vendredi 28 février 2020

Le système Ribadier - Feydeau - théâtre des Bouffes Parisiens


Le système Ribadier
Georges Feydeau

Mise en scène Ladislas Chollat
Assistant mise en scène Eric Supply

Avec Patrick Chesnais, Valérie Karsenti, Pierre François Martin-Laval, Benoit Tachoires, Elsa Rozenknop, Emmanuel Vérité.

Décors Emmanuel Charles ; Lumières Alban Sauvé ; Costumes Jean Daniel Vuillermoz ;
Musiques Frédéric Norel

Tout débute par une scène de ménage ! Ribadier est furieux contre Angèle sa femme, et il faut le comprendre, elle a débarqué à son bureau pendant un Conseil d’administration. Elle est jalouse, mais surtout méfiante, après son veuvage, elle est tombée sur un carnet que tenait son défunt Robineau, apprenant ainsi son infidélité jour après jour, les combines qu’il trouvait pour aller baguenauder, dont le fameux Conseil d’administration !

Ce que ne sait pas Angèle, c’est que Ribadier a un don, l’hypnose… et lui aussi aime folâtrer en dehors du foyer. Angèle et Ribadier, ce n’était pas vraiment un mariage d’amour, il pensait qu’elle était docile, et elle ne voulait pas démarquer son linge de maison...

Thommereux un ami de feu Robineau, revient de Batavia, il s’était en fait exilé, amoureux de la femme de son meilleur ami. Il apprend le décès de celui-ci, mais ne sait pas que sa dulcinée est remariée.

Ribadier se croit en confiance avec Thommereux, l’invite à demeurer chez eux, et lui confie qu’il compte bien retrouver sa belle ce soir, démonstration de l’endormissement d’Angèle. Mais tout ne se passe pas comme prévu bien entendu !

Une mise en scène drôle et inventive de Ladislas Chollat, je suis encore bluffée par la “lévitation” d’Angèle ! Le très beau décor “futuriste” d’Emmanuel Charles.

Valérie Karsenty, Pierre François Martin-Laval, Patrick Chesnais, trio de choc à mourir de rire, je n’aurai garde d’oublier les excellents Benoît Tachoires, Elsa Rozenknop, Emmanuel Vérité.

Un bon cru que ce Feydeau aux Bouffes-Parisiens, et l’assurance de passer un bon moment de théâtre et de gaîté !



Anne Delaleu
28 février 2020
Théâtre des Bouffes Parisiens

jeudi 27 février 2020

Transmission - BC Davis - Théâtre Hébertot


Transmission
Bill C. Davis


Mise en scène Steve Suissa
Nouvelle traduction Davy Sardou

Avec Francis Huster et Valentin de Carbonnières

Le père Tim Farley monte en chaire, il a du punch et du bagout ! son sermon est joyeux, on ne peut pas dire que l’austérité est à l’ordre du jour ! Mais voilà qu’un trublion intervient, jeune, sportif, il prend la parole au grand dam de Farley.

C’est Mark Dolson, jeune séminariste, le père Farley doit le former selon les voeux de l’Evêché, Mark a des idées un peu trop progressistes. Il ne voit pas pourquoi les femmes ne peuvent pas prétendre à la prêtrise, ce sont les femmes qui ont le mieux servi Jésus. Et le sujet qui fâche, l’homosexualité… l’amour, le sexe.

Farley se serait bien passé de ce genre de discussion, il veut sa tranquillité et surtout former Mark à ses nouvelles fonctions. Farley enfin accepté par ses paroissiens, ça n’a pas été simple à ses débuts, et il accepte volontiers les petits cadeaux, surtout les bonnes bouteilles.

Mark affronte le père Farley sur tous les points et surtout, tente de lui faire oublier la boisson, il n’aime pas non plus les paroissiens, selon lui, leur manque de charité, leur côté bling-bling, oui il fonce tête baissée. Pourtant, il trouvera avec Tim Farley, après quelques engueulades, quelques conseils non suivis, un partenaire de taille, un soutien. Il faut voir Farley et Mark répétant le sermon dominical ou encore les conseils pour écouter un paroissien dans le malheur !

La mise en scène de Steve Suissa sert parfaitement l’adaptation de Davy Sardou, avec deux comédiens de choc, Francis Huster s’amuse beaucoup devant Valentin de Carbonnières, beau gosse et sombre. La pièce est drôle, humaine, actuelle.



ite missa est !

Anne Delaleu
27 février 2020
A la Folie Théâtre

Majorana 370 - Théâtre de la Reine Blanche


Majorana 370
Florient Azoulay et Elisabeth Bouchaud

Mise en scène Xavier Gallais, assisté de Sandrine Delsaux

avec Manon Clavel, Sylvain Debry, Mégane Ferrat, Benjamin Gazzeri Guillet, Jean-Baptiste Le Vaillant, Marie-Christine Letort, Alexandre Manbon, Simon Rembado.


“Disparition énigmatique d’un génie visionnaire”,

Deux histoires se croisent, se mêlent, deux disparitions, l’une plus proche de nous, souvenez vous de l’avion MH370 disparu en 2014, l’autre disparition concerne un physicien italien, Ettore Majorana qui n’a plus donné signe de vie en 1938. On pense qu’il s’est suicidé. Mais...

Carine est architecte, elle était partie en Asie pour adopter un enfant, c’est la conclusion de son mariage avec Cléia. Celle-ci est physicienne, fascinée par le destin hors norme de Majorana.

La disparition de Carine est insupportable, Cléia est brisée elle revit leur union, elle vit aussi avec les “fantômes” de Majorana et des physiciens italiens des années 30. L’Italie était à la pointe des recherches en physique. Mais la montée du fascisme est présente, certains y trouveront leur compte.

L’histoire est intrigante, intéressante, la mise en scène de Xavier Gallais est inventive, curieuse, les comédiens sont excellents.

Le décor spatio temporel, se transforme en labo, en aeroport, en hôtel.



Pour apprécier cette pièce, Il ne faut pas spécialement aimer la physique ou les sciences, c’est mon cas… j’ai toujours été nulle dans ces matières ! Mais le spectacle vaut la peine par l’interprétation et la mise en scène.

Anne Delaleu
26 février 2020
théâtre de la Reine Blanche

mercredi 26 février 2020

La promesse de l'aube - Gary - Théâtre de Poche Montparnasse


La promesse de l’aube
Romain Gary

Interprété et mis en scène par Stéphane Freiss
avec la complicité de Rachel Khan et Amélie Wendling


En pleine forme notre narrateur ! il surgit du fond de la salle, plaisante avec le public, s’inquiète de voir un monsieur “masqué” au 1er rang, pas de soucis !

Stéphane Freiss a de l’humour et nous confie sa passion pour Romain Gary, il a raison, quel style, quelle écriture dense, riche, une vie passionnante et douloureuse aussi.

L'enfance de Gary, sa passion a toujours été l'écriture, il cherchera avec plus ou moins de bonheur des pseudos !

Mina sa mère, l’étouffe de ses conseils, le voit chanteur lyrique (futur Chaliapine), danseur (nouveau Nijinsky), écrivain ? oui Victor Hugo bien sûr ! Pas d’autre homme dans la vie de sa mère, hélas, le seul homme qui compte vraiment pour elle c’est Romain mais aussi … le général de Gaulle !

Envahissante, décidant de tout, même des amours de son fils, omniprésente, étouffante, Romain a surtout peur de la décevoir. Il aime la France et sa culture, il deviendra ambassadeur. Mais Mina ne le verra pas, elle utilisera un stratagème pour le guider dans sa vie et rester auprès de lui.

Sur scène, deux fauteuils, l’un vide, l’autre dans lequel est assis Stéphane Freiss qui nous enchante par son humour, ses imitations de Mina ou de ses professeurs et puis la tendresse et l’émotion qu’il sait faire ressentir.

Un grand acteur pour servir un grand écrivain. Belle soirée au Poche !
Anne Delaleu
26 février 2020
théâtre de Poche Montparnasse

samedi 22 février 2020

Ring - L. Confino - A la Folie Théâtre


Ring
Léonore Confino

Mise en scène Patricia Lacan

Avec : Benjamin Lacan, Nadège Houlier


Elle et lui, l’amour toujours ? pas vraiment, mais il faut bien commencer un jour, ce sera la rencontre, la drague, la déclaration timide, et suivent la routine du mariage, l’enfant tant attendu mais bébé porte sur les nerfs, l’amant, la maîtresse, la rencontre organisée par les parents, l’imprudence d’un journal intime découvert par l’autre…

Benjamin Lacan et Nadège Houlier incarnent avec brio le jeune couple, ils enchaînent les différents rôles avec naturel et aisance, une belle complicité entre eux.

Léonore Confino a écrit “Ring”, pour nous faire réfléchir et surtout rire, et ça ne manque pas dans ce spectacle ! lâcheté, beaufitude, mais douceur aussi.

Patricia Lacan signe une mise en scène très “punchy”, drôle et inventive, les changements de scènes et de costumes sont ponctués par le gong et par les murmures de spectateurs imaginaires qui valent le détour !

Seul ou en couple allez donc rire avec ce duo d’enfer !



Anne Delaleu
22 février 2020
A la Folie Théâtre

vendredi 21 février 2020

En couple - JM Ribes - A la Folie Théâtre



En couple (situation provisoire)
Jean-Michel Ribes


Mise en scène : Frédéric Gray - Assistant mise en scène : Olivier Troyon

Avec Alexandra Causse, Julie Fabioux, Frédéric Gray
Bande son : Matthieu Dessemme


On découvre un couple qui a trouvé le moyen de “booster” sa relation amoureuse, un “poulet” amoureux d’une tomate, une Juliette qui écraserait bien les doigts de son Roméo accroché au balcon, une ancienne de Confo qui revient sur son lieu de travail avec un mari furieusement perruqué ! ou encore des gens biens qui n’ont pas le même avis sur le terme panaris… une autre qui préfère la compagnie d’une mare à grenouilles, une affreuse qui détruit Venise, et un beau-frère qui en a marre de la belle-soeur tragédienne au Français !

L’univers déjanté et absurde de Jean-Michel Ribes pour illustrer le couple, les amis, les situations improbables, dans une excellente mise en scène de Frédéric Gray, les changements de scènes sont de vraies chorégraphies !

Les comédiens sont excellents et à l’aise dans la foldinguerie imaginée par Ribes, on y croirait à toutes ses tranches de vie et on se laisse aller à rire et sourire à tant d’imagination !
Anne Delaleu
21 février 2020
A la Folie Théâtre

jeudi 20 février 2020

Dix ans après - D.Foenkinos - Théâtre de Paris


10 ans après
David Foenkinos

Metteur en scène Nicolas Briançon
Assistante à la mise en scène Mathilde Penin
Décors Jean Haas

Avec Mélanie Page, Bruno Solo et Julien Boisselier


Yves a piqué la femme de son meilleur ami il y a dix ans. Mais la routine s’est installée, trop plan-plan, trop “gilet de flanelle”, Yves ne reproche à sa femme que sa gentillesse et sa bonne humeur. Il a une bien vilaine idée derrière la tête, quand il invite Pierre le “cocu” de l’histoire.

Yves veut quitter sa compagne, mais en douceur et sous prétexte qu’elle ne pourrait pas vivre seule, souhaite Pierre comme consolateur ! En fait, c’est un égocentriste, qui ne veut qu’une chose reprendre sa liberté, mais son petit jeu de manipulation l’amuse beaucoup aussi.

La jeune femme ne saisit pas bien la situation, l’homme de sa vie c’est Yves l’écrivain, en manque d’inspiration, Pierre est toujours assureur, sympa mais bon… refaire sa vie avec lui…

Julien Boisselier balance ses vérités et ses vacheries avec une aisance désarmante, Bruno Solo est pleurnichard et lâche sûrement ! Mélanie Page, douce, jolie, n’est pas si sotte ni docile que l’on pourrait croire...

Le texte de David Foenkinos (un de mes auteurs préférés), regorge de bons mots et de situations cocasses, imprévues aussi. Les hommes en prennent pour leur grade, mais c’est si bien écrit !

Une mise en scène efficace et drôle de Nicolas Briançon dans les décors de Jean Haas.

J’ai ri du début à la fin et je n’étais pas la seule !
Anne Delaleu
20 février 2020
théâtre de Paris


mercredi 19 février 2020

Dernier carton - O. Balu - théâtre du Gymnase


Le dernier carton
Olivier Balu

Mise en scène Laurent Ziveri
Avec Patrice Laffont, Michaël Msihid

Une pièce vidée de ses meubles, un dernier carton sur lequel est assis un homme, il semble inquiet, fatigué, l’oreille collée à son portable, il laisse un message.

Pour se consoler, il y a la bouteille de whisky qui ne le quitte pas, enfin le déménageur revient, pour la signature des documents.

Oussama, le jeune déménageur, a reconnu son client, en effet Richard anime une émission de télé sur la littérature, ce n’est pas le même monde, c’est certain, L’un est habitué à ce qu’on le reconnaisse, intello mais pas trop, l’autre est malhabile dans ses propos.

Richard est à peine aimable, il a ses soucis, sa compagne ne le rappelle pas, et voilà l’autre qui le harcèle, il en est même inquiétant… Le jeune homme aurait envoyé à son intention un manuscrit, Richard ne l’a pas reçu ou pas lu enfin il s’en fiche, Diane ne le rappelle pas alors les états d’âme du déménageur !

Oussama, devient violent, Richard tente de le raisonner, le manipuler surtout, comment faire pour fuir ce cinglé ? Richard est obsédé par Diane, ce jeune imbécile la connaît ? Apparemment oui…

Un bon suspens et une fin inattendue, le texte de Olivier Balu est trés bien servi par Patrice Laffont et Michaël Msihid. Ils sont d’un naturel confondant, Patrice Laffont bien connu en tant qu’animateur revient avec brio à ses premières amours, Michaël Msihid a une présence indéniable.

Si vous envisagez de déménager, je ne vous conseille pas Oussama… mais je vous recommande cet excellent moment de théâtre.

Anne Delaleu
19 février 2020
théâtre du Gymnase - salle