mardi 10 mars 2020

Un espoir - W. Beckett - Théâtre de l'Athénée


Un espoir
écriture et mise en scène Wendy Beckett


traduction Dominique Hollier
assistante à la mise en scène Diana Iliescu Vibert

avec Hélène Babu, Christine Gagnepain, Rebecca Williams


Harpie c’est le nom que s’est donnée la femme qui nous raconte son parcours, sa vie pour le moment c’est survivre et faire les poubelles, elle a abandonné sa fille, celle-ci a été adoptée par Minette.

Minette ? joli nom pour une couturière, elle crée des robes assez voyantes, elle est coquette, amusante, et bien sûr se dispute avec sa fille adoptive, Deirdre. Minette cout en écoutant les Beatles ou les Stones, elle a une vie privée un peu compliqué, divorcée, avec son mari elle avait adopté Deirdre, mais le couple n’a pas résisté.

Deirdre, adolescente rebelle, sa peur, c’est que son père ne l’aime plus… sa mère biologique tente de la retrouver, lui parler, lui expliquer, mais Minette ne l’entend pas de cette oreille, elle a peur des retrouvailles…

L’amour est présent dans cette histoire, peur de perdre l’amour de l’une, ne pas savoir aimer, être aimée, difficulté de vivre ensemble.

Une histoire de femmes, une histoire d’adoption, superbement interprétée. J’ai rarement été aussi convaincue par le jeu des comédiennes, la mise en scène de l’auteure Wendy Beckett y est sans doute pour beaucoup, une ambiance, une écriture vive, drôle, intense, et émouvante.

Une excellente pièce, sur un sujet délicat.



Anne Delaleu
10 mars 2020
Athénée Louis Jouvet

dimanche 8 mars 2020

Sur les pas de Léonard - Espace Paris Plaine


Sur les pas de Léonard de Vinci
Estelle Andrea


Avec Estelle Andrea, Oscar Clark, Julien Clément, Magali Paliès

Quelle chance et quelle idée de génie ! Se laisser enfermer au musée du Louvre pour admirer et “croquer” Mona Lisa, tranquillement sans horde de japonais. Lisa jeune peintre a une admiration sans borne pour Léonard de Vinci. La voilà donc installée devant la Joconde et celle-ci lui parle ! Elle a du bagout à revendre Mona, elle s’ennuie ferme malgré son sourire énigmatique… Tous les soirs elle retourne chez elle en pleine Renaissance, et propose à Lisa et son frère Léo de l’accompagner et rencontrer le Maître en personne !

Vêtus de costumes adéquats et fort jolis (bravo Alice Touvet), nos amis débarquent dans l’atelier du Maître, Mona est excitée, toujours prête à aider, à expérimenter aussi les inventions de Leonardo. Celui-ci accueille bien volontiers les deux jeunes gens. Lisa est travestie en jeune homme, les femmes n’avaient pas le droit d’exercer leur talent en atelier ! Léo s'accommode plus ou moins, et garde son franc-parler du 21ème siècle, cool Raoul !

Joliment mis en musique, on peut apprécier à leur juste valeur, la voix de Magali Paliès, joconde délurée et prête à tout, Estelle Andrea sensible et passionnée, Oscar Clark idole du jeune public avec ses réparties, Julien Clément belle voix et belle présence pour camper Léonard de Vinci.

C’est donc un beau et puissant voyage initiatique et en musique s’il vous plaît ! C’est drôle, ludique et instructif. William Mesguisch retrouve sa troupe, la mise en scène est vive, on se régale avec les décors, les vidéos, tout cela mené tambour battant !

Vite rendez-vous à l’Espace Paris Plaine ou bien en Avignon cet été au festival.

Ne manquez pas ce spectacle rafraichissant !
Anne Delaleu
8 mars 2020
Espace Paris Plaine


samedi 7 mars 2020

Psy cause(s) 3 - J. Pinson - Théâtre de la Scène Parisienne




Psy cause(s) 3
Josiane Pinson

Mise en scène Gil Galliot assisté de Marie-Céline Nivière


Notre psy tout de noir vêtue, salue et remercie les personnes venues à l’enterrement de sa mère, c’était un drôle de personnage la maman, une vie sexuelle bien remplie, elle est d’ailleurs contente de voir ses “ex” à son enterrement, parce que oui, maman continue à parler de là-haut, et donne ses conseils et surtout ses reproches à sa psy de fille !

Pas facile après ça, de reprendre le chemin du cabinet où l’attend son fidèle fauteuil orange.

Ses enfants ont grandi, elle doit garder les petits-enfants que ça lui plaise ou pas, et c’est avec stupeur, qu’elle apprend que la nouvelle compagne de son mari, garde aussi les gamins ! Ah les ex tout un poème...

Les patients se succèdent sur le divan, la catholique qui se pose de drôles de questions, la petite fille qui s’embrouille dans son dessin d’arbre “généralogique”, bien compliqué en effet, la désabusée, la compliquée et les autres, tout un panel, que notre chère psy commence à ne plus supporter, même ses anciennes patientes reviennent la voir, c’est trop ! Mais un déclic et surtout un patient vont la faire réagir !

Josiane Pinson avec le talent qu’on lui connaît incarne tous les personnages, avec une facilité déconcertante, et sous l’oeil bienveillant de Gil Galliot. C’est drôle, subtil, on s’amuse beaucoup !

Le docteur Pinson consulte jusqu’au 25 avril tous les samedis à 17h, n’hésitez pas !


Anne Delaleu
7 mars 2020
Théâtre de la Scène Parisienne


vendredi 6 mars 2020

Les carnets de Harry Haller - H.Hesse - théâtre du Roi René Paris


Les carnets de Harry Haller
Hermann Hesse


Harry Haller ? c’est un “loup des steppes”, désabusé, rejetant la société bourgeoise dans laquelle il vit, mais dont il a du mal à se détacher. Il cherche la solitude mais il en souffre aussi. Lui aussi est confiné, mais il aime se décontracter dans la douceur d’un bain chaud, la lecture de son courrier, des journaux, il prend son temps… Assez de cette société vulgaire, pourquoi sortir !

Pourtant un soir, il se décide à aller prendre un verre à la brasserie du Casque d’Acier. En descendant l’escalier, il se surprend à apprécier cette propreté, cette odeur de savon et de térébenthine, il rejette le côté bourgeois,mais s’y sent bien.

Et le voilà dans la rue, il s’arrête à l’estaminet, où il retrouve des anciens, qui consommaient les mêmes choses, rien ne change… mais il goûte avec délectation un bon vin d’Alsace et une tranche de pain.

En ressortant, lui parvient une musique de jazz, lui qui n’aime que Mozart, la musique ancienne, il se surprend à écouter et prendre plaisir !

N’ayant jamais lu Hermann Hesse, je suis allée par curiosité voir ce seul en scène, je n’ai pas été déçue !

Le texte est fort, subtil, drôle et Frédéric Schmitt réalise une performance incroyable, un travail corporel, une gestuelle sous l’oeil avisé de Jean-Christophe Barbaud. Vous le retrouverez à Avignon en juillet !
Anne Delaleu
6 mars 2020
Théâtre du Roi René Paris