Comme dans toute pièce de Tchekhov, il y a les tourmentés, les
ridicules. Des gens qui se supportent plus ou moins et qui se déchirent.
Ils n’ont pas la vie dont ils rêvent, alors qu’ils ne manquent de rien
apparemment.
Dès l’entrée, Oleg Ponomarenko donne le ton, en nous accueillant à
la guitare, il sera le lien entre les personnages et les actes.
Les comédiens sont toujours présents, et vont s’asseoir au fond dès
que leur scène est terminée, ils sont les spectateurs de la pièce. Les
costumes sont sobres et assez jolis. Le décor est unique avec ça et là,
des coussins, quelques chaises, des arbustes en pot. L’action se passe à
la campagne.
D’emblée Antonia Malinova (Arkadina) s’impose, j’ai rarement vu une
comédienne autant habitée par son personnage d’actrice vieillissante,
égoïste, s’étourdissant de mots et de chansons pour paraître ce qu’elle
n’est pas, dans ses élans de tendresse envers son fils, on ne sait si
elle est sincère ou non. Sorine (Jean Hache) son frère, propriétaire
d’un vaste domaine à la campagne mais qui préfère la ville, conseiller
d’état il aurait voulu être écrivain.
Anne Bourgeois - qui signe la mise en scène - est Macha, l’amoureuse
éconduite de Kostia, elle se mariera par raison à un brave homme qui
est l’antithèse de ce dont elle rêve. Elle se console dans la vodka !
Philippe Ivancic interprête le rôle ingrat de l’instituteur Medvedenko,
il est lui aussi tout en finesse et touchant.
Les parents de Macha, les régisseurs du domaine Chamraev et Paulina -
Stéphane Russel et Laurence Fabre - l’un toujours fasciné par les
acteurs, l’autre pleure tout le temps son amour impossible pour le
docteur Dorn (Pierre Remund).
L’héroïne, Nina (Ariane Zantain) est le personnage le plus sensible
de l’histoire, la plus pure, elle sera broyée dans son amour pour
l’écrivain Trigorine (Philippe Sivy), homme séduisant et lâche qui sans
difficulté, l’éconduira dès qu’elle lui aura cédée. Il a trop besoin de
sa maîtresse Arkadina.
Nina ne veut pas voir l’amour que lui porte Treplev, fils
d’Arkadina, qui tente vainement de percer dans le théâtre. Ariane
Zantain joue bien son personnage, peut être aurait-il fallu plus de
tourment, quand on sait tout ce qu’elle a endurée dans sa jeune vie. Le
héros malheureux Kostia très bien interprêté par Stéphane Hausauer, il a
la fougue et le désespoir.
Au final, un très bon spectacle à ne pas manquer, les acteurs de qualité. Le public était très attentif.
Théâtre 14 (01 45 45 49 77) 20 avenue Marc Sangnier 75014 PARIS
jusqu’au 14 juillet
tous les jours sauf dimanche et lundi : 20h30
matinée samedi : 16h
jeudi : 19 h
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