mardi 28 novembre 2017

Chagrin pour soi - Lemoine/Forte - théâtre La Bruyère


Mardi au vendredi 19h -  samedi 17h et 19h
(modifications du 5 février)
durée 1h20
site du Théâtre La Bruyère ICI

Chagrin pour soi
Virginie Lemoine et Sophie Forte

Mise en scène Virginie Lemoine assistée de Laury Andre

avec Sophie Forte, Tchavdar Pentchev, William Mesguich en alternance avec Pierre-Jean Cherer
 photos Karine Letellier

« C'est drôl' c'que t'es drôle à regarder.
T'es là, t'attends, tu fais la tête. Et moi, j'ai envie de rigoler ... »

Pauline la cinquantaine, n’a pas de bigoudis, ni les bas sur ses pantoufles, mais elle a de quoi être triste. Son Alexandre l’a plaquée pour une plus jeune, elle ne s’est rendue compte de rien, et la surprise est douloureuse, surtout avant Noël !

Elle est là assise, en peignoir, et puis... on frappe à la porte ! C’est lui il est revenu elle en est certaine ! Non, ce n’est pas Alexandre, mais un séduisant jeune homme, un dandy, c’est son « chagrin » matérialisé (des chagrins aussi sexy j’en veux bien...). Elle veut s’en débarrasser tu parles comme c’est facile ! Il est catégorie 4 et un CV prestigieux.



Elle va devoir le supporter (au propre et au figuré), il est là, il ne lâche rien et enregistre les « progrès » de sa patiente. Pauline essaie de faire bonne figure devant ses deux gamines. Sa copine Odile, vient lui remonter le moral. Pauline essaie tout pour se débarrasser de son gros chagrin, médecines douces, yoga, méditation, toute la panoplie du parfait désespoir à soigner !

Même en vacances en Asie, ou en boite de nuit avec Odile, son chagrin est là. Ça dure des mois, en plus, quelques « parasites » interviennent et se matérialisent, la colère, l’espoir qui se fait jeter par le chagrin, la peur aussi.



Mais Pauline remontera la pente, après tout pourquoi ne pas en faire un spectacle ? Voilà la thérapie !

Sophie Forte est touchante et drôle, Tchavdar Pentchev est un « chagrin » sympathique, danseur et chanteur, Pierre-Jean Cherer campe avec bonheur tous les personnages, les filles, le toubib, le chinois, et surtout Odile, la bonne copine.




Sophie et Virginie nous entraînent dans un tourbillon de musique et danse, et sous des dehors légers et comiques, font ressortir de l’émotion. Rassurez-vous on rit beaucoup, un bon moment à passer pour prendre des notes si on se fait plaquer (homme ou femme d’ailleurs !).

Anne Delaleu
28 novembre 2017

samedi 25 novembre 2017

L'avare - Molière - théâtre du Ranelagh


Mercredi au samedi à 20h45 + samedi à 16h30 + dimanche à 17h
Relâches les 10, 17 novembre / 2, 24 décembre
durée 1h45
site du théâtre ICI
crédit photos François Raison

L’avare
Molière

Mise en scène et adaptation Jean-Philippe Daguerre

Avec : Didier Lafaye, Philippe Arbeille ou Olivier Girard, Pierre Benoist ou David Mallet, Grégoire Bourbier, Mariejo Buffon, Stéphane Dauch ou Etienne Launay, Bruno Degrines, Armance Galpin, Antoine Guiraud ou David Ferrara et Stéphanie Wurtz


Sur scène le mobilier est recouvert de draps, plus ou moins propres, on ne doit pas passer souvent le chiffon chez le maître du logis...

D’ailleurs le voici au fond, une pelle sur l’épaule, il ne se rend pas compte qu’il est suivi d’un valet, ce dernier est malin comme un singe, il saura le faire tourner en bourrique et lui voler son argent !

Car voilà le mot est lâché « argent », notre Harpagon né sous le règne du bon roi Henri, il porte encore la fraise à l’antique. Il n’use guère ses vêtements, pas comme son fils qui regorge de rubans et aiguillettes ! Quant à la charmante Elise, elle porte encore sa robe grise de sortie de couvent.



Harpagon se pique de vouloir se remarier, au grand désespoir de son fils qui avait des vues sur la fiancée de son père. Mais il aime l’argent avant toute chose, avant ses enfants c’est certain.

Frosine, marieuse de son état et pythie à ses heures, est bien décidée à convaincre l’avare de lui prêter de l’argent pour gagner son procès. Elle aurait dû consulter ses oracles avant...

Didier Lafaye est un Harpagon tantôt malicieux, l’air bonhomme tout en tourmentant son monde, mais sombrant dans la folie douce lorsqu’il découvre le vol de sa cassette. La mise en scène de Jean-Philippe Daguerre foisonne de créativité, il donne un nouvel éclairage sur les personnages. Le Grenier de Baboucka aime les costumes (moi aussi !), bravo donc à Catherine Lainard.




Cet avare a bien fait rire la salle, et surtout les enfants qui pourront aborder Molière avec plaisir, le but est atteint.

Anne Delaleu
25 novembre 2017

vendredi 24 novembre 2017

Ca va ? - J-C. Grumberg - théâtre du Rond Point



jusqu'au 3 décembre 2017
Site du théâtre ICI
du mardi au dimanche 18h30
durée 1h30
Ça va ?
Jean-Claude Grumberg

Mise en scène Daniel Benoin

Avec Pierre Cassignard, François Marthouret et Eric Prat


Ça va ? tout le monde prononce ces deux mots, on n’attend pas vraiment la réponse, c’est une formule de politesse si on veut...

Sur scène, du monde qui va qui vient, on se croise, on se tape sur l’épaule, ça va ? oui, et toi ?
De beaux décors en transparence, Paris, ses quais, ses théâtres, ses bistrots et puis trois personnages vont évoluer dans différentes saynètes.

Le professeur de théâtre complètement déjanté,  qui pense et persiste à reconnaitre l’acteur qu’il vient de voir sur scène, et là c’est le délire total, il n’écoute même pas l’homme qui lui crie qu’il n’était pas sur scène mais dans la salle ! le Président de la République, élu par tirage au sort, qui explique à son ami que les ministres seront aussi tirés au sort, bon il faut attendre que l’actuel Président termine son mandat quand même.


Les candidats au suicide pour la bonne cause, immolation par le feu, s’il vous plait ! mais ils ne sont pas d’accord sur la manière dont doit se dérouler le sacrifice, l’un veut absolument la beauté du geste l’autre s’en fiche, son gamin attend pour filmer la scène.

Il y a aussi, le malade qui aime la bonne chère, et dégouline de cholestérol et pas le bon, il aura une ordonnance bien grasse pour en finir plus vite. Les comédiens classiques, toutes perruques au vent, et qui persistent à ne pas commencer par la bonne phrase. L’auteur de téléfilms qui reproche à un metteur en scène d’opérette de faire rire les gens. Et puis le pessimiste guéri, qui se reproche de sourire à la vie et on termine par deux personnages qui en attendent un troisième : viendra-t-il ? pas sûr... c’est le théâtre de l’absurde dans toute sa splendeur.

Bien entendu, ses séquences sont animées et interprétées avec gourmandise, humour, par nos trois compères qui s’amusent comme des gamins.

Jean-Claude Grumberg, est un de nos grands auteurs contemporains, il a écrit sur la xénophobie, le racisme ordinaire, la Shoah. Ses textes sont percutants et vont à l’essentiel.


C’est une pièce drôle et intelligente, n’ayez pas peur ni honte de rire !

Anne Delaleu
24 novembre 2017

jeudi 23 novembre 2017

L'avare - Molière - théâtre 14


Représentations les Lundi, Mercredi et Jeudi à 19h
Les Mardi, Vendredi à 20h30 - matinée samedi 16 h
Relâches exceptionnelles Lundi 4, Vendredi 8 et lundi 25 décembre
Représentation exceptionnelle Dimanche 31 décembre à 20h30
durée : 1h55 sans entracte
site du théâtre ICI
crédit photos LOT

L’avare
Molière
Mise en scène : Frédérique Lazarini - Dramaturgie : Henri Lazarini

Emmanuel Dechartre ; Michel Baladi ; Guillaume Bienvenu ; Cédric Colas ; 
Jean-Jacques Cordival ; Charlotte Durand-Raucher ; Denis Laustriat ; Frédérique Lazarini ; Didier Lesour ; Katia Miran


Un jardin pas très accueillant, et pourtant nous sommes au cœur de l’été, l’orage gronde. Une ruche sur le côté, sécheresse des plantes et des fleurs, une guirlande d’ampoules qui hésitent à éclairer, deux jeunes amoureux surgissent, Valère et Elise la fille de la maison. Nous sommes en ... quelle époque ? ma foi, Molière s’arrange de tout, c’est donc une transposition moderne.

Dans le jardin, une trappe s’ouvre, et un diablotin en sort, heureux, les yeux pétillants, c’est notre Harpagon !

Tout autour de lui, le personnel s’agite, ses grands enfants ont peur de lui, mais l’union fait la force et Elise parlera la première enfin, elle tente, car leur père, leur dévoile son intention de se marier avec ... la jolie Marianne, promise de Cléante, mais ça il ne le sait pas encore !



Et puis il y a l’intrigante Frosine, qui pour gagner les faveurs de l’avare serait prête à ... tout ! Heureusement, le valet de Cléante, La Flèche sera là pour aider tout ce petit monde.


Qui ne connait cette comédie, mais c’est toujours un plaisir, de retrouver les personnages, si bien interprétés par Emmanuel Dechartre, qui incarne avec drôlerie et malice Harpagon, Guillaume Bienvenu est un Valère convaincant, le quiproquo de la cassette est irrésistible, quant à Cédric Colas il a su donner un nouveau regard sur le personnage du fils. Les demoiselles Charlotte Durand-Raucher et Katia Miran font preuve de personnalité. Comment oublier Michel Baladi qui rend sympathique malgré tout Me Jacques, et son compère Didier Lesour un La Flèche fourbe et malin à souhait.



La mise en scène regorge de gags, Dame Claude (Jean-Jacques Cordival irrésistible) qui s’émerveille d’un rien, très complice avec Elise, Frédérique Lazarini redoutable Frosine, et l’arrivée bluffante de Denis Laustriat.


D’ailleurs, vous serez surpris en arrivant au guichet, Dame Claude vous donnera vos billets, à moins que ce ne soit Me Simon ou alors le Commissaire...

Anne Delaleu
23 novembre 2017 

dimanche 19 novembre 2017

Quai des Brumes - J. Prévert - Essaïon Théâtre


  • Du 6 octobre 2017 au 14 janvier 2018
  • les vendredis, samedis à 19h30 et les dimanches à 18h
  • Relâches : 24 et 31 décembre
  • Durée 1h20
  • Site du théâtre ICI

Quai des Brumes
d'après le scénario de Jacques Prévert

Mise en scène : Philippe Nicaud

Distribution : Idriss, Sara Viot, Fabrice Merlo, Pamphile Chambon, Sylvestre Bourdeau, Philippe Nicaud




Pierre Mac Orlan écrit « Le quai des brumes » en 1927, en 1938 Marcel Carné et Jacques Prévert se sont emparés de l’histoire, l’ont réadaptée, ce n’est plus « le lapin agile » ni Montmartre, mais le Havre. L’histoire de Nelly et Jean n’a plus grand-chose à voir avec les héros du roman. Pierre Mac Orlan a pourtant été très satisfait de l’adaptation cinéma.


Quelle en est l’histoire ? Jean a déserté, il arrive au Havre, il veut fuir et s’embarquer par le prochain navire, il n’a pas le sou, mais le ventre vide, il entre dans un bar tenu par Panama, qui a bien compris à qui il avait affaire, grand cœur, il offre sans rien demander, un verre et de quoi diner à Jean.

Dans ce bar, il y a aussi un jeune peintre, un habitué, et puis il y a Lucien petite gouape, qui veut semer la terreur et jouer les gros bras. Il en est pour ses frais avec Zabel, inquiétant tuteur de la jolie Nelly.

Jean et Nelly c’est le coup de foudre, et bien sûr les « beaux yeux » et le baiser offert... l’amour et les rires avant les larmes.

Philippe Nicaud a choisi de réadapter au théâtre le film mythique de Carné et les magnifiques dialogues de Prévert. L’ambiance du port, du bar, la musique, les personnages bien campés, véracité des comédiens, poésie, tout y est pour nous plonger dans le climat de Prévert. Une découverte pour ceux qui n’ont jamais vu le film, ni lu le livre, et une belle réussite pour les autres.



Anne Delaleu
19 novembre 2017

vendredi 17 novembre 2017

Une journée chez ma mère - C. de Turkheim - cabaret La Nouvelle Eve



jusqu'au 30 Décembre 2017 
du vendredi au samedi 20h et le dimanche à 17h
durée 1h15
site du Cabaret ICI

Une journée chez ma mère
Bruno Gaccio et Charlotte de Turckheim
Mis en scène Patrice Thibaud


Charlotte de Turckheim a le sens de la famille, elle le prouve puisqu’elle nous conte une autre journée chez sa baronne de mère, 20 ans se sont écoulés, mariage et petits enfants à la clé !

Il y a toujours la truculente Lydia, la bonne portugaise, son bon sens et sa grande gueule, Cathy la baby-sitter nunuche mais connaissant ses droits et surtout la télé réalité par cœur, et puis l’amie d’enfance de la baronne, qui revient du Portugal et sort toujours autant d’âneries mais avec un chic et un aplomb ! Il y a aussi le jeune étudiant allemand qui va leur donner du fil à retordre et leur en faire voir de toutes les couleurs - au sens propre -, le chien qui bouffe n’importe quoi et surtout le livre de Charlotte, la bonne copine marseillaise de Cathy qui va se retrouver dans un autre monde, pas celui de Pagnol, d’ailleurs elle ne doit pas connaître...


Enfin Charlotte pensait se ressourcer, se faire chouchouter et lire un bon bouquin, hélas, Béatrice a toujours les mêmes problèmes bassement matériels, la toiture, et une fuite d’eau mal venue, et les huissiers ! ah ceux là quelle engeance !

Donc, branle-bas de combat il faut planquer le plus d’objets et meubles pour éviter la salle des ventes. Mais bien entendu, rien ne se passe comme prévu, enfin ce n’est pas si simple...

Charlotte campe tous les personnages avec une aisance et une drôlerie, une énergie débordante, Patrice Thibaud a su tirer parti de ce phénomène.



Un succès bien mérité et des rappels pour Charlotte, ah mais elle y a droit !


Anne Delaleu
17 novembre 2017

jeudi 16 novembre 2017

F(l)ammes - A. Madani - théâtre de la Tempête


Jusqu’au 17 décembre 2017
durée : 1h45
site du Théâtre de la Tempête ICI

F(L)AMMES
Ahmed Madani
Mise en scène de l’auteur

avec Anissa Aou, Ludivine Bah, Chirine Boussaha, Laurène Dulymbois, Dana Fiaque, Yasmina Ghemzi, Maurine Ilahiri, Anissa Kaki, Haby N’Diaye, Inès Zahoré


Plutôt qu’une pièce, c’est un docu-témoignage par dix jeunes femmes issues des quartiers populaires, parfois sensibles, comme on dit !

La mise en scène est sobre, quelques chaises, un micro, un écran sur lequel sera projeté des vidéos de vagues, de forêts, puisque comme dit l’une d’elle « elle vient de la forêt », et des portraits d’elles-mêmes, très esthétiques.


Chacune vient raconter son histoire, son vécu, avec humour, tendresse, drôlerie, rage, amertume... Chacune sa personnalité, elles parlent très bien d’elles, de leur famille, de leurs racines.

Elles chantent, dansent, exécutent des figures de combat, tout cela dans un rythme effréné.

Ses jeunes femmes sont touchantes, intelligentes, vives, et la direction d’Ahmed Madani est inventive et brise les préjugés. Elles peuvent enfin parler et vivre leur propre liberté, c’est ce qui est important.



Anne Delaleu
16 novembre 2017

mardi 14 novembre 2017

Rendez-vous - B. Fougnies - Théâtre de l'Alhambra


jusqu'au 19 décembre 2017
tous les mardis à 19h30
durée 1h15
site du Théâtre L’Alhambra ICI

Rendez-vous
Bruno Fougnies
Mise en scène Ruba Matignon

Avec Catherine Toublanc, Lola Accardi, Robert Aburbe



20 ans après, Pussy et Nymphe se retrouvent dans la maison de campagne d’Armando, leur ancien directeur de cabaret, elles sont comme chien et chat. L’une fait des karaokés, l’autre a choisi une autre voie, le toilettage pour toutous !

Elles ont reçu chacune le même courrier, leur donnant rendez-vous dans cette maison. Piaffant d’impatience elles se balancent quelques « vérités » bien senties, sont prêtes à se crêper le chignon. Mais les hostilités passées s’imaginent que leur ancien amant les engage à nouveau pour un show !

Un homme entre, il les salue mais ne les reconnait pas... il ne se souvient de rien. C’est un choc pour les deux chanteuses, elles s’uniront pour tenter de lui faire recouvrir quelques pans de leur histoire commune et bien sûr par le biais du music-hall.

C’est une comédie (ou tragi-comédie ?) sur cette maladie (dont je ne me souviens plus du nom...), on fredonne les chansons avec Lola et Catherine, chacune dans leur rôle de vamp, de meneuse de revue. Robert nous entraine avec « les p’tites femmes de Pigalle », je trouve touchant qu’il chante au début la chanson de Salvador qui parle de souvenirs et résume ainsi l’état d’esprit d’Armando

 « Avant que ma jeunesse s'use
Et que mes printemps soient partis
J'aimerais tant voir Syracuse
Pour m'en souvenir à Paris »


Rubia Matignon, signe une mise en scène festive, on s’amuse beaucoup avec le trio et leur numéro de cabaret. L’Alhambra est le cadre idéal pour ce « Rendez-vous » à ne pas manquer avec de merveilleux comédiens-chanteurs.


Anne Delaleu
14 novembre 2017

samedi 11 novembre 2017

La petite soldate - M. Michalov - Théo-Théâtre


Jusqu'au 23 décembre
tous les Samedi 19h30 - Durée 1h10
site du théâtre ICI



La petite soldate
Mihaela Michalov
Mise en scène Anne Hérold

(traduction : Alexandra Lazarescou)


Avec
 Marguerite Courcier, Hugo Proy (clarinette)
Un conte pour enfants et plus grands, Ami est une charmante petite fille de 8 ans, espiègle, elle commande à son ours, à sa poupée, mais surtout son grand amour c’est sa Mamie. Le père de la fillette, remarié après la mort de sa femme, a une nouvelle famille maintenant et il trouve plus judicieux de laisser sa fille a sa grand-mère, pourtant âgée et malade.
Alors Ami, décide de protéger Mamie, avec l’aide de petits soldats qu’elle a créés. De toute façon quand elle sera plus grande, elle veut être soldate, ce qui fait rire ses camarades de classe et son institutrice ! Ce n’est pas un métier de femme voyons !

Protéger sa grand-mère, c’est aussi se préserver, qu’adviendra-t-il d’elle à la disparition de Mamie ?


Elle élabore tout un plan de défense, chaque « soldat » est affecté à une partie du corps de Mamie. Et elle a du tempérament et de l’obstination à revendre Ami, elle a tant d’amour à donner.

Marguerite Courcier est une fabuleuse petite fille, elle circule avec aisance et drôlerie dans son univers, les enfants présents dans la salle ne s’y sont pas trompés.

La musique est importante également, la clarinette intervient avec douceur dans le récit et nous rappelle le pays d’origine de l’auteure, la Roumanie.

Une belle histoire qui est intemporelle, universelle, et qui plaira aux petits et aux grands.


Anne Delaleu
11 novembre 2017

Misérables - d'après Hugo - Espace Paris Plaine



du 8 au 29 novembre 2017
spectacle musical dès 6 ans

mercredi, samedi, dimanche à 15h
site du théâtre ICI 

Misérables
D’après Victor Hugo

Mise en scène et lumières : William Mesguich
Adaptation et livret : Charlotte Escamez
Musique : Oscar Clark
Avec : Estelle Andrea, Magali Paliès, Julien Clément, Oscar Clark
Costumes : Alice Touvet


Une jeune femme de noir vêtue, s’approche une rose à la main, elle la dépose sur une tombe anonyme, c’est pourtant son père Jean Valjean qui repose.

Alors, Cosette nous raconte son histoire, celle de Paris, bien sûr, mais aussi et surtout celle de l’homme qui l’a sauvée de l’horrible « nourrice », la Thénardier. Misère pour misère, il y a ceux qui font le bien et les autres qui sont misérables dans leurs actions.

Certes ce n’était pas une mince affaire que de faire un choix dans le roman d’Hugo, on connait « Les misérables », le cinéma, la télé, le théâtre aussi, mais au fait l’a-t-on vraiment lu ?

Cette adaptation musicale et théâtrale est réussie, et les grandes lignes et pensées du poète sont respectées. On pourrait se croire dans nos livres d’images, avec les illustrations en noir et blanc projetées en décor, on est à Montreuil, à l’auberge, à Fontainebleau, sur les barricades...

William Mesguich sait qu’il peut compter sur ses comédiens, et il a bien raison ! Magali Paliès passe de l’affreuse Thénardier par sa gestuelle, son costume au sympathique Gavroche. Estelle Andrea est la fillette meurtrie et la jeune femme aimée de Marius, elle campe aussi une émouvante Fantine, Julien Clément endosse avec sincérité le manteau de Valjean, Oscar Clark a le redoutable privilège de jouer l’infâme Javert et le tendre Marius.

De belles voix, nuancées, qui donnent vie - grâce à la musique d’Oscar Clark - à ce monument de la littérature.



Un très bon moment à passer en famille, avec les enfants, Hugo les aimait tant !


Anne Delaleu
11 novembre 2017


vendredi 10 novembre 2017

La dame de chez Maxim's - G. Feydeau - théâtre Rive-Gauche


Jusqu'au 31 décembre
Les jeudis, vendredis et samedis à 19h
(Relâches les 09 novembre & 15 décembre 2017)
Matinées exceptionnelles les 16, 23 et 30 décembre 2017 à 16h
Séance supplémentaire le dimanche 31 décembre 2017 à 19h
Durée 1h30

site du théâtre ICI
La dame de chez Maxim’s
Georges Feydeau (Une comédie burlesque et musicale)

Mise en scène Johanna Boye
Adaptation Johanna Boye et Pamela Ravassard

Avec
Vanessa Cailhol (la Môme Crevette) - Florian Choquart ou Laurent Paolini (Docteur Petypon) - Arnaud Dupont (Mongicourt & la Duchesse) - Lauri Lupi (Corignon & Etienne) - Garlan Le Martelot (Clémentine & le Duc) - Pamela Ravassard (Mme Petypon & Mme. Vidauban) Vincent Viotti (le Général) et le musicien Mehdi Bourayou (Emile)



Le Docteur Petypon a été bien avisé de ramener au domicile conjugal la pétillante chanteuse de cabaret dite la Môme Crevette ! A sa décharge il a été entrainé par son ami Mongicourt, et l’alcool aidant, au petit matin ne se souvient plus de rien.

Il lui faut affronter sa femme Gabrielle, grenouille de bénitier, mais belle fortune ! et puis il ne s’attendait pas à voir débarquer son oncle le Général, qui vient les inviter au mariage de sa nièce. Mais bien entendu le tonton ne tombe pas sur la bonne Mme Petypon mais sur la môme, impossible de rattraper l’erreur et Petypon prend le train avec dans son bagage une môme Crevette bien épicée !


La môme rencontre le « gratin » de la province, et le snobisme surtout, alors elle ne se gêne pas et tout ce petit monde la suit sans hésiter dans ses extravagances. « Et allez donc c’est pas mon père ! », la moindre attitude, la moindre parole (hélas !) et sa chanson, tout est copié, puisque c’est la mode à Paris !

Enfin, quiproquos, malentendus, tous les ingrédients de Feydeau sont là, l’adaptation est réussie, c’est drôle, enlevé, dynamique.

Il fallait à ce Feydeau une troupe enjouée, Vanessa Cailhol est une Crevette bien relevée, ses partenaires sont extraordinaires, ils jouent et respectent l’esprit de Feydeau.

On ne s’ennuie pas au Rive Gauche avec cette Môme là !


mardi 7 novembre 2017

La révolte - Villiers de l'Isle-Adam - Les Déchargeurs


Mardi au Samedi à 21h30
Durée : 1h10
jusqu'au 9 décembre
site du théâtre ICI

La révolte
Villiers de l’Isle-Adam
Mise en scène Salomé Broussky
Avec Dimitri Storoge  Maud Wyler


Elisabeth entre dans la pièce, elle est vêtue d’un tailleur sobre, d’une jolie blouse, mais rien de superflu, elle semble bien grave, s’assied à un bureau design. Félix son mari la suit, lit son journal, se sert un verre. Elisabeth l’observe mais continue son travail d’écriture.

Félix est content, grâce à sa femme, sa fortune augmente, il est très satisfait de sa « comptable » ! Quitte à ne pas avoir d’états d’âme envers les plus faibles. Depuis quatre ans, elle tient les comptes, et point d’orgue lui a donné une délicieuse petite fille ! Il songe à leur vie mondaine, ils pourraient en effet sortir au théâtre, rire un peu, mais pas n’importe quoi bien sûr.

Elisabeth sans broncher, fait signer les papiers, puis demande à son mari un moment d’attention. Il n’en revient pas, elle veut partir, quitter leur foyer, leur enfant. Pourquoi ?


Il la secoue, elle argumente tout ce qu’elle a dans le cœur et l’esprit. Il en est estomaqué, comment peut elle réagir de cette façon, en plus il n’aurait plus de comptable pour gérer la fortune ! c’est trop, mais Elisabeth est déterminée, elle veut reprendre sa liberté, de toutes façons elle n’a jamais aimé Félix, elle a été mariée, c’est tout.

Elisabeth partie, Félix s’effondre, et tout son monde avec lui. Avec le départ d’Elisabeth il aura pris conscience de son attitude, mais aussi de l’emprise de son éducation. Il a été élevé ainsi et ne comprend pas ce qui lui arrive.

Pourtant elle reviendra, par manque de courage, peur de l’inconnu.

La mise en scène très recherchée de Salomé Broussky, l’interprétation étonnante et au sommet de Maud Wyler, au bord de la crise de nerfs, Dimitri Storoge n’est pas en reste, il a le mauvais rôle mais on a pitié de lui.


Une excellente adaptation d’une pièce qui fit scandale à sa sortie et on comprend pourquoi.

Anne Delaleu
7 novembre 2017


L'art de Suzanne Brut - M. Stampe - Les Déchargeurs


Mardi  au Samedi à 19h30
Durée 1h15
Site du théâtre ICI
Jusqu'au 23 décembre

L’art de Suzanne Brut
Michael Stampe

Mise en scène Christophe Lidon
Avec Marie-Christine Danède


Suzanne est un cœur pur, elle parle à Sainte Jeanne et surtout à la Vierge Marie, son amour pour elles se traduit par des peintures, colorées, concoctées avec tous matériels qui lui tombent sous la main.

Elle est parfois cruelle envers les autres, les animaux ou les insectes. Ça ne lui pose pas de problème, son but c’est de plaire et d’honorer ses deux « patronnes ».

Elle est servante dans un couvent du Périgord, c’est l’Occupation. On apprendra plus tard que si les restrictions touchaient la population, on laissait mourir de faim et de soif, les « malades mentaux » dans les asiles, ils ne servaient pas à grand-chose...

Comme Séraphine de Senlis, elle est habitée par le mysticisme et sa « foi du charbonnier » lui fait supporter bien des tourments, elle est plus charitable que les nonnes qui la sermonnent. Elle parle, quelle bavarde !  

On comprend vite ses démons intérieurs, son traumatisme, sa douceur aussi lorsqu’elle parle de sa sœur ainée Marcelle, dont elle n’a plus de nouvelles.

Et pourtant, elle a un allié qui croit en elle, c’est le médecin ! il a vu ses œuvres et la considère comme un peintre hors normes, il lui conseille même de faire son autoportrait...

L’art pictural thérapie de l’âme, c’est ce que démontre cette belle pièce de Michael Stampe.


Marie-Christine Danède apporte son humilité, sa ferveur, son humour, grâce à la mise en scène sobre et intense de Christophe Lidon. 


Anne Delaleu
7 novembre 2017