jeudi 1 septembre 2016

La reine de beauté de Leenane - M. McDonagh - Lucernaire



Site du théâtre ICI
jusqu'au 16 octobre du mardi au samedi 19h
dimanche 15h
1h15

Monique Lecointe
1er septembre 2016

La reine de beauté de Leenane
Martin Mc Donagh


Le ton est donné dès les premières minutes. Une ambiance glauque dans cette cuisine, une mère acariâtre sur un fauteuil roulant, une mauvaise fille. De quoi s'agit il ?

Une relation mère - fille qui s'envenime, s'enflamme pour les faits quotidiens les plus triviaux de la vie comme manger, boire, uriner ... jusqu'à atteindre au fil du temps son paroxysme ; la relation se déshumanise et ces deux femmes deviennent des machines qui débitent des propos violents, ravageurs : elles s'emballent, c'est poignant ! 

C'est bien difficile de comprendre les raisons de cette spirale infernale ! Certes, le milieu social est simple, le labeur est ingrat :  les deux actrices expriment ce contexte social de manière admirable : la voix est rude et des fautes de syntaxe sont incluses dans le texte avec une justesse à vous couper le souffle. Mais, cela ne justifie pas cette escalade de violence. Encore moins, la dépendance de la mère à sa fille ; la mère en dépit des apparences, n'est en effet pas handicapée physiquement.

A l'évidence néanmoins, un dérèglement mental habite Catherine Salviat et Sophie Parel qui excellent, en alternance, dans ce jeu cruel du bourreau et de la victime.

Mais, un homme et son « messager » arrivent avec leurs doutes, leur bienveillance, leur humour, leurs ressentiments aussi, en somme leur humanité.

Alors, nous voulons croire à une possible guérison de ces femmes grâce à eux. Grégori Baquet et Arnaud Dupont insufflent de manière admirable à nouveau la vie réelle à la fois difficile mais saine : les visages s'apaisent, les sourires s'esquissent, la joie éclate même et les projets aussi, le suspense est total, c'est haletant !

Enfin, cette pièce illustre qu'une des fonctions du théâtre dans ses origines était de mettre en scène l'extravagance voire la folie, la mort dans le but de nous rendre plus vertueux : la tempérance, le juste milieu valent aussi en amour, n'est ce pas ? Ce spectacle est grand, assurément !




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