vendredi 14 décembre 2018

Un Picasso - J. Hatcher - Studio Hébertot

jusqu'au 3 mars 2019
durée 1h
Jeudi 21 h - vendredi et samedi 19 - dimanche 17h
Site du théâtre ICI

Un Picasso

Jeffrey Hatcher

Adaptation de Véronique Kientzy

Mise en scène de Anne Bouvier

Avec Jean Pierre Bouvier et Sylvia Roux


On distingue un homme assis dans la pénombre d’une cave, il allume une cigarette, qui est-il et que fait-il là ? Il est entouré par des caisses en bois, où l’on devine des cadres de tableaux.

Une femme le rejoint, ce n’est pas un rendez-vous galant, mais l’histoire d’un fabuleux peintre qui devra défendre son œuvre face à l’attachée culturelle du régime nazi. Nous sommes à Paris, c’est l’Occupation. Une exposition privée doit se faire, mais ce sera pour détruire les œuvres « dégénérées ». Picasso s’interpose, il n’a pas beaucoup d’affection pour certains de ses collègues, mais il veut sauver trois autoportraits que lui présente Frau Fisher.

Ce sera le duel, entre un génie arrogant et égocentrique et une femme rigide qui veut elle aussi sauver sa peau. A-t-on de la sympathie pour l’un ou l’autre ? Pas vraiment, mais le sujet est plus vaste que celle de ces deux individus.


Les autodafés du régime nazi, la destruction de tout ce qui n’était pas « l’esprit allemand », Picasso tentera le tout pour le tout, la séduction ? Il connaît parfaitement, ses mots sont cruels envers ses compagnes et ses enfants. Mlle Fischer est victime d’un chantage odieux, mais voue une véritable passion pour l’homme qui est devant elle. Elle sait frapper où il faut, Guernica ? Une œuvre politique, lui s’en défend, il a souffert et pleuré lors de la destruction de ce village basque. Il s’emporte, elle sait l’affronter mais pour combien de temps encore ?

Jean-Pierre Bouvier est un de nos rares comédiens à s’investir totalement dans le personnage qu’il incarne, c’est toujours un bonheur de le voir sur scène. Sylvia Roux c’est la glace et le feu qui couve. La mise en scène de Anne Bouvier est dense, le texte et les répliques ne manquent pas d’humour.


Une belle pièce qui nous interpelle sur la liberté d’expression et de création.

Anne Delaleu
14 décembre 2018 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire