mercredi 27 novembre 2013

Mystère Sax - Les DéSAXés - Vingtième théâtre






Samuel Maingaud, Guy Rebreyend, Frédéric Saumagne, Michel Oberli
Mise en scène Philippe Martz

Le saxophone a un papa, il s’appelait Adolphe Sax, né en 1814 en Belgique, il aurait eu 200 ans l’an prochain !

Pour son anniversaire, quatre musiciens et comédiens, nous content avec humour « sa vie, son œuvre », de nourrisson à sa fin en 1894 à Paris. Son père était lui-même facteur d’instrument et c’est donc dans la « marmite de musique » que grandit le petit Adolphe.

Le décor est astucieux, le bureau bascule de telle façon que l’on voit comme si l’on était collé au plafond et l’arrivée de l’huissier est très drôle puisqu’il doit s’adapter ! Le piano est « multi-usages » et sert aussi d’atelier pour peaufiner l’instrument préféré de Woody Allen et Bill Clinton.

On fait connaissance avec les amis de Sax parmi lesquels Berlioz et la présentation du saxophone dans tous ses états à l’Exposition Universelle permet aux musiciens de déployer leurs talents de comédiens et de clown ! On assiste à une séance de cinéma muet mais accompagnée par la musique, Sax partant à la conquête du Monde et faisant de curieuses rencontres…

Nos quatre compères - excellents musiciens -, racontent avec leur instrument,  pas de paroles, mais place à la musique ! bien sûr le jeu consiste aussi à reconnaître les morceaux, qui n’ont parfois aucun rapport avec l’époque mais avec la scène jouée.
Un joyeux moment de théâtre à savourer entre amis ou en famille.

Les deux bossus et la lune - inspiré d'un conte populaire portugais - Espace Paris Plaine





Texte et mise en scène Richard Demarcy

Nicolas Bossé, Bossu second
Antonio Da Silva, Bossu premier




Les éclats de rire des enfants sont le signe de la qualité de ce spectacle. 

La scène jonchée de feuilles mortes, quelques cailloux, un sorcier (pas méchant mais susceptible…) en grand manteau, un drôle de couvre-chef avec des branchages, il hante la forêt.

Nos deux amis bossus cherchent un scarabée, pas facile de le retrouver dans cette grande forêt ! À force de courir dans tous les sens, ils s’égarent tous deux, l’un cherchant l’autre, s’effrayant de leurs propres ombres. Bossu premier rencontre le sorcier, celui-ci lui demande de répéter un chant rituel et aussi de lui dire un poème. Bossu premier réussit l’épreuve et pour le récompenser, le sorcier le débarrasse de sa bosse.

Tout heureux ce dernier retrouve son ami Bossu second et lui confie son secret, c’est normal ils sont amis et ne se cachent rien, mais tout ne se déroulera pas comme prévu pour Bossu second…

Au fait, la lune est-elle une bosse de bossu, maculée de tâches de confiture ? A vous d’imaginer.

La compagnie le Naïf théâtre, après son succès « la farce de Me Pathelin » renoue avec l’imaginaire, la fantaisie, l’humour, et l’envie de redécouvrir les contes et légendes du monde.

vendredi 22 novembre 2013

STEF ! y en a pas 2 - Les Blancs Manteaux




Le 31 décembre à 19h30 pour finir l'année en bonne compagnie !


Texte et chant : Stephanie Bourguignon accompagnée au piano par François Debaecker
Mise en scène : Laurent Stachnick

Bien sûr on se gèle un peu dehors, mais la surprise qui nous attend à l’intérieur de la salle, nous réchauffe le cœur et nous décoince les zygomatiques !

Une brunette piquante qui nous fait bien rire pendant une heure, on oublie le froid, la grisaille environnante. Ses textes chantés sont drôles et bien vus, les copines en prennent pour leur grade, les enfants qui oublient les seniors et plus particulièrement le plus célèbre d’entre eux -  le père Noël qui n’est pas une ordure -, et puis bien sûr la femme de ménage du théâtre Tapioka, qui ressemble fort à Stef qui elle-même est un sosie de Catherine Deneuve (en brune et en ronde, à vous de voir !), Tapioka qui vous vend tout (sauf le pianiste et encore…). Le pianiste qui a bien du mérite et bien du talent surtout pour supporter la femme de ménage et la chanteuse, qui parfois se gargarise à la bière…

Stef charmeuse, pétillante et authentique, un spectacle pour tous. Une comédienne qui chante ou une chanteuse qui joue la comédie ? Ma foi, ce n’est guère important, car le mélange est détonnant !

mardi 19 novembre 2013

Qui es-tu Fritz Haber ? Cohen - Poche Montparnasse







Un soir de 1915, Fritz Haber fier et heureux,  félicite Clara, son épouse, pour le diner qu’elle a préparé. Il est persuadé que ses supérieurs militaires auront passé également une excellente soirée. C’est un fervent patriote, il a mis au point un gaz toxique, il travaille au développement des armes chimiques. 


Clara a mis sa carrière de chimiste entre parenthèse, à son époque une femme se doit d’être au foyer et s’occuper de son ménage. Elle a pourtant été la première femme à obtenir son doctorat à l’université. Elle s’est mariée par amour et par admiration pour Fritz, ils ont un fils. C’est une femme meurtrie, elle n’a aucune reconnaissance à attendre, elle est anéantie, Fritz a trouvé le moyen d’exterminer l’ennemi avec les gaz toxiques.

Leur violente dispute fait remonter à la surface les rancœurs de l’un et de l’autre. Elle lui reproche de trahir leur idéal, pour elle la science est avant tout une avancée pour servir l’humanité et non pas la détruire. Elle tente de le dissuader, elle fait appel à son sens moral, à leur religion. Il la rabaisse, et se justifie, il souhaite à n’importe quel prix la victoire de l’Allemagne. « Un savant appartient au monde en temps de paix et à son pays en temps de guerre ».

Mais le destin en décidera autrement pour leur couple, Fritz est rappelé et part pour le front de l’Est refaire quelques « essais ». Clara ne le supportera pas.

Xavier Lemaire, qui signe également la mise en scène, et Isabelle Andréani donnent encore une fois la mesure de leur talent et de leur investissement pour la création artistique.

Un succès mérité lors du dernier festival d’Avignon (Prix coup de cœur du public 2013).




Bonjour Maîtresse - Bréhal - Poche Montparnasse





Chantal Bronner
Adaptation et mise en scène : Olivier Balazuc

Notre maîtresse est un peu fofolle, elle est toujours en retard et porte de hauts talons comme j’en aurai plus tard quand je serai grande.

Elle nous fait rentrer dans la classe en rang par deux, ce qui fait rigoler tout le monde. Puis commence la distribution des cahiers. Ce qui m’énerve c’est sa chouchoute, parce que sa maman envoie des chocolats et des fleurs à Mme B. Mon copain Boubou fait toujours l’imbécile et Mme B le gronde, elle a l’œil… 

Elle est un peu zinzin, parce qu’elle dit « Madame Bovary c’est moi », c’est pas vrai et puis ce n’est pas bien marrant ce qu’elle nous dicte, la mort d’une dame qui a avalé du poison…

Elle est bizarre, elle pleure et chante « il pleut sur Nantes », moi je connais « il pleut bergère ».

En plus les cours de science naturelle, j’aime pas, surtout quand elle sort de son sac le foie de sa tatie. Ma copine a failli me vomir dessus !

Pour finir, elle retire sa robe, et se retrouve en tenue légère (comme maman quand c’est l’anniversaire de papa !).

Enfin, des maîtresses comme la mienne vous n’en trouverez pas beaucoup et c’est au Poche-Montparnasse !

vendredi 8 novembre 2013

Attention Maîtres Chanteurs - théâtre des 2 ânes




spectacle musical de et avec Raphaëlle Farman et Jacques Gay


Edwige Bourdy (en alternance Clémentine Bougoin, Frédérique Varda)
Philippe Béranger (Franck Cassard, Jacques Lemaire)
Fabrice Coccitto (en alternance Jérôme Boudin-Clauzel)




Rien à voir avec Wagner dont nous fêtons le bicentenaire de la naissance et là, difficile de garder son sérieux et de sortir du théâtre l’air morose…

En plus c’est du beau linge, la famille Dugosier de la Glotte, nous sommes gâtés !
Valentin le fiston, ouvre pour nous l’album de famille, et nous assistons à un retour au glorieux (enfin…) passé de sa famille, la préhistoire, le Moyen-Age, le Grand Siècle, la Révolution et jusqu’à nos jours. Tout cela arrosé de musique d’opéra, d’opérette, comédie musicale, chansons, classique et moderne joyeusement détournés ! 

Maîtres et valets, aussi déjantés les uns que les autres, quelques petits coups de griffes à certaines productions françaises. 

Ah j’oubliais le plus important, les choristes bulgares n’étant pas au rendez-vous (!!!) les maîtres de maison nous engage d’office, rassurez-vous les paroles sont projetées sur écran et si le voisin ne vous cogne pas c’est que vous chantez juste !

Nous en avons plein les yeux avec les costumes, les vidéos, plein les oreilles avec des chanteurs lyriques qui s’amusent autant que nous. 

Et vous savez quoi, je reviendrai !


Les démineuses - Assaf - Vingtième théâtre




Mise en scène : Milka Assaf

Avec : Marine Martin-Ehlinger, Sabrina Aliane, Sophie Garmilla, Ibtissem Guerda, Nawel Ben Kraiem, Taïdir Ouazine


Le Liban, pays magnifique, a été dévasté par la guerre en 2006, les bombes israéliennes ont pourri le sol.


Une brigade de démineuses est chargée de détecter les mines anti-personnelles, ces machines de mort. Elles sont courageuses et le salaire est si conséquent qu’elles n’ont pas hésité. L’une pour payer les études de ses filles, l’autre pour reprendre une vie de couple sans belle-mère, une autre aussi qui rêve de voyage et de liberté, elles ont toutes un but, un rêve, l’espoir d’une vie meilleure.



Les unes sont voilées, les autres non. Shera, la chef d’équipe est divorcée, elle porte le voile non par conviction religieuse mais parce qu’elle espère reprendre ses enfants. Elle est tenace, volontaire, n’a que faire de religion, pour elle, la religion est la source de toutes les inégalités, l’obscurantisme qui soumet les femmes. Lina, la jeune recrue est bien dans ses baskets, bien dans sa tête, elle ne pense qu’à retaper sa maison et y planter un olivier. 

L’amitié, la solidarité, l’humour sont les bouffées d’air pur pour ces femmes. La fête est là aussi, la danse, les chants pour oublier l’horreur.

On assiste au « ballet » des démineuses, le protocole qu’elles doivent suivre lorsqu’elles sont sur le terrain. Les comédiennes sont sincères et la mise en scène très vivante.

Une pièce intéressante, émouvante, drôle parfois et qui mérite une longue carrière.

mardi 5 novembre 2013

Moi, Caravage - Capitani - théâtre des Mathurins



Mise en scène Stanislas Grassian

Avec Cesare Capitani et Manon Leroy (en alternance avec Laetitia Favart)

Musique : Monteverdi, Guesualdo et Grancini.


Michelangelo Merisi plus connu sous le nom de Caravage raconte sa vie, sa jeunesse, ses blessures,  un récit en clair-obscur.
Photo B. Cruveiller.

Ce génie tourmenté, n’ayant peur de rien ni de personne, a pourtant maille à partir avec l’Inquisition, il réussit à braver l’opinion de tous et refuse le compromis d’un mariage pour se protéger. Son art,  il l’apprend grâce à ses maîtres qu’il dépasse tous, il peint comme il vit, avec sensualité, cruauté. Il travaille ses sujets à même la toile sans croquis. Ses modèles, il les trouve dans les rues, de pauvres gens, des prostituées.
Photo B. Cruveiller.

Chaque scène est un tableau à lui seul, grâce au talent des comédiens et aux jeux de lumière. Nous découvrons et nous « voyons » les œuvres par le récit qu’en fait Caravage, Manon Leroy est une partenaire attentive, importante, indispensable pour faire rebondir l’intrigue, « lasciatemi morire » chante-t-elle, elle sera le glaive qui délivrera Caravage.
Cette pièce a obtenu un franc succès, mérité, c’est une belle leçon d’histoire de l’art conté avec talent par Cesare Capitani. 
Photo B. Cruveiller.

« Moi, Caravage » est adapté du roman « La course à l’abîme » de Dominique Fernandez, un grand amoureux de l’Italie et de l’art.