Soies
Alessandro Barocco
Interprète : Sylvie Dorliat
Création visuelle : Karine Zibaut
Mes coups de coeur sur le spectacle vivant: théâtre classique, contemporain, cirque, marionnettes, musical, pour les grands et pour les enfants ! Membre de l'Association professionnelle de la critique, Théâtre, Musique et Danse
Soies
Alessandro Barocco
OVNI
Ivan Viripaev
Mise en scène : Éléonore Joncquez
Anne Delaleu
11 juillet 2023
Les Téméraires
Julien Delpech, Alexandre Foulon
Jeanne est enceinte de son amant, Emile Zola, Alphonsine son épouse légitime, ne sait rien encore. Pour l’instant, il est important de sortir son nouveau roman, oui mais… un certain capitaine Dreyfus vient d’être condamné et son histoire divise la France et va bousculer la vie de deux personnalités, l’écrivain et le cinéaste.
Georges Méliès, scandalisé
par tant d’injustices, va réaliser un film sur l’affaire Dreyfus. Il fera selon
ses propres moyens, aura ses détracteurs, comme Zola, mais ces deux-là ne se
laisseront pas intimider.
Charlotte Matzneff a signé
une mise en scène au cordeau, dynamique, tous les interprètes sont excellents.
Une page d’Histoire à
consulter et feuilleter inlassablement !
Théâtre du Roi René ICI
14h15 - durée 1h25
Sur le fil
Sophie Forte
Pas facile d’être intermittente du spectacle, mais enfin, Juliette s’en sort plutôt bien entre toutes les bestioles de dessins animés à doubler ! Conservatoire mais pas Comédie-Française c’est plutôt doublage, qui est un métier malgré tout !
François de son côté n’a pas vraiment l’inspiration pour son nouveau roman, il décide de se consoler avec de merveilleux sushis, passe commande par téléphone, mais voilà les catastrophes s’enchaînent, il a composé par erreur le numéro de Juliette !
De quiproquos en malentendus, ces deux-là ont bien fait de se rencontrer ! ce n’est pas le téléphone rose mais le téléphone rosse ! Sur le fil on peut aisément se mentir, raconter à l’autre des histoires, s’engueuler, ne plus vouloir se parler, oui mais voilà ils voudraient bien se rencontrer…
Le décor représente l’appartement de l’un et de l’autre, Anne Bourgeois a su trouver le rythme et le dynamisme pour cette comédie tendre, joyeuse et rigolote. Sophie Forte et Philippe Sivy forment un couple attachant, des amis que l’on voudrait avoir près de soi.
N’hésitez pas à décrocher le téléphone pour
cette comédie !
La couleur des souvenirs
Texte et mise en scène Fabio Marra
Avec Dominique Pinon, Catherine Arditi, Fabio Marra, Sonia Palau,
Floriane Vincent, Aurélien Chaussade
Vittorio est un grand râleur, insupportable, mal luné, c’est toujours la faute des autres !
Il est artiste peintre et ses dernières œuvres n’ont pas l’air de plaire à ses commanditaires. Clara sa sœur, est d’une patience exemplaire et son grand fils, un brave garçon qui essuie toutes les tempêtes.
Vittorio ne veut pas se l’avouer mais s'il n'arrive pas à distinguer les couleurs, les traits, c'est qu'il est atteint de DMLA.
Fragilisé, il pourra compter sur sa seule famille. Les souvenirs remonteront à la surface, heureux et malheureux. Sa mère toujours présente à son esprit.
Fabio Marra signe une nouvelle fois, une
touchante histoire de famille. Les créations lumière et vidéo font partie
intégrante de la pièce, et la dernière scène m’a beaucoup touchée.
Dominique Pinon excellent râleur, Catherine Arditi drôle et touchante, Fabio Marra émouvant, Floriane Vincent apporte une touche de fantaisie et le mauvais rôle est fort bien joué par Aurélien Chaussade, Sonia Palau est l'importante figure maternelle.
Une belle histoire qui fait rire et émouvoir.
L’ile des esclaves
Marivaux
Mise en scène : Christophe Lidon
Adaptation : Michael Stampe
Textes additionnels : Valérie Alane
Avec : Valérie Alane, Thomas Cousseau, Armand Eloi, Morgane
Lombard, Vincent Lorimy
La « servante » éclaire
la scène, un comédien lit un extrait des « voyages de Gulliver », une
comédienne sort son portable, l’autre balaie, enfin sommes-nous chez Marivaux ?
Ma foi oui, une troupe de comédiens
jouent « L’île des esclaves », une belle toile de fond illustrera les
différentes scènes, pour l’instant c’est le naufrage et Arlequin et son maître
Iphicrate parviennent enfin sur une île, oui mais là tout va changer le valet
devient maître et abuse de son pouvoir.
Euphrosine et Cléanthis font de même,
mais ces échanges ne se font pas sans larmes ni révolte. Oui, mais Trivelin est
aussi le chef de troupe, et il a bien du mal à se faire respecter et entendre
par les comédiens ! Là aussi remontrances, discussion sans fin sur l’argent,
la manière de traiter les collègues.
Marivaux l’avait bien écrit, les
changements de situation et de rôles ne sont pas si simples, et les mauvaises
manières reprennent vite le dessus, quelque soit la perruque ou le costume que
l’on porte !
Enfin Christophe Lidon a signé une
bien intéressante mise en scène, et les comédiens sont excellents et imprégnés par
leur rôle, c’est drôle, grinçant, amusant, et surtout fort bien interprété !
36 chandelles dans la Maison de Molière
Catherine Salviat
Catherine Salviat nous conte avec humour et simplicité, son enfance, sa scolarité au lycée Molière, sa mère Léone Mail, danseuse à l’opéra de Paris, qui l’a toujours soutenue, et surtout sa passion du théâtre, qu’elle a connu toute petite (Robert Manuel était sociétaire du Français), elle a suivi plus tard les cours de Raymond Girard, entre au Conservatoire et enfin à la Comédie Française où elle passera 36 ans, 36 chandelles !
Ah elle est bonne imitatrice Catherine, quand elle campe Jean Cocteau qui balance quelques vacheries sur le Français, ou bien Sacha Guitry qui n’en manque pas une non plus ! Citations, bons mots, Catherine les connait par cœur.
Sa rencontre avec Zeffirelli, qui lui montre comment mourir dignement empoisonnée dans « Lorenzaccio » et Giorgio Strehler qui la choisit pour la sublime « Villégiature » de Goldoni. Elle tournait en même temps pour la télévision et se demandait comment ne pas louper les répétitions au théâtre ! ah elle en a eu des frayeurs !
Elle n’a pas sa langue dans la poche, mais sans méchanceté.
Les seules en scène sont bons s’il y a un œil extérieur, Serge Sarkissian a parfaitement réussi, on ne se lasse pas, c’est très drôle, et aussi émouvant puisqu’elle évoque beaucoup de ses camarades aujourd’hui disparus et quelle complicité avec sa sœur Christine Murillo, qui elle aussi est entrée à la Comédie Française, et poursuit une brillante carrière.
Merci pour ce joli moment !
Site du théâtre ICI
jusqu'au 23 juillet 23
Du mercredi au samedi à 20h30, samedi et dimanche à 16h
Sans rancune
Ron Clark et Sam Bobrick
LE TESTAMENT MEDICIS
Stéphane Landowski
Site du théâtre ICI
durée 75 mn
Derrière le miroir
Valérie Mastrangelo
Mise en scène : Valérie Mastrangelo
Avec Daphné de Quatrebarbes, Manuel Olinger, Aude Ollier, Laurent Muzy
et Juan Ramos.
Création Lumière : Florian Guerbe - Création Sonore : Jules Poucet
Mr Alfred, est auteur, il a écrit des romans qui ont été des succès, oui mais voilà, son imagination s’effiloche !
Son « personnel » est en action, pour le déjeuner, pour éviter les gêneurs, et pour prévenir Madame Sophie son épouse, il voudrait lui faire lire son dernier chapitre. Il n’est pas satisfait et voudrait son avis, quel stratagème pour redonner vie à son livre ?
Il invite ses principaux personnages à diner avec lui, leur propose une bien triste fin en exerçant sur eux un chantage, comment vont-ils s’en sortir ? Il y a Yvette l’accordéoniste, quand on joue de cet instrument, on ne peut pas porter un autre prénom ! Bozo le clown, toujours l’air malheureux, Madame Loyal qui dirige son petit monde du cirque, et l’intriguant Zampano qui joue double-jeu ou pas ?
Valérie Mastrangelo réalise une histoire originale, pleine de rebondissements, on navigue entre le réel et l’imaginaire. Elle est aidée en cela par des comédiens exceptionnels, on ne s’ennuie pas un instant et le final est surprenant.
A vous de vous faire une idée sur cette histoire
à « clés ».
De Olivia Elkaïm
Pannonica de Koenigswarter vit intensément, librement, c’est une pauvre petite fille riche, en effet elle est née Rothschild. Blondissime, classe, bonne éducation (dont elle se moque éperdument !), elle a été mariée, mère de famille, et a tout envoyé promener. Elle se fait arrêter au volant de sa Bentley, avec son ami Monk, il est noir et ils sont aux Etats Unis en 1958…
Son drame ? le suicide de son père, elle avait 11 ans. Son sens de la liberté, de la non convention elle le lui doit.
Sa passion ? l’art, le jazz surtout, elle deviendra la muse et la mécène de nombreux jazzmen.
Ses regrets ? peut-être avoir laissé ses enfants à son mari, mais avait-elle la fibre maternelle ?
Natacha Régnier incarne avec douceur et le feu sous la glace, cette femme indomptable, elle est touchante, drôle, déterminée. Raphaël Sanchez est le partenaire discret mais indispensable.
Christophe Gand signe une mise en scène intéressante, dans un décor
unique, qui nous fait suivre Pannonica dans les moments les plus forts de son
existence. On comprend l’engouement d’Olivia Elkaïm pour Pannonica.