Corruption, pots de vin,
expropriation sauvage, appât du gain, pollution, tous les sujets sont là, une
effarante actualité, alors que cette pièce a été créée en 1945 après la mort de
Giraudoux par Louis Jouvet qui interprétait le chiffonnier aux côtés de
Marguerite Moreno.
A la terrasse du café « Chez
Francis », des hommes d’affaires sans scrupules discutent, l’un a découvert
en buvant l’eau de la carafe, un petit gout de pétrole…
Aurélie la Folle de Chaillot les
espionne, avec l’aide d’Irma la plongeuse du café et avec ses amies, Gabrielle la
Folle de Saint Sulpice, éternelle jeune fille « accompagnée » d’un
soupirant, de Constance la Folle de Passy, qui emmène toujours avec elle son
petit chien enfin plutôt son « fantôme », de Joséphine la Folle de la
Concorde qui attend vainement la sortie du président Carnot et affirme avec
force voir Caserio - depuis longtemps guillotiné - se balader devant
Marigny !
Au sous-sol de la rue de Chaillot
chez Aurélie, se tiendra le procès des prédateurs, et quand ils descendront
tous, elle tentera de leur donner une ultime chance qu’ils ne saisiront pas,
dévorés par l’ambition, elle les
condamnera à disparaître dans sa trappe !
Alors les gens se reparleront
au-dehors, les oiseaux rechanteront et les arbres refleuriront enfin !
La mise en scène de Didier Long
est inventive, mêlant l’actuel (avec portable et mobile) et l’ancien, les
costumes des dames sont colorés, beaucoup de fanfreluches, de rubans, de
chapeaux extravagants, elles sont hautes en couleurs. Avec en tête Anny
Duperrey, Catherine Salviat, Fabienne Chaudat et Catherine Hosmalin,
merveilleuses comédiennes.
Bien entendu toute la
distribution est à louer avec Dominique Pinon, le chiffonnier qui endossera le
rôle des accusés avec beaucoup de justesse et parle des « mecs », ceux
qui ne vous regardent pas, ceux qui vous parlent mal.
Une belle pièce, un conte qui
dénonçait déjà tout ce dont nous souffrons actuellement.
Michel Fagadau rêvait de monter à
nouveau cette comédie, Anny Duperrey lui a rendu hommage.
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