vendredi 22 juin 2012

Oleanna - Mamet - Lucernaire


Écrit en 1992
texte français : Pierre Laville
Mise en scène : Patrick Roldez
Avec : Marie Thomas et David Seigneur

Carol, attend patiemment dans le bureau de son professeur, lui est au téléphone préoccupé par l’achat de sa nouvelle maison.
Il attend sa nomination, il a beaucoup d’aisance. Un peu trop paternaliste peut être, et surtout nous sommes aux Etats Unis ou un simple geste ou compliment peut se retourner contre vous.
La communication ne passe pas entre eux, ils se coupent la parole, ne s’écoutent pas. Carol est là parce qu’elle ne comprend pas les cours, trop intellectuels selon elle de John. Celui-ci tente vainement de lui expliquer qu’ils viennent du même milieu. Quand on veut on peut, il en est la preuve flagrante !
« Je vous aime bien », dit John, il ne s’attend pas à ce que ses mots ou ses gestes de sympathie envers Carol, vont lui coûter.
Une représentation intense, il est vrai que le sujet de la pièce est un bonheur pour les comédiens de la trempe de Marie Thomas, dans son jeu corporel, elle passe de l’introvertie, épaules rentrées, pieds en dedans, à l’aisance la plus absolue, la plus dangereuse aussi. Quant à David Seigneur, il n’a plus grand-chose à faire, qu’à laisser exploser sa violence, puisque son mal être, laisse insensible son bourreau.
Une angoissante pièce dont on ne sort pas indifférent et qui pose des questions essentielles sur le savoir, les apparences, les mots, les gestes.

Réservez vos places sur Billetreduc!

La pitié dangeureuse - Zweig - Lucernaire


Avec Arnaud Denissel, Elodie Menant, Roger Miremont, Salima Glamine, Jean-Charles Rieznikoff
Mise en scène Stéphane Olivié Bisson

Nous sommes en 1913 à la veille de la Grande Guerre, personne ne se doute que les empires et monarchies austro-hongroises vont éclater. Le lieutenant Anton Hofmiller se rend au bal masqué du riche M. Kekesfalva.
Après avoir valsé avec la séduisante Ilona, Anton aperçoit la jeune fille de la maison, assise, qui regarde avec envie les danseurs, il l’invite donc à danser, il insiste avec maladresse et c’est le drame.
Edith est paralysée des jambes et pardonne volontiers au lieutenant qui pour s‘excuser lui fait porter des fleurs. S’ensuit des rencontres, des parties d’échec, une grande complicité. Elle s’éprend bien vite d‘Anton. L’amour pourra-t-il la sauver mais est-il partagé ?
Le médecin, lucide, fait comprendre à Anton que trop de pitié est dangereuse, surtout dans le cas présent. Quant au père il fait miroiter au jeune lieutenant, issu d’un milieu modeste, les retombées financières s’il épousait Edith sa seule héritière.
La mise en scène est intéressante, vivante, ce premier roman de Zweig, a été bien adapté pour le théâtre par Elodie Menant. Les comédiens bien dirigés sont tous crédibles et apportent leur sensibilité à ce texte. On ressent bien la rigidité d’un milieu envers les « autres », l’ambiguïté des sentiments, le dilemme auquel est confronté Anton.
La fin tragique de Stefan Zweig en 1942, démontre s’il en est, son profond humanisme et les tourments que lui ont infligés la montée du nazisme, la folie des hommes et les horreurs de la première guerre mondiale.
En parallèle au spectacle, une exposition superbe de 16 planches de la bande dessinée de Guillaume SOREL « Les derniers jours de Stefan Zweig » (adaptée du roman de Laurent Seksik) - Galerie du Lucernaire

jeudi 21 juin 2012

Folles noces - théâtre 14


Catherine Delourtet et Jean-Paul Delvor
Florian Digne au piano en alternance avec Thomas Ribes.

Chouette on est invités au mariage de Catherine et Jean-Paul !

En compagnie de Stone et Charden, Michel Legrand, Cloclo, Gilbert Montagné et tant d’autres, nos deux amoureux chantent et dansent l’amour et les couples à travers les tubes que nous avons tant aimés.

On rit beaucoup à chaque apparition de l’un ou de l’autre déguisé, soit en Jules César, en Cléopâtre, Esméralda et Quasimodo, Juliette et son Roméo, Jane et Tarzan ainsi que les séries télés avec leurs couples mythiques.

Une bonne idée de programmer ce spectacle qui nous console de l’été qui tarde bien à venir… 

Florian Digne est leur témoin et les accompagne dans leur joyeux délire.
C’est jusqu’au 7 juillet au théâtre 14 courrez-y vous passerez un bon moment !

mardi 19 juin 2012

Les amants de Séville - Théâtre Le Monfort


Livret de Gilles Roland-Manuel
Festival & opéra I autisme et culture
en partenariat avec le Festival du Futur Composé

19 au 24 juin 2012 Le Monfort
25 juin : Un extrait à l’opéra-comique
26 juin : Salons du Conseil régional d’Ile de France


Le livret de Roland-Manuel, psychiatre, est intéressant à plus d’un titre, il permet à de jeunes musiciens et comédiens handicapés de s’exprimer par la culture, le chant, la danse. Le résultat est étonnant. On nous raconte la rencontre explosive des deux amants les plus connus du répertoire lyrique, Carmen et Don Juan ! Même le délicat Cherubin est pris dans les filets de Carmen mais il est sauvé par Figaro, qui passe par-ci et par-là !

Les chœurs sont à l’unisson grâce au travail de Catherine Boni. Tristan Petitgerard a mis en scène, avec beaucoup de passion et d’ingéniosité ses artistes. Les musiciens sur scène accompagnent les chanteurs sur certains airs de Mozart, Bizet ou Rossini - étonnante Patricia Attal qui chante l’air de Chérubin - ou bien on entend une bande son sur le jeu d’un comédien (on reconnait le Don Giovanni de Losey). L’Espagne toute entière est sur scène, tant dans les costumes, le décor et bien sûr le flamenco, les sevillanas.

 « Heureux les cœurs purs », c’est ce qu’on pouvait se dire en sortant de ce spectacle émouvant. Une belle leçon contre l’exclusion.

Nathalie Dessay et Laurent Naouri parrainent ce projet, qui leur tient à cœur, ainsi qu’Anne-Sophie Lapix qui participe au spectacle.

Festival du futur composé