dimanche 20 juillet 2014

Push (Royaume Uni) - PicNik (Belgique) - In Piccolo (Italie) - château d'Aglié Torino



Push

Company Chameleon
Royaume Uni
Danse

Anthony Missen et Kevin Turner nous présentent un curieux combat chorégraphié, deux hommes se cherchent, se battent, c’est puissant, aérien, il n’y a pas de vainqueur, ils sont l’un et l’autre, dominant et dominé.

Roberta DC PicNik:/object III

Barbara Mavro Thalassitis et Denis Robert
Belgique
Danse

Un gros tas de feuilles se met à bouger sur la pelouse, un homme y est caché, pourquoi ? Par contre au point de vue écologique, il y a beaucoup à redire ! On voit son bras sortir et brandir un aérosol, avec lequel il « parfume » l’extérieur !
Une jolie dame arrive avec son panier, petit Chaperon rouge moderne, elle est très maniérée s’observe beaucoup et à un mal fou à déplier sa nappe jaune, quant à sa manière de s’asseoir c’est tout un poème.
Pas vraiment une chorégraphie, mais une fable dansée sur le thème de l’écologie, de notre rapport à la nourriture. Il y a des moments comiques, d’autres un peu limite et carrément trash. 
Un spectacle drôle à la sauce ketchup !

In Piccolo

Ambra Senatore
 Italie
Danse
 
Dans le petit théâtre de poche du château d’Aglié, le rideau de scène représente la légende d’Orphée et Eurydice.
Une blonde et gracieuse jeune femme, nous attend, elle est en avant-scène et prend la pose, c’est Eurydice.
C’est léger, drôle, Ambra essaie vainement de recopier les attitudes du rideau de scène, et finit par nous « engager » comme de multiples Orphée en nous coiffant d’un bonnet jaune, comme sur le tableau !
Il y a beaucoup d’humour dans ce court instant de théâtre dansé. Une personnalité que j’aimerai retrouver bientôt.

samedi 19 juillet 2014

Maison - collectif G. Bistaki - France

Maison 

Collectif G. Bistaki (France)

Cirque chorégraphié


Cinq grands garnements coiffés de grands sacs à mains, déambulent sur la scène, à l’origine c’est surtout un spectacle de rue et la version proposée pour la scène peut dérouter plus d’un !

 
Imaginez donc, des jeunes gens et leurs  blagues de potaches, jouant avec tout ce qui leur tombe sous la main, tout ce qu’on peut leur proposer, ils se coiffent aussi de tuiles, les baladent au bout d’une ficelle, comme s’il s’agissait de toutous à sa mèmère. 

 
Avec des jeux d’ombres, les sacs deviennent oiseaux, les tuiles portés derrière la tête, peuvent être cheminées, bigoudens, etc.

 
Quelques acrobaties, un peu de danse, un spectacle un peu fourre-tout qui peut plaire par son côté déjanté.


Challenge théâtre 2014 

This is the tittle - Ima Iduozee - Finlande

This is the tittle

Cie Ima Iduozee (Finlande) danse


Sur le plateau nu, un danseur seul en scène, les lumières sculptent l’espace, et Ima Iduozee, prend possession de la scène, créant un climat tendu, haletant, pourtant le danseur par sa virtuosité, sa légèreté offre des moments de poésie pure entre hip hop et break dance.

Ima Iduozee, chorégraphe finlandais a conçu ce solo en puisant dans ses racines et sa propre histoire, entre lumière et ombre.

Une créativité qui ne peut laisser indifférent.


Challenge théâtre 2014 

vendredi 18 juillet 2014

The pianist - Moving Stationery - Finlande - Teatro a corte

The pianist

Cie Circo Aereo

Finlande (cirque contemporain)

Un drôle de pianiste, peu conventionnel et même gaffeur ! Il n’arrive pas à entrer en scène, et comme c’est plus simple d’être compliqué, il passe par la fente du rideau, s’extrait avec peine et oublie ses partitions de l’autre côté.

Il est grand, dégingandé, son ennemi principal c’est le piano, mais il se cogne au lustre, se fâche avec le technicien lumière. Ses partitions dans tous les sens, rien n’est simple avec ce drôle de concertiste et c’est tant mieux, on rit de bon cœur et surtout, on est ébahis par tant de prouesse technique, faite avec tant de facilité, se pendre au lustre et réussir à rentrer dans son costume, passer sous le tissu qui recouvre le piano et en faire un intermède drôlissime.

Bravo M. Monckton !

Puis deux courts-métrage sur la Cie Circo Aereo de Finlande, Narri et Flip, deux acrobates, l'un sur trampoline l'autre sur des ballons pilate, créativité, humour et surtout une aisance dans l'espace !

Moving Stationery

Cie Kallo Collective
Finlande (cirque contemporain)

Les petits tracas du bureau, revisités à la sauce Monckton, d’abord dans l’ascenseur il est empêtré avec des cartons, il pourrait faire simple mais ça ne serait pas drôle…

Enfin boire une tasse de thé devient aérien, compliqué, poétique.

Sa bagarre avec le téléphone, la poubelle, me rappelle des souvenirs de bureau personnels… 

Quant au rouleau de scotch dont on n’arrive jamais à trouver le début, c’est complètement déjanté, surnaturel même, et ne parlons pas du fauteuil de bureau dont il arrive avec peine à s’extraire.

Les feuillets volent dans l’espace, les enveloppes ont du mal à se fermer, la vie de bureau serait bien plus amusante avec Monckton.

C’est un véritable cartoon à lui seul !

Challenge théâtre 2014 


jeudi 17 juillet 2014

Again - Danse - Teatro a Corte

Again

Cie Zerovisibility

Norvège

Danse

Sur le plateau, un drôle de mur, tout en carton, il se plie, il se gondole, il est vivant !
 
Ina Christel Johannessen, a composé une chorégraphie intéressante, sur une musique électronique de Marcus Fjellström.

 
Il y a de la poésie, de l’humour, les danseurs envahissent l’espace scénique, le décor se plie aux exigences des différentes scènes, deviendra un labyrinthe, des colonnes, un immense accordéon, dans lequel les danseurs se déplaceront, les corps se délient, s’arc-queboutent, les hommes et les femmes sur un pied d’égalité, pas de mièvrerie, une belle unité dans la troupe, une technique irréprochable qui n’exclut pas pour autant la grâce.

Viaggiare Torino Lyon A/R - Teatro a corte Torino

Viaggiare Torino-Lyon A/R

Fondazione TPE / Théâtre des Célestins


Par une belle journée ensoleillée, un voyage initiatique à partir de la gare Porta Susa et dans les couloirs du métro, en français et en italien, à travers la musique, les chansons et les textes d’auteurs italiens et français sur le voyage, le rêve et la poésie.

Une promenade ludique jusqu’au théâtre Astra grâce à la complicité de deux comédiennes et un musicien, de Prévert à Goldoni, en passant par Piaf et Jules Verne, se poursuivant avec Montaigne, Calvino et pour finir avec Paolo Conte.

Une belle entrée en matière pour le festival « Teatro a corte » de Beppe Navello.


jeudi 10 juillet 2014

Le Misanthrope - Molière - Avignon 2014


Mise en scène Michèle André

Avec : Arnaud Denis, Elodie Navarre, Jonathan Bizet, Loïc Bon, Hugo Brunswick, Catherine Griffoni, Hervé Rey, Stéphane Ronchewski, Jean-Laurent Silvi, Elisabeth Ventura.


Une belle pièce que Molière a écrite pour Armande sa femme, il lui pardonnait bien souvent ses écarts et lui a donné un des plus beaux rôles que toute comédienne se doit et rêve de jouer.

C’est une comédie à multi facettes, on peut lui donner toutes les interprétations, et comme dans cette mise en scène, jouer la part du contemporain dans les costumes avec un rappel 17ème siècle, tant dans les décors que les superbes tenues des dames.

Arnaud Denis est un Alceste bouillant et intègre certes, on pourrait dire « psycho rigide » ! Jean-Laurent Silvi joue avec finesse Philinte, l’ami fidèle. Une belle joute verbale entre Elodie Navarre et Catherine Griffoni, l’une sûre d’elle et l’autre pâmée devant Alceste.

Mais Célimène et Alceste sont-ils capables d’aimer ? On peut s’interroger, elle aime plaire, elle vit joyeusement son veuvage, lui est attirée par cette jeune femme, mais il penche aussi vers la douce Eliante, subtile Elisabeth Ventura.

Par contre, c’est la mode en ce moment chez les « Alceste » de vouloir malmener leur Célimène, là nous avons droit à un étranglement (quant à Michel Fau il jetait à terre Julie Depardieu !).

Toute la troupe est à citer, ils jouent à l’unisson, les petits marquis bien en verve, et le si drôle Oronte et son insupportable sonnet !

Jeanne et Marguerite - Peronnet - Avignon Off


Jeanne et Marguerite
De Valérie Peronnet

Avec Françoise Cadol
Mise en scène Christophe Luthringer

Jeanne a une drôle de relation avec James, mais elle l’attend toujours, il ne veut pas prévenir de son arrivée, tout est secret. En attendant, Jeanne lit les lettres de Marguerite, celle-ci écrivait à son mari de longues lettres, remplies d’amour et d’espoir de le revoir après cette sale guerre de 1914.

Jeanne attend elle aussi, James elle l’a « rencontré » sur internet, après tout nous sommes au 21ème siècle, et pour s’occuper elle met en ordre et lit les lettres d’une certaine Marguerite, elle aussi passionnée et amoureuse, mais nous sommes cent ans plus tôt et les rencontres amoureuses étaient autres, plus réservées. Enfin après de longues fiançailles, Marguerite épouse enfin Eugène, hélas le bonheur est de courte durée. Eugène part au front en 1914.

En fait, elles ont un secret commun, la guerre, l’une a fauché son aimé et l’autre est une guerre de l’ombre, sur fond de terrorisme.

Françoise Cadol, sait jouer la sensibilité et la timidité de la tendre Marguerite, et sait jouer de la sensualité et de la curiosité matinée d’humour de Jeanne.


Un bel exploit de comédienne, une jolie histoire.


Cinq de coeur - le concert sans retour - Avignon

Cinq de Cœur

Le concert sans retour


Mise en scène Meriem Menant
Avec Pascale Costes, Karine Serafin, Sandrine Mont-Coudiol, Patrick Laviosa, Fabian Ballarin

Le quintette farfelu est de retour !

Qu’on ne s’y trompe pas, les voix sont belles, les artistes ont eu comme professeurs, de grands noms de la scène lyrique.

Ils ont décidé il y a quelques années, de parcourir les scènes, chantant a cappella, les tubes passés ou présents, ainsi que de belles pages d’art lyrique ou sacré.
Pour ce concert sans retour, ils s’en prennent joyeusement à Bach, qui ne leur a rien fait, et aussi à Brahms et Schubert !

Sur scène, cérémonieusement, la chef de chant nous annonce le programme, ils sont là tous les cinq, et le programme débute… enfin… les deux sopranes sont en train de s’engueuler pendant que les trois autres entonnent le chant, puis un des garçons se fait réprimander par la chef, puis tout tourne en vrille, on assiste à la révolte des chanteurs, pour notre plus grand plaisir, et on rit jusqu’à la fin du programme, ils enchaînent Bach et Montand à « bicyclette », se promènent dans les années sixties, le clou du spectacle c’est aussi « le chanteur de Mexico » et un sombrero immense qui fait basculer le ténor !

On assiste aussi à la prise du pouvoir par la bretonne de service qui bigouden sur la tête décide une bonne fois pour toute de chanter un vieux chant breton que les autres s’empressent de ridiculiser !

Ce quintette vocal nous régale depuis de nombreuses années, certains chanteurs ont changé mais le talent et le dynamisme sont toujours là.


Ils seront à partir du 27 septembre au théâtre du Ranelagh.

mercredi 9 juillet 2014

Swinging poules - Avignon Théâtre le Chien qui Fume





Swinging poules

Mise en scène : Flannan Obé


 Avec : Florence Andrieu, Charlotte Baillot, Caroline Montier, au piano Philippe Brocard (en alternance avec Jan Stümke)



Ah les trois poulettes et leur coq,  un concentré de bonne humeur vous attend !


Il y a la grande rousse, la pulpeuse brunette, et la petite brune genre Caliméro !

Pétillantes dans de jolies tenues fifties, elles sont chanteuses et comédiennes, de belles voix, elles savent jouer avec humour sans vulgarité, et pour ne rien gâcher de vraies voix, le pianiste n’est pas en reste avec une belle voix de baryton.


On redécouvre avec plaisir la chanson française, d’Aznavour à Gainsbourg ou Vian, toutes les chansons mises en scène avec bonheur pour ces trois jolies dames par Flannan Obé.


Si vous n’aimez pas rire ou sourire passez votre chemin !

Sugar lake - Blessing - Avignon théâtre Le Petit Chien







théâtre Le Petit chien
18h55

Lee Blessing
adaptation française François Bouchereau
mise en scène Béatrice Agenin

Avec Constance Dollé, Emmanuel Noblet, Gaël Giraudeau

Lee Blessing est un auteur américain, dont les textes et les histoires ne laissent pas indifférents et sont de véritables coups de poings.

Là le pouvoir des médias est sur la sellette. Un couple de jeunes journalistes Iris et Dan sont « obligés » à leur corps défendant d’écrire un livre sur les meurtres d’un serial killer, William Reach, emprisonné. Leur éditeur prévoit un best-seller, le morbide et les meurtres fascinent toujours le commun des mortels. Mais surtout, cet ouvrage pourrait devenir un outil « pédagogique » contre de potentiels meurtriers.

William Reach est arrogant, sûr de son pouvoir et manipule comme il l’entend les deux journalistes, les insulte, leur parle de ces dix-neuf victimes avec un naturel désarmant, sans remords, leur lit les lettres passionnées d’admiratrices (Landru recevait des lettres d’amour et des demandes en mariage dans sa cellule !). 

Les jeunes gens l’interviewent l’un après l’autre et font leur débriefing le soir dans un motel minable avec vue sur citerne ! Pas vraiment de quoi souffler après les entretiens glauques qu’ils doivent enregistrer et peu à peu, Reach s’immisce dans leur vie quotidienne, pas de repos, pas de répit.

Les médias sont coupables certes de valoriser des assassins, d’en faire des héros, mais le public aime frissonner, regarder sans pâlir des émissions ou des séries criminelles bien sanglantes avec force détails, ça fait de l’audimat et du profit !

La mise en scène et la direction d’acteurs de Béatrice Agenin est captivante, on n’en sort avec des questions plein la tête, et les comédiens sont investis dans leurs personnages.

J’avais beaucoup aimé « En allant à St Ives » du même auteur également mis en scène par Béatrice Agenin.

L'illusion comique - Corneille - Avignon Off





Avec  Alice Kaczmarek, Bénédicte Marchand, Bertrand Kaczmarek, Paul Nichilo, Sylvie Dyon, Sandrine Anselmetti – Compagnie « En chair et en masques ».

Adaptation et mise en scène : Alain Bertrand 

Pièce de théâtre en 5 actes de Pierre Corneille "L'illusion comique" conte les amours contrariés de Clindor et Isabelle,  revisités à la sauce Commedia dell’arte.

Dans la cour du Barouf, ce spectacle en plein air, (il faisait beau !) entraine les spectateurs à être aussi acteurs de ce qui se passe sur scène, heureusement les deux sorcières-stagiaires qui répondent l’une et l’autre aux savoureux noms d’Arsenic et de Vieille dentelle donnent le ton, nous devons lancer des sorts, faire apparaître le jeune homme disparu, enfin elles ne sont pas vraiment au top et de bêtises en bêtises se font virer par la magicienne Alcandra !

Il y a aussi ce couard de Matamore, dragueur impénitent, il s’empêtre aussi bien dans sa cape que dans ses explications douteuses…

Et puis le père qui veut absolument marier sa tendre fille au vilain Adraste. La mère éplorée qui recherche son fils disparu, elle ne sait pas qu’il est le valet du ridicule Matamore.

Mais surtout c'est le théâtre dans le théâtre, tout n'est qu'illusion.


Enfin, une bonne représentation, avec de beaux costumes et des masques, et par-dessus tout le talent et le dynamisme des comédiens.

mardi 8 juillet 2014

Hymne à la disparition - Théâtre de l'Etincelle Avignon

Mise en scène Zhao Miao

La compagnie San Tuo Qi est composée de jeunes artistes. Ils maitrisent parfaitement le jeu corporel, et à travers neuf histoires, vont mimer, danser, et «jongler» entre mime contemporain et le traditionnel des masques de théâtre.


Par jeu, les jeunes gens se passent un masque différent à chaque fois et qui représentera la scène à jouer. Poésie, humour, beauté, tout est merveilleusement dominé par le jeu des artistes. 




Les corps se plient, se cambrent, dansent, imitent toutes sortes d’individus grâce aux très beaux masques, chacun est une personnalité, vieille dame, vieux monsieur, et l’on assiste séduit, aux histoires tantôt drôles, parfois cruelles, que nous content ses jeunes artistes, souriants, prêts à toutes sortes de bonnes blagues !

Un spectacle de mime et de masque qui plaira à tous.


Challenge théâtre 2014

Lettre d'une inconnue - Zweig - Avignon théâtre Le Chien qui fume





Lettre d’une inconnue
Stefan Zweig

Cette nouvelle écrite en 1922, relate l’histoire d’un amour passionné et obsessionnel.

Un romancier célèbre reçoit une lettre, il ne se souvient pas du tout de la femme qui lui écrit.
Elle vivait avec sa mère à Vienne, un jour il emménage dans l’appartement voisin. C’est une adolescente, elle s’éprend très vite de lui, le surveille, constate que de belles femmes viennent lui rendre visite.

Puis la vie veut qu’elle s’installe à Innsbruck avec sa mère et son beau-père, elle pense toujours à son idole, et finit par retourner à Vienne pour travailler et surtout être auprès de l’homme qu’elle aime.

Celui-ci ne la reconnait toujours pas, elle est jolie, il est séduisant et aime les femmes, ils passeront quelques nuits ensemble, pour lui rien de plus banal, mais elle attend un enfant.

La mise en scène de Christophe Lidon est dépouillée pour servir au plus près le texte, et les comédiens, Frédéric Andrau et Sara Biasini en tête, créent une atmosphère de passion, jouant avec les accessoires, Sara Biasini passe de la jeune fille à la femme en se revêtant d’une robe, de bas, de chaussures à talons, d’une perruque, une transformation qui suit les épisodes de sa vie et de sa descente aux enfers.

Une belle réussite avec des comédiens beaux et talentueux. Un succès parisien qui ravira Avignon.