mardi au samedi 20h - dimanche 15h
Le testament de Marie
Colm Tóibín
Mise en scène Deborah Warner
Sur
scène, les touristes déambulent, photographient le décor, les bougies allumées,
l’olivier suspendu, et la femme assise dans sa châsse, robe rouge et drapé
bleu, l’icône de son fils placé devant elle.
Les
touristes partis, elle se lève, se défait de son voile bleu, les cheveux au
vent, elle prend soin du grand oiseau, petit rapace, elle va et vient entre les
objets placés par terre.
L’intérieur
de l’église disparait, une forme blanche sur scène, se lève en hurlant. Marie
se retrouve en tee-shirt et jeans, son fils dont elle n’ose prononcer le
prénom, est parti. Elle prend parole, pour une fois, elle s’insurge contre les « disciples »
les « désaxés » comme elle dit, qui lui ont pris sa Vérité.
Elle
raconte le combat de son fils, son martyr, sa souffrance. Et elle, sa
souffrance de mère, de n’avoir pu garder son enfant, de le voir partir pour « sauver
le monde », d’empêcher sa mort...
Ce
texte m’a fait penser au tableau de Caravage « la mort de la Vierge »,
la scène peinte était trop réaliste pour l’époque, une simple femme allongée
morte, ne pouvait convenir dans une église.
Là
l’Irlandais Colm Tóibín, donne la parole
à la mère du Christ, ce n’est pas irrévérencieux, la mise en scène de Deborah
Warner et l’engagement de Dominique Blanc, donne une autre dimension. Le simple fait de prendre un objet ou un tissu est une référence à l'art religieux, tel sa façon de prendre le linge blanc, de le poser sur ses genoux comme la Piètà.
Marie n’a pas eu prise sur son fils, il était déjà "ailleurs", malgré tout son amour de mère. Les mères d’aujourd’hui sont dépassées par l’engagement de leurs enfants pour
quelque cause que ce soit. Cela en vaut-il la peine ?
A
voir pour Dominique Blanc, merveilleuse et lumineuse comédienne.
Anne Delaleu
9 mai 2017
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire