jeudi 31 mars 2016

A tort et à raison - R. Harwood - théâtre Hébertot


Site du théâtre Hébertot ICI
A tort et à raison
Ronald Harwood
Mise en scène Georges Werler

Avec Michel Bouquet, Francis Lombrail, Juliette Carre, Didier Brice, Margaux Van Den Plas, Damien Zanoly

Berlin 1946. Le commandant Steve Arnold, pas du tout mélomane, la grande musique l’ennuie à un point ! Il doit cependant juger, confronter, faire tomber de son piédestal, un des plus grands chefs d’orchestre allemand. Wilhelm Furtwängler a refusé de quitter l’Allemagne nazie, mais il a aidé des juifs à s’enfuir, il a toujours joué la musique de compositeurs juifs, malgré la pression des nazis, mais aujourd’hui il est au ban de la société, c’est la dénazification pour cet homme cultivé, qui a baigné depuis son enfance dans la musique et la Culture. Comme tous les grands chefs, il a des rivaux, Toscanini l’Italien qui a fui l’Italie fasciste pour les USA et il n’aime guère le jeune Herbert Von K…

Arnold lui oppose les camps de concentration à sa musique, Furtwängler ne vit que pour la musique, il ne veut pas entendre parler de politique, il a ses convictions, il a été forcé de jouer devant Hitler (ton copain Adolf comme lui dit le commandant !), pas facile de renoncer à quitter sa patrie. Le commandant ne veut même pas se laisser convaincre par les défenseurs du musicien, il poussera même un des anciens violons de la Philarmonie à « collaborer » et trouver des failles à Furtwängler, même sur sa vie privée !


Michel Bouquet reprend son rôle créé en 1999, il a l’humanité qu’il faut, le désespoir et l’incompréhension devant ce tribunal militaire. Lombrail est un commandant qui joue avec sincérité, il n’a aucune admiration, comme ses jeunes collègues, pour la musique, encore moins pour le chef allemand. Comment peut-on fermer les yeux devant l’horreur des camps et parler de la beauté de la musique ?

Depuis les attentats de Paris et de Bruxelles, on entend ou on lit, la Culture contre la barbarie. Oui mais, si les bourreaux ont aussi une culture, comment peut-on être sûr que les belles lettres, la musique, la danse et autres expressions artistiques vont faire cesser le bruit des bottes ou le tir des canons ?

Ronald Harwood a écrit le scénario du film  « Le pianiste » de Polanski, de « Quartett » où l’on retrouve aussi la musique. « L’Habilleur » se passe dans le milieu théâtral, et pendant la seconde guerre mondiale, « Collaboration » est pour moi à l’identique de « A tort et à raison », le compositeur Richard Strauss a lui aussi été jugé pour avoir servi le régime nazi.


Yehudi Menuhin a défendu Wilhelm Furtwängler dans son autobiographie (Voyage inachevé - éditions du Seuil), le juif Menuhin a joué le concerto pour violon de Beethoven sous la direction du chef allemand en 1947 à Berlin.


mardi 29 mars 2016

La mer - E. Bond - Comédie Française



Cécile Brune Louise Rafi ; Éric Génovèse le Pasteur ; Coraly Zahonero Mafanwy Price ; Céline Samie Rachel ; Laurent Stocker Evens ;
Elsa Lepoivre  ; Jessica Tilehouse ; Serge Bagdassarian Carter ; Hervé Pierre Hatch ; Pierre Louis-Calixte Thompson ; Stéphane Varupenne Hollarcut ; Adeline d’Hermy Rose Jones ; Jérémy Lopez Willy Carson ; Jennifer Decker Jilly 
et les élèves-comédiens Pénélope Avril une femme ; Vanessa Bile-Audouard Davis et une femme, ; Hugues Duchêne Homme du village ;
Laurent Robert Homme du village

La mer (1973)
Edward Bond (1934)
durée 2h

Mise en scène Alain Françon
site de la Comédie-Française ICI

La mer qui nettoie, qui purifie, calme ou dangereuse…

1907, une petite ville du Suffolk, un bord de mer assez calme d’habitude, et puis un soir c’est la tempête, un jeune homme Colin, malgré ses appels au secours est emporté par les flots. Pourtant sur le rivage il y avait Evans, tant imbibé d’alcool qu’il n’a rien pu faire, quant à Hatch, tailleur de son état et garde-côte volontaire, il n’a rien tenté pensant avoir affaire à un martien !

Colin le noyé était fiancé à Rose, nièce de la très énergique Mrs Raffi, femme dure coincée dans son corset comme dans ses principes, son souffre-douleur est Jessica, sa dame de compagnie (Elsa Lepoivre dans un rôle à contre-emploi !).


Mrs Raffi (excellente Cécile Brune) manipule et surtout terrorise son entourage, il faut voir comment elle traite Hatch, le tailleur, elle n’hésite pas à déchirer une paire de gants, trop petits pour elle, sous prétexte que les coutures sont mal faites…elle se pique de monter une pièce de théâtre, bien entendu, elle garde le rôle principal d’Orphée, la scène d’ailleurs est très drôle, et Coraly Zahonero fait une démonstration de son talent comique !

Hatch est persuadé que le monde est envahi par les martiens, il arrive à former une milice avec  quelques gars du village, il perd un peu plus la raison, quand Mrs Raffi ayant appris qu’il avait laissé le jeune homme se noyer, lui refuse sa commande de tissu, il est ruiné et met encore ça sur le compte des petits hommes verts !

1907, sept ans avant la Grande Guerre qui allait balayer l’Europe, et détruire la jeunesse, les habitants se posent des questions quant à leur avenir dans cette petite ville. Ils supportent par crainte les gens de la classe dite supérieure, mais qu’ont-ils derrière la tête ?

Rose et Willy, s’aiment-ils vraiment ? pas sûr, ils se plaisent, mais Mrs Raffi veut surtout que sa nièce quitte cette petite ville et elle est prête à voir partir Rose avec le meilleur ami de Colin. Elle sait très bien aussi ce qui l’attend, quand elle sera plus âgée, impotente et à la merci de ses « victimes ».


La pièce est intéressante, avec des scènes d’anthologie, des comédiens d’exception et une mise en scène brillante.


dimanche 27 mars 2016

Le Bourgeois Gentilhomme - Molière - théâtre Michel


Site du théâtre ICI pour les jours et horaires
1h40 sans entracte
Le Bourgeois gentilhomme
Molière


Didier LAFAYE, Bruno DEGRINES, Yves ROUX, Olivier GIRARD, Jonathan PINTO-ROCHA, David SLOVO, Stéphanie WURTZ, Barbara LAMBALLAIS, Mariejo BUFFON, Séverine DELBOSSE


Molière venge le Roi-Soleil avec cette farce, en effet, l’ambassadeur de l’empire Ottoman reçu par Sa Majesté n’a été guère ébloui par le faste déployé, Louis XIV on s’en doute, l’a assez mal pris… c’est ainsi que naît « le Bourgeois Gentilhomme » en 1670.

Après tout quel mal y a-t-il à vouloir étudier ? Rien bien sûr, mais Monsieur Jourdain, riche négociant, veut imiter la noblesse qu’il place au-dessus de tout. Il veut être « gentilhomme », même si son épouse lui rappelle de temps à autre que leurs parents vendaient du drap. Que nenni ! Son père était gentilhomme, on le lui a dit, et Dorante, Comte blasonné et surtout désargenté, - la vie à la Cour coûte cher -, sait le flatter et profiter de lui. 

Il n’est pas le seul, le maître de musique, le maître à danser, le ferrailleur, et le tailleur (ancêtre du divin K.L. !), tous savent l’exploiter, lui faire avaler n’importe quoi. Pourtant Jourdain n’a pas de grandes ambitions, il veut connaître l’orthographe et l’almanach, il ne connait que des chansonnettes, et foin des violes de gambes ou autres il veut de la trompette marine !


Le maître de philosophie, change de genre et devient maîtresse, et là aussi doit se plier aux exigences de son élève, lui brisant même le cœur, puisqu’elle doit lui tourner une jolie phrase pour Dorimène, Marquise de son état.

Jourdain est-il infidèle ? Oui et non il veut surtout avoir comme « amante de cœur » une dame de la haute société, pas la vulgaire souillon de cuisine.

Toutes les époques connaissent leurs Monsieur Jourdain, rêveurs, ambitieux, voulant accéder aux plus hautes sphères de la société, et c’est là tout le génie de Molière il est intemporel.


Ce « Bourgeois » là, est mis en scène avec beaucoup d’humour et de créativité, tant dans le phrasé des nobles, dans la musique et les danses, non plus baroques mais actuelles. Didier Lafaye campe un Monsieur Jourdain, avec ses faiblesses, sa naïveté et rend le personnage touchant. Il est entouré d’une bien belle troupe, Stéphanie Wurtz est une Nicole enfin amusante et non plus crispante, et on s'amuse enfin avec les amoureux.


Si vous voulez suivre les « pépites » de la Compagnie n’hésitez plus, ils revisitent les classiques avec respect et modernité.


samedi 19 mars 2016

L'homme de Riom - B. Bollen - théâtre Montmartre Galabru



Site du théâtre ICI

durée 1h15

Tous les samedis à 19h30, jusqu’au 30 avril 2016.

L’homme de Riom
Benjamin Bollen, Isa Fleur

Clin d’œil au film de Bebel ? Un jeune homme monte à Paris pour tenter sa chance dans le spectacle, il se voit déjà en haut de l’affiche, après tout nous sommes en 1956, la superbe Grace Kelly devient princesse de Monaco, tout est possible ! Lui ne vient pas des USA, il vient de Riom - comme ça se prononce - c’est dans le Puy de Dôme.

Un florilège de chansons d’époque ou un peu avant, fantaisistes, coquines, ambigües, sociales même ! Les temps ont changé on ne rit plus de certaines choses, ce ne serait pas politiquement correct…

Il chante et danse, tournicote, change de costumes, d’accessoires, se transforme, pas facile de garder son sérieux et il est charmeur avec ça !

Accompagné de « la musique française » comme il l’a surnomme, une charmante pianiste, complice, souffre-douleur parfois, elle se met en grève carrément…

Benjamin Bollen, est monté sur ressort, il a du dynamisme à revendre, une présence sur scène indéniable, Isa Fleur est une merveilleuse accompagnatrice, même affublée d’un bonnet de crevettes ! Tout ça pour dire que François Lis a dû se régaler pour mettre en scène ses deux garnements !

J’avais découvert ce comédien hors pair dans un autre répertoire « Fureur » de Victor Haïm, Isa Fleur joue également dans un autre spectacle « Do, Ré MI Fashion » que je vous conseille au théâtre Essaïon.

Compositeurs: Raoul Moretti, Henri Christine, Robert Rocca, Michel Emer, Vincent Scotto, René Sylviano, Fernand Heintz, Francis Lopez, Ralph Carcel, Maurice Yvain, Paul Misraki.

Paroles : Albert Willemetz, Robert Rocca, G. Koger, Lucien Boyer, Ed. Valette, Raymond Vinci, André Hornez, Henri Cor, Philippe Olive, André Barde, André Hornez

Challenge théâtre 2016

vendredi 18 mars 2016

Rencontre avec Roland Romanelli et Rébecca Mai


En raison du succès : prolongation jusqu'au 29 mai

Site du théâtre ICI


Rencontre avec Roland Romanelli et Rébecca Mai

C’est dans une sympathique brasserie, non loin du théâtre Rive-Gauche, que nous avions rendez-vous avec Roland Romanelli.

Une discussion sympathique, franche et drôle. Oui c’est un hommage amoureux à Barbara, l’amie de cœur de Roland, vingt ans d’amour, pas toujours facile avec cette grande artiste, au passé douloureux…

Le choix des chansons s’est fait avec le metteur en scène Eric-Emmanuel Schmitt, Roland l’avait invité à son spectacle sur Barbara. Enthousiaste, Schmitt a réécrit une nouvelle version, avec mise en scène, Roland avoue qu’il n’est pas très à l’aise, il est musicien avant tout pas trop comédien, et en plus c’était se livrer totalement. Mais Roland assume et il fait tout ce que lui dit son metteur en scène, « il me dit de faire ça et de me placer là » pas de problèmes, pas de discussion, il est même plutôt soulagé.


Dans le spectacle on entend aussi des extraits audio de Barbara en interview, pour valider les propos de Roland.

Sa rencontre avec Rébecca ? il cherchait une chanteuse pour ce spectacle, Rébecca est venu le trouver pour lui demander la permission de chanter des chansons de Barbara… Cupidon a fait le reste, et bien fait d’ailleurs !

Rébecca, gracieuse, souriante, nous rejoint, elle est quasiment prête pour le spectacle qu’ils doivent jouer dans quelques heures, coiffée d’une casquette, elle boit une tisane de thym, rien de tel pour se mettre en voix !

Elle a appris la danse classique, le théâtre, a participé à des comédies musicales, a chanté la chanson française qu’elle aime par-dessus tout. Elle a d’ailleurs une présence sur scène indéniable, elle n’est pas Barbara, et ne cherche pas à l’imiter, elle a trop de respect pour elle.
Parfois, elle a eu du mal à jouer certaines scènes, Barbara n’était pas facile, très exigeante et au parler un peu direct, Roland en a fait les frais et Rébecca a du forcer sa nature…

Le travail avec Eric-Emmanuel Schmitt ? le spectacle a été reformaté, mis en scène en une dizaine de jours. Il fallait peaufiner, rajouter quelques scènes.


Et Rébecca s’envole, gracieusement vers le théâtre. Une belle rencontre avec deux artistes d’exception.

mardi 15 mars 2016

Superbarrio - J. Hadjaje - théâtre 13/Seine


Site du théâtre ICI
photos Pierre Dolzani
du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 16h

La joyeuse et probable histoire de Superbarrio,
que l’on vit s’envoler un soir dans le ciel de Mexico
Texte et mise en scène Jacques Hadjaje

C’est une grande et joyeuse bande dessinée à laquelle nous sommes conviés par Jacques Hadjaje.


Plusieurs tableaux, autant de personnages hauts en couleur, de la musique, du cabaret.


Un zeste de folie, d’amour, sur fond social, car Superbarrio a bien existé, il a revêtu sa combinaison de lutteur, il a défendu les opprimés contre les promoteurs. 1985 à Mexico, tremblement de terre, morts, blessés, dégâts monstrueux. Population sous le choc et sans abris. Et comme d’habitude, quelques mois plus tard, les «dossiers » pour de nouveaux logements sont encore gelés.


Il y a Ludivine-ange-gardien, qui ressemble à Frida Kahlo ; et qui tente maladroitement de venir en aide à tout ce petit monde. Elle sera même protégée par Superbarrio !

Une palissade bleue ciel, avec une vierge peinte, l’entrée du cabaret Eldorado, et au-dessus il y a aussi le bureau de Mme Soledad aux faux airs de Glenn Close, une vraie working girl, qui rabaisse tant et plus sa secrétaire, et qui offrira des dollars à Superbarrio. Celui-ci se laissera-t-il acheter ? Son grand amour la belle Catalina s’effeuille dans un cabaret, elle partage sa loge avec une fausse « Marylin ».  Il y a aussi un jeteur de sort assez minable qui va pourtant s’amouracher de Dolorès, sœur du héros, et fiancée éternelle du cousin Ramon…


Mais Superbarrio c’est avant tout un être humain, pas vraiment Superman, il vaut mieux que ça.

Il y a avant toute chose, les couleurs du Mexique, ses excès, sa joie de vivre et sa douleur.


lundi 14 mars 2016

Ana ou la jeune fille intelligente - C. Benhamou - Artistic Théâtre




Site du théâtre ICI
mardi et mercredi 20h30 - jeudi et vendredi 19h - samedi 16h et 20h30 - dimanche 15h
jusqu'au 17 avril.
Ana
ou la jeune fille intelligente

de et avec Catherine Benhamou
mise en scène : Ghislaine Beaudout
marionnettiste : Claire Vialon ou Juliette Prillard ou Natacha Stoyanova
voix : Émile Salvador

Ana est mariée, vit en banlieue, et s’occupe de son mari et des enfants. Son mariage a été arrangé par sa mère avec un homme plus âgé. Celui-ci aime les femmes intelligentes et il a choisi Ana.


Elle parle bien le français, mais ne sait ni lire ni écrire. Un jour elle s’inscrit dans un atelier d’écriture et elle découvre un autre univers, une liberté qu’elle n’a jamais soupçonnée. Son mari ne doit pas être si dur puisqu’elle a pu s’inscrire à un cours d’alphabétisation et à ce cours d’écriture, il doit bien être au courant de ce que fait sa femme de ses journées.

C’est donc une histoire avec des mots, des associations de lettres, sur le mot « mariage », on peut trouver beaucoup de mots à faire, et à ressentir et c’est ce que fait Ana.

Un jour elle décide d’aller plus loin que sa banlieue et part dans le métro parisien, pour découvrir la Tour Eiffel, elle fera comme le « petit poucet » et marquera de cailloux son parcours puisqu’elle ne sait pas lire le nom des stations !

Il y a de la poésie au début avec cette marionnette petite fille, que l’on manipule dans tous les sens du terme. Et puis la jeune femme se transformera au fil des mots et des idées qui en ressortent.


La pièce est un peu comme Ana, elle ne sait pas trop où elle va, et jette des mots et des idées en l’air, qui deviennent des scènes, et qui sont parfois répétitives. On sort de là un peu perdus…


jeudi 10 mars 2016

Anna Karenina - H. Edmundson / Tolstoï - théâtre 14



Site du théâtre ICI
photos L. Lot

Anna Karenina (1877)
Helen Edmundson
D’après le roman de Léon Tolstoï (1828-1910)

Mise en scène Cerise Guy

Avec Mathilde Hennekinne, Antoine Cholet, Emmanuel Dechartre, François Pouron, Eloïse Auria,
Stéphane Ronchewski, Isabelle Andréani, Sandrine L’ara ou Cerise Guy, Laurent Letellier.




Anna est une jeune femme, mariée à un homme plus âgée qu’elle, ils ont un petit garçon. Elle mène la vie rangée et bourgeoise qu’on lui demande, sans se poser de questions.



En se rendant à Moscou pour « raisonner » sa belle-sœur Dolly, elle rencontre Vronski un bel officier. Il n’est pas insensible à son charme.



Kitty jeune sœur de Dolly, est courtisée par Lévine, propriétaire terrien (porte-parole des idées progressistes de Tolstoï), le pauvre homme est rejeté par la jeune fille, celle-ci amoureuse de Vronski et dans l’espoir que celui-ci fasse sa demande en mariage.


Pour la première fois, Anna est amoureuse, elle découvre la passion dans les bras de l’officier et met en danger sa réputation. Son mari intègre certes, mais il veut avant tout préserver son image et ne cède pas à la demande de divorce, encore moins à lui laisser le petit Serge.

Tolstoï brosse le portrait sans concession, d’une société bourgeoise basée sur le mensonge, Anna a un amant certes, mais tant qu’elle ne quitte pas mari et enfant, on ferme les yeux. Anna sera mise au banc de la société mais pas Vronski toujours reçu parmi ses pairs.


Dolly l’épouse bafouée de Stiva (frère d’Anna) acceptera pour ses enfants et parce qu’elle aime toujours son mari, de revenir au foyer, mais lors du mariage de Kitty avec Lévine elle prendra conscience de son sacrifice et de ses années de bonheur perdu.


Une mise en scène et un décor sobres pour laisser jaillir la pensée de Tolstoï, les comédiens jouent avec sincérité ce texte très en avance sur son temps.


Anna Karenina est un des romans les plus célèbres de Tolstoï, souvent mis en scène et porté à l’écran autant que « Guerre et paix ».



Challenge théâtre 2016

mercredi 9 mars 2016

La médiation - C. Lambert - théâtre de Poche-Montparnasse



Site du Théâtre de Poche-Montparnasse ICI



Médiation
Chloé Lambert

Pauvre Archimède, un prénom peu commun pour un petit garçon et qui va lui valoir toutes les moqueries inimaginables plus tard.

Ses parents se séparent, Anna et Pierre se sont aimés, ont eu la mauvaise idée de penser qu’un enfant souderait leur couple, hélas comme tant d’autres tout à volé en éclats !

Il faut bien entendu protéger cet enfant, qui cause bien des tourments à sa mère folle d’inquiétude quant elle ne s’occupe pas elle-même de son gamin, et le père-enfant, charmeur, dragueur, qui est préoccupé par le concept d’un nouveau jeu, il est paléontologue et s’intéresse plus aux dinosaures et autres bestioles qu’à son fiston. Enfin en apparence, ne lui jetons pas la pierre non plus.

Isabelle et Jeanne, mère et fille, toutes deux sont les médiatrices, et à travers l’histoire du couple c’est leur passé qui ressurgit et qui fait mal, surtout à Jeanne qui n’a jamais connu son père, autrement que par les images négatives d’Isabelle.


On est loin de « Kramer contre Kramer », Chloé Lambert dédramatise le sujet, il est vrai que le texte est souvent drôle, les comédiens sont excellents et servent bien la mise en scène.


Le dénouement de l’histoire est inattendu et pourrait donner lieu à une suite...


mardi 8 mars 2016

Garde-barrière et garde-fou - théâtre de l'Aquarium



Site du théâtre ICI
durée 1h15

Paroles de femmes
Garde-barrière et garde-fou
D’après deux interviews de femmes (2008) mise en scène par Jean-Louis Benoit.

De l’émission «Les pieds sur terre » par Sonia Kronlund de France Culture, Jean-Louis Benoît  a tiré deux portraits de femmes.

Monique est garde-barrière SNCF, elle est veuve et élève son fils, elle a choisi ce métier un peu par hasard, elle travaillait avant dans un hôtel-restaurant, était-ce trop dur ? Sans doute, mais le prix à payer, c’est de vivre en décalé et de ne pas voir grandir son fils. Elle est très attentive à ce qui l’entoure, aux petites attentions des anciennes, elle y est très sensible. Elle n’est pas bien certaine de l’avenir de son métier.

Myriam est infirmière de nuit à Ste Anne, on sent qu’elle a de l’empathie pour ses patients. Ce n’est pas une vie facile non plus, il y a ceux qui vous « échappent » et qu’on ne peut pas sauver, et puis les autres à qui on parle pour adoucir leurs angoisses. Les médicaments à distribuer, sachant que la France est championne des antidépresseurs…

Toutes les deux parlent, simplement, des difficultés de leur profession, mais après tout « il y a eu pire » disent-elles ! Elles ont l’une et l’autre conscience du manque d’humanité qui se loge petit à petit, les collègues qui ne se parlent pas, le manque d’intérêt des uns et des autres.


Un grand bravo à Léna Bréban qui joue les deux rôles, elle sait différencier ces deux femmes qui n’ont pas la même existence et ont pourtant un langage commun.


mardi 1 mars 2016

Libres sont les papillons - L. Gershe - théâtre Rive-Gauche



Site du théâtre ICI


Du mardi au samedi à 21h - dimanche à 15h (Relâches exceptionnelles les 1er et 17 mai 2016)

Libres sont les papillons
de Léonard Gershe
Adaptation Eric-Emmanuel SCHMITT Mise en scène Jean-Luc MOREAU
Avec Nathalie Roussel- Anouchka Delon- Julien Dereims - Guillaume Beyeler



Quentin écrit et compose de la musique, sa chambre pas terrible, la décoration n’est pas son fort et pour cause…

Julia sa voisine, charmante et bien délurée, lui propose de faire connaissance entre voisins, il est vrai que les murs sont si fins, que les conversations s’entendent. Julia a entendu Quentin se disputer avec sa mère au téléphone.

Prendre un café pourquoi pas ? et tandis que Quentin verse le café à côté de la tasse, Julia lui lance « t’es aveugle ou quoi ? », à la réponse affirmative du jeune homme, celle-ci est bien embarrassée !


Madame Mère arrive à l’improviste et découvre le jeune couple, Julia croquant sa pomme avec délice, Quentin un peu moins à l’aise. Sa mère est auteure d’un personnage à succès (petit garçon aveugle). Elle voudrait que son fils retourne vivre avec elle, sous sa protection, à Neuilly.
Il est vrai que deux mondes s’affrontent tout d’un coup, le Neuilly et le Barbès ! Quentin souhaite son indépendance, mais comment empêcher une mère de ne pas s’inquiéter pour son fils, quel que soit son âge ?

Julia aime la vie, l’amour et Quentin, mais elle est affligée d’un handicap, elle ne veut pas ou a peur de s’engager pour la vie. La mère de Quentin le sent bien et fera tout pour briser le couple.

Une belle histoire d’amour, on rit beaucoup aussi car les dialogues sont percutants, l’adaptation de cette pièce créée en 1970 à New York est totalement réussie. La mise en scène de Jean-Luc Moreau est jeune et pleine d’humour.


Julien Dereims est d’une sensibilité rare, il est émouvant, face à la tornade Anouchka Delon, rigolote, pleine de vie. Nathalie Roussel campe une mère de famille dépassée par les événements mais sensible et intelligente, Guillaume Beyeler est très drôle dans le rôle du metteur en scène déjanté d’une pièce qui l’est tout autant !

Pégase et Icare - tournées en France

TOURNEE  ZENITHS  2016 “ PEGASE ET ICARE “ (mon article ici)

Après être resté 6 mois à Paris  (du 17 octobre  2015 au 6 mars 2016)  ”PEGASE & ICARE” le spectacle qui  est le fruit d’une rencontre : celle d’Alexis Gruss et sa famille avec la Compagnie Les Farfadais   des frères Haffner (les  meilleurs acrobates aériens au monde)  part en tournée dans tous les Zeniths de France .

Ecuyers et artistes virtuoses célèbrent ensemble deux grandes figures de la mythologie grecque : Pégase, cheval ailé réputé indomptable, et Icare que son père, l’architecte Dédale, a doté d’ailes d’oiseaux pour échapper aux pièges terrestres. Entre terre et ciel, hommes et chevaux évoluent en parfaite symbiose : un tourbillon de performances et d’élégance qui réunit danses aériennes, acrobaties et tableaux équestres spectaculaires.


Accompagné par l’orchestre live de Sylvain Rolland et les chants de Barbara Nicoli, ce spectacle féérique de 2h30 réunit 40 chevaux sur la piste et plus de 20 écuyers et acrobates aériens sur la terre et dans les airs.