La maison est
isolée, on y accède par barque. C’est la maison-geôle d’Arnolphe, là où il
cache précieusement, son bien, sa chose, la jeune Agnès, qu’il épousera, étant
sûr qu’elle ne lui fera pas porter de cornes, grâce à l’état d’idiotie et
l’éducation qu’il lui donne.
Cette nouvelle mise en
scène souligne bien le côté négatif, peu intelligent des personnages, on parle trop
souvent d’Agnès, comme la sotte de service, alors que les autres ne valent guère
mieux !
Arnolphe, trop sûr de
lui, un égo surdimensionné qui le pousse à se donner un nom fleurant la
noblesse.
Le couple Alain et
Georgette, pas très futé mais l’appât du gain leur donne une certaine « intelligence »…
Horace (Jérémy Lopez) manipulé
et bête en fait, amoureux mais aucune jugeote, un éternel gamin soumis à son
père.
Agnès se révèlera par
l’amour, mais elle ne peut guère faire de comparaison avec d’autres jeunes gens,
et c’est surtout la jeunesse d’Horace qui l’attire.
Arnolphe, pense que son
« éducation » et sa rigueur, lui offriront une jeune femme soumise à
ses désirs. En fait, il connait bien la vie, et pour éviter d’être la risée des
autres, il a « acheté » une petite fille de 4 ans, sans se préoccuper
d’où elle venait et si elle avait une famille.
La mise en scène de
Jacques Lassale est riche, intelligente, les comédiens sont excellents et
apportent leur touche personnelle : Thierry Hancisse intense et inquiétant
au bord de la folie, la farce avec Pierre-Louis Calixte et Céline Samie, Adeline
d’Hermy touchante Agnès et vraie victime. Le dénouement d’ailleurs laisse peu
d’espoir.
Un beau moment de
théâtre.
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