mercredi 29 septembre 2021

Saint Exupéry le mystère de l'aviateur - A. Jugnot et F. Péan - théâtre Le Splendid

 


Site du théâtre ICI

Du mercredi au samedi  à 21h, matinée le samedi à 16h30,
durée 1h30
Représentations supplémentaires : mardi 26 octobre, mardi 2 novembre, mardi 21 et mardi 28 décembre à 21h.

Le mystère de l'aviateur Saint Exupéry
de Arthur Jugnot et Flavie Péan

Mise en scène par Arthur Jugnot, 
Assistante à la mise en scène : Louise Danel


Avec : Davy Sardou, Flavie Péan, Pierre Bénézit, Laurence Porteil ou Caroline Santini, Antoine Lelandais, Lancelot Cherer.



2013, on vient d’enterrer le grand-père, son fils et sa femme entrent dans la maison, sur les murs, des photos et des articles de presse sur Antoine de Saint-Exupéry ! Pas le temps de s’attendrir il faut faire les cartons. Anton l’ado rebelle des parents, pas vraiment affecté par la mort de son grand-père - qu’il nomme le nazi -, belle ambiance !


Anton est scotché à son portable, pas moyen de lui demander de l’aide, alors son père parvient à lui échanger un ouvrage sur Saint-Ex contre le portable tant aimé !


Le gamin bougonnant, lit quand-même l’ouvrage et se retrouve “transporté” au début du 20ème siècle, devant un petit garçon qui ne rêve que de s’envoler, il s’attache à l’histoire (ouf !) et demande plus de précisions à son père sur Antoine de Saint Exupéry. Deux histoires se déroulent donc, très savamment mises en scène et en images, aller retour présent-passé. Vidéos et décors illustrant parfaitement la vie et l'œuvre de St Ex.


L’auteur du “Petit Prince”, n’a aimé qu’une seule femme, la volcanique Consuelo, mais l’un et l’autre ont donné pas mal de coups de canifs dans le contrat. Il aimait son pays et ne pensait qu’à rejoindre les forces alliées pour combattre les allemands, et en juillet 1944 son avion disparaît en mer…


1998, un pêcheur découvre dans ses filets une gourmette avec le nom de l’aviateur. Des recherches sont effectuées et la carcasse de l’avion découverte enfin !


Anton ne connaîtra le lien qui le lie à St Ex, qu’en découvrant des articles de presse chez son grand-père et ce sera une énorme surprise !


On navigue dans les étoiles, il y a beaucoup d’humour, le gamin ne connait la géographie que grâce à certains artistes qui fuient notre cher pays pour raisons fiscales !


Davy Sardou est un convaincant Saint-Exupéry, charmeur, drôle, Flavie Péan campe une Consuelo électrisante, on s’amuse de leurs querelles, la distribution est bien entendu de haut niveau, sous la houlette de Arthur Jugnot qui maîtrise parfaitement une mise en scène, vivante, colorée, dynamique.


Envolez-vous avec St-Ex au Splendid, vous ne le regretterez pas !


Théâtre Le Splendid

29 septembre 2021

Anne Delaleu


jeudi 23 septembre 2021

Un vivant qui passe - Texte de Claude Lanzmann - théâtre de l'Atelier

 


Site du théâtre ICI
mardi au samedi 19h - dimanche 11h
durée 1 h

Un vivant qui passe
Texte de Claude Lanzmann


Texte lu par Sami Frey


Claude Lanzmann, pour les besoins de son film “Shoah”, a rencontré Maurice Rossel en 1979. Ce dernier, citoyen helvète appartenant au Comité international de la Croix-Rouge pendant la seconde guerre, s’est rendu à Auschwitz en 1943, et à Theresienstadt pour inspecter, avec l’accord des autorités allemandes ce camp de concentration, il ne s’est pas douté un seul instant qu’il était manipulé, que les nazis avaient monté de toutes pièces une mise en scène, pour qu’il puisse témoigner que les prisonniers, juifs, étaient bien traités…

Bien sûr il voyait des campements, des hommes en pyjama rayé, mais il a été reçu fort courtoisement par le commandant du camp (qui a été tué trois mois plus tard). Il a montré ses papiers, a parlé avec les habitants de la ville, non rien, il n’a rien soupçonné de la solution finale, certes il connaît la vérité maintenant, mais signerait encore son rapport puisqu’il n’a rien à se reprocher.

Sami Frey lit sobrement ce texte, il ne souligne pas l’horreur des propos, on l’écoute estomaqué, Maurice Rossel était-il naïf à ce point ?

Un témoignage à écouter, important et qui doit nous aider à combattre la bête immonde pour qu’elle ne revienne pas.




Théâtre de l’Atelier

23 septembre 2021

Anne Delaleu



mardi 21 septembre 2021

Le visiteur - E-E Schmitt - Théâtre Rive Gauche


Site du théâtre ICI
mardi au samedi 21 h - dimanche 15h
durée 1h45

Le visiteur

Eric-Emmanuel Schmitt


Mise en scène Johanna Boyé


Avec Sam Karmann - Franck Desmedt - Katia Ghanty - Maxime De Toledo



1938, à Vienne, le docteur Freud est déjà malade, (il mourra l’année suivante d’un cancer de la mâchoire). Sa fille Anna le supplie de signer le document qui leur permettra de fuir l’Autriche envahie par les nazis. Il ne souhaite pas partir, il ne veut pas imaginer le pire.

Un officier de la gestapo entre dans l’appartement, il fouille, méprise absolument le docteur Freud, prend ses aises, Anna sort de ses gonds et l’insulte, il la fait emmener pour l’interroger. Freud désemparé tentera de la sauver en téléphonant à ses relations.

Il s’assoie et veut prendre le document qu’il devrait signer, mais voici que le papier s’envole, Freud le récupère, et un homme entre par la fenêtre, il a l’air plutôt sympathique, élégant, Freud est interloqué, comment est-il entré, que veut-il ? de l’argent ?

Non, le personnage s’installe, il n’a pas l’air dangereux, commence alors entre les deux hommes une étrange conversation, Freud par habitude, invite l’homme à s’allonger sur le divan et l’interroge. Il est stupéfait par ce que lui révèle ce curieux personnage, il lui raconte un épisode de son enfance, comment peut-il être au courant ?

Ce visiteur intrigue, est-il comme il laisse prétendre, Dieu le Père, cela tombe bien Freud est athée et il ne va pas mâcher ses mots, mais sa priorité, c’est Anna, l’homme le rassure, elle reviendra bientôt. Ils sont dérangés dans leur conversation, par le nazi qui recherche un homme qui vient de s’échapper de l’asile...

C’est un texte brillant et intéressant, il donne libre cours à notre imagination, quelle que soit notre croyance, ce qui est important c’est le doute qui s’installe chez Freud, chez nous aussi. Sam Karmann est un Freud trés convaincant et émouvant, Franck Desmedt a de l’humour à revendre, Katia Ghanty est une Anna survoltée, et le rôle le plus ingrat mais intéressant revient à Maxime De Toledo qui campe le nazi qui finira par douter aussi !

Une mise en scène intelligente et percutante de Johanna Boyé.


Théâtre Rive Gauche

21 septembre 2021

Anne Delaleu

dimanche 19 septembre 2021

Feuilleton Goldoni - La Scala Paris

 


Site du théâtre ICI
jusqu'au 3 octobre puis tournées

Feuilleton Goldoni
Trilogie des aventures de Zelinda et Lindoro

Avec Zelinda  : Joséphine de Meaux - Lindoro : Félicien Juttner
et Augustin Bouchacourt ; Charlie Dupont ; Ahmed Fattat ; Tania Garbarski ; Jonathan Gensburger ; Frédéric de Goldfiem ; Pauline Huriet : Thibaut Kuttler ; Ève Pereur
Musicien – François Barucco

Traduction & texte français – Ginette Herry - Mise en scène – Muriel Mayette-Holtz
Décor et costumes – Rudy Sabounghi - Lumière – Pascal Noël - Musique – Cyril Giroux

Trois pièces de Goldoni, que je ne connaissais pas, une trilogie tout à fait différente de “la villégiature”. C’est donc une belle découverte que j’ai appréciée sans me lasser de ce marathon goldonien !

Dans la première histoire, “Les amours de Zelinda et Lindoro” nous faisons connaissance avec ces jeunes gens de bonne famille, contraints de travailler pour vivre. La charmante Zelinda est convoitée par le fils de la maison Flaminio, mais aussi par le père, et disons-le par cette fripouille de Fabrizio valet, qui sert un peu tout le monde, mais surtout sa bonne fortune !

Les deux fiancés ne souhaitent pas que l’on découvre leur amour de peur d’être renvoyés, mais c’est sans compter sur Eleonora, seconde épouse de M. Roberto, qui s’est mis en tête que Zelinda intriguait pour conquérir son mari.

La seconde histoire, “La jalousie de Lindoro”, celui-ci est un jaloux maladif et malgré leur mariage, il est soupçonneux, aurait préféré vivre ailleurs que dans la maison du Maître, il épie Zelinda, quiproquos, il est éternellement en souffrance, pleurnichard, au grand désarroi de sa femme.

La dernière histoire “Les inquiétudes de Zelinda”, celle-ci ne comprend plus son mari, elle s’imagine qu’il ne l’aime plus car il ne manifeste plus de jalousie… là aussi quiproquos, non-dits, et finalement tout ira pour le mieux pour les amoureux !

Joséphine de Meaux incarne à merveille Zelinda, elle est vive, enjouée, malheureuse, mais plus dégourdie que son Lindoro, pétri de jalousie et d’amour et que campe si bien Félicien Juttner. La distribution est de grand niveau, tout ceci orchestré de main de maître par Muriel Mayette-Holtz, c’est drôle, vif, brillant, l’amour et la jalousie sont intemporels et de pièce en pièce nous arrivons à notre époque.



Une trilogie à ne pas manquer, pour savourer l’humour et la finesse de Goldoni.


Théâtre La Scala
19 septembre 2021
Anne Delaleu


vendredi 17 septembre 2021

Juste une embellie - D. Hare - Théâtre du Lucernaire

 

Site du théâtre ICI
mardi au samedi 19h - dimanche 16h
jusqu'au 17 octobre 2021


Juste une embellie

De David Hare - Texte Français Mickaël Stampe


Mise en scène Christophe Lidon assisté de Alison Demay


Avec Corinne Touzet (Frances) et Raphaëline Goupilleau (Madeleine)


Le temps est bien lourd, on entend la pluie tomber, Madeleine fait un brin de rangement, sans grande conviction, on la sent anxieuse.


On frappe à la porte, c’est une femme, belle, elle aussi est sur ses gardes, Madeleine l’invite à rentrer, un peu froide, elle propose à sa visiteuse de se débarrasser de son imperméable, Frances décline, peut être veut-elle s’imprégner de l’ambiance, jauger Madeleine.


Elles sont sur la défensive et pourtant leur point commun, John mari de Frances et amant de Madeleine, celui-ci grand séducteur a laissé sa femme et sa maitresse pour une jeune américaine, la “chose américaine” comme le dit Madeleine.


Elles vont parler pendant des heures, de John, de leurs vies, des enfants de Frances, du féminisme, de leur éducation. Madeleine a toujours préservé son indépendance, c’est ce qui a plu à John, une femme libre, il était heureux avec Frances et les enfants, mais trop de confort apparemment.


Frances est romancière, Madeleine n’aime pas lire et encore moins les romans, qu’elle trouve décalés par rapport à la vraie vie. Elle craint que Frances écrive leur histoire. Elle est engagée, participe à tous les combats pour les droits de l’homme, rien à voir avec Frances, celle-ci se rend bien compte de l'abîme entre elles deux. Mais pourtant, à force de croiser leurs souvenirs, ce qu’elles ont vécu avec ou sans John, elles s’apprivoisent, et ça fait un bien fou de “débiner” la jeune qui vit maintenant avec l’homme qu’elles ont aimé.


Frances et Madeleine pourraient devenir amies, mais ce n’est pas si simple.


Corinne Touzet toute en retenue, Raphaëline Goupilleau drôle et sarcastique. Un duo attachant, qui ne manque ni de charme, ni d’humour. Christophe Lidon et Alison Demay signent une mise en scène solide, humaine.


Dans le beau décor de Sophie Jacob, baigné par la lumière de Denis Schlepp, et une ambiance musicale “flower power” de Cyril Giroux, Chouchane Tcherpachian ayant trouvé le style vestimentaire de ces dames !


Anne Delaleu

17 septembre 2021

Théâtre du Lucernaire

jeudi 2 septembre 2021

Une vie allemande - C. Hampton - Poche Montparnasse

 

Site du théâtre ICI

durée : 1h25
mardi au samedi 19h - dimanche 15h
salle Petit Poche
jusqu'au 17 octobre 2021


Une vie allemande
Christopher Hampton

tiré de la vie et des témoignages de Brunhilde Pomsel
Adaptation française de Dominique Hollier
Mise en scène de Thierry Harcourt
Avec Judith Magre

Assistante à la mise en scène, Stéphanie Froeliger
Musique et univers sonore, Tazio Caputo
Lumières, François Loiseau

Un documentaire a donné l’idée à Christopher Hampton, d’écrire une pièce sur la secrétaire de Goebbels, elle a 102 ans, c’est une femme qui a connu la légéreté, mais aussi la prison à la libération, et qui ne semblait pas être au courant de la solution finale, non elle a navigué dans cette période, avec insouciance, elle aimait les jolies robes, les beaux hommes, elle trouvait Goebbels séduisant et sa femme charmante.

Enfance sans problèmes, mais elle doit travailler pour aider sa famille, devient sténo-dactylo pour des clients juifs, que connaissait son père. En 1933 elle adhère au parti nazi, comme bon nombre de ses concitoyens. Elle est engagée par une radio, elle aime son travail, mais voilà qu’on lui demande d’intégrer le secrétariat du Ministère de la propagande nazie. Comme elle le dit simplement, “le matin je travaillais pour les juifs, l’après-midi pour les nazis !”

Vraiment, on ne sait pas trop quoi penser sur cette femme, elle jongle avec les anecdotes sérieuses et les futilités, oui elle n’avait qu’une robe cocktail sur elle pendant le bombardement, essayant de sauver un panier de bas de soie ! c’est Mme Goebbels qui lui donnera un de ses tailleurs. Son amie juive ne veut plus la voir depuis qu’elle est secrétaire de Goebbels, Brunhilde recherchera son amie après la guerre, et trouvera son nom sur la liste des déportées. A la libération, elle ne comprendra pas pourquoi les Russes l’internent pendant cinq ans et dans les camps occupés des années avant par les déportés…

A sa sortie de prison elle retrouvera du travail.

Judith Magre met tout son art, son charme et son sourire pour interpréter cette vieille dame, on sourit, on est ému, vraiment une histoire passionnante à découvrir.

Anne Delaleu
Théâtre de Poche Montparnasse
2 septembre 2021