jeudi 25 février 2016

Cent ans c'est passé si vite... Gisèle Casadesus



Mademoiselle Casadesus est née le 14 juin 1914, faites le compte !

Une dynastie familiale et artistique,  qui provoque l'admiration et parfois la jalousie ou l'agacement !

Son livre est un hymne au bonheur, on pourrait dire d'elle comme Tosca, "Elle vécut d'art et d'amour".

C'est un sympathique abécédaire auquel nous sommes invités, elle ne dit du mal de personne, mais ne ferme pas les yeux pour autant ! quelques anecdotes amusantes sur ses collèges ou sur ses enfants.

Je l'ai croisée un jour, c'était aux Chorégies d'Orange et son fils Jean-Claude dirigeait "Carmen", elle ne fait pas celle que l'on ne connait pas et m'a gratifiée d'un sourire, je n'ai pas voulu la déranger.

Je comprends aussi pourquoi, je l'ai vue au théâtre de la Tempête parmi les spectateurs qui se pressaient pour découvrir "le chapeau de paille d'Italie" mis en scène par Gilles Bouillon, ce denier est son "petit-fils" par alliance, il a épousé Nathalie une de ses petites-filles. 

Il y a fort heureusement, un arbre généalogique pour s'y retrouver !

Elle a écrit également un autre livre de souvenirs "le jeu de l'amour et du théâtre".

Challenge théâtre 2016

samedi 20 février 2016

Jean-Paul II - Antoine Vitez Rencontre à Castelgandolfo - JP Mestre - Théâtre La Bruyère



Site du théâtre ICI

Mardi à vendredi à 19h - samedi à 18h
(1h20)

 Jean-Paul II  Antoine Vitez - Rencontre à Castel Gandolfo
Jean-Philippe Mestre

Mise en scène Pascal Vitiello
avec Bernard Lanneau et Michel Bompoil


Le 28 juillet 1988, nommé depuis peu à la tête de la Comédie Française, Antoine Vitez administrateur, parfaitement athée, accompagna ses comédiennes (Françoise Seigner, Catherine Salviat et Bernadette Le Saché, excusez du peu !) pour une représentation dans les jardins de Castelgandolfo du « Mystère de la Charité de Jeanne d’Arc » de Charles Péguy, mis en scène par Jean-Paul Lucet.



Deux personnalités se confrontent et se respectent. Jean-Paul II (1920-2005) dans sa jeunesse voulait devenir acteur, il écrivit une pièce de théâtre « La boutique de l’orfèvre », il fut aussi comédien amateur dans une troupe qui fut interdite par le parti communiste en Pologne.

Antoine Vitez, (1930-1990) militant communiste jusqu’en 1979, était  un metteur en scène de talent, tant au théâtre qu’à l’Opéra. Le non-croyant qu’il était ne l’a pas empêché de monter Claudel, « Partage de midi » et « Le soulier de satin ».

Après la représentation, Vitez aura une discussion avec le Saint Père, sur la foi, l’Eglise, l’Inquisition, l’excommunication des comédiens, il n’épargnera pas les critiques, souvent fondées, et Jean-Paul II féru d’art et de théâtre, répond calmement et surtout en parfait politique !

Le pape connait le travail de Vitez et le lui rappelle (l’Evangile selon St Jean), celui-ci est si étonné que Jean-Paul II lui révèle que le Vatican a de bonnes archives…

Une seule chose semble unir un instant les deux hommes, le souvenir de leurs pères, c’est un beau moment d’émotion.


Pas de décor, de la lumière et des effets de silhouettes en contre-jour. Deux merveilleux comédiens servant un texte intéressant pour cette joute oratoire entre deux intellectuels, militant chacun à leur manière.


Challenge théâtre 2016

jeudi 18 février 2016

Un nouveau départ - A. Rault - théâtre des Variétés



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Un nouveau départ
Antoine Rault
Mise en scène Christophe Lidon

Corinne Touzet, Christian Vadim et Fanny Guillot


Catherine, divorcée a bien du mal à se faire respecter par son ado de gamine. Celle-ci est contre tout, l’autorité, les bourgeois, l’hypocrisie, enfin tout le panel de l’ado qui se révolte, surtout dans un bel appartement !

Catherine, est une battante, la médiocrité ou le laisser-aller « connais pas » ! Un peu psycho-rigide et dominatrice tout de même.


Michel, SDF, se retrouve sur le palier de l’appartement de Catherine. Elle prépare le réveillon de Noël pour toutes les deux. Après une dispute mémorable avec Sarah, Catherine par défi, va chercher Michel et lui propose de partager le repas de Noël… Sarah n’est plus si enthousiaste que ça en accueillant Michel, le pauvre ne sent pas la rose… et après tout on ne le connaît pas.
Mais, au fil de la soirée, il finira par intéresser Catherine, et émouvoir Sarah par ses confidences et certaines photos qu’il garde de son passé. Catherine décide de prendre les choses en main !


Ce n’est pas seulement une jolie histoire, sympathique et bien jouée (mention pour Fanny Guillot !), mais que ce soit dans les médias par les bien-pensants de tous bords, on entend râler contre l’égoïsme général, est-il si facile d’accueillir chez soi un SDF, qu’on soit dans un bel appartement ou un pavillon de banlieue, et de s’en occuper ? heureusement qu’il y a les chèques que l’on peut adresser aux organisations et se faire une belle santé morale !


L’histoire est bien menée, on rit beaucoup des répliques et des situations, une bonne soirée pour ce nouveau départ !

Durée 90 min – du Mercredi au samedi à 20h00 et en matinées le samedi à 16h00 et le dimanche à 16h30.

Challenge théâtre 2016

mardi 16 février 2016

Barbara et l'homme en Habit Rouge - R. Romanelli - théâtre Rive Gauche




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Barbara et l'homme en habit rouge
Un spectacle musical de Roland ROMANELLI et Rébecca MAI
Mise en scène Eric-Emmanuel Schmitt

Avec Rébecca Mai - Roland Romanelli (Accordéon et Piano) - Jean-Philippe Audin (Violoncelle)
Choristes « chœur de France »

Théâtre Rive-Gauche

Du mardi au samedi à 19h - Matinée le samedi à 15h

Barbara a été aimée par Roland et admirée par Rébecca, ils le racontent en chansons, Rébecca a trop d’amour à donner pour « imiter » Barbara, elle chante avec beaucoup de justesse et d’émotion, le répertoire de cette grande artiste. Elle interprète la grande dame brune avec humour, délicatesse, talent.

Mise en scène inventive de Eric-Emmanuel Schmitt, qui a tant aimé le précèdent spectacle sur Barbara de Roland Romanelli, il a apporté sa touche personnelle, Rébecca silhouette longiligne en ombre chinoise jouant avec son boa, couleurs, ambiance, le rocking-chair qui se balance. 

Et puis les souvenirs de Roland, anecdotes amusantes, leurs tournées de ville en ville, dormant dans la voiture, ils n’avaient pas le temps ou l’envie de prendre un hôtel. Et la Barbara que l’on n’aurait osé imaginer, « piquant » pour le plaisir de la faute, un vernis à ongle ou un rouge à lèvres et qui passait en caisse du Monoprix, tranquillement, pensant que l’on ne l’avait pas reconnue malgré  ses lunettes et son chapeau ! Barbara qui décidait de partir pour Vienne, tout en restant chez elle et écrivant des lettres à Roland et les glissant sous la porte de sa chambre. Barbara aussi, n’admettant pas que l’on puisse lui dire qu’elle s’était trompée et la rupture définitive.


Le spectacle est baigné des chansons de Barbara, d’une belle atmosphère, émouvante, marrante aussi, parce que le personnage n’était pas facile, intransigeante avec elle et les autres.


Une belle surprise, beaucoup d’émotions et d’amour, il faut y aller pour engranger autant de bonheur.




samedi 13 février 2016

Une famille modèle - I. Calbérac - théâtre Montparnasse



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Famille modèle
Ivan Calbérac

Mise en scène Anne Bourgeois

Théâtre Montparnasse

avec Patrick Chesnais, Evelyne Buyle, Véronique Boulanger, Arthur Fenwick, Guillaume Labbé


Bernard est râleur, soupe au lait, susceptible, mais il aime Annie sa femme, et veut le lui prouver à chaque instant.

Bernard et Annie s’aiment toujours autant après plus de trente ans de mariage et deux garçons. Oui mais voilà, Annie souhaite passer au stade « couple ami » plutôt qu’amants, et Bernard a des besoins qu’il ne souhaite pas réprimer.

Sa femme lui propose donc comme on dit poliment « d’aller voir ailleurs » elle ne sera pas jalouse, mais ne tient pas à savoir qui serait l’heureuse élue !

Leurs deux garçons ont bien du mal à gérer leurs parents. Le plus jeune n’a pas de vie privée, ou ne veut pas en parler, conclusion des parents : il doit être homo ! Quant à l’aîné, il est très à cheval sur la moralité des mœurs mais pas vraiment sur la dive bouteille…

Et la voisine, Christine, charmant petit oiseau, elle vient picorer ça et là chez Bernard mais pour d’autres raisons peu avouables.

La mise en scène est dynamique, Patrick Chesnais est irrésistible en mari hésitant, bougon mais tendre, Evelyne Buyle est toujours aussi naturelle et drôle, Véronique Boulanger apporte une pointe de piment dans un univers pas vraiment feutré, Arthur Fenwich et Guillaume Labbé bien complices pour supporter une famille aussi alambiquée !


Un bon moment de divertissement à ne pas manquer.



vendredi 12 février 2016

L'art de la comédie - E. De Filippo - théâtre 71 de Malakoff



Site du théâtre et dates des tournées ICI

L’art de la comédie
d’Eduardo De Filippo
mise en scène Patrick Pineau

avec Nicolas Bonnefoy, Marc Jeancourt, Aline Le Berre, Manuel Le Lièvre, Fabien Orcier,
Sylvie Orcier, Mohamed Rouabhi, Christophe Vandevelde



Un préfet fraichement promu dans une petite ville de province, se prépare à recevoir les notables qui lui ont demandé audience. Mais la première personne qu’il reçoit est un directeur de théâtre aux abois, en effet, celui-ci a perdu sa roulotte dans un incendie, il ne lui reste plus que les costumes et accessoires. Le préfet, dans sa jeunesse ayant joué un peu la comédie, Campese saute sur l’occasion et l’invite à assister à une représentation de bienfaisance qui pourrait sauver son théâtre.



De Caro refuse, il a tiré un trait sur ses ambitions théâtrales, c’est un homme sérieux à présent et il est hors de question qu’il assiste à une comédie de saltimbanques ! Il propose à Campese de lui obtenir un permis de transport gratuit pour quitter la ville, Giacomo son secrétaire se charge de rédiger le document.

Mais voilà, en partant Campese a saisi le document où sont mentionnés les noms des personnes que doit recevoir son Excellence ! Giacomo se rend compte de sa maladresse, et le Préfet est maintenant persuadé que les comédiens vont lui faire une farce pour se venger. C’est ainsi qu’il reçoit avec méfiance le médecin, le curé et l’institutrice, qui chacun à leur manière, vont le faire douter, est-ce vraiment les personnes inscrites ou bien est-ce les comédiens qui se jouent de lui ?



Il est vrai que les personnes reçues sont excitées, déjantées, paranoïaques, des personnes « normales » agiraient-elles de cette façon ? De Caro est persuadé qu’il a affaire à des comédiens…





La mise en scène est vivante, dynamique, Les comédiens sont excellents et le rire est au rendez-vous ! 


mercredi 10 février 2016

Portraits crachés - T. Lassalle - Palais des Glaces



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Portraits crachés
de Thierry Lassalle

avec Véronique Genest, Julien Cafaro, Caroline Devismes, Gaspard Leclerc et Maxime,
Mise en scène de Thomas Le Douarec

Equipée comme un marin, Marie fait ce qu’elle peut pour stopper la fuite d’eau qui transforme sa salle de bains, en piscine. C’est ce qu’elle tente d’expliquer par téléphone à la femme de son plombier.

Marie s’est toujours débrouillée seule, elle est médecin et a élevé son Arthur, son bébé de 25 ans.

Celui-ci adore sa mère, mais surtout Julie sa petite fiancée, et il rappelle à maman que la rencontre entre les familles doit se faire le soir même. Marie toute à ses occupations « nautiques » avait bien zappé le diner…

Le plombier arrive enfin, dragueur à ses heures, charmeur, enfin il faut surtout qu’il répare la fuite pas le temps des gaudrioles !


Elle n’est pas au bout de ses peines pour la journée, voilà qu’un monsieur costume-cravate, sonne à la porte, retrouvailles et surtout émotion, c’est Philippe son ancien chéri et surtout le père d’Arthur, mais ça il ne le sait pas ! Philippe est marié à Sophie, star de la radio et apparemment, il a le tort de faire des comparaisons entre les deux femmes. Disputes, énervement de part et d’autre, Marie le fiche à la porte.


Marie pense enfin se relaxer, mais voilà que Sophie, mère de Julie, sonne à la porte, enfin elle a bien du mal, car Philippe son mari tente de l’en empêcher pour éviter les impairs… 


Marie tentera de briser le futur couple Arthur/Julie, l’union entre frère et sœur n’étant pas à la mode !



Enfin vous aurez compris que c’est une comédie dans la plus pure tradition, avec une mise en scène dynamique de Thomas Le Douarec, Véronique Genest a le tempérament qu’il faut pour le rôle, Caroline Devismes est sexy et marrante, bien sûr Julien Cafaro pleurnichard, comme Gaspard Leclerc son fiston et Maxime en plombier, ne sont pas en reste, d’ailleurs le fou-rire est au rendez-vous ! 

Challenge théâtre 2016

mardi 9 février 2016

La rivière - J. Butterworth - Comédie des Champs-Elysées


Site du théâtre ICI

La rivière
de Jez Butterworth

Mise en scène de Jérémie Lippmann

Avec Nicolas Briançon, Anne Charrier, Emma De Caunes, Clara Huet


Les bords d’une rivière, calme, sérénité, poissons qui frétillent, et puis dans l’eau on distingue une silhouette…

Une jeune femme vêtue d’une robe rouge, lit un livre, nonchalante dans son fauteuil à bascule, il fait une nuit d’encre, chaude, pas d’étoiles, pas de lune. Elle se lève et part.

Une cabane de pêcheur, on entend une mélodie chantée une jeune femme après l’amour. Lui se décide à partir à la pêche et emmener sa compagne, celle-ci est bien réticente.


Enfin elle cède et tous les deux partent dans la nuit noire. Quelques heures après, il revient seul, affolé, appelant la police, elle a disparu ! En fait elle lui a fait une mauvaise blague, elle rentre quelques minutes après lui, pliée de rire. Cependant, ce n’est pas la même jeune femme qu’au début, et il n’en est pas plus troublé pour autant.

Atmosphère pesante, envoûtante, l’homme est nerveux, jaloux, mais il aime raconter ses parties de pêche quand il était enfant avec son oncle, les prises, le poisson qui se défend, se tord, à la fin on ne sait plus s’il s’agit d’une partie de pêche ou d’un crime…


La jeune femme est troublée, elle s’amuse de lui, mais découvre aussi des secrets qu’elle n’ose approfondir. Elle tente quand même de savoir si une autre l’a précédée, et qu’est-elle devenue ?

Et lui, vit-il dans un rêve, ou a-t-il commis l’irréparable ?
A nous d’y apporter notre touche d’imagination.

Un beau décor, des lumières qui distillent la touche d’angoisse qu’il faut, on est pris au piège par le jeu des comédiens, comme un poisson ferré.


Les comédiens sont excellents, l’histoire est captivante, une bonne direction d’acteurs pour nous emporter dans le fond de cette rivière qui a tant à dire.

lundi 8 février 2016

La chambre de Milena - F. Forgeau - théâtre de l'Atalante






Théâtre de l’Atalante site ICI
Les lundis, mercredis et vendredis à 20h30
Les jeudis et samedis à 19h00
Les dimanches à 17h00
Durée du spectacle: 1h20

La Chambre de Milena J.
Texte et mise en scène : Filip Forgeau

Avec Soizic Gourvil et la voix de Daniel Mesguich.


Milena Jesenska, née dans une famille bourgeoise, reçoit une éducation stricte. Elle a 13 ans quand elle perd sa mère, restée seule avec un père qui ne comprenait pas cette jeune fille et son besoin de liberté. Elle commença pourtant à étudier la médecine, comme son père, mais abandonna vite.

Son idéal ? Certes s’occuper des autres et des faibles mais pas par la médecine, elle devient journaliste, traductrice, c’est ainsi que son chemin croise Kafka, elle lui avait demandé la permission de traduire ses ouvrages. Il n’eut pas de mal à s’éprendre de cette jeune femme pleine de vie, peut être trop passionnée pour lui.

Elle devient militante, humaniste, son discours politique reprend bien sûr les grands thèmes que l’on entendra chez Jaurès, Rosa Luxembourg. Certes idéaliste, avec une soif de croire en l’humain.

Milena se mariera et aura une fille, qu’elle ne verra pas grandir, Milena est arrêtée et déportée à Ravensbrück où elle mourra en 1944. Sa fille Onza deviendra elle aussi journaliste.

Soizic Gourvic, incarne avec passion et intensité Milena, elle est gracieuse, féminine. La voix chaude de Daniel Mesguich l’accompagne dans ce chant d’amour et de mort. Il y a du tragique dans l’interprétation et dans la mise en scène. Tel un chœur antique, elle passe de l’exaltation à l’abattement, à la séduction même.


Le décor, le lit de Milena, des livres à même le sol, et des cuvettes, çà et là pour recueillir l’eau qui goutte du plafond, et pour passer d’une scène à l’autre. Les lumières essentielles aussi pour illuminer son parcours.


Challenge théâtre 2016

vendredi 5 février 2016

Pièces d'identité - J. Piat - Théâtre des Bouffes Parisiens


site du théâtre ICI
du vendredi au Samedi à 19h et le dimanche à 17h30 et certains jeudi selon disponibilités



Pièces d’identité
De et avec Jean Piat

Mise en scène Stéphane Hillel

Des livres entassés sur la scène, un rideau rouge ouvrant sur un ciel de théâtre, Jean Piat nous accueille en ami, il a l’œil malicieux, et nous ouvre son cœur et ses souvenirs d’enfance, de théâtre, d’anecdotes avec la complicité bienveillante de Stéphane Hillel, avec qui il a joué de nombreuses fois.


Né dans le Pas-de-Calais, Jean Piat a grandi et fait ses études à Paris, et déjà la passion du théâtre vers 4 ans ! Une passion qui ne le quitte plus, il est « addict » Jean, pas question de retraite « vous jouez toujours ?» oui quand on aime, on ne compte plus ! On le priverait de dessert ou de récré !

Il évoque avec humour et tendresse, ses années de Conservatoire, ses rencontres, ses professeurs et en particulier Béatrix Dussane (dont je vous conseille la lecture des ouvrages qu’elle a consacrés au théâtre) enfin la Comédie Française, où il a eu la chance d’interpréter les plus grands rôles du répertoire, Figaro, dont il parle avec finesse, pour faire le parallèle avec celui de Mozart, tant il est vrai que la musique fait passer bien des choses, et devient moins virulente que le texte parlé.

Pour Cyrano, « il est entré en moi », il nous explique qu’un texte doit se savoir par cœur pour enfin laisser place aux émotions. Belle leçon de théâtre.

Enfin des anecdotes sur les tournées du Français, en Normandie par exemple où les vaches donnaient la réplique à Louis Seigner dans « le Bourgeois gentilhomme », l’URSS où la vodka était nettement supérieure à leur Champagne.

Et puis les souvenirs de tournage, de Lagardère à Robert d’Artois, son départ de la Comédie Française et son « Tournant » au boulevard. Il nous régale avec des passages de Cyrano, Figaro, des fables, des bons mots des uns et des autres.
Vous avez jusqu’au mois d’avril pour aller écouter ce grand monsieur du théâtre, qui a le respect du public avec beaucoup d’élégance.


jeudi 4 février 2016

Les cavaliers - J. Kessel - Théâtre La Bruyère



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Crédit photo LOT
Les cavaliers (1967)
Joseph Kessel
Théâtre La Bruyère

Libre adaptation d'Eric Bouvron
Mise en scène  d'Eric Bouvron et Anne Bourgeois
Avec Éric Bouvron, Grégori Baquet en alternance avec Benjamin Penamaria),
Khalid K et Maïa Gueritte


Dès l’entrée on est captivé par les sons, il y a une ambiance, une odeur d’encens, quelques accessoires sur la scène, et on entre par le jeu du conteur dans ce roman d’aventures, si âpre et si cruel de Joseph Kessel.



Le fils de Toursène, Ouroz jeune et plein de fougue, participe au jeu du bouzkachi (jeu traditionnel), s’il remporte la course du roi, il pourra devenir le maître de Jehol « le cheval fou », le palefrenier de Toursène, Mokki, l’accompagnera à Kaboul.



Hélas, lors de la course, Ouroz tombe et se brise la jambe, on l’emporte vers l’hôpital de Kaboul, il ne comprend pas pourquoi il est soigné par des « femmes infidèles » et s’enfuit sur le dos de Jehol avec la complicité de Mokki.



Ils entament un long périple à travers le pays, un voyage initiatique, semé d’embûches, de trahison, d’honneur perdu. Une femme est au centre de la discorde entre Ouroz et Mokki.



On est captivé par ce spectacle, grâce aux jeux de lumière, et aussi à la présence de Khalid K, bruiteur, chanteur, musicien, on a l’impression que les chevaux sont sur la scène !



Joseph Kessel grand voyageur aurait aimé l’adaptation de son roman, l’intensité des comédiens qui passent d’un personnage à l’autre avec aisance, et la mise en scène ingénieuse d’Eric Bouvron.


On se laisse emporter dans ce voyage et l’on a qu’une envie lire ou relire Kessel et ses merveilleux romans.

Challenge théâtre 2016

mercredi 3 février 2016

Le cas Martin Piche - J. Mougenot - Petit Montparnasse



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mercredi, vendredi à 19h, matimée le dimancha à 15h
en alternance avec "L'affaire Dussaert" mardi, jeudi et samedi à 19h

photo AD

Le cas Martin Piche
Jacques Mougenot
Mise en scène Hervé Devolder – assisté de Pauline Marbot

Le psy (Hervé Devolder) attend pour la première fois, un certain Martin Piche (Jacques Mougenot). Il va aller de surprise en surprise avec ce patient peu ordinaire.

En effet, après bien des hésitations, Martin Piche, se résout à consulter, poussé quand même par son épouse. Il a une singulière pathologie : il s’ennuie et n’a aucunement l’intention de se divertir, il n’a intérêt à rien du tout et pourtant !

photo Pauline Marbot
C’est un homme un peu « nounours », il ne fera rien de son plein gré, s’asseoir, ôter son imper, le poser, enfin bref le psy est un peu désarçonné. Puis la consultation commence, là aussi c’est une véritable guerre des nerfs, Piche se fiche de tout, mais avec politesse et courtoisie… il prend des attitudes pour tromper l’ennemi ! Il est ennuyé d’ennuyer son monde…

Peu à peu ils entament un dialogue, jeux de mots, jeux de maux, tout y passe. Piche ne comprend pas ou prend au premier degré les questions posées.

photo Pauline Marbot

Quand il « avoue » sa profession au psy, celui-ci reste bouche bée !


Photo Pauline Marbot
Vous pouvez sans crainte aller consulter au Petit Montparnasse, vous ne risquez pas de vous ennuyez et rire de bon cœur, la fin de la comédie est inattendue et très drôle.


Challenge théâtre 2016

lundi 1 février 2016

Un rêve de millet - Shen Jiji - Auditorium Louis Vuitton




Le 30 janvier à 20h au Théâtre Simenon de la Ville de Rosny sous Bois
Le 1er et 2 février à 20H30 à l’Auditorium de la Fondation Louis Vuitton
Le 4 février et 5 février à 20h au Théâtre Claude-Levi-Strauss du Musée du quai Branly

Un rêve de millet
D’après le roman de Shen Jiji (8ème siècle)

Adaptation et mise en scène : Huang Ying
La Cie Full Show Lane Studio

Une minute suffit à lire un ancien poème chinois,Une heure à cuire un délicieux pot de millet,Un siècle à connaître les recoins de l’existence…Un millénaire à dialoguer de la philosophie chinoise

Un jeune homme lettré, vêtu de vieilles hardes, pieds nus, se retrouve dans une auberge, il rencontre un taoïste, la discussion est plaisante mais il se plaint de sa vie misérable, il est fatigué et le sage lui donne un oreiller pour dormir. Mais cet oreiller est pourvu de pouvoirs magiques...

Le jeune homme fait-il un rêve ou est-ce la réalité ? Il devient puissant, riche, honoré par l’empereur qui ne veut pas se passer de ses services et bons conseils, mais il arrive à un âge avancé, et il regrettera amèrement son bol de millet et son village, sa vie simple qu’il n’a pas su apprécier.


Un merveilleux conte fantastique chinois, où se mêlent harmonieusement, la danse, la musique, le chant, la calligraphie et la cuisson du millet !

Une joueuse de Sanxian égrène quelques notes, les comédiens préparent le millet avec le cérémonial d’usage.

L’interprète principal démontre ses talents de comédien, il passe de la jeunesse à la vieillesse, dans la gestuelle, le corporel, la voix. La seule interprète féminine est tout de grâce, on a l’impression de s’envoler avec elle !


La mise en scène de Huang Ying associe finement le présent et le passé, les comédiens ont une discipline, rien n’est laissé au hasard, tout se déroule avec beaucoup de naturel. Ils savent recréer l’histoire et les différentes scènes avec les costumes, les accessoires.

Une très belle idée, pour fêter le nouvel an chinois, et on souhaite vraiment revoir cette compagnie !


Challenge théâtre 2016