samedi 29 septembre 2018

Peter Pan - spectacle musical Guy Grimberg - Bobino


Site du théâtre ICI
A partir du 29 septembre 2018 jusqu'au 19 janvier 2019.
chaque samedi à 14h et tous les jours à la même heure pendant les vacances scolaires, Spectacle familial (à partir de 5 ans):
 photos du spectacle Charlotte Spill

PETER PAN

Spectacle musical de Guy Grimberg


14ème année d’exploitation
Déjà 500.000 spectateurs !

Tous les enfants grandissent. Tous, sauf un : Peter Pan cet éternel gamin qui refuse de devenir adulte.

Un soir, Peter Pan, entre dans la chambre de Wendy et de ses deux frères : John et Michael, qui vivent très heureux à Londres, dans une grande maison, entourés de l’amour de leurs parents, Monsieur et Madame Darling, et les emmène dans son univers…


Tous les quatre s’envolent alors pour un grand voyage vers le pays imaginaire, le pays des enfants perdus, peuplé d’indiens et de la belle Lili la Tigresse fille du chef, du  terrible capitaine Crochet et sa bande de pirates, et de la fée Clochette.


Chaque lever de rideau révèle aux regards émerveillés des enfants, une série d’une dizaine de tableaux féeriques, entrecoupés de séquences vidéo.


La mise en scène est grandiose, rythmée par des chorégraphies joyeuses,  des mélodies variées, qui  contribuent à créer une atmosphère poétique.


Les décors et les costumes soignés mettent en valeur la représentation des différents lieux d’action : la chambre d’époque victorienne de Wendy et ses frères, l’île des enfants perdus, le bateau des pirates….

Le spectacle, magnifiquement servi  par une troupe de comédiens-chanteurs-danseurs, tous remarquables et  bourrés d’énergie, nous replonge dans ce conte de notre enfance crée au début du XXème siècle par l’auteur écossais James Matthew Barrie.

Et Bobino, rempli d’enfants qui s’expriment avec joie au fur et à mesure des rebondissements de l’action, offre aux adultes que nous sommes, la possibilité d’un  voyage dans la littérature enfantine !

Annie Lozac'h
29 septembre 2018

samedi 22 septembre 2018

Les mots pour le dire - Théâtre de l'Archipel


Du jeudi 6 septembre 2018 au samedi 19 janvier 2019
Jeudi, vendredi et samedi à 19h30 - durée 1h15


Site du théâtre ICI
Photos Philippe Escalier

Les mots pour le dire

D’après le roman de Marie Cardinal

Adaptation Jade Lanza
Mise en scène : Fréderic Sousterelle

Avec Jade Lanza et Françoise Armelle et les voix off de Daniel Mesguich, Grégory Laisné, 
Mélanie Paillié et Frédéric Souterelle

Spectacle-cri, d'une sincérité violente, sans concession, ce récit ne ressemble à aucun autre.

Au fil des séances de psychanalyse,  nous suivons le chemin de vie de Marie, enfant, adolescente, jeune femme exsangue, somatisant ses angoisses : la tuberculose qui fera mourir sa sœur. Lorsque sa mère caresse la tombe de sa fille de onze mois qu’elle a perdue, la petite Marie sait que sa sœur est plus importante qu’elle : «J’aurais aimé être la pierre, et par extension, être morte» le divorce des parents, les enveloppes de la pension qu’elle doit réclamer à son père, la mort de ce dernier,  les traumatismes de la sexualité infantile, son éducation par une mère tyrannique et froide, et par-dessus tout, l'ultime souvenir arraché aux ténèbres du refoulement, cet aveu d'une mère, qui ne l’a pas désirée et qui est peut-être à l'origine de tout le mal.


Au terme de son récit, elle s'apercevra qu'elle est délivrée de ses angoisses et qu'elle peut recommencer à vivre. Et  « Quelques jours plus tard, c'était mai 68."


L'adaptation du roman de Marie Cardinal «Les mots pour le dire » (1975) est très réussie. Nous pouvons mesurer, à quel point il reste un grand livre, sur la douleur physique et le combat contre le mal de vivre. Marie Cardinal raconte les sept années de  psychanalyses, trois fois par semaine, qui lui ont évité le suicide.



La mise en scène reste cependant légère, et les comédiennes, excellentes, servent ce texte fort, au travers d’un jeu subtil et d’une diction remarquable. Le psychanalyste quant à lui, est présent dans  la voix off de Daniel Mesguich.


J’étais curieuse d’entendre ce texte qui a marqué toute une génération de femmes, ma génération, et a contribué à libérer la parole des femmes, à faire tomber les peurs.

J’ai retrouvé l’émotion, la force de l’écriture de Marie Cardinal, et son actualité,  tant il y a encore de paroles et de peurs de femmes à délivrer.

Annie Lozac’h
22 septembre 2018

jeudi 20 septembre 2018

Légende d'une vie - théâtre Montparnasse


Mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi à 20h30
Samedi à 17h et dimanche à 15h30
Site du théâtre ICI

Légende d’une vie (1919)
Stefan Zweig

Mise en scène Christophe Lidon
Assistante à la mise en scène Natacha Garange
Décor Catherine Bluwal - Costumes Chouchane Abello-Tcherpachian

Avec Natalie Dessay, Macha Méril, Bernard Alane, Gaël Giraudeau et Valentine Galey


Léonore Frank s’active, elle est très élégante, c’est la soirée de son fils Friedrich. Le Chancelier sera présent, Friedrich, doit lire ses œuvres il est poète comme son père Karl. Mais rien ne se passe comme prévu. Il est conscient que c’est l’ombre de son père qui plane sur cette soirée. Il n’a aucune confiance en lui. Sa sœur Clarissa a laissé mari et enfants pour l’occasion. Ils ont une réelle complicité.

Hermann Bürstein, secrétaire et biographe du grand homme, essaie de tempérer les uns et les autres. Les invités arrivent et parmi eux une mystérieuse femme que Léonore chasse sans ménagement, Friedrich ne comprend pas et offre son bras à  Mme Folkenhof, qui est enchantée et émue.

Le grand poète Karl, artiste de renom, avait pourtant une double vie, et les secrets de famille vont sortir de la boite de Pandore. Maria et Léonore, laquelle des deux l’a le mieux aimé ? Léonore a passé sa vie à admirer Karl, lui éviter tout souci d’argent. Elle a construit la légende d’une vie, mais le passé va la rattraper. Maria a vécu les moments difficiles avec lui, et il avait honte d’elle. Les biographies sont-elles toujours crédibles ? Après tout on ne présente que ce que l'on veut au public.

Très beau décor art déco, mise en scène au cordeau de Christophe Lidon. Il dirige une distribution prestigieuse. Bernard Alane campe l’honnête homme et devra choisir son camp, Gaël Giraudeau est parfait en fils tourmenté, Valentine Galey est la fille à qui on demande beaucoup. Macha Méril est une mystérieuse et troublante Maria, Nathalie Dessay est convaincante dans son rôle de femme blessée, elle a été une merveilleuse interprète de Strauss, voilà le lien avec Zweig qui a écrit le livret de «La femme silencieuse ».

Un auteur que j’aime et qui est très bien représenté sur la scène du Montparnasse.

Anne Delaleu
20 septembre 2018

mardi 18 septembre 2018

Mon ami La Fontaine - théâtre 14

jusqu'au 27 octobre
mardi, mercredi, jeudi et vendredi à 19h - samedi à 20h30
site du théâtre ICI


Mon ami La Fontaine

Pièce en un acte et trois tableaux de Philippe Murgier

Mise en scène Christophe Gand

Décors Nils Zachariasen -  Costumes Agnès Nègre - Lumières Alexandre Icovic

Avec Philippe Murgier, Jean-Louis Charbonnier, Jean-Jacques Cordival

Fouquet, mécène, protecteur des artistes, eu la grande naïveté de penser plaire au jeune Louis XIV par une fête mémorable dans son château de Vaux le Vicomte, hélas son sort était depuis longtemps scellé par Colbert qui le jalousait. Un procès monté de toutes pièces, le bannissement à vie, sa seconde épouse exilée et séparée de ses enfants.


Fouquet dans sa cellule de Pignerol n’a d’autre soutien que son ami La Fontaine, celui-ci est bien le seul à défendre son ami devant le Roi Soleil. Il lui fait parvenir en cachette son premier volume des fables. Son valet Champagne partage le sort de son maître mais pour combien de temps ?


Le prisonnier se remémore les temps heureux, les salons littéraires où il côtoyait les plus grands esprits de son siècle.

La Fontaine, par ses fables fustige le Pouvoir, les médisants, les médiocres, et Fouquet se délecte en lisant quelques fables. Champagne par sa musique et sa viole de gambe, tente de lui faire oublier son sort.


Philippe Murgier aidé de son ami La Fontaine, a écrit cette pièce, qui réhabilite Fouquet (qui avait malgré tout le défaut de croire qu’il était invulnérable !),  les fables sont intemporelles, elles reflètent toutes les époques et font écho à nos « affaires ».


Christophe Gand fait ressortir l’amitié et le dévouement qui unissait les deux hommes. C’est d’ailleurs pour moi avant tout le véritable ressort de cette pièce, un véritable ami sera toujours aux côtés de l’autre, le soutenant, le défendant.

Jean-Claude Charbonnier nous délecte de musique, Lully, Marais, Jean-Jacques Cordival campe parfaitement Saint-Mars, qui a débuté sa carrière à Pignerol et avait le redoutable devoir de confisquer toutes lectures à son illustre prisonnier.


Une belle pièce à voir pour une page d’histoire mal connue et nous raviver des fables de ce cher La Fontaine.

Anne Delaleu

18 octobre 2018 

vendredi 14 septembre 2018

Le Tartuffe - Porte Saint Martin


Site du théâtre ici
Mardi au vendredi 20h - Samedi 20h30. - Dimanche 16h.
durée 1h50

Le Tartuffe
Molière


mise en scène de Peter Stein

Avec Pierre ArditiJacques WeberIsabelle GelinasManon CombesCatherine FerranBernard GabayFélicien JuttnerJean-Baptiste MalartreMarion MalenfantLoïc MobihanLuc Tremblais 

La Porte Saint Martin programme à nouveau Tartuffe. Je n'ai pas vu la mise en scène de Michel Fau l'an passé. Je découvre donc cette nouvelle version.

Le décor noir et blanc est élégant, sur deux niveaux un escalier en spirale pour atteindre les appartements.

La pièce débute par une fête, danse, musique en tout genres, on boit, on rit, on s'amuse puis après le départ de cette joyeuse compagnie, voilà Mme Pernelle furieuse, elle quitte le domicile de son fils, tout n'est que fracas, mauvaises fréquentations, bals, cette austère personne ne supporte pas cette famille, et dit son fait à chacun. Comme son fils elle ne vénère que Tartuffe !

Tartuffe c'est Pierre Arditi, que j'ai trouvé excellent, la scène du mouchoir avec Dorine est très drôle, il joue sur tous les tableaux, à la limite, pas du tout effrayant, mais ridicule, charmeur, jouissif.

Dorine, c'est Manon Combes, pour moi une découverte, une merveilleuse comédienne, elle a de l'abattage et de l'aplomb.  Elmire c'est la charmante Isabelle Gélinas, qui tient bien son rôle. Marion Malenfant est Marianne petite blonde pleurnicharde.

Catherine Ferran campe une austère Mme Pernelle, c'est une valeur sûre du théâtre et on content de la retrouver.

Jacques Weber m'a déçue, certes il est bougon, son élocution laisse à désirer, peut être le stress de la première. J'ai des réserves aussi pour les autres comédiens.

Peter Stein transpose la pièce fin 19ème siècle, Molière en a vu d'autres ! Il a aussi coupé certaines répliques. Un Tartuffe en demi-teinte, la mise en scène de Peter Stein m'a semblée bien classique. la dernière scène est curieuse aussi,  Tartuffe revient pour expulser Orgon et sa famille, et nous nous retrouvons au 17ème siècle pour la scène finale... et voilà le méchant Tartuffe "propulsé" dans les airs !

Je n'ai pas trouvé le temps long, mais pas sortie éblouie par cette version. A voir pour Arditi et Combes.

Anne Delaleu
14 septembre 2018


lundi 10 septembre 2018

Qui a peur de Virginia Woolf - Théâtre 14



Jusqu'au 27 octobre 2018
Lundi à 19h, mardi, mercredi,  jeudi et vendredi à  20h45 - durée 2h15
matinée samedi à 16h
site du théâtre ICI

Qui a peur de Virginia Woolf ? (1962)

Edward Albee (1928-2016)

Mise en scène Panchika Velez
Frédérique Lazarini, Stéphane Fievet, Agnès Miguras, Aurélien Chaussade


Nous sommes dans les années 60. Après une soirée bien arrosée, Martha et Georges rentrent dans leur superbe appartement, un salon spacieux, une bibliothèque bien fournie. Georges est professeur d’histoire, sa femme est la fille du patron de l’Université.

Martha jette ses escarpins pour être plus à l’aise, elle est bien éméchée, mais demande à Georges encore un verre. Celui-ci à l’air de mieux tenir l’alcool. Il est surpris lorsque Martha lui annonce que le jeune couple rencontré lors de la réception, va leur rendre visite. Il est bien tard et Georges bougonne. Lui qui n’avait qu’une envie, se coucher et éviter toute discussion avec Martha !


Un jeune couple fait son entrée, Nick beau gosse, est professeur de biologie, sa jeune femme Honey, américaine bien sous tout rapport, pas un cheveu blond ne dépasse de son bandeau de tête ! Ils sont prêts à continuer la fête, Honey au Brandy et son chéri au Bourbon. Martha continue sa descente aux enfers avec les bouteilles, Georges est complaisant puisqu’il réapprovisionne ce fichu bar, si bien disposé dans une mappemonde…


Honey est médusée par l’appartement, Martha lui fait visiter. Les deux hommes en profitent pour lier connaissance, Georges se fiche éperdument que Nick soit dans la biologie, mais il pose les questions qui vont faire mal. Enfin ces dames reviennent, Martha a changé de robe, glamour, sexy.

Ils proposent de faire des jeux, bien entendu, Martha et Georges vont se déchirer, se battre, elle tentera de séduire Nick, pas difficile, c’est un ambitieux. Honey est une femme-enfant, peut être une future Martha.

Georges manipule son monde, Martha a du répondant, et notre jeune couple ne sait plus où donner de la tête. Eux aussi ont des secrets bien cachés.




L’ambiance est glauque, alcool, sensualité, souffrance cachée, Panchika Velez a su maîtriser le texte d’Albee. Il est vrai qu’elle est entourée par Frédérique Larazini, tigresse, sensuelle, vipérine, et si émouvante. Stéphane Fievet est le maître de tout ce petit monde, Agnès Miguras est la nunuche parfaite, avec des pointes de méchanceté envers Aurélien Chaussade, opportuniste et futur Georges.


Une pièce sulfureuse, à voir pour la qualité de l’interprétation.

Anne Delaleu
10 septembre 2018

jeudi 6 septembre 2018

Le prénom - théâtre Edouard VII

Mardi au samedi à 21h
matinées samedi à 17h et dimanche à 15h30
Durée : 1h40
Site du théâtre ICI

Le prénom

de Matthieu Delaporte et Alexandre De la Patellière


Mise en scène Bernard Murat
           
Avec Florent Peyre, Jonathan Lambert, Marie-Julie Baup, Sébastien Castro, Lilou Fogli


« Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille applaudit à grands cris… » oui, mais le père Hugo n’avait pas prévu le choix du prénom !

Vincent est invité à dîner par  sa sœur Babou et Pierre son beau-frère, tous deux enseignants, Claude un ami d’enfance, musicien est invité également. Anna la femme de Vincent est bien entendu en retard, et ma foi elle ne va pas être déçue…

©Bernard Richebé

Vincent annonce à sa famille le prénom choisi, parce que c’est un garçon, l’échographie faisant foi.
Le prénom est nom seulement vieillot mais surtout a été porté par Hitler !

©Bernard Richebé

Et là tout démarre dans une  folie douce, Pierre devient carrément hystérique, insultant envers Vincent, Babou est sonnée. Claude n’ose rien dire comme d’habitude. Mais Anna arrive pendant le combat de coqs et prend au premier degré les réflexions de Pierre.

Babou et Pierre ont deux enfants, Myrtille et Appolin... on se croirait dans une émission pour enfants, mais non, ils ont bien choisi les prénoms, hors du commun bien entendu et surtout pas dans le calendrier des saints !
©Bernard Richebé

Voilà comment une mauvaise blague plombe l’ambiance !

Règlements de compte en famille, non-dits, secrets enfouis, le déballage commence, on rit jaune, mais après tout, qui de nous ne se reconnaîtrait pas dans ces portraits peu flatteurs.
©Bernard Richebé

Le texte est toujours actuel, les comédiens sont parfaits et investis dans leurs personnages. On s’amuse beaucoup de leurs déboires !

Une bonne soirée à partager entre amis et en famille (mais si ! mais si !)


 Anne Delaleu
6 septembre 2018


mercredi 5 septembre 2018

La ménagerie de verre - Poche Montparnasse


mardi au samedi 21h - dimanche 17h30 - durée 2h
site du théâtre ICI

La ménagerie de verre
Tennessee Williams


Mise en scène de Charlotte RONDELEZ

Avec Cristiana Reali, Ophélia Kolb, Charles Templon,  Félix Beaupérin,

Décors Jean-Michel Adam,  Costumes Jean-Daniel Vuillermoz, Lumières François Loiseau
Magie Romain Lalire, Création musicale Vadim Sher Assistante à la mise en scène, Pauline Devinat


1930, les années folles, à Saint Louis aux Etats-Unis, Amanda est la mère de Tom et Laura. Seul Tom travaille dans un dépôt de chaussures, il est le seul soutien de famille, le père les ayant quittés il y a quelques années. Amanda, est une belle femme, sûre de son charme, mais toujours plongée dans un passé un peu plus glorieux lorsqu’elle était jeune fille. Sa seule préoccupation c’est Laura,  elle est légèrement claudicante, pas sûre d’elle, tétanisée par la peur de se montrer et surtout étouffée par l’image de sa mère toujours éblouissante, elle ne se sent à l’aise qu’avec Tom, celui-ci rêve d’un ailleurs, d’un long voyage, partir, fuir. Amanda pense à l’avenir, Laura doit se trouver un mari !

Pressée par sa mère, Tom invite un collègue, Jim. Hâbleur, charmeur, il plait déjà beaucoup à Amanda (un peu trop), Laura en était secrètement amoureuse au lycée. Tom a « oublié » de régler la note d’électricité et c’est à la lumière romantique des bougies, que Laura et Jim, font connaissance. Jim séduit Laura qui prend vite au sérieux ses rêves et parle avec trop d’exaltation de sa « ménagerie de verre ».

Charlotte Rondelez a su recréer le climat de cette famille brisée, Cristiana Reali est la mère charmeuse et venimeuse, Ophélia Kolb est une parfaite Laura, tout en douceur, mêlant l’hystérie, retombant dans la torpeur, Charles Templon est Tom le « jumeau » de Tennesse, il est naturel et émouvant lorsqu’il évoque sa sœur, et Félix Beaupérin, le beau parleur, dépassé par la situation et se sauvant  lâchement.

Tennessee Williams avait une sœur, un peu «spéciale», il n’a pas pu empêcher qu’elle subisse une lobotomie, il se culpabilisera toute sa vie, de ce drame familial il écrira sa plus belle pièce.


Une belle rentrée de saison pour le Poche-Montparnasse avec cette pièce si émouvante, superbement interprétée.

Anne Delaleu
5 septembre 2018

Entretien avec ... Catherine Gorne - Le roi Arthur - L'Epée de bois

jusqu'au 23 septembre
jeudi au samedi 20h30 - samedi et dimanche 16h - durée 90mn
Site du théâtre ICI

Entretien avec …Catherine Gorne-Achdjian, costumière,

Le roi Arthur,Mise en scène Jean-Philippe Bêche


Jean-Philippe Bêche,  Antoine Bobbera, Lucas Gonzalez,  Jérôme Keen, Erwan Zamor, Marianne Giraud-Martinez, Marie-Hélène Viau, Franck Monsigny, Morgan Cabot  et Fabian Wolfrom
Percussions Aidje Tafial


Catherine Gorne-Achdjian me raconte son parcours et sa rencontre avec Jean-Philippe Bêche, à la lecture de la pièce, qu’elle trouve magnifique, elle a un flash, formes et silhouettes, tout se compose dans son esprit.


Oui mais quelle époque choisir ? Camelot ? Le folklore celtique ? non, Arthur est une légende intemporelle il est de toutes les époques. Alors Catherine imagine la fée Morgane, sensuelle, elle porte un costume de sirène dans les bleus turquoise, la reine, porte le deuil éternel, stricte, elle sera de noir vêtue, quant à Guenièvre, la pure, la victime, le blanc sera sa couleur.




Pour les costumes masculins, Catherine s’inspire de son film préféré « Il était une fois dans l’Ouest », elle se rappelle les hommes portant un long manteau, flottant au vent. Arthur et sa Cour deviennent des cow-boys celtiques ! Il leur faut de l’ampleur, pour les scènes de duel. Elle s’inspire aussi de la beauté du lieu, le théâtre en pierre de l’Epée de Bois.


Le costume c’est toute une histoire, Jean-Philippe Bêche lui fait totalement confiance, commence alors un travail d’équipe important et intéressant.



Comment devient-on costumière ? Catherine est étudiante au Louvre, ses parents photographes de mode ont voulu la faire travailler durant ses heures de liberté. Catherine a plongé dans les grands magazines de mode et a travaillé pour les plus grands. Elle entre comme styliste chez Guy Bourdin. Styliste en publicité (casting, décor et costumes). Belle époque où Catherine a rencontré et travaillé avec des créateurs, Emmanuel Khan, Sonia Rikiel, tout n’est qu’élégance et beauté.

Catherine a du goût, le sens de l’observation, de la curiosité, petite elle déguisait sa sœur avec les rideaux du salon, déjà le sens de la scène et du costume !

Elle s’inspire des œuvres qu’elle voit, elle fréquente les musées, les expositions, elle consulte, les journaux, s’inspire des tableaux, se tient au courant de la mode.

Jeune costumière, elle rencontre Jacqueline:Maillan déjà grande vedette, elle lui propose de cacher « ce qui est moche chez elle et montrer ce qui est beau » ! Stupéfaction « La Maillan » ne se vexe pas bien au contraire, la carrière de Catherine s’envole.

Il faut avoir de l’humour, de la folie, et travailler avec des comédiens qui sont prêts à tout, à composer un personnage qui n’est pas le leur dans la vraie vie.

Catherine est reconnue par ses pairs, César du meilleur costume pour « Harem » en 1986, nominations aux Molières. Elle travaille pour le cinéma, le théâtre et la télévision.

Merci Catherine de m’avoir accordée votre temps qui est précieux, merci pour votre humour décapant et vos anecdotes passionnantes.

Un spectacle c’est toute une équipe, comédiens, costumes, lumières, musique etc.

Jean-Philippe Bêche a bien choisi son équipe.

Anne Delaleu
5 septembre 2018