vendredi 22 février 2013

La liste de mes envies - Delacourt - Ciné XIII





Mise en scène de Anne Bouvier
Ciné XIII

« La liste de mes envies » est l’adaptation théâtrale du roman de Grégoire Delacourt (éditions JC Lattes), il a eu un énorme succès et pour cause, l’histoire nous touche d’autant plus que le rêve de beaucoup est que les petites boules du loto nous hissent vers nos fantasmes les plus fous !

Voilà Jocelyne, mercière de son état à Arras ville de l’ami Bidasse, qui dresse la « liste de ses envies ». Elle est cultivée – elle a lu « Belle du Seigneur » - généreuse, dans sa liste elle n’oublie pas Jocelyn son mari.

Le chèque qu’elle reçoit de la Française Des Jeux, elle le cache dans un escarpin (petit clin d’œil à Cendrillon ?), elle n’en parle à personne, ni à son mari, ni à ses deux copines, les jumelles qui tiennent un salon d’esthétique.

Que fera-t-elle de tout cet argent, comment va réagir son entourage ? Elle-même sait-elle vraiment ce qu’elle va en faire, on a beau avoir des rêves, mais l’après-pognon on fait quoi ? Comment le vit-on ? L’herbe est plus verte ailleurs c’est bien connu, mais cette belle fable nous permet de réfléchir à ce qui est le plus important dans notre vie, et quand même de rêver…

Mikaël Chirinian est l’interprète idéal, sans caricaturer, il passe d’un personnage à un autre avec justesse, émotion, humour, aidé par la mise en scène d’Anne Bouvier, qui « embobine » le plateau avec quelques accessoires.
Une belle histoire à recommander, vous ne serez pas perdants !


jeudi 21 février 2013

Punk Rock - Stephens - théâtre 14




Sur scène, une bande de potaches, habillés selon le code du lycée, le beau gosse et sa copine, le souffre-douleur de service, la petite grosse. Le texte évolue avec la mentalité des jeunes, et au bout d’un moment on s’ennuie ferme. Dialogues déjà entendus dans des séries, crus, conventionnels.

Les changements de scène sont ponctués par des airs de punk rock c’est ce que j’ai trouvé de plus intéressant !

Pourtant rien ne laissait présager la fin violente de la pièce.

Il a manqué quelque chose à ce spectacle.

dimanche 10 février 2013

La folle de Chaillot - Giraudoux - Comédie Champs Elysées





Corruption, pots de vin, expropriation sauvage, appât du gain, pollution, tous les sujets sont là, une effarante actualité, alors que cette pièce a été créée en 1945 après la mort de Giraudoux par Louis Jouvet qui interprétait le chiffonnier aux côtés de Marguerite Moreno.


A la terrasse du café « Chez Francis », des hommes d’affaires sans scrupules discutent, l’un a découvert en buvant l’eau de la carafe, un petit gout de pétrole…
Aurélie la Folle de Chaillot les espionne, avec l’aide d’Irma la plongeuse du café et avec ses amies, Gabrielle la Folle de Saint Sulpice, éternelle jeune fille « accompagnée » d’un soupirant, de Constance la Folle de Passy, qui emmène toujours avec elle son petit chien enfin plutôt son « fantôme », de Joséphine la Folle de la Concorde qui attend vainement la sortie du président Carnot et affirme avec force voir Caserio - depuis longtemps guillotiné - se balader devant Marigny !
Au sous-sol de la rue de Chaillot chez Aurélie, se tiendra le procès des prédateurs, et quand ils descendront tous, elle tentera de leur donner une ultime chance qu’ils ne saisiront pas, dévorés par l’ambition,  elle les condamnera à disparaître dans sa trappe !
Alors les gens se reparleront au-dehors, les oiseaux rechanteront et les arbres refleuriront enfin !
La mise en scène de Didier Long est inventive, mêlant l’actuel (avec portable et mobile) et l’ancien, les costumes des dames sont colorés, beaucoup de fanfreluches, de rubans, de chapeaux extravagants, elles sont hautes en couleurs. Avec en tête Anny Duperrey, Catherine Salviat, Fabienne Chaudat et Catherine Hosmalin, merveilleuses comédiennes.
Bien entendu toute la distribution est à louer avec Dominique Pinon, le chiffonnier qui endossera le rôle des accusés avec beaucoup de justesse et parle des « mecs », ceux qui ne vous regardent pas, ceux qui vous parlent mal.
Une belle pièce, un conte qui dénonçait déjà tout ce dont nous souffrons actuellement.
Michel Fagadau rêvait de monter à nouveau cette comédie, Anny Duperrey lui a rendu hommage.

vendredi 8 février 2013

Une sorte d'Alaska - Pinter - Aktéon théâtre

site du théâtre

Mise en scène Ulysse Di Gregorio
Avec Dorothée Deblaton, Grégoire Pallardy, Marinelly Vaslon


Un médecin se trouve au chevet d’une jeune femme, celle-ci reprend conscience peu à peu, elle ne reconnait pas l’homme ni l’environnement, et pour cause, elle se réveille après un long sommeil de 13 ans.
Deborah se rend compte que son corps a changé, d’une adolescente elle se retrouve femme. Elle n’est pas effrayée mais curieuse et écoute patiemment mais non sans se révolter parfois, l’histoire de ses années perdues. Elle rencontre enfin sa sœur Pauline, qui a épousé le Dr Hornby, elle ne veut pas la reconnaître, dans son souvenir c’est une jeune fille qui devrait se retrouver à son chevet, pas cette femme un peu forte, triste.
Comment se passera l’avenir de Deborah et de sa famille ? Comment peut-on retrouver un équilibre après une « absence » ?
La mise en scène est sobre, Dorothée Deblaton joue intensément son rôle.
Harold Pinter s’est intéressé aux histoires de ces personnes qui émergent d’un long sommeil, il a écrit cette pièce en 1982. Une pièce à découvrir.