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durée 1h
jusqu'au 15 avril - 18h30
Coupes sombres
Guy Zilberstein
Mise
en scène Anne Kessler
Serge
Bagdassarian, Anne Kessler, Pierre Hancisse
Un
jeune homme casquette vissée sur la tête, surgit et veut nous faire partager sa
passion et nous conte comment doit se dérouler une coupe bien faite et propre !
Puis
une porte s’ouvre, l’auteur et la metteure en scène discutent un long moment
avant de monter sur scène, elle semble fatiguée et surtout embarrassée, elle
doit lui demander, des coupes (et oui !) dans son texte, les comédiens ne
s’en sortent pas de ce texte sibyllin et de l’histoire à dormir debout…
L’auteur
est effondré lorsqu’elle lui présente comme seul décor, quelques bancs sur la
scène. Où se trouve le bloc opératoire ? Elle répond que les scènes et les
lieux seront imaginés par les lumières… mais le principal pour Anne c’est de
lui demander le sacrifice suprême, difficile de demander une chose pareille à
l’auteur, qui a mis 5 ans à pondre cette pièce et qui ne souffre pas qu’on
puisse trancher dans son œuvre. Elle lui explique pourtant que la pièce durera
quand même 5 heures et qu’il n’est pas évident de demander des rallonges d'horaires à la RATP !
Trancher,
couper, abattre, voilà qui devrait plaire à notre jeune bûcheron qui se
précipite sur la scène, tronçonneuse en main, et nous interprétant
« Contre les bûcherons de Gastine » de Ronsard !
C’est
une bonne pièce, drôle, avec des répliques percutantes, un bon sujet, en effet,
oses-t-on couper Molière ou Racine, alors qu’on ergote avec un auteur bien
vivant ?
Mais
si on coupe, on rabote, on fait du « d’après », on réactualise, on
dépoussière (quel vilain mot !), mais nos chers disparus ne peuvent se
défendre…
Anne Delaleu
13 mars 2018
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