dimanche 30 mars 2014

Lyrics Paris Mélodies - Paliès - théâtre de Saint Maur




Mise en scène Jean-Luc Paliès
Magalie Paliès (chant) – Bertille Monsellier (piano) – Camille Verhoeven (violon)

En toile de fond, Paris et les bords de Seine, Baudelaire, Rimbaud, Verlaine  nous invitent au voyage, des noms à faire rêver.

Les trois drôles de dames sont habillées de noir et de blanc, les autres couleurs sont présentes dans la voix, dans le violon, dans le piano. 

Parlons d’amour avec Paris, faisons la fête, encanaillons-nous au caf’conc’ et surtout chantons la paix et non pas la guerre aux portes de l’Europe en 1914.

Une mise en scène poétique, joyeuse, canaille, drôle, nimbée de noir et blanc comme le cinématographe du début de siècle, avec Apollinaire et Poulenc.

Une promenade dans Paris à travers les textes de Jaurès, pour la liberté et surtout la paix, chantée et priée par Charles d’Orléans sur une musique de Poulenc.

Des poèmes connus ou un peu moins, des mélodies que l’on commence à fredonner et le final avec la belle chanson de Jean Dréjac, « Sous le ciel de Paris » qu’il avait composée en 1951 pour le film de Julien Duvivier.

Magalie Paliès nous régale à nouveau de sa voix claire, un beau timbre, chaleureux avec toutes les nuances qu’il faut apporter à la poésie et à la musique, Bertille Monsellier et Camille Verhoeven prouvent s’il en est besoin que l’on peut concilier le piano et le violon avec la comédie dans la douleur et dans la joie.

Un beau spectacle, élégant, toute la beauté de la poésie et de la musique française, sans mièvrerie.

Paris valait bien une messe, ce spectacle vaut bien le détour !

vendredi 21 mars 2014

Je dois tout à ma mère - Honoré - Lucernaire




Ecrit et interprété par Philippe Honoré
Mise en scène Edith Vernes


Comment se débarrasser de sa mère ? Une mère exigeante, tyrannique, castratrice, jamais contente de son garnement de fils, de toute façon, pour elle il sera toujours un gamin. Et nous voilà, avec lui, aux obsèques de maman…
Comment a-t-il eu le courage et la volonté pour la faire passer de l’autre côté …
François Frin, la quarantaine, divorcé (là encore sujet brûlant de discussion avec Mme mère), n’a pas le cran d’envoyer promener maman, il se confie alors à un de ses amis, qui lui conseille sans vraiment y penser, de la faire disparaître par un tueur à gages. Il en connait un…
Un peu « sonné » par cette proposition, François va quand même rencontrer le malfrat.
Pas facile de se débarrasser de l’auteure de ses jours, il a beau réfléchir, la sonnerie du portable et la voix pleurnicharde de maman vont le ramener à des sentiments plus hostiles !
Philippe Honoré nous fait bien rire avec cette histoire noire, il est à la fois la mère, le tueur, le copain adepte de télé-réalité, et aussi le bon copain qui prêtera l’argent sans poser de questions.
Combien de personnes vont se reconnaître dans ce personnage, en souhaitant bien sûr qu’ils n’en arrivent pas à de pareilles extrémités ! 

Une petite fille privilégiée - Christophe - Lucernaire





Mise en scène Philippe Hottier
avec Magalie Hélias

Une femme s’avance souriante, digne, elle a 6 ans enfin elle avait 6 ans lorsque son père est parti au front, c’était pourtant les vacances avec les cousins, elle riait encore et s’amusait bien. Elle est trop jeune pour comprendre ce qui se passe, ça l’amuse même au retour à Paris de porter un masque à gaz, c’est marrant on croirait une trompe d’éléphant ! Et puis elle ne comprend toujours pas pourquoi elle doit porter cette étoile jaune au revers de sa veste. Sa maman la met en garde, ne pas trop parler. Pourtant en apparence, elle est « privilégiée», son père étant prisonnier de guerre en Allemagne, sa mère et elle ne devraient pas être déportées… et pourtant.
Elles sont retenues dans les camps en France, où elles verront partir leurs amis, et d’autres comme elles. Francine verra la vie sous un autre jour, son premier mort aussi.
Un jour on les déporte à Bergen-Belsen, là aussi, ce sera la désolation, la peur, la survie, la lâcheté de certains. Et puis enfin la libération par les russes et le retour à une vie presque normale. Elle reviendra quelques années plus tard dans ce camp où elle entendra pour la première fois des oiseaux, la belle nature reprend le dessus, et puis oui elle a eu sa revanche, elle est mère et grand-mère !
Magalie Hélias s’approprie le texte avec émotion, intelligence, on vit ce drame avec elle.
Pour que jamais plus nous ne connaissions cette horreur, il faut aller voir ce spectacle qui en dit plus que de longs discours politiques, à découvrir aussi les écrits de Francine Christophe.


jeudi 20 mars 2014

Le legs - Marivaux - théâtre de Poche-Montparnasse






Mise en scène Marion Bierry

Avec Bernard Menez, Valérie Vogt, Marion Bierry en alternance avec Marie Réache, Gilles Vincent Kapps, Estelle Andrea, Sinan Bertrand.

Tout se joue autour d’un testament. La clause en est simple, le Marquis touchera 600 000 francs mais il doit épouser Hortense ou bien s’il refuse, il doit lui donner 200 000 francs de dédommagement. L’un comme l’autre ne sont guère enthousiastes à l’idée d’un mariage, mais l’argent fait tout… De son côté Hortense aime le Chevalier, le Marquis, grand timide, est épris de la Comtesse, fraichement veuve et qui ne s’en porte pas plus mal ! 

Lisette emploiera son énergie pour faire échouer un mariage entre sa maîtresse et le Marquis, mais Lépine ne l’entend pas de cette oreille et souhaiterait un rapprochement avec la jolie Lisette.

Complot, cynisme, mais l’amour avant tout, Marivaux sait peindre les sentiments, les non-dits avec élégance.

Grâce à la beauté du décor et des costumes, nous sommes chez Fragonard avec des envies de monter sur l’escarpolette ! Une belle mise en scène intelligente et raffinée, Bernard Menez est un grand dadais de Marquis, mais si touchant, et Valérie Vogt piquante veuve mais bien patiente envers son Marquis, femme de tête certes mais de cœur sûrement. Marie Réache campe une Hortense éprise mais les pieds bien sur terre pour son argent, il est vrai que le séduisant Gilles Vincent Kapps est désargenté.

Une mention particulière pour Estelle Andrea (Lisette) et Sinan Bertrand (Lépine) qui chantent à merveille ! 

mercredi 19 mars 2014

Histoires d'hommes - Durringer - théâtre de Poche Montparnasse



Mise en scène Christophe Luthringer
Avec Magali Bros, Pauline Devinat, Aude Kerivel

Recueil de monologue, les textes sont redécouverts par un trio de jeunes femmes, la délurée, la romantique, l’intello, mais avec un seul but l’amour !

L’une est scotchée à son portable, son chéri ne l’appelle pas… et la messagerie doit être bien pleine depuis. L’autre fréquente mais son homme n’est pas plus présent, l’autre recherche désespérément comment attirer l’élu … Elles ont toutes un point commun, un grand sac qui renferme toute leur vie. On sourit parfois de leurs réflexions, des messieurs pris à parti dans la salle, gentiment d’ailleurs.

Dommage, on pourrait quand même se passer des blagounettes crues et déplacées, qui ne sont pas une preuve d’égalité homme/femme. 

Rien de bien spécial à dire sur ce spectacle, les jeunes femmes ont de l’abattage, elles chantent et dansent, l’amour, l’attente de l’autre, les déceptions, l’amitié complice entre filles.

mardi 18 mars 2014

Dom Juan - Molière - théâtre 14



Arnaud Denis - Jean-Pierre Leroux -Alexandra Lemasson -Vincent Grass -Eloïse Auria -Jonathan Bizet - Julie Boilot - Loïc Bon -Gil Geisweiller - Stéphane Peyran -et la participation virtuelle de Michael Lonsdale dans le rôle de la statue du Commandeur.

Teint de porcelaine, lèvres rouge et sourire charmeur, voici Dom Juan. Il en impose par sa prestance. Le pauvre Sganarelle doit composer pour sauver sa peau. Il est violent ce mauvais maître, mais il assure sa pitance.

La mise en scène d’Arnaud Denis est intéressante à plus d’un titre, elle est intelligente très fouillée, un autre Dom Juan certes, mais une autre lecture.

Il a choisi de restituer l’époque et les costumes, sa mise en scène et la direction de comédiens est travaillée. 

Ce grand seigneur ne respecte rien, ni son père, ni les femmes, ni Dieu, personne. Ses conquêtes sont faciles, Elvire enlevée aux portes d’un couvent, il défie Dieu, les deux paysannes car il s’amuse de leur jalousie respective et joue de leur sensualité,  il est ambigu avec les hommes. 

On retrouve toute l’essence de la pièce de Molière, ses combats, son audace, Molière a présenté un homme séduisant au-dessus de tout soupçon « Grand seigneur méchant homme ».

Ce malheureux M. Dimanche qui vient réclamer son dû tombe dans le piège, assez facilement d’ailleurs et repart sans un sou, et sans les faveurs des jolies femmes qui entouraient le Maître des lieux.

Beaux effets de lumières sur le décor tout en arcades et nous sommes dans la forêt, dans la demeure de Don Juan, dans la chapelle.

Le Commandeur est une « vision », un masque qui se meut pour entrainer Dom Juan aux enfers.

De la belle ouvrage à voir absolument, Molière toujours et encore !


Bash - LaBute - théâtre 14



Texte français de Pierre Laville et mise en scène de  Gilbert Pascal
Avec Sarah Biasini et Benoît Solès

Trois séquences, trois destins, trois crimes impunis…
Première histoire : Afin de sauver son emploi, un homme nous raconte comment il a su « attendrir » ses responsables et éviter ainsi un licenciement…
Sa femme et sa belle-mère étant parties au supermarché, il reste à la maison pour garder Emma leur petite fille de quelques mois. Elle dort dans le grand lit de ses parents, sous les couvertures. Lui se prélasse sur le canapé du salon en regardant la télé et s’endort. Le drame, il n’a pas entendu les pleurs d’Emma qui s’est étouffée sous les couvertures et le lourd édredon qui recouvrait le lit.
Il raconte l’enquête, le flic qui le questionne, et puis le retour au bureau, les collègues compatissants. Et puis, tout rentre dans l’ordre, il a sauvé sa peau, quatre de ses collèges sont licenciés, dont la femme qu’il ne supportait pas et dont il craignait qu’elle le remplace.
Un jour en prenant un verre avec un de ses amis, il apprend la vérité, Emma serait encore en vie, lui ne l’aurait pas regardé mourir sans rien faire.
Deuxième histoire : Elle est rieuse la jeune femme qui se raconte, elle nous avoue son admiration envers son professeur, elle avait 13 ans et flattée qu’il l’a remarque. Un jour il la séduit, elle l’aime, elle est heureuse. Quand elle lui annonce sa grossesse, il le prend parfaitement bien, il est heureux. Elle ne dira rien à ses parents, elle lui fait la promesse que jamais elle ne dira qui est le père de son enfant. Et puis quelques mois plus tard, elle apprend par hasard qu’il a quitté l’université sans la prévenir. C’est un choc pour elle. Elle retrouvera sa trace quelques années plus tard, leur fils a grandi, c’est un adolescent. Il sera heureux de le rencontrer, il est marié mais sans enfant. Sa vengeance ? elle provoquera l’électrocution de leur enfant, c’est un accident, il écoutait de la musique avec ses écouteurs dans la baignoire. 
Dernière histoire, un couple se trémousse sur la piste de danse, jolie blonde pas futée mais très amoureuse et lui beau regard, mince, ils sont ensemble depuis quelques temps. Ils ont fait une virée avec des copains et se retrouvent à Manhattan au Plazza. la fête bat son plein, ils sont éméchés, et les filles de leur côté se reposent dans leur chambre, tandis que les trois garçons sortent prendre l’air dans un jardin, ils surprennent deux hommes enlacés, le dégoût et la rage leur donnent une idée atroce, le premier garçon tend un piège et donne le signal de la curée à ses deux copains. Ils frappent et laissent l’homme sur le carreau, ils retournent à l’hôtel comme si de rien n’était, la jolie blonde retrouvera dans son verre, l’anneau volé par son fiancé à l’homme qu’ils ont tué. Elle ne se rend compte de rien, et les trois hommes ne dévoileront jamais leur forfait.
Trois histoires, denses, dures, dites avec talent par Sarah Biasini et Benoît Solès, ils vivent le texte si intensément que ça fait froid dans le dos.

 Neil LaBute né en 1961 à Détroit, auteur de "la forme des choses"

samedi 15 mars 2014

L'Etat de siège - Camus - théâtre de Poche-Montparnasse






Avec  Simon-Pierre Boireau, Claire Boyé, Benjamin Broux, Céline Esperin, Adrien Jolivet, Antoine Séguin

Création marionnettes : Juliette Prillard – Décors Vincent Léger

Au fond une ville en découpe, avec ses lumières et un muret devant qui servira pour nos « marionnettes », les comédiens tiennent plusieurs rôles et endossent les costumes des citoyens de la ville.

Il y a le bonimenteur qui nous présente les principaux personnages, le héros Diego, son amie Victoria. Et il y a les braves citoyens qui  apparaissent tels des guignols dans leur théâtre.

L’action peut se situer dans n’importe quel pays, là un gouverneur bedonnant et pleutre laisse sa ville aux mains d’un homme séduisant - la Peste – flanqué de sa sémillante et venimeuse secrétaire. Ils font main basse sur toutes les libertés.
Ne plus réfléchir, ne plus penser, ne pas se regrouper.

photo Clémence Cardot



Les citoyens devront se soumettre ou trépasser, Diego veut lutter et pouvoir aimer Victoria. Il est la résistance mais rencontre l’égoïsme, l’indifférence et surtout la peur. Il vaincra la peur mais à quel prix.

Sommes-nous des marionnettes ? Est-on manipulé à notre insu ou avec notre consentement ?
photo Clémence Cardot

La mise en scène de Charlotte Rondelez déborde d’imagination et d’inventivité, les comédiens sont excellents, le texte est drôle, féroce et hélas très actuel, il nous force à réfléchir à nos choix de vie, nous avons tout entre les mains pour vaincre la Peste.

vendredi 14 mars 2014

Je marche dans la nuit par un chemin mauvais - Madani - théâtre de la Tempête



texte et mise en scène Ahmed Madani

Avec Vincent Dedienne et Yves Graffey

Gus après une violente dispute avec son père, est puni… il doit passer 3 mois chez son grand-père qui demeure à Argentan.

C’est pire que le bout du monde, trop tranquille pour un jeune en pleine révolte, même pas le moyen de se jeter sous une voiture, il n’en passe plus après 20h !

Papy n’aime guère cette intrusion, il n’a jamais de nouvelles de son petit-fils, et il se méfie comme toutes les personnes âgées, sa fille et son gendre envoient-ils Gus pour l’espionner ?
Tout les oppose, la façon de vivre, les relations amoureuses des jeunes, et puis l’un est travailleur, l’autre vraiment pas et la vie est plus belle à travers l’écran d’un portable.

Pierre le lui confisque et l’oblige à se lever tôt. Gus finira pas se résigner en apparence, et une complicité naissante parsemée de coups de gueule entre les deux hommes fera jour. La tolérance aussi, Pierre finira par apprécier le coca et les séries de vampire et Gus le café-goutte et le travail au jardin !

Gus aime choquer son grand-père, pas méchamment mais il le provoque et finira par découvrir le secret qui ronge le vieil homme. Pierre racontera sa guerre d’Algérie, les atrocités auxquelles il a participé bien malgré lui. Sa jeunesse foudroyée, les non-dits. Gus veillera sur son grand-père, le réconfortera. Pierre laissera à Gus un « testament moral » que le jeune homme n’aura de cesse de réaliser.

Il y a beaucoup de tendresse dans cette pièce, d’humour, de vérité, et deux fantastiques comédiens qui ne laissent pas indifférent.

dimanche 9 mars 2014

Un temps de chien - Buc - théâtre Montparnasse



de Brigitte BUC

Mise en scène

Jean BOUCHAUD



avec

Valérie LEMERCIER, Pascale ARBILLOT, Patrick CATALIFO et Mélanie BERNIER




Dans l’arrière salle d’un bistrot, Gabrielle se réfugie, il pleut tant à l’extérieur, elle appelle son chéri, enfin elle lui laisse un énième message sur son répondeur, apparemment elle ne veut pas admettre qu’elle se fait plaquer ! et hop Lexomil nous voilà !


Hélène et Loulou entrent, elles ne se connaissent pas, et vu le temps pourri qu’il fait, elles demandent au garçon, café et croissant. Celui-ci les envoie promener, et Hélène se charge, sans cérémonie, de chercher les consommations…


Hélène, mariée avec enfants et en prime un boulot qui la stresse bien. Loulou a un petit garçon, c’est l’homme de sa vie, les autres elle les jette.


Les trois femmes qui avaient bien mal commencé leur rencontre, finiront par sympathiser, à blaguer et danser, à faire tourner en bourrique le garçon de café, misogyne certes mais si charmeur.


Elles se raconteront leur vie, ce qui nous vaut une bonne partie de rire, les répliques sont très drôles, il y a aussi de l’émotion, de la tendresse et une vraie complicité entre les comédiens.

Une bien amusante comédie, servie par trois comédiennes en verve et le très bon Patrick Catalifo, qui doit supporter ces trois punaises avec une patience d’ange.

samedi 8 mars 2014

Les ponts - Vesaas - théâtre de l'Atalante








de Tarjei Vesaas (1897-1970)


Adaptation et mise en scène Stéphanie Loïk - Assistant à la mise en scène : Igor Oberg


Avec : Najda Bourgeois, Marie Filippi, Maxime Guyon et Bastien Dausse (acrobatie), Mariotte Parot (cerceau) apprentis circassiens de l’Académie Fratellini.

Création lumières : Gérard Gillot



Les jeux de lumière nous permettent de nous situer, nous avons passé le pont et  nous sommes dans une forêt, lieu magique, lieu terrifiant, objet de toutes les peurs.


En Norvège, vivent deux jeunes gens, Tarvil et Aude, lors de leur promenade en forêt ils font une macabre découverte, un petit enfant nouveau-né, mort. Après la stupeur et l’effroi, ils décident de l’enterrer, le lendemain Aude veut retrouver la tombe mais elle aura disparu… Ils feront la rencontre de la mère, jeune femme abandonnée, et Tarvil deviendra amoureux d’elle.


Spectacle innovant, intéressant à plus d’un titre, les comédiens-acrobates envahissent l’espace et tout en donnant leur texte, exécutent leurs numéros, ils virevoltent, s’enlacent, chantent, dans le même temps deux circassiens évoluent avec le cerceau.


C’est une belle performance, mêlant poésie, chant, danse et cirque, pour cette initiation, ce passage de l’enfance à l’âge adulte.


Une découverte aussi de cet auteur norvégien.

jeudi 6 mars 2014

Le cercle des illusionnistes - Michalak - théâtre de la Pépinière




 Texte et mise en scène : Alexis Michalik
Avec, Jeanne Arènes, Maud Baecker, Michel Derville, Arnaud Dupont, Vincent Joncquez, Mathieu Métral


Magie, foot, et cinéma !


Magie : Robert Houdin (1805-1871), prestidigitateur et constructeur d’automates, il est destiné à l’horlogerie comme son père
.

Foot : 1984 la France est en demi-finale (mais oui ça arrive…) contre le Portugal


Cinéma : Georges Méliès (1861-1938) retrouve le théâtre Robert Houdin et réalise ses premiers films, les premiers trucages aussi, comme Houdin son destin était tout tracé par sa famille qui travaillait dans la chaussure de luxe.


Nous voilà donc transportés au 19ème siècle puis au 21ème à la terrasse d’un café, où Décembre jeune homme charmant, mais chapardeur à ses heures attend Avril tout en suivant le match de foot à la télé.


Avril jeune blonde et mignonne, heureusement pour elle, puisque Décembre lui rend le sac qu’il lui a volé… Dans ce sac un livre de Robert Houdin, et l’aventure commence.


Dynamisme, humour, numéros de magie, et puis l’illusion du cinéma, les trucages, les premiers par Méliès, projection de film à l’appui et explications !


Et puis le présent avec les jeux-vidéos qui n’existeraient pas si des hommes comme Houdin et Méliès n’avaient pas « travaillé » le sujet.


Les comédiens se glissent avec bonheur dans leurs différents personnages.

Encore une belle histoire que nous conte avec brio, Alexis Michalak

mardi 4 mars 2014

Norma Jeane - Arnold - théâtre 13 Seine




(D’après le roman "Blonde" de Joyce Carol Oates)
Adaptation et mise en scène John Arnold


Bellamy


Le rêve d’une petite fille, mal aimée, une mère qui finira ses jours dans un asile en 1984, elle fait croire à sa fille qu’elle a eu une relation avec une grande vedette d’Hollywood (Clark Gable ?) mais personne ne veut de cette gamine, qui grandit trop vite et attise bien des convoitises de la part de son oncle ou des autres hommes.
Norma Jeane Baker veut peut être aussi inconsciemment réaliser le rêve de sa mère, être une star, elle porte les prénoms des deux vedettes de l’époque, Norma Shearer et la blonde platine Jeane Harlow (morte si jeune elle aussi).

Bellamy

Marion Malenfant est une comédienne attachante, elle est Norma petite fille fragile, elle devient Marylin si mal aimée. Une soif d’amour qui la fait vaciller, toujours sincère malgré tout et pas la sotte blonde, mais malgré le rêve et les fantasmes qu’elle provoque Marylin souhaitait avant tout une vie de famille et des enfants. D’échec en échec,

Bellamy
Il y a une parfaite unité entre les comédiens tous excellents, la mise en scène se déroule comme un film, le spectacle gagnerait à être plus resserré mais c’est une belle performance.

Bellamy
« Sur l´écran noir de mes nuits blanches,
Moi je me fais du cinéma
Sans pognon et sans caméra,
Bardot peut partir en vacances:
Ma vedette, c´est toujours toi. »
(Le cinéma : Claude Nougaro)

lundi 3 mars 2014

Le dictionnaire des personnages


Le Dictionnaire des personnages

Editions Robert Laffont

collections Bouquins



Pas un roman  à lire, mais une mine d’informations sur les personnages de la littérature, du théâtre, de l’opéra.


Les personnages historiques n’y sont présents que s’ils apparaissent dans une œuvre.

A avoir dans votre bibliothèque.

Chat en poche - Feydeau - Théâtre Artistic Athévains




Mise en scène Anne-Marie Lazarini
assistant à la mise en scène Bruno Andrieux

décor et lumières François Cabanat
costumes Dominique Bourde


avec Jacques Bondoux, Cédric Colas, David Fernandez, Giulia Deline, Frédérique Lazarini, Sylvie Pascaud, Dimitri Radochévitch 




Définition Chat en poche : conclure une affaire ou un achat sans l’avoir montré ou examiné


Une pièce du jeune Feydeau, déjà toutes les ficelles de ses œuvres sont en place, l’adultère est suggéré mais pas conclu, il y a surtout dans cette comédie, une folie du début à la fin. Les gens ne s’écoutent pas ! Tout est dans le quiproquo, pas un ne s’interroge sur ce qu’il comprend, puisque tout est évident pour lui.


Dufausset fils vient de Bordeaux pour étudier à Paris, son père, lui confie une lettre pour son ami Pacarel, celui-ci est le père d’une charmante jeune fille musicienne, qui se pique de composer, pensez-donc elle a réécrit un « Faust » après celui de Gounod pourquoi pas !

Pacarel a donc écrit à son ami Duffausset demeurant à Bordeaux, d’engager le fameux ténor Dujeton pour lui confier le rôle principal de l’opéra de Julie. Voilà toute la mécanique, Il suffit de se tromper dès le départ et tout part en vrille, si seulement Pacarel avait demandé au jeune Duffausset qui il était, il n’y aurait pas de comédie !


Et puis il y a Marthe et Amandine, Dufausset très attiré par Marthe, la confond avec Amandine, et bien naturellement, les deux dames se pensent courtisées par le « ténor »… Julie est fiancée contre son gré au jeune Lanoix, qui lui-même n’est guère enthousiaste.


Comme tout va de guingois dans cette histoire, le décor l’est aussi ! les comédiens gagneront sans doute à plus de vivacité et plus de folie douce, mais on rit beaucoup des situations et de cette bande de farfelus, qui finira quand même par s’expliquer quoique …


Une délirante comédie à savourer !