farce comme sait en concocter Dario Fo est très bien interprétée, c’est totalement déjanté et il faut beaucoup de maîtrise et de talent pour faire passer le message ! C’est l’univers de Dario Fo et on n’adhère ou pas. 

Pourquoi 1980 ? L’Italie a vécu des heures sombres : mouvements sociaux, séquestrations, terrorisme, et surtout l’enlèvement et l’assassinat d’Aldo Moro.

La lutte des classes existent toujours, il y a la corruption, le pouvoir de l’argent, l’absence d’intérêt culturel, les émissions de téléréalité pour bien savonner le cerveau, surtout ne pas réfléchir…

Les décors sont conçus pour passer d’une cuisine à la chambre d’hôpital, les masques servent aux comédiens à endosser plusieurs rôles. La mise en scène est très dynamique.

mercredi 17 avril 2013

Le prince Inodore - Syndie Kourte - théâtre de Nesle



Conte musical épique et fantastique
De et par Syndie Kourte

Musique créée et interprétée au piano par Benoît Urbain

Une bien jolie histoire nous est racontée sur scène, dans un lieu magique, on se croirait dans la pièce d’un château ! Comme beaucoup de contes c’est un peu triste au début, mais au fur et à mesure, l’imaginaire prend place pour nous rendre plus forts.

L’univers de ce conte permettra aux enfants de « colorier » cet album, de voir le pays d’Almavie, son roi et sa reine,  le méchant voleur de rêves, la fée alma qui est bien sympathique, de grandir avec le prince et son meilleur ami. De découvrir que l’amitié rend plus fort, que la beauté du chant et la musique permettent de délivrer les peurs et renforcer le courage. Et surtout qu’il est important d’écouter !

Syndie Kourte chante le texte avec poésie aidée en cela par son compère Benoît Urbain au piano, le costume de Syndie (créé par Eve Thomas) et la belle cravate de Benoît sont très joliment adaptés à l’histoire et on en ressort émerveillés.

Les enfants auront cœur à coup sûr d’emmener leurs parents écouter cette belle histoire !

réservez sur billetreduc 

Site du théâtre de Nesle

dimanche 14 avril 2013

L'atelier - Grumberg - A la folie théâtre










Mise en scène de Dalia Bonnet, Coralie Paquelier


Avec : Bruno Sultan, Dalia Bonnet, Hélène Lausecker, Charlotte Forest, Marinelly Vaslon, Marianne Duchesne, Victor Veyron, Victor Le Lorier, May Alexandrov, Gwennoline Guillemot, Laura Domenge


Costumes de Dominique Borg et Catherine Gorn



L’accordéoniste donne le ton et nous accueille, elle interprètera quelques chansons de l’époque pour lier les scènes et passer de 1945 à 1952.


En 1945, Simone, est la nouvelle arrivée dans l’atelier de couture de M. Léon et Mme Hélène. Son mari a été déporté et elle vit dans l’espoir de le voir revenir, elle ne cesse de faire des démarches. Elle fait la connaissance des autres ouvrières, Gisèle, Mimi, Marie et Mme Laurence, ce sont des personnages avec leurs défauts, leur générosité,  il y a aussi deux presseurs, dont l’un a été déporté, et qui ne se fait pas d’illusion sur le retour de certains… 


On chante, on pleure, on danse, on travaille et on rit beaucoup pour oublier, pour enfin s’ouvrir à une nouvelle vie. Pas facile de se retrouver entre femmes, mariées ou non, il y a celle que l’on soupçonne de n’avoir pas eu une attitude très claire pendant l’Occupation, celle qui croque la vie à pleine dents, celle qui aime chanter mais se fait chambrer par les autres, celle qui attend tout de la vie et de son futur mariage, et puis Simone qui espère.


C’est une belle pièce, la meilleure à mon sens de Grumberg, elle est parfaitement mise en scène et les comédiens sont tous sensibles, généreux, un jeu d’acteurs juste. Une bonne occasion d’aller voir l’Atelier.


samedi 13 avril 2013

L'aigle à deux têtes - Cocteau - Guichet Montparnasse






Mise en scène, aménagement du texte, décors : Caroline Rainette

Avec : Caroline Rainette, Sébastien Poulain, Bruno Aumand, Saâdia Courtillat (en alternance avec Cécile Rittweger), Nicolas Hannetel, Daniel Schröpfer

Costumes : Lycée Marie Laurencin - Mobilier : Ecole Boulle

Par une nuit d’orage, la reine tout de blanc vêtue, fête son 10ème anniversaire de mariage. Sur la cheminée on distingue le portrait de son époux, assassiné le matin des noces, mais alors qu'elle s'apprête à lever un toast, surgit un jeune homme sosie de son mari.

Cette tragédie romantique et politique ne peut que plaire au public, même ne connaissant pas l’œuvre de Cocteau, tout y est, l’amour, la mort, les complots.
En octobre prochain, ce sera le 50ème anniversaire de la disparition de Jean Cocteau (ainsi que d’Edith Piaf sa grande amie et créatrice du rôle de la femme dans « Le bel indifférent »). 

Une belle idée que de reprendre cette pièce romantique, certes le royaume est imaginaire mais la reine ressemble fort à Elisabeth d’Autriche – Sissi – ainsi qu’à son cousin Ludwig le roi fou et ses châteaux. 

Cocteau aurait été sensible à l’originalité des costumes, du décor et du mobilier. Le texte remanié et modernisé n’enlève rien à la poésie de Cocteau bien au contraire, le public est captivé.


jeudi 11 avril 2013

Pierre et Jean - Maupassant - Lucernaire




Tout débute par une belle journée, où toute la famille accompagnée d’une amie courtisée par les deux jeunes gens, se retrouvent dans une barque et s’amusent à voir M. Roland tenter de pêcher le repas du soir ! 

En rentrant chez eux, ils apprennent par le notaire le décès d’un de leurs amis les plus chers, M. Maréchal. Celui-ci lègue à Jean toute sa fortune… ce dernier est ravi, M. Roland également, seuls Pierre et sa mère, sont troublés, l’un commence à jalouser son frère, tandis que Mme Roland accuse le choc.

L’affrontement entre les deux frères, tant pour l’héritage que pour la même femme, se fait de plus en plus pressant et inévitable. Pierre soupçonne un lourd secret, il en aura la preuve à cause de certaines remarques de ses amis. Pierre n’est pas une victime, mais il ressent le besoin de culpabiliser ses proches. Jean acceptera finalement l’héritage et partagera le secret avec sa mère (émouvante Franka Hoareau).

La mise en scène de Vica Zagreba est fidèle à l’œuvre et les comédiens bien dirigés, sont investis chacun dans leur rôle, le narrateur (très bon Sébastien Rajon), M. Roland (Vahid Abay débonnaire) n’a aucun soupçon, a-t-il fermé les yeux ? Mme Rosemilly (Laure Portier vive et gracieuse) veuve un peu joyeuse. Pierre (Nicolas Martzel sombre et venimeux à souhait !), Jean (Régis Bocquet charmeur). 

Les décors avec l’utilisation de panneaux mobiles qui représentent soit un intérieur bourgeois, soit une brasserie, quelques meubles suffisent à recréer l’ambiance des différentes scènes.

La mer et les voyages sont toujours présents dans la mise en scène, et un transatlantique sera la conclusion de ce secret de famille.

jeudi 4 avril 2013

Suivez le guide ! - théâtre de la Huchette




Avec Nathalie Newman et Caroline Darnay 
mise en scène Caroline Darnay

Accueillis dans ce lieu mythique qu’est le théâtre de la Huchette, nous voilà transportés au siècle du Romantisme par nos deux guides, elles nous font redécouvrir les textes de Dumas, Sand, Hugo sur l’histoire du théâtre avec des textes drôles, crus, des répétitions épiques avec cette peste de Mlle Mars, mais qui nous font bien rire et on peut penser que ce genre de « capricieuse » existe encore de nos jours…

Ce spectacle ludique, poétique, nous fait découvrir ou redécouvrir certains aspects de nos auteurs les plus connus, tels Maupassant et Zola qui se sont essayés au théâtre, Dumas qui est plus connu pour ses chers mousquetaires, que pour « Antony », œuvre bien de son époque et qui a fait un succès incroyable sur les scènes parisiennes.

Laissez-vous guider par nos drôles de dames pour passer un moment poétique, drôle, interactif avec le public qui s’amuse beaucoup des répliques ou des textes certes un peu lestes de Mme Sand à son cher Musset, d’un truculent « j’ai la vérole » de Maupassant, ou ému par la tirade des « non merci » de Cyrano, la plus belle preuve d’amour de la liberté de penser et de rêver.

Les critiques littéraires et théâtraux sont aussi à l’honneur, tel Francisque Sarcey, et toujours le duel « théâtre  classique » et « théâtre de boulevard », « boulevard du crime » surnommé ainsi, parce que les théâtres donnaient des pièces où on tuait beaucoup sur scène avec l’aide de Frédéric Lemaître ! 

Le temps passe bien vite de « Hernani » à « Cyrano » donc n’hésitez pas à suivre le guide !

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