Affichage des articles dont le libellé est tragédie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est tragédie. Afficher tous les articles

mercredi 8 novembre 2023

West Side Story - L. Bernstein - Théâtre du Chatelet



West Side Story
Léonard Bernstein

 


version originale surtitrée français


Le Chatelet a eu la bonne idée de remonter ce spectacle, distribution de choix, mise en scène et chorégraphie revisitées.

Le décor, modulable, représente aussi bien les immeubles de New York, les rues, les entrepôts, le bar.

Tout est prêt pour opposer les Jets et les Sharks, l’immigration blanche contre les portoricains.

Oui mais voilà, l’amour va jouer des tours à ces jeunes gens, Roméo et Juliette en 1950 dans les quartiers pauvres. Deux jeunes qui s’aiment malgré tout ce qui les oppose, c’est intemporel.

On retrouve les tubes «Tonight », « Maria », « America » … les jupons bariolés virevoltent, les garçons font tourbillonner les filles. Ils affrontent la police, font des blagues au sergent mais hélas, cherchent la grande bagarre avec la bande rivale.

Jadon Webster, Melanie Sierra, Kyra Sorce, Antony Sanchez et Taylor Harley sont excellents, les autres interprètes ne déméritent pas bien au contraire, et Grant Sturiale a superbement dirigé l’orchestre.

Un grand spectacle qui vous laissera ébloui et on sortira de la salle au son de « mambo ! ».


 Anne Delaleu

Théâtre du Chatelet
8 novembre 2023

vendredi 16 septembre 2022

Bérénice - J. Racine - théâtre la Scala Paris

 


Site du théâtre La Scala ICI
mardi au samedi 21h15 - dimanche 17h30
jusqu'au 12 octobre 2022

Bérénice

Jean Racine


Mise en scène Muriel Mayette-Holtz


Avec Carole Bouquet, Frédéric de Goldfiem, Jacky Ido, Augustin Bouchacourt et Ève Pereur 


Décor et costumes Rudy Sabounghi 
Musique originale Cyril Giroux
Lumière François Thouret


Racine a écrit Bérénice en 1670, Muriel Mayette-Holtz a choisi de transposer ce drame amoureux à notre époque.

Appartement simple, lumineux, un lit jonché de coussins. C’est le matin.

Antiochus entre, c’est un grand prince d’Orient, Titus a pu compter sur lui pour vaincre la Judée. Et comme Titus, Antiochus aime Bérénice. Il souffre pour elle, il fait tout pour elle, Bérénice le considère comme un ami, rien d’autre.

Bérénice, reine de Palestine a été ramenée à Rome par Titus, ils s’aiment depuis plusieurs années. Elle est amoureuse de l’homme pas du prince, mais celui-ci vient de succéder à son père, et son devoir exige qu’il choisisse entre son amour et la raison d’Etat.

Voilà donc le sujet de cette tragédie, qui est peu jouée et c’est bien dommage, un beau texte pourtant.

Carole Bouquet apporte sa féminité et sa douceur à cette reine aimée mais rejetée, elle aura le courage d’affronter son destin. Frédéric de Goldfiem est un Titus profond, malheureux, mais déterminé. Jacky Ido est tout en douleur, Augustin Bouchacourt et Eve Perreur sont les confidents discrets mais importants.

« Je l’aime, je le fuis, Titus m’aime il me quitte ».



Anne Delaleu
16 septembre 2022
Théâtre La Scala Paris

jeudi 21 juillet 2022

Gueules noires - théâtre le Grand Pavois Avignon

 


Théâtre Le Grand Pavois
durée 1h15

Gueules noires
Kader Nemer, Huguenes Duques


Mise en scène : Ali Bougheraba
Interprète(s) : Kader Nemer, Hugues Duquesne
Musiques Franck Lebon, Lumières Thomas Rizzotti, décor Olivier Hebert


Un coup de grisou, éboulement, et voilà Ahmed, mineur, coincé dans une poche d'air à 300m de profondeur. Il panique, c'est la première fois qu'il descend dans la mine. Ancien instituteur il a fui l'Algérie, il a voulu protéger sa femme et a tué un de ses oncles qui tentait d'abuser d'elle. A son arrivée en France, un cousin lui propose de le rejoindre dans le Pas-de-Calais trouver du travail, la mine embauche, dans des conditions de salaire et surtout de sécurité qui ne font pas peur à Ahmed.

Il est blessé, il crie et pleure de rage (quelle idée il a eu de remplacer son cousin !), et puis il entend... une présence enfin ! c'est Stéphane qui le rejoint, il fait partie de la 2ème génération de Polonais, son père ne voulait pas qu'il travaille à la mine, mais il n'en fait qu'à sa tête ! Il était malade ce matin, mais un jour de paye c'est primordial.

Stéphane est porion (son supérieur), les deux cultures, les deux éducations vont s'opposer, il faut dire, qu'ils font tout pour oublier un moment qu'ils sont enterrés vivants... et puis ils finissent par rêver de ce qu'ils pourront faire quand ils sortiront de ce cauchemar, Stéphane rêve du Mexique et de son folklore.

Ahmed et Stéphane vont devenir plus proches, amis, s'invitant déjà devant une bonne table en famille, ils n'auraient pas sympathisés autant avant...

Une belle histoire, qui m'a touchée (mon arrière grand-père était mineur), la mise en scène est intelligente, pas de pathos, les comédiens sont émouvants et drôles. A la fin du spectacle, ils honorent la mémoire de leurs grands-pères.

Le décor de la mine est impressionnant, réaliste, bravo !


Anne Delaleu
21 juillet 2022
théâtre Le Grand Pavois



mercredi 30 septembre 2020

La légende du Saint Buveur - Petit Montparnasse

 




Site du Petit Montparnasse

mercredi au samedi 19h

durée 1h30

La légende du Saint Buveur

Joseph Roth

 

Adaptation, mise en scène et jeu : Christophe Malavoy

Assistante à la mise en scène : Catherine Pello

 

Andréas est un brave homme, certes il a fait de la prison pour meurtre mais pour défendre une femme. Ses seuls domiciles, les ponts de Paris. Un soir, un monsieur très élégant lui prête une somme de 200 frs, Andréas refuse puis accepte, alors l’homme lui propose de régler sa dette non pas envers lui, mais de déposer cette somme à l’église Ste Marie des Batignolles, le dimanche après la messe et près de la statue de Ste Thérèse de LIsieux.


Andréas l’argent en poche, va d’abord boire à sa bonne fortune, il rencontre ainsi un vieux monsieur qui lui propose de s’occuper d’un déménagement, contre salaire ! Quelle aubaine, il va pouvoir régler sa dette rapidement. Mais son parcours sera semé d'embûches, de mauvaises rencontres mais parfois de personnes désintéressées qui s’occuperont de lui.


Quelques jours plus tard, le peu d’argent lui restant, il se dirige vers l’église pour tenir sa promesse envers cette petite Thérèse. Là il fera une rencontre surprenante et irréelle.


Un beau texte mis en valeur par le talent de Christophe Malavoy, il est tout les personnages, imitant parfois la voix de certains comédiens français ! Une histoire émouvante, drôle, touchante, elle fut la dernière écrite par Joseph Roth, qui mourut seul, malade, sans argent.


Une légende à voir absolument pour son humanité et son exceptionnel interprète.

Anne Delaleu
30 septembre 2020

Petit Montparnasse

mardi 24 avril 2018

Providence - N. LaBute - théâtre Les Déchargeurs


du mardi au samedi 21h30
jusqu'au 12 mai
durée 1h25
site du théâtre ICI

Providence

Neil LaBute


Adaptation et mise en scène Pierre Laville
:
Avec Xavier Gallais  et Marie-Christine Letort


Providence… sens premier du terme, c’est la volonté divine, et au second plan, le destin, le hasard.

Le 11 septembre 2001 c’est l’apocalypse à New York, mais pour Ben et Abby, c’est la Providence, le moment où jamais.

Dans l’appartement d’Abby, Ben est affalé sur le divan, on entend une sonnerie de portable, il ne répond pas, et pour cause. C’est le lendemain de l’attaque terroriste, il se trouve chez Abby sa maîtresse, normalement il aurait dû être dans une des tours. Que faire ? Rassurer sa femme et ses filles ? Il a un autre projet en tête.

La poussière envahit la pièce, Abby rentre chargée de provisions. Elle raconte à Ben ce qui se passe dehors, le chaos, les magasins dévalisés. La peur et le désarroi sont partout.

La relation avec Ben n’est pas facile, il peut se montrer violent, et aussi drôle et mal à l’aise. Il propose à Abby de profiter de la situation providentielle qu’ils vivent pour recommencer ailleurs une nouvelle vie. Laisser croire qu’il fait partie des disparus, le prix à payer, c’est qu’il renonce à voir grandir ses filles. Quant à Abby, elle est sa supérieure hiérarchique, elle a bataillé pour avoir un poste important, laissera-t-elle tout tomber par amour ?

Un duo de comédiens exceptionnels, des dialogues souvent crus, et comme toujours avec LaBute un final auquel on ne s’attend pas.


J’aime l’écriture et l’univers de cet auteur, j’avais beaucoup aimé « La forme des choses » (The shape of things) donnée à Paris en 2008 et Bash en 2014 (adaptation de Pierre Laville).

Anne Delaleu
24 avril 2018

mardi 10 avril 2018

Le Cid - P. Corneille - théâtre des Quartiers d'Ivry



mardi, mercredi, vendredi 20h - jeudi 19h
samedi 18h, dimanche 16h
durée 2h15
Site du théâtre ICI

Le Cid

Pierre Corneille

Mise en scène Yves Beaunesne

Eric Challier, Thomas Condemine, Jean-Claude Drouot, Eva Hernandez, Antoine Laudet, Fabienne Lucchetti, Maximin Marchand, Julien Roy, Marine Sylf, Zoé Schellenberg

Chimène et Rodrigue s’aiment et leur union est bénie par leurs pères. Hélas le Comte de Gormas, père de Chimène, convoitait la place de précepteur du prince, Don Diègue père du jeune homme, est préféré par le roi. Don Diègue rappelle au Comte que leurs enfants vont s’unir, que l’amour surpassera le dépit, mais rien n’y fait, la jalousie est trop forte.

Gifle, vieillesse ennemie, Rodrigue vengera l’honneur bafoué de la famille dans le sang du père de son aimée.

L’infante de Castille, semble bien exaltée, n’agit pas comme le devrait une femme de son rang, elle est amoureuse de Rodrigue et sait bien que cet amour ne sera pas béni. Elle est agitée, se pare de voiles, danse, chante (Superbe Marine Sylf elle chante divinement !).

J’ai aimé l’idée de voir un Rodrigue, non pas conquérant, mais dévasté par son duel, et revenant de guerre, meurtri et couvert de sang. Thomas Condemine, n’est pas un héros, mais un jeune homme qui ne craint pas d’ailleurs d’affronter son roi, infirme, Julien Roy fait une étonnante composition !

La mise en scène, la création musicale, le décor et les somptueux costumes, nous entraînent dans un livre d’images, les comédiens donnent vie et chair au texte, Jean-Claude Drouot est un Don Diègue meurtri mais revanchard, regrettant aussi d’avoir poussé son fils à la vengeance. Le thème est toujours d’une cruelle actualité, l’honneur, donner sa vie pour la patrie, pour une personne.

Eric Challier est un Don Gomès, plein de suffisance et de morgue, Zoé Schellenberg est Chimène, toute en contradiction, Antoine Laudet apporte la fraîcheur de son jeu, Maximin Marchand est un merveilleux contre-ténor, Eva Hernandez et Fabienne Lucchetti ne sont pas en reste et défendent avec brio leurs maîtresses.

C’est un long poème auquel nous convie Yves Beaunesne, avec chants qui ponctuent le récit et les changements de scène.


A voir et admirer à Ivry et en tournée !

Anne Delaleu
10 avril 2018

vendredi 16 mars 2018

Hamlet - Shakespeare - Théâtre 14


mardi, vendredi et samedi 20h30
mercredi et jeudi 19h - matinée samedi 16h
durée 2h30 (sans entracte)
jusqu'au 21 avril

site du Théâtre 14 ICI

Hamlet

William Shakespeare



Traduction et adaptation Xavier Lemaire et Camilla Barnes
Mise en scène Xavier Lemaire

Avec Grégori Baquet, Christophe Charrier, Pia Chavanis, Julie Delaurenti, Olivier Deniset, Laurent Muzy, Didier Niverd, Manuel Olinger, Stéphane Ronchevski, Ludovic Thievon, Philippe Weissert


« Être ou ne pas être, voilà la question », phrase célèbre, même si on ne connaît pas bien la pièce.

Pour cette nouvelle mise en scène de l’œuvre, je dirai « Il y a quelque chose de déjanté à la cour du Danemark ! ».

En effet, Grégori Baquet n’est pas le prince éthéré, que l’on pourrait attendre, il confirme de toutes façons que c’est un grand comédien. Son Hamlet est un chien fou, on ne sait pas trop à quel moment il est sincère ou  non, il est  « rock and roll », parfois son attitude change, il devient plus sombre.

Comme souvent chez le grand Will, c’est le théâtre dans le théâtre, prenons exemple avec la scène des comédiens (brandissant un Molière !), la pièce demandée et réécrite par Hamlet, se transforme en opéra-rock, le chanteur travesti en femme, rappelle que les hommes jouaient les rôles féminins.

Ophélie, pauvre enfant, la seule âme sincère, qui perdra la raison. Son père, Polonius, pantin, courtisan. Gertrude et Claudius les amants maudits, s’aiment de toute leur âme, mais Gertrude saura redevenir mère le moment venu. Rosencrantz et Guildenstern deux messagers fantoches, la Cour d’Elseneur n’est pas bien brillante. Il y a vraiment quelque chose de pourri.

Le fantôme du roi assassiné, hante le château, les bandelettes de son linceul pendent. Il exige la vengeance.


Une intéressante adaptation de l’œuvre, originale en tous points et bien interprétée.

Anne Delaleu
16 mars 2018