vendredi 31 janvier 2020

Un amour de jeunesse - I. Calberac - Théâtre de la Renaissance



Un amour de jeunesse
Ivan Calbérac

Mise en scène Ivan Calbérac

Avec Stéphane de Groodt, Isabelle Gélinas, Olivia Côte, Nelly Clara et Sébastien Pierre.

Scénographie : Édouard Laug – Lumières : Laurent Béal – Costumes : Cécile Magnan
Assistante mise en scène : Betty Lemoine


Un bourgeois pas vraiment gentilhomme, une “sang bleu” dont la devise serait “un Bourbon sinon rien !”, ajoutez à cela la bonne chinoise non déclarée, l’ami du couple avocat peu scrupuleux et l’ex-épouse de Monsieur qui a versé dans l’humanitaire !

Antoine a oublié ses idéaux de jeunesse, il est devenu très riche grâce à Internet, sa compagne la très racée et jolie Diane est romancière à ses heures, ça fait chic mais rien ne se vend…

Or, ce que va leur annoncer leur avocat va bouleverser leur quotidien, en effet, Antoine s’était marié avec Maryse en Inde, elle est partie en Afrique pour suivre ses idéaux humanitaires. Elle veut à présent divorcer, mais elle peut exiger la moitié des biens d’Antoine...

Celui-ci a une idée, il faut absolument que Maryse soit convaincue qu’il n’a pas un sou, alors il propose à la bonne de partir en vacances, de squatter son appartement de Sarcelles. Il pourra ainsi inviter son ex pour la signature des papiers du divorce. Changement radical, de vêtements, de lieux de vie, et surtout “coacher” Diane pour que disparaisse ses bonnes manières !

Tout ne va pas vraiment se passer comme prévu, Maryse débarque dans leur vie, avec ses bons sentiments, sa franchise et surtout sa générosité, un mot qui n’a plus court chez Antoine. Il délaisse son costume cravate, pour un ensemble à “petits prix”, quant à Diane il faut reconnaître qu’elle a mis le paquet, délaissant talons aiguilles et robe du soir.

Stéphane de Groodt est convaincant et drôle, il faut le voir manier le balai sur la moquette ! Isabelle Gélinas, irrésistible en aristo, Olivia Côte, gracieuse et lumineuse, Nelly Clara amusante, comprenant vite le sens des affaires et Sébastien Pierre, sympathique et touchant. Ils sont tous extraordinaires !

Voici la dernière trouvaille d’Ivan Calbérac, une excellente comédie, qui fait rire à chaque scène, et qui fait aussi réfléchir sur notre chemin de vie !

Anne Delaleu
31 janvier 2020
théâtre de la Renaissance

mercredi 29 janvier 2020

Marie des poules - G.Savoisien -Petit Montparnasse



Site du théâtre ICI
mardi au samedi 19h - dimanche 17h15
durée 1h15

Offre découverte du 28 janvier au 9 février  (-50%)


Marie des Poules
Gérard Savoisien

Avec Béatrice Agenin et Arnaud Denis (qui assure la mise en scène)


Une femme assise devant un verre d’absinthe, Marie se souvient … Marie Caillaud, ne sait ni lire, ni écrire, à 11 ans elle est envoyée comme servante auprès de la romancière George Sand. Pour la différencier de Marie la cuisinière, la petite sera “Marie des poules”, puisqu’elle s’occupe du poulailler ! George Sand aimait recevoir ses illustres amis, et faire jouer la comédie, Marie est donc “engagée” aussi pour faire l’actrice.
photo F. Rappenaud

George Sand, féministe, révolutionnaire, romancière à succès, qui ne la connaît, on sait qu’elle a été mal mariée, ses enfants lui ont causé bien des déceptions. Solange mariée à Clésinger ne parle plus à sa mère, Maurice quant à lui, préfère vivre à Nohant, il est doué pour sculpter des marionnettes, et surtout doué pour courir le guilledou. Mais être l’enfant de la plus illustre des romancières ne devait pas être facile non plus !

Maurice, beau garçon, bien mis, sans scrupule surtout, pas de respect envers la petite et jolie servante. Il en fait sa maîtresse, consentante pas vraiment, mais elle devient hélas vite amoureuse. George Sand défendait la cause des femmes, mais savait redevenir la baronne Dudevant pour exiger de Maurice qu’il se marie, qu’importe la brue, pourvu qu’elle soit bien dotée !

photo F. Rappenaud

Béatrice Agenin est Marie, il faut l’entendre parler avec un accent à couper au couteau lorsqu’elle joue la petite fille, plus tard la jeune femme amoureuse promue gouvernante de Madame, elle est aussi la mordante George Sand, elle est émouvante et drôle. Arnaud Denis est Maurice, sûr de lui, odieux. Il signe une mise en scène brillante (assisté de Georges Vauraz), le décor de Catherine Bluwal, figurant Nohant, une maison de poupée et des marionnettes (créateur Julien Sommer), Jean-Marc Istria à la création sonore et les jeux de lumière de Laurent Béal, illustrent chaque scène et chaque époque.
photo F. Rappenaud

Gérard Savoisien sait parler des femmes “de l’ombre”, à Avignon “Mademoiselle Molière” (mise en scène d’
Arnaud Denis) avait conquis le festival et bien entendu Paris, nous souhaitons le même bonheur Marie des poules.

Anne Delaleu
29 janvier 2020
Théâtre Petit Montparnasse














mardi 28 janvier 2020

Choses vues - Poche Montparnasse


Site du théâtre ICI
durée 1h20
mardi au vendredi 21h

Choses vues
Victor Hugo

Adaptation Christophe Barbier
Mise en scène Stéphanie Tesson

avec Jean-Paul Bordes et Christophe Barbier

Pas de chronologie, mais des souvenirs qui surgissent sur la politique, les hommes de pouvoir, la misère, les condamnations à mort ... le bourreau qui oublie son “office” parce qu’il a été fasciné par une affiche de théâtre et qu’il s’est pris une place ! Le serrurier français/belge, il ne sait plus à quelle patrie se vouer ! Choses vues et vécues, anecdotes cinglantes sur Louis-Philippe plus tard sur Louis-Napoléon et leurs ministres !

Partition à deux voix, deux comédiens pour interpréter le texte de Hugo. On se dit en écoutant les textes que la misère est toujours là pour certains, hélas toujours d’actualité.

Le décor de Marguerite Danguy Des Deserts, de larges pans de toiles sur lesquels sont représentés les dessins et croquis de Hugo, les lumières de François Loiseau illustrent les scènes.

Jean-Paul Bordes et Christophe Barbier, sous l’oeil bienveillant de Stéphanie Tesson, nous invitent à lire et relire Hugo éternellement !



Anne Delaleu
28 janvier 2020
Poche Montparnasse



Une vie sur la route de la soie - Théâtre 13 Seine



Site du théâtre ICI
mardi au samedi 20h - dimanche 16h
durée 1h30 sans entracte
du 28 janvier au 2 février 2020


Une vie sur la route de la soie
Texte Wang Jing, Zhao Miao

Mise en scène Zhao Miao

Dramaturgie Wang Jing, Conseiller à la scénographie et à la lumière Eric Soyez, Scénographie Cao Lu, Vidéo Mathieu Sanchez, Musique Uriel Barthélémi, Lumière Wen Xiaonan, Costumes Lu Chunwei, Maquillage Ren Wei, Son Zhao Mengru, Décor Lin Yanhua, Conseiller chorégraphique Xu Yewen, Conseiller au jeu de L’Opéra Chinois Du Shuaiqiang, Conseiller à la marionnette Jade Collet

Avec Wu Junda, Wang Yue, He Hongyu, Tian Ge, Wu Di, Hua Chao, Du Shuaiqiang, Liu Xihui, Wang Chenxu, Song Xianli, Yu Hua, Zhang Shuochen Zhao Zeyang, Hu Hanchi et la musicienne Pan Yu


“Un jeune homme de 26 ans, un voyage de 13 ans, plus de 12 000 kilomètres parcourus… Une vie sur la route de la soie s’inspire de l’histoire vraie de Zhang Qian, l’explorateur et l’initiateur de la Route de la soie au IIe siècle av. J.-C. Dans cette adaptation contemporaine, aucun récit n’est rapporté par le personnage principal, l’histoire est racontée par un animal et par ceux que l’explorateur a croisés au cours de son périple.”


Mélange très réussi de modernité et de tradition.

L'alternance de dialogues et de récit surtitrés permet de bien suivre les multiples rebondissements de l'épopée de Zhang Qian. La mise en scène est créative tout en utilisant des éléments simples et sobres.

La chorégraphie quant à elle est moderne mais inspirée de l'opéra chinois et des arts martiaux dont elle reprend les costumes.

De même, la musique est moderne tout en utilisant des instruments traditionnels tels que le zheng qin.

J'avais déjà apprécié en 2016 "Un rêve de millet" et c'est encore aujourd'hui un excellent spectacle à ne pas manquer !

Jacqueline Gibault
28 janvier 2020
Théâtre 13 Seine







Les causeries d'Emma la Clown - salle Gaveau



Site du théâtre ICI
12h30 durée 60 mn

Hubert Reeves


Emma la clown, elle est déjà dans la lune et la tête dans les étoiles, il était donc normal qu’elle invite à sa causerie l’astrophysicien franco-québécois le grand Hubert Reeves !

L’écologie et la nature étant mises à mal depuis quelques années, et beaucoup de sottises étant dites, c’était bien rafraichissant d’écouter une personnalité comme Hubert Reeves, simple, drôle et connaissant bien son sujet !

Emma a planqué quand même sa bouteille d’eau en plastique… c’est bien joli, mais les mauvaises habitudes sont toujours là !

Hubert Reeves s’est découvert une passion pour la science en dévorant les livres d’école de ses frères, il a même fabriqué un télescope, son seul regret ne pas aller dans la lune, il a fait une demande, mais la liste d’attente est bien longue, et l’âge est là aussi.

Emma le questionne, est-ce que tout est vraiment fichu ? Le sage astrophysicien nous rassure, ne pas écouter les défaitistes, on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer plus tard, bien entendu, éviter le pessimisme et le jemenfoutisme, il y a des choses positives dont on ne parle guère, les banques maintenant sont plus soucieuses de l’écologie et ont une éthique, pas toutes bien sûr… et nos amies les baleines ne sont plus en danger, elles ont quitté la liste des animaux en voie de disparition !

Emma respire mieux elle aussi ! Hubert Reeves retient une phrase de Jean Monnet, “l’important c’est d’être déterminé”.

Le plus important c’est quand même de stopper les centrales nucléaires, ne pas abuser non plus de la géothermie.

Enfin pour conclure, écouter quelqu’un d’intelligent parler de la nature si belle, de l’écologie et de la science, avec Emma qui découvre comme nous que nous sommes faits de particules, de poussière d’étoiles (ça plaît bien !).

Astrophysique et poésie vont de pair ma foi ! et pour finir fermer les yeux et dites à voix haute “J’existe” et il en sortira quelque chose de positif.

Belle conclusion pour un grand homme.

Anne Delaleu
28 janvier 2020
Salle Gaveau

vendredi 24 janvier 2020

Le K - D. Buzatti - Théâtre Rive Gauche


Site du théâtre ICI
durée : 1h
mercredi au samedi 19h - dimanche 17h30


Le K (1966)
Dino Buzzati (1906-1972)

Adaptation et mise en scène Grégori Baquet et Frédéric Jaillard


De Dino Buzzati, on retient plus souvent “Le désert des Tartares”, mais il a publié des nouvelles dont “le K” écrit en 1966. Des nouvelles drôles, fantastiques, curieuses, elles ont en commun une morale, au sens noble du terme, parfois les chutes sont inattendues, j’ai bien aimé “la création du monde” avec maquettes à l’appui, ou encore l’histoire de ce petit garçon maltraité par ses petits copains on ne sait jamais ce qui arrivera plus tard... ou encore cette “pluie” de jeunes femmes qui tombent de gratte-ciels, et le prisonnier qui demande grâce, et aussi l’écrivain qui se plaint de la grève de son “nègre”, enfin le fameux “K” qui nous démontre que l’on doit dépasser ses peurs.


Grégori Baquet est un funambule, clown, poète, il est à l’aise dans le corporel, dans ses gestes, ses mimiques, il est tous les personnages à la fois. C’est toujours un bonheur de le voir sur scène. Il est le digne interprète de Dino Buzzati, c’est une nouvelle version qu’il nous présente de ce spectacle que j’avais vu à Avignon il y a quelques années.


Toujours un plaisir d’entendre de belles et curieuses histoires, et c’est au Rive-Gauche !




Anne Delaleu
24 janvier 2020
Théâtre Rive-Gauche