vendredi 30 juin 2017

Le dindon - G.Feydeau - théâtre du Lucernaire


Site du Lucernaire ICI
théâtre Noir à 19h - durée 1h20
jusqu'au 20 août.


Le dindon
Georges Feydeau

Adaptation de Philippe Person
Mise en scène Florence Le Corre et Philippe Person

Collectif Silencio Please : Mathieu Bonnefont, Lucas Bottini, Clémence Briend, Cécile Caubet, Nans Gourgousse, Richard Jones-Davies, Eric Julliard, Aurélie Maillot, Chloé Philippe, Ondine Savignac, Aurélie Treilhou, Alexandre Zelenkin

Un séducteur « à l’italienne » poursuit une jeune femme jusque dans son appartement, et Pontagnac découvre avec stupeur que Crépin le mari, est un de ses amis de Cercle ! Pour couronner le tout,  l’épouse de Pontagnac s’invite chez les Vatelin, en pleine forme, alors que son mari l’avait fait passer pour infirme, ne pouvant se déplacer de chez eux et habitant Pau !

Mais rien n’est simple chez Feydeau, voilà que Crépin lors d’un voyage en Angleterre avait quelque peu « égratigné » le contrat de mariage, Maggy son aventure Outre-Manche, vraie fofolle survient brusquement et lui rappelle leurs folles nuits à Londres, elle exige de le revoir encore ou elle dit tout à son mari, qui lui-même court la gueuse dans un hôtel. 

Mais c’est sans compter sur les deux épouses qui ont bien l’intention de ne pas se laisser berner. Il y a aussi le soupirant de Lucienne, Rédillon, jeune homme qui brûle la chandelle par les deux bouts et voudrait tant parvenir à ses fins avec Lucienne, l’objet de ses vœux ! Et puis le couple qui vient passer un peu de bon temps à Paris, en passant par la case Disney...

La mécanique Feydeau est toujours bien rodée. Une représentation sportive et dynamique, canzone italiane et rock and roll, pas le temps de souffler, mais rire de bon cœur.

D’excellents comédiens issus de l’école d’art dramatique du Lucernaire, réinventent ce « dindon », réactualisé avec bonheur, modernisé intelligemment. Mention spéciale à Eric Julliard passant d’un personnage à l’autre, valet bavard, gérant baba cool, commissaire à la dégaine gainsbarre, ou encore serviteur mère-poule d’Ernest.


Il y a deux distributions en alternance, celle que j’ai vue était extraordinaire, je pense aller glouglouter de nouveau pour voir la seconde ! 

Anne Delaleu
30 juin 2017

mardi 27 juin 2017

Anne Baquet soprano en liberté - Lucernaire




Site du Lucernaire ICI
Durée 1h15 – théâtre noir
jusqu'au 27 août.

Anne Baquet
Soprano en liberté

Mise en scène Anne-Marie Gros
Pianiste : Claude Collet (en alternance avec Christophe Henry ou Grégoire Baumberger)


Anne coiffée d’une « meringue » de tulle et plumes, vocalise pour se mettre en forme, un corset noir, une traine écarlate, la voilà parée. Tout au long du spectacle, elle joue avec les accessoires, un tabouret, un mannequin sur pied, elle grimpe sur le piano !

Elle a de l'humour, de la générosité, elle danse, c’est une parfaite comédienne, elle interprète aussi bien François Morel, Marie-Paule Belle, les Beatles, Moustaki, Mercury, et donne une leçon de chant et de bonne humeur. Elle est mutine, gamine, coquine sans vulgarité.

Sa parodie de l’apprentie chanteuse s’essayant à « la valse de Juliette » de Gounod, est un pur délice, c’est très drôle ! Elle rend même hommage - à sa manière - à l’inspecteur Derrick, que les plus de 20 ans peuvent connaître.

Un petit coup de griffe avec "O casseroles, O faussets", pour ceux qui osent se prendre pour des chanteurs...

Elle sait également s’entourer des meilleurs, et ce soir-là, la merveilleuse Claude Collet était sa complice et nous a régalés d’une étude de Chopin.

Aucune fausse note dans ce spectacle, léger, drôle et si bien travaillé. Une vraie professionnelle comme on les aime !

Anne Delaleu
27 juin 2017


jeudi 22 juin 2017

La double inconstance - Marivaux - Comédie Française



Site de la Comédie Française ICI
jusqu'au 24 juillet
durée 2h15 sans entracte

Mise en scène Anne Kessler

Avec : Catherine Salviat, Eric Génovèse, Florence Viala, Loïc Corbery, Stéphane Varupenne, Adeline d’Hermy, Georgia Scalliet


Silvia aime Arlequin qui le lui rend bien, hélas, elle est enlevée par le prince, qui demande l’aide de Flaminia, dame de sa cour, belle et connaissant les manières, pour se faire aimer de la jeune paysanne.

Au fond, Silvia est-elle aussi sincère qu’elle le dit au début ? On apprendra par la suite, qu’Arlequin est le seul « homme honnête » qu’il y avait au village, en fait, elle l’a aimé « par défaut » !

Arlequin, lui aussi se laissera séduire par les belles dames et l’intrigante Flaminia qui finira par tomber sous son charme.

Trivelin, courtisan du prince, est trop vaniteux pour se rendre compte que l’on se sert de lui aussi. 

Le Prince aime, et il veut être aimé, rien de plus, il bouscule les uns et les autres pour arriver à ses fins.

La fin de l’histoire n’est pas celle que l’on pourrait espérer pour nos amoureux, elle est lucide, cruelle aussi. Tout est bien qui finit bien...

Je n’ai pas vraiment adhéré à la mise en scène, sophistiquée, recherchée, créative, mélange de comédie musicale à l'américaine, vidéo, tout ce que vous voudrez, mais en dehors des excellents comédiens, il me manquait l’émotion, la chair, le naturel.


 Anne Delaleu
22 juin 2017

vendredi 2 juin 2017

Clair de femme - R. Gary - Guichet Montparnasse




site du Guichet Montparnasse ICI
jusqu'au 2 juillet - durée 1h15
les vendredis et samedis 19h et dimanches 15h

Clair de femme
Romain Gary
Adaptation Alexandra Dadier et Laurent Schteiner

Metteur en scène : Alexandra Dadier

Guy Hassid, Isabelle Mérie, Alessandra Puliafico, Diana Sakalauskaité, Laurent Schteiner


Une histoire d’amour peu ordinaire, certes, et qui commence drôlement, Michel bouscule une femme dans la rue, se confond en excuses, et ramasse maladroitement les provisions qu’il a fait tomber. Lydia, n’en prend pas ombrage, ne se fâche pas. Il lui propose un rendez-vous, elle ne dit pas non et prend sa carte.

Michel est désespéré, son amour vit ses derniers instants, sa femme Laura a tant d’amour en elle qu’elle le pousse à trouver une autre femme pour la faire « renaître ». Elle ne veut pas que leur histoire finisse, il faut triompher de la mort, de la séparation.

Lydia est aussi une rescapée de la vie, son mari est handicapé suite à un accident de voiture qui a coûté la vie à leur fillette.

Elle accepte de revoir Michel, ils s’apprivoiseront, parfois maladroitement, elle lui fait rencontrer Sonia, son extravagante belle-mère, juive russe, heureuse de faire la connaissance d’un nouvel ami, mais Lydia la provoque, l’insulte. Sonia s’occupe de son fils devenu aphasique, lui aussi aime sa femme, peut être veut-il la voir heureuse sans lui.

Il y a de l’humour dans certaines répliques, dans certaines situations, comme la rencontre avec le Señor Galba, haut en couleurs, dresseur de chiens dans un cabaret, qui a sa philosophie bien à lui.

Belle adaptation et excellente mise en scène du livre de Gary, fidèle à la pensée et à la vie de l’auteur. Les comédiens jouent en finesse et émotion, respectant la personnalité du personnage qu’ils incarnent.


Une belle histoire d’amour et d’espérance.

Anne Delaleu
2 juin 2017