Mise en scène Jean-Louis Silvi
Maxime d'Aboville, Alain Pochet
Un soir d’hiver, aux Tuileries, Bonaparte a un entretien privé avec Cambacérès. Ce dernier comptait bien rentrer chez lui pour dîner, il a dit-on une table fastueuse, mais voilà, Bonaparte le retient, il ne se contente plus de son statut de Premier Consul, il vise plus haut… beaucoup plus haut, il est marié à Joséphine, et selon la légende, une voyante aurait prédit à la belle créole « tu seras plus que reine » …
Bonaparte sait commander à
ses hommes, mais pas vraiment à ses sœurs et encore moins à la belle
Joséphine ! Il raconte alors à Cambacérès visiblement amusé, une histoire
de châle désiré par sa sœur mais acheté par sa femme, à qui il interdit de
porter « l’objet de la discorde » ! Mais, il sait tout ce diable d’homme,
jusqu’au goût de Cambacérès pour les jeunes gens et son surnom de « tante
Hurlurette »…
Bonaparte persuade Cambacérès que le mieux pour les
français est de retrouver une monarchie, pas celle des Bourbons bien sûr, non plus
une royauté mais l’Empire… Le deuxième Consul, qui, pendant la révolution n’avait
pas voté la mort du roi, sera bien contraint de se plier à l’ambition démesurée
du futur Napoléon 1er.
On reconnait le style de Jean d'Ormesson, les
répliques fusent. La pièce est très bien servie par Maxime d’Aboville,
convaincant Bonaparte et l’on sent déjà poindre Napoléon ; Alain Pochet, son
complice, campe Cambacérès avec ce qu’il faut de retenue, une « conversation »
mise en scène par Jean-Laurent Silvi avec justesse et humour.