jeudi 27 décembre 2018

Lettre d'une inconnue - S. Zweig - A la folie théâtre


Jusqu'au 27 janvier 2019
jeudi 19h30 - samedi 18 h - dimanche 16h30
durée 1h15
site du théâtre ICI

Lettre d'une inconnue (1922)

Stefan Zweig

Mise en scène Laetitia Lebacq
Chorégraphie Sandra Pinto Régal
Voix de R : Jean-Baptiste Verquin


Un petit lit, une jeune femme effondrée auprès de son fils mort, elle écrit au père de l'enfant, celui-ci est un romancier célèbre. 

Elle l'a rencontrée pour la première fois, lorsqu'il a emménagé dans l'appartement voisin du sien qu'elle occupait avec sa mère. C'était une toute jeune fille, et ce fut le coup de foudre ! elle l'a aimé passionnément. Mais la vie en décida autrement, elle suit sa mère et son beau-père à Innsbruck, loin de l'être aimé...

Elle pense toujours à lui, et revient à Vienne, le rencontre mais il ne reconnaît pas la jeune adolescente d'autrefois. Il n'a aucune peine à la séduire, il passe quelques nuits ensemble et elle accouchera d'un fils, sans le prévenir.

Son amour pour lui est obsessionnel, elle lui écrira une longue lettre pour qu'il sache enfin, il est amateur de femmes, les collectionne, et elle se rend compte qu'il ne l'a jamais reconnue, ni aimée...

Laetitia Lebacq incarne avec fougue, cette jeune femme, bouleversante, inquiétante aussi, avec cette passion qui la dévore. Elle a choisi le verbe et la danse pour incarner cette douleur, cet amour fou.

Une belle performance de comédienne, grâce et sensibilité. 

Un spectacle émouvant à voir.



Anne Delaleu
27 décembre 2018

vendredi 21 décembre 2018

Les chats de hasard - A. Duperey - Théâtre Edouard VII


jusqu'au 30 décembre 2018
jeudi au samedi 19h - dimanche 18h
durée 1h15
site du théâtre ICI

Les chats de hasard
Anny Duperey

Mise en scène Ninon Brétecher
avec Anny Duperey et au violon Simon Mimoun




Nous voilà donc en "ronronthérapie" mais pas seulement, le décor, un arbre en carton et un croissant de lune, on pourrait se croire dans les "contes du chat perché", dans un roman de Colette (que cite Anny), non c'est l'histoire d'amour et de tendresse d'Anny Duperey envers les animaux, mais surtout les chats.

Une enfance meurtrie par la mort de ses parents, un livre à écrire, le calme de la campagne, et un jour la mémoire des lieux lui revient peu à peu grâce à un petit félin venu lui rendre visite. Elle se souvient de la maison de sa grand-mère et du sauvetage d'un chaton qui allait se noyer.

Elle nous livre avec humour, ses souvenirs de comédienne, de jeune maman, toujours en compagnie de chats. Elle les connaît bien, ils l'ont toujours choisie !

Des chats de hasard, mais fidèles car contrairement à ce que l'on dit comme sornettes sur les minets, ils sont très attachés à leur humain !


Un chat ne se dresse pas, il est indépendant, c'est vrai. Mais que de tendresse, d'amour il peut donner.

La musique est présente, avec le violon de Simon Mimoun, (espérons que les cordes ne soient pas des boyaux de chats...).

Spectacle émouvant, poétique, drôle, Anny Duperey est féline, charmeuse, rieuse, c'est un moment de pure zenitude qu'elle nous offre aidée par l'oeil de Ninon Brétecher.

Anne Delaleu
21 décembre 2018

jeudi 20 décembre 2018

Opérapiécé - Théâtre Essaion


Tous les jeudis à 21h30
jusqu'au 17 janvier 2019
durée 1h15

Soirée du Nouvel An le 31 décembre à 20h
Tarif unique à 50€ avec champagne et buffet d’amuse-bouche offerts
Pour les -18 ans, tarif à 30€.

Site du théâtre ICI

Opérapiécé
de et avec Aurore Bouston et Marion Lépine

Mise en scène William Mesguich


Que c'est dur la vie d'artiste, compter les heures pour atteindre enfin le quota requis pour toucher les assedics...

Mais que c'est drôle et sympathique d'entendre les lamentations d'Aurore et Marion.

Les deux chanteuses nous entraînent dans un joyeux délire, avec les superbes costumes et postiches de Marie-Caroline Béhue. 

Vivaldi, Boccherini, Rossini et tant d'autres compositeurs classiques flirtent avec Claude François, Aznavour, Diane Dufresne, Gainsbourg... et les autres ! 

Opéra piécé de patchwork de classique et variété, de jeux de mots, celui qui m'a le plus interpellé en bonne parisienne que je suis : Operatp ! bien vu, bien chanté, on devrait diffuser leur duo dans les couloirs du métro pour calmer tout le monde !

Pour pimenter leur duo, il y a la méchante et la gentille, les allusions à Blanche Neige, à la sorcière, l'amie pas prodigieuse du tout, l'éternelle amoureuse, toute la panoplie y est !

Mise en scène dynamique de William Mesguich, deux tempéraments de feu et deux belles voix accompagnées par l'accordéon de Marion Buisset. 

Un bon moment et un quizz pour vous, devinez les chanteurs et compositeurs détournés !

Anne Delaleu
20 décembre 2018


vendredi 14 décembre 2018

J'admire l'aisance ... - JP Brouillaud - Studio Hébertot

jusqu'au 10 mars 2019
jeudi 19h - vendredi et samedi 21h - dimanche 15h
durée 1h
site du théâtre ICI

J’admire l’aisance avec laquelle tu prends des décisions catastrophiques

Jean Pierre Brouillaud


Mise en scène de Eric Verdin

Avec Mathilde Lebrequier et Renaud Danner

Déjà le titre de la pièce est « so chic » !

« Tu seras caissière ma fille ! tu veux être balayeur mon fils ? » voilà ce que les gamins entendent lorsqu’ils rapportent les notes désastreuses à la maison !

François Durville, est au chômage, avocat brillant, mais son Cabinet a mis la clé sous la porte, ses collègues ont réussi à se recaser dans un autre Cabinet, mais lui, que fait-il à présent ? Il est « Agent de propreté urbaine », à la Mairie de Paris quand même !

Orianne, son Universitaire d’épouse, est catastrophée ! Avocat et maintenant balayeur, car c’est quand même bien le terme exact du nouveau métier de François. Vous aurez remarqué que depuis quelques années, on est gardien d’immeuble (concierge), ingénieur des sols (balayeurs, gens de ménage), on se croirait à l’époque des Précieuses Ridicules !


Là le couple est au bord de l’implosion, que vont penser les amis, la famille, ils n’ont pas d’enfant, c’est aussi là que le bât blesse, la société rejette les « sans enfants », les méprise et Orianne ressent tout ça. Pour l’heure elle s’inquiète du revirement de son mari. François est comme le financier de la fable de La Fontaine, il entend chanter nuit et jour non pas le savetier, mais le balayeur africain de son quartier, ils prennent le café ensemble, discutent, la décision est vite prise, François change de métier !

C’est aussi une fable bien caustique qui nous est présentée, nous vivons dans le « paraître », François est heureux de son nouveau job, il aime Orianne, que va-t-il leur arriver ? Réussira-t-il à la convaincre ? Mais Orianne a un atout dans son sac.

Voilà une pièce qui nous interroge et nous faire rire et sourire grâce à Mathilde Lebrequier et Renaud Danner et la mise en scène chorégraphique de Eric Verdin.


« Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes gens », c’était la phrase que j’avais sur mon cahier d’écolière…

Anne Delaleu
14 décembre 2018 

Un Picasso - J. Hatcher - Studio Hébertot

jusqu'au 3 mars 2019
durée 1h
Jeudi 21 h - vendredi et samedi 19 - dimanche 17h
Site du théâtre ICI

Un Picasso

Jeffrey Hatcher

Adaptation de Véronique Kientzy

Mise en scène de Anne Bouvier

Avec Jean Pierre Bouvier et Sylvia Roux


On distingue un homme assis dans la pénombre d’une cave, il allume une cigarette, qui est-il et que fait-il là ? Il est entouré par des caisses en bois, où l’on devine des cadres de tableaux.

Une femme le rejoint, ce n’est pas un rendez-vous galant, mais l’histoire d’un fabuleux peintre qui devra défendre son œuvre face à l’attachée culturelle du régime nazi. Nous sommes à Paris, c’est l’Occupation. Une exposition privée doit se faire, mais ce sera pour détruire les œuvres « dégénérées ». Picasso s’interpose, il n’a pas beaucoup d’affection pour certains de ses collègues, mais il veut sauver trois autoportraits que lui présente Frau Fisher.

Ce sera le duel, entre un génie arrogant et égocentrique et une femme rigide qui veut elle aussi sauver sa peau. A-t-on de la sympathie pour l’un ou l’autre ? Pas vraiment, mais le sujet est plus vaste que celle de ces deux individus.


Les autodafés du régime nazi, la destruction de tout ce qui n’était pas « l’esprit allemand », Picasso tentera le tout pour le tout, la séduction ? Il connaît parfaitement, ses mots sont cruels envers ses compagnes et ses enfants. Mlle Fischer est victime d’un chantage odieux, mais voue une véritable passion pour l’homme qui est devant elle. Elle sait frapper où il faut, Guernica ? Une œuvre politique, lui s’en défend, il a souffert et pleuré lors de la destruction de ce village basque. Il s’emporte, elle sait l’affronter mais pour combien de temps encore ?

Jean-Pierre Bouvier est un de nos rares comédiens à s’investir totalement dans le personnage qu’il incarne, c’est toujours un bonheur de le voir sur scène. Sylvia Roux c’est la glace et le feu qui couve. La mise en scène de Anne Bouvier est dense, le texte et les répliques ne manquent pas d’humour.


Une belle pièce qui nous interpelle sur la liberté d’expression et de création.

Anne Delaleu
14 décembre 2018 




lundi 10 décembre 2018

Reprises au Lucernaire !




Reprise au Lucernaire des pièces suivantes que j'ai eu le plaisir de voir !


  • Les Fourberies de Scapin voir mon article ICI 
  • Le cercle de Whitechapel voir mon article ICI 
  • ABC d'airs  voir mon article ICI

site du Lucernaire ICI



vendredi 7 décembre 2018

Cuisine et confessions - Les 7 doigts - Bobino


jusqu'au 12 janvier 2019
mercredi au samedi durée 1h30
site du théâtre ICI

Cuisine et confessions

Les 7 doigts



« Pâtes, amour et fantaisie », voilà ce qu’on pourrait dire de ce spectacle dynamique, très sympathique.

Jonglerie au fouet de cuisine, les assiettes virevoltent, pas de casse ! Le lancer de diabolos est parfaitement maîtrisé.  Coté acrobatie aérienne, une charmante jeune femme s’envole, elle s’enrobe du tissu avec beaucoup de grâce et de poésie.


Et puis il y a les cadres, les acrobates se projettent au travers, les portés sont adroits, les échappées avant ou arrière à couper le souffle, le mat japonais toujours aussi impressionnant. Tout ceci en continuant leur petite cuisine, leurs confessions, chacun parle de souvenirs d’enfance, dans leur langue respective, ce qui provoque un beau chaos et beaucoup de rires !

Les spectateurs sont invités à participer à cette « cuisine » pour au moins préparer le gâteau au chocolat…

Je ne connaissais pas cette compagnie, ce fut une belle et goûteuse découverte !


Anne Delaleu
7 décembre 2018


mercredi 5 décembre 2018

J'ai des doutes - Devos - théâtre du Rond-Point

jusqu'au 6 janvier 2019
mardi au dimanche 18h30
durée 1h30
site du théâtre ICI

J’ai des doutes

Spectacle de François Morel


Textes Raymond Devos
Composition musicale  Antoine Sahler
Musique et interprétation Romain Lemire ou Antoine Sahler


Attention, spectacle intelligent, drôle, fin, joué par deux fameux interprétes François Morel et Antoine Sahler, qui ont redonné vie aux textes de Raymond Devos.

Et oui, le clown est mort, celui-ci nous a quitté en 2006, enfin disons que le Créateur s’ennuyant ferme a « convoqué » le sieur Devos.

C’est d’ailleurs comme ça que le spectacle commence, des éclairs, le tonnerre et Morel, violon en main, Antoine Sahler au piano. Discussion entre St Pierre et Dieu. Accrochez-vous bien !

Parler pour ne rien dire, le clou, A Caen les vacances, Mon chien c’est quelqu’un, où courent-ils, la dernière heure, j’ai des doutes, etc. Devos était un magicien des mots, un jongleur de l’esprit.

On rit encore de ses bons mots, de ses sketchs, de sa poésie, son aspect lunaire. François Morel redonne vie à Devos, quelle énergie il déploie, même les textes les plus connus font encore rire aux larmes ! Devos avait un comparse, son pianiste. Antoine Sahler joue de multiples instruments et donne la réplique à François Morel avec beaucoup d’humour.

« Radioscopie » de Jacques Chancel pour entendre le vrai Devos, et tout ceci finit par un grand karaoké géant, vous avez intérêt à vous exercer pour « Je hais les haies qui font la haie le long des murs ».


Un spectacle à ne pas manquer, vous en ressortirez heureux !

Anne Delaleu
5 décembre 2018 

La queue de Monsieur Kat - Cie Mecanika - Mouffetard


Du 4 au 14 décembre / dès 4 ans
Mercredi à 15 h Samedi et dimanche à 17 h
Durée 40 mn
Pour les infos pratiques voir le site du théâtre ICI

La Queue de Monsieur Kat

de la Cie Mecanika


Conception, marionnettes, scénographie, interprétation : Paulo Duarte Univers sonore live, manipulation, conception des instruments et synthétiseurs, programmation : Morgan Daguenet Création lumière, machinerie, manipulation, régie plateau : Fabien Bossard Regard extérieur : Christelle Hunot Construction de structure scénographique : Pierre-Yves Jamaux Diffusion : Léa Malhouitre Remerciements : Cécile Bellat, Faustine Beuve, Eric Deroost, Benoit Gasnier, Amanda Silva Remerciement spécial : Nino Duarte


Il s’agit d’une adaptation visuelle et sonore du très beau livre graphique pour enfants de Tjalling Houkema auteur et illustrateur néerlandais inédit en France.

Spectacle visuel, musical et  sans paroles, et c’est ce qui étonne tout d’abord, et nous entraîne dans une histoire devinette : mais qui est donc Monsieur Kat ?



Nous sommes dans l’univers heureux et ordinaire, des oiseaux, qui étrangement ressemblent au monde des humains.

Un événement va perturber la tranquillité de ce petit monde : un œuf va être dérobé  par un oiseau malhonnête et les petites marionnettes à fil vont partir à sa recherche.


Les personnages, évoluent dans un paysage limité par une sorte de  tube rouge et blanc, qui nous intrigue, mais les petites marionnettes à fil ne semblent pas s’en soucier, occupées par leur recherche. La dure réalité de la solution viendra bien sur à la fin de l’histoire.


Au sein de la compagnie Mecanika, Paulo Duarte, assisté de Morgan Daguenet et Fabien Bossard, aime combiner les nouvelles technologies et le théâtre, pour offrir un spectacle exigeant qui nourrit l’imaginaire des jeunes enfants présents, particulièrement attentifs et étonnement silencieux le jour où je suis venue !
Annie Lozac'h
5 décembre 2018 

mardi 4 décembre 2018

Le double - F. Dostoïevski théâtre 14


jusqu'au 29 décembre 2018
du mardi au vendredi 19 h et samedi 20h30
site du théâtre ICI
durée 1h30
Le double
D’après Fiodor Dostoïevski

Adaptation et mise en scène de Ronan Rivière en collaboration avec Amélie Vignaux

avec Ronan Rivière (Jacob Pétrovitch Goliadkine), Jérôme Rodriguez (Nikolaï Sémionovitch), (Pietrouchka), Jean-Benoît Terral (Olsoufi Ivanovitch), Laura Chetrit (Clara Olsoufievna), Antoine Prud’homme de la Boussinière (Le Double) et Olivier Mazal au piano


Jacob Petrovitch Goliadkine est un nobliau et il s’en revendique hautement, mais il est bien obligé de travailler, il envoie son valet Pietrouchka acheter de nouvelles bottes, un costume et une livrée pour lui. C’est dans cet équipage grotesque qu’il se rend à son bureau, au Ministère. Son collègue Nikolai ainsi que le Directeur Olsoufi Ivanovitch s’amusent de lui, Jacob se rend bien compte qu’il est la risée de tous. La charmante Clara, fille du Directeur, l’invite à son anniversaire, elle fait tourner la tête à plus d’un…

Jacob honteux de sa tenue, de son manque d’envergure, refuse l’invitation. Il est sermonné par son valet et ils se rendent tous deux devant la maison d’Olsoufi, cadeau à la main, Jacob tremble, il commet impair sur impair ! Retournant chez lui à travers les rues, il semble voir son double ! Est-il sujet aux hallucinations ? Après tout entre la vie que l’on subit et le rêve, la frontière est infime, son « double » s’est-il matérialisé ?

Le double en question arrive au Ministère, il a la même allure et le même patronyme, ce qui prête à confusion. Le pauvre Jacob est manipulé par son double, celui-ci est le contraire de Jacob, aisance, habileté, charme. Et voilà notre Jacob bien embarrassé et chassé de son poste.

C’est un univers « fantastique » que nous présente Ronan Rivière, il aborde le rôle de façon burlesque au début et plus noire à la fin, grâce au piano, on se croirait dans les cinémas où l’on projetait les films muets avec accompagnement pour illustrer ou ponctuer certaines scènes.

Les décors modulables, ingénieux pour se retrouver chez Jacob, au Ministère, dans St Petersbourg, les lumières pour appuyer tel ou tel moment.

Jérôme Rodriguez, fidèle ami, Michaël Giorno-Cohen, bourru et attachant, Jean-Benoît Terral, fantoche attaché à ses privilèges, Laura Chetrit, charmante en robe « patineuse » ne doutant de rien, Antoine Prud’homme de la Boussinière,  Double ou sortant de l’imagination de Jacob, en tout cas inquiétant à souhait ! sans oublier Olvier Mazal et son piano.


Une pièce intéressante et fort bien interprétée.
Anne Delaleu
4 décembre 2018 

vendredi 30 novembre 2018

Ich bin Charlotte - D.Wright - Théâtre de Poche Montparnasse


Vendredi - samedi 19h dimanche 15h
durée 1h10 - jusqu'au 6 janvier 2019
site du théâtre ICI

Ich bin Charlotte

Doug Wright


Adaptation Marianne Groves
Prix Pulitzer 2004 du texte dramatique.

Mise en scène Steve Suissa

Avec Thierry Lopez


Longue silhouette noire, perchée sur des hauts talons, Charlotte von Mahlsdorf nous raconte son histoire, ses combats dans l’Allemagne nazie et le communisme… Comment survivre en étant homosexuel, travesti ?

L’américain Doug Wright a mené l’enquête sur Lothar Berfelde devenu Charlotte, jeune allemand qui pour se protéger et défendre sa mère, tuera son père, militant du parti nazi.

Charlotte aime les objets anciens, elle ouvrira un musée pour cacher tous ses trésors, les meubles, les phonographes. Ce passé révolu elle le protège, le fait découvrir à certains, en qui elle a confiance. Pourtant Il lui faudra répondre de ses actes, a-t-elle espionnée pour le compte de la Stasi ? Elle sera honorée dans son pays, puis partira ouvrir un autre musée en Suède. Avant sa mort, elle aura vu le mur de Berlin s’effondrer.

Thierry Lopez incarne Charlotte et d’autres personnages, il faut le voir déambuler, danser (bravo à la chorégraphe Anouk Viale), imiter différents accents ou personnages ! À l’aise, l’œil rieur, le sourire enjôleur, Il est drôle, mais aussi touchant.

Steve Suissa (qui recevra le trophée de la culture pour la création du festival du théâtre français en Israël), a su recréer une atmosphère, aidé par les lumières de Jacques Rouveyrollis.


Une époque où il ne faisait pas bon être différent, soyons vigilants dès à présent !
Anne Delaleu
30 novembre 2018 



mercredi 28 novembre 2018

Gainsbourg forever - Théâtre Trévise

les mercredis 21h30
site du théâtre ICI
durée 1h10

Gainsbourg Forever

Myriam Grélard


« Dieu est un fumeur de Havane… » Et certes sur la scène du théâtre il y en a des volutes de fumée !

Myriam Grélard nous conte l’histoire de Lucien, fils d’immigrants russes juifs, elle campe Liliane la sœur jumelle, c’est à travers elle que nous connaîtrons l’histoire, l’ascension et le destin hors norme de l’homme à la tête de chou, séduisant, aimant les femmes et l’amour.



Il aimait aussi la peinture, la grande musique, un grand admirateur de Chopin, Ravel, Debussy etc, un véritable artiste !

Qui ne connaît ses chansons, les fredonne, je me souviens à la fin d’un spectacle musical, le public a chanté « la javanaise », devant les artistes sidérés ! des paroles simples, poétiques, une musique qui accompagne parfaitement les mots. Les femmes lui ont donné sa chance, ou l’ont aimé avec passion, Juliette Gréco,  Michelle Arnaud, BB, et la jeune France Gall l’interprète de « poupée de cire, poupée de son », anecdote personnelle, nous ne manquions jamais le concours de l’Eurovision à la maison, je me souviens de ma mère, en entendant le nom de Gainsbourg, soupirer « pourvu qu’il ne soit pas saoul ! » elle l’aimait bien, mais il avait l’air d’être souvent entre deux verres…

Serge Gainsbourg nous manque, il a marqué et traversé les époques et les genres de musique sans problème. Il aurait eu 90 ans, lui qui se vantait d’avoir enterré trois cardiologues !

Un beau spectacle, Myriam donne vie à BB, Liliane, Edith, et bien sûr à Jane et Charlotte.


« j’ai vu Gainsbourg, Gainsbourg forever, j’ai jamais rien vu d’aussi beau, oh c’est beau, c’est beau Gainsbourg, Gainsbourg forever »…

Anne Delaleu
28 novembre 2018

lundi 19 novembre 2018

Les mystiques - H. T de Clermont Tonnerre - Les plateaux sauvages





 du 19 au 30 novembre à 20 h (pas le week end)
durée 1h30
site du théâtre ICI


Les mystiques ou comment j'ai perdu mon ordinateur entre Niort et Poitiers 
Hedi Tillette de Clermont-Tonnerre

mise en scène de l'auteur

Avec Mathieu Genet, Bruno Gouery, Mireille Herbstmeyer, Flore Lefebvre des Noëttes, Lisa Pajon, Makita Samba


Le titre laisse rêveur !

Un charmant jeune homme nous explique comment il a "oublié" son ordinateur dans le train.

Un an auparavant, il préparait un livre sur les mystiques, sa demi-soeur rencontrée après la mort de leur père, est religieuse, son livre de chevet "Catherine de Sienne". Peut être pour mieux la comprendre a-t-il l'idée lumineuse d'écrire un livre et de regrouper tous les ouvrages sur les mystiques de toutes religions.


Mais comment se concentrer sur le sujet, quand on a des amis qui ont chacun une idée ou une anecdote à raconter et qu'ils pensent importante !

Il part donc à Sienne, il fera des rencontres surprenantes, dont l'ophtalmo italien une vraie perle celui-là ! il a été "ébloui" dans tous les sens du terme. En plus, il parle avec le fantôme de son père, ce qui n'arrange rien.

Les situations sont menées tambour battant, que ce soit les copines qui tentent de l'aider dans sa démarche, l'évocation des cours de théâtre qu'il prenait, la productrice branchouille qui n'est pas décidée à faire un film sur le sujet pas très vendeur.

Une comédie étrange, un peu déjantée, fort bien jouée, qui part un peu dans tous les sens mais intéressante à voir.

J'aime l'écriture et l'univers de Hedi Tillette de Clermont-Tonnerre, j'avais déjà apprécié "Les deux frères et les lions" qui se jouera de nouveau au Poche Montparnasse à partir du 8 janvier 2019.


Anne Delaleu
19 novembre 2018

samedi 17 novembre 2018

La ronde - A. Schnitzler- théâtre 14


Lundi 19 h - mardi au vendredi 21h - samedi 16h
jusqu'au 31 décembre 2018
site du théâtre ICI

La ronde

Arthur Schnitzler (1862-1931)


Mise en scène Jean-Paul Tribout

Avec : Lea Dauvergne, Caroline Maillard, Marie Christine Letort, Claire Mirande, Xavier Simonin, Laurent Richard, Jean Paul Tribout, Alexandre Zekri, Florent Favier

Vienne au début du 20ème siècle, la Grande Guerre se profile à l’horizon, mais Vienne est une ville intellectuelle et cosmopolite, dans la peinture, la littérature, la musique etc.

Sur scène des panneaux miroirs déformants, miroirs de lupanars ? On devine le principal, le lit !

Autour de ce lit, se déroule la vie de dix couples, ils formeront une ronde, la boucle sera bouclée par la prostituée du début.

Amour ? pas vraiment dans le sens romantique, mais surtout jeux sexuels, sensuels, quelque soit le rang social, comment aborder, séduire, plaire, s’amuser, nous sommes les voyeurs de cette joyeuse ronde.
  • La prostituée et le soldat
  • Le soldat et la femme de chambre
  • La femme de chambre et le jeune monsieur
  • Le jeune monsieur et la femme mariée
  • La femme mariée et l'époux
  • L'époux et la grisette
  • La grisette et l'auteur
  • L'auteur et la comédienne
  • La comédienne et le comte
  • Le comte et la prostituée

Chaque scène aborde un fait de société, pas besoin de chercher du romantisme, mais le plaisir charnel, c’est parfois triste, souvent drôle, on comprend pourquoi Arthur Schnitzler a eu des ennuis avec ses compatriotes à l’époque.

Prenez part à la ronde, chorégraphiée par Jean-Paul Tribout et ses comédiens, qui ont pris, on le sent bien beaucoup de plaisir à jouer.


Anne Delaleu
17 novembre 2018

vendredi 16 novembre 2018

J'ai bien fait - théâtre de la Tempête



du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h30 (le samedi 17 novembre à 17h30)

Salle Copi • Durée : 1h45 
jusqu'au 16 décembre 2018
site du théâtre ICI

J’ai bien fait !

Pauline Sales


Mise en scène Pauline Sales

avec Gauthier Baillot, Olivia Chatain, Anthony Poupard, Hélène Viviès


Un atelier ou un garage, le sol est jonché de … traversins, c’est une œuvre d’art à ne pas s’y tromper.

Valentine a l’air surexcitée et discute avec son frère Paul, le plasticien des traversins. Elle, chignon serré, habillée maronnasse-beigeasse-grisouille, pas une once de féminité, de couleurs gaies.

Paul, fait ce qu’il peut, comprend parfaitement qu’on soit insensible à son art, ne comprend pas sa sœur, encore moins leurs parents. Ils se disputent à leur sujet.

Valentine lui demande de l’aide, c’est bien la première fois depuis des années, ils ne s’entendent pas beaucoup. Elle a fait quelque chose d’absurde, d’insensé, mais ça on le saura plus tard…

Puis intervient Sven, son mari, scientifique rasoir, qui n’a plus beaucoup d’attirance envers sa femme, leurs enfants sont grands. Sven a des mots très durs sur sa femme, en résumé, elle est inodore et sans saveur.

Intervient Manhattan, drôle de prénom pour cette jeune paumée, ancienne élève de Valentine, et maîtresse de Paul, elle fait le ménage, elle vivote.

Ces quatre là parlent mais n’échangent pas, Valentine est la plus fragile, elle reprend les phrases cruelles de sa fille, qui lui reproche d’être là, alors qu’au Bataclan c’est la jeunesse qui a été frappée.

Mais au fait que sont devenus les élèves de Valentine, qu’elle avait accompagnés à Paris pour une sortie éducative…


La pièce est intéressante, énigmatique, la fin est surprenante, on se perd un peu dans le labyrinthe de leurs pensées, de leurs réflexions, tout y est, les migrants, l’acceptation de l’autre, l’art contemporain, l’éducation.

Anne Delaleu
16 novembre 2018

mercredi 14 novembre 2018

Love théâtre day ! 14 novembre Théâtre Hébertot


Une bien belle journée que ce 14 novembre, journée mondiale #Lovetheatreday ! Rencontre avec trois de nos hommes en colère et visite du théâtre.


Jacques Hébertot (1886-1970) nous accueille, il a repris le théâtre des Arts et en 1940 a réouvert ce lieu en lui donnant son nom, alors que l'époque n'était pas des plus favorables.

On lui doit de nombreuses créations, Camus, Montherlant, Mauriac, Bernanos.

Le théâtre a connu divers propriétaires, tous attachés à la renommée du théâtre, de la création, de nouveaux auteurs. Francis Lombrail dès 2013 poursuit l'aventure.


Bonjour Monsieur Bouquet nous montons nous entretenir avec trois merveilleux comédiens.

Globe de Cristal 2018



Antoine Courtray, Francis Lombrail et Bruno Putzulu 

Nous parlons de la pièce, "Douze hommes en colère", grand succès mérité et qui attire toutes les générations.

Francis Lombrail parle de son personnage, étriqué, raciste, le rôle est intéressant tant il y a de facettes à exploiter, Bruno Putzulu est celui par qui le doute s'installe et qui fera réfléchir les autres, dont Antoine Courtray juré, né dans un quartier difficile comme l'accusé.

Aucun des comédiens présents n'a été juré en France,  par contre le dramaturge Reginald Rose a écrit cette pièce, en sortant du tribunal où il était  juré ! Le système judiciaire américain est différent du français, et il n'aurait pas été judicieux d'adapter l'histoire "en France".

L'époque aux USA était à la "chasse aux sorcières", le procès Rosenberg qui a ému le monde entier était encore présent dans les mémoires.

La mise en scène est très sobre le décor également, ce qui permet d'écouter le texte avec attention. Comme le fait remarquer Francis Lombrail, il y a de l'émotion, et aussi de l'humour dans cette pièce, et il est heureux de voir un public jeune s'enthousiasmer chaque soir. 

Nous les quittons à regret, mais c'est pour la visite du théâtre, sous la houlette d'Antoine Courtray !



Décor de "Douze hommes en colère", j'ai pris la photo assise dans la loge présidentielle (et oui !).

1838 ouverture de la salle
un joli canapé pour se reposer de la montée !

du Paradis, une vue plongeante !

Les cintres
changement de décor !




Les loges,
Merci Antoine !

Entrée des artistes (tiens c'est un bon film aussi !) et fin de la visite passionnante et sportive.

Anne Delaleu
14 novembre 2018

Merci au théâtre Hébertot, et à son équipe technique
à son Directeur Francis Lombrail, 
aux comédiens Bruno Putzulu et Antoine Courtray
ainsi qu'à Leslie Hazan, relations publiques et communication
et à Perrine Carpentier des Théâtres Parisiens Associés www.tpa.paris

lundi 5 novembre 2018

Stück Plastik - Von Mayenburg - Manufacture des oeillets

Site du théâtre ICI
jusqu'au 16 novembre
durée 1h40
lundi - mardi - vendredi 20h
jeudi 19h - samedi 18h - dimanche 16h

STÜCK PLASTIK
(Une pièce en plastique)
Marius von Mayenburg



Mise en scène Maïa Sandoz

Avec Serge Biavan - Maxime Coggio - Paul Moulin - Maïa Sandoz - Aurélie Vérillon



Comment faire pour être en accord avec ses convictions ? est-ce si difficile, apparemment oui pour Michael et sa femme Judith. Il est médecin, elle, assistante d’un artiste plasticien. Ce sont des bobos de gauche, ils ont leurs idées sur tout, mais leur profession les engloutissent complètement, ils sont donc obligés de prendre une femme de ménage, elle s’occupera également de leur gamin de 12 ans, Vincent, râleur et surtout accroché à sa tablette pour filmer toutes les scènes de la vie conjugale compliquée de ses parents et autre chose aussi…

Jessica est donc embauchée. C’est une femme simple, et selon les clichés n’a pas d’éducation ! Judith fait toute une histoire sur la propreté, celle de sa maison mais surtout celle de Jessica.

Michael se sent incompris, délaissé. Serge Hauluppa l’artiste plasticien, ami du couple, a une théorie bien arrêté sur la dépression. C’est vraiment trop banal, on fait du burnout !

Serge est intéressé par Jessica, il veut la filmer lorsqu’elle nettoie, il en rajoute d’ailleurs !

Tout ce petit monde baigne dans l’hystérie, la mise en scène de Maïa Sandoz joue sur l’absurde, la violence des propos. A nous de décrypter le message, sur l’art contemporain et ses dérives, sur l’esclavage moderne.

La pièce est très bien interprétée, chacun sa personnalité, son délire. Une comédie acide qui fait réfléchir.

Ce spectacle fait partie de l'édition 2018 des Théâtrales Charles Dullin www.lestheatrales.com n'hésitez pas à consulter leur site !

Anne Delaleu
5 novembre 2018