jeudi 7 janvier 2016

Les femmes savantes - Molière - théâtre des quartiers d'Ivry




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Les Femmes savantes
Molière

Cette pièce abordait au 17ème siècle, l’éducation des filles, mais Molière fustigeait surtout les faux intellectuels. Elisabeth Chailloux a revisité la pièce et transposé au temps des sixties, de Salut les Copains, de l’évolution des mœurs, de la révolution féminine.

« Les femmes savantes » est une critique sur le snobisme, la pédanterie, la fausse culture. Molière n’aimait pas les sottes, son grand amour Madeleine Béjart était cultivée, poétesse, comédienne de talent.

Le trio Philaminte, Bélise et Armande, se pâment devant Trissotin, mais on sent bien qu’elles ne comprennent rien à ce qu’il dit ! Lui-même lance ses phrases faussement poétiques tout en sachant qu’il pourra manipuler tout ce petit monde facilement, aidé par son copain/coquin Vadius !

Copyright : Alain Richard

Chrysale, le maître de maison, n’a aucune autorité, tremble devant son dragon de femme, et n’essaie pas d’intervenir au renvoi de Martine la servante, pas très futée certes, mais brave cuisinière en tout cas ! Ariste est plus mesuré, d’ailleurs on ne sait pas s’il est ou non célibataire, mais il raisonne mieux que son frère, il lui rappelle aussi leur jeunesse contestataire, en fredonnant « Pour une amourette ».

Henriette la jeune sœur, a « piqué » Clitandre le fiancé d’Armande, celui-ci en avait assez de se morfondre devant la jeune femme et a préféré Henriette, moins compliquée, fan de Sylvie Vartan, copiant sa coiffure et chantant à tue-tête « la plus belle pour aller danser »…

Copyright : Alain Richard

Clitandre l’amoureux éconduit d’Armande, aime-t-il vraiment Henriette ? Est-ce par dépit qu’il se tourne vers elle. On peut se poser la question, ne va-t-il pas se lasser avec une jeune femme trop frivole ?

Armande préfère s’accompagner à la guitare pour la romance plus douce de Nancy Sinatra « Bang Bang » qui reflète d’ailleurs ce qu’elle ressent au fond d’elle-même.

Bélise, n’est pas antipathique, elle pense et croit fermement que tous les hommes sont fous d’elle, mais elle est sous l’emprise de sa belle-sœur et on ne voit pas comment elle pourrait s’en sortir.
Copyright : Alain Richard
Il est amusant de constater que dans les années 60, la cigarette était un symbole de liberté, de maturité, alors que de nos jours « la fumée tue » et que l’on diabolise les « fumeurs » ! Seul le notaire est en costume 17ème siècle, peut-être pour nous rappeler que les lois matrimoniales ont depuis évolué.

Copyright : Bellamy

Le décor, un grand espace « ring » où se déroule les affrontements des uns et des autres, quelques chaises dépareillées, et dans le fond, un escalier-bibliothèque mène à une lunette astronomique.


Un bon spectacle, des comédiens qui se prennent au jeu, les années 60 vont-elles parler à tout le monde ? A voir en tout cas, on s’amuse beaucoup !


Challenge théâtre 2016

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