mercredi 31 octobre 2018

Il y aura la jeunesse d'aimer - Aragon/Triolet - Lucernaire


Site du théâtre ICI
jusqu'au 2 décembre 2018
21 h mardi au samedi - dmanche 18h

Il y aura la jeunesse d’aimer

Textes de Louis Aragon et Elsa Triolet


Mise en scène Didier Bezace
Avec Ariane Ascaride et Didier Bezace


Une heure trente de poésie, d’amour, de volupté, de charme. Didier Bezace et Ariane Ascaride sont les interprètes des textes d’Aragon et d’Elsa.

Elle est vêtue d’une robe noire, une broche complète cette élégante toilette. Peut-être un clin d’œil au passé d’Elsa qui dessinait des bijoux pour Elsa Schiaparelli et Chanel.  

A tour de rôle, se donnant la réplique, ils font revivre l’histoire de ce couple, les blessures, la passion, l’authentique amour. De belles pages de poésie et de roman qui donnent envie de se replonger dans l’œuvre d’Aragon et de Triolet. Brassens, Ferrat ont été inspirés par les textes du poète.

J’espère que la jeunesse viendra écouter ce spectacle si profond, et aussi si drôle, « ça s’est passé comme au cinéma », relate l’intervention « musclée » de la police durant l’Occupation. On rit bien sûr, mais au final c’est terrifiant de penser que l’on peut vous accuser de tout et de rien. Ariane Ascaride foulard noué sur la tête se transforme en mégère qui donne du fil à retordre à son mari Didier Bezace, celui-ci est irrésistible dans les personnages haut en couleur du récit.


Que dire de plus, les poètes ont toujours raison !

Anne Delaleu
31 octobre 2018

jeudi 25 octobre 2018

Le gros diamant du Prince Ludwig - thếâtre Le Palace


Site du théâtre ICI
jeudi au samedi 20h30
durée 1h40

Le gros diamant du Prince Ludwig

de Henry Lewis, Jonathan Sayer et Henry Shields


Adaptation française Miren Pradier et Gwen Aduh

Mise en scène Gwen Aduh

L’équipe des « Faux British » a encore frappé !
Nous voici embarqué dans un thriller des années 50, sans Bogart, sans Baccall mais avec une Marilyn, secrétaire de Mr Troisgros, bien sous tout rapport.

Un orchestre jazzy, de bons musiciens qui enchaînent les morceaux de musique et les scènes, d’ailleurs vous reconnaîtrez sûrement des extraits de génériques de films bien connus.

L’histoire, le prince Ludwig confie à la banque un énorme diamant. Bien entendu, les malfrats ne sont pas loin, Marilyn a un fils, un peu voyou mais pas trop, et les gros casses ça ne le branche pas du tout ! mais le voilà bien malgré lui emporté dans le tourbillon, il est amoureux que voulez-vous, et de la fille du banquier, elle-même « fiancé » à un repris de justice qui a préféré « se faire la belle » en compagnie d’un copain, qui n’a pas l’air futé mais très fier d’avoir fait du théâtre amateur…

Enfin, voilà une troupe bien dynamique, très sportive, vous comprendrez pourquoi, lorsque vous irez au Palace, des gags à profusion, des répliques cultes, des changements de décors, des trouvailles pour les différentes actions de la pièce, de la musique et des chansons.


Un bon moment de détente et de rires avec cette joyeuse bande !

Anne Delaleu
25 octobre 2018

mercredi 24 octobre 2018

Un amour exemplaire - Cestac/Pennac - Rond-Point

Site du théâtre ICI 
jusqu'au 18 novembre 2018
Salle Jean Tardieu
durée 1h15 - mardi au dimanche 18h30

Un amour exemplaire

D’après la bande dessinée de Florence Cestac et Daniel Pennac


Mise en scène Clara Bauer

Avec Florence Cestac (la dessinatrice), Marie-Elisabeth Cornet (Germaine) Pako Ioffredo (Père de Germaine), Laurent Natrella (Jean de Bozignac), Daniel Pennac (le narrateur)


De nos jours, les princes épousent des roturières avec un passé sulfureux ou pas. Mais l’histoire qui nous est contée est mieux qu’un conte de fées, enfin s’en est un quand même !

Germaine couturière, est renvoyée de chez Madame la marquise de Bozignac, elle lui a rendu la gifle que celle-ci lui avait envoyée, à cause d’un malencontreux coup d’épingle. Mais Jean de Bozignac avoue son amour à Germaine, qui le lui rend au centuple. Ils sont désavoués tant par la famille aristocratique que par le peu recommandable père de Germaine. Et c’est tant mieux !

Ils peuvent enfin vivre de livres et d’eau fraîche, Jean a acquis une culture littéraire grâce à un de ses oncles, et il possède des livres rares, qui serviront à faire vivre le jeune ménage.

Ils vécurent heureux et n’eurent jamais d’enfants, voilà ce qu’on pourrait dire de Germaine et Jean. Un couple sans histoires, mais quand on ne rentre pas dans la norme, on est vite catalogué… Le petit Daniel, les a bien connus, lorsqu’il allait chez sa mémé. Grâce à eux il a aimé les livres, les couples d’amoureux, devenu professeur, il enseignait à ses élèves la littérature à travers les couples mythiques !

Clara Bauer a eu une merveilleuse idée, mêler la bande dessinée et le théâtre, Florence Cestac dessine et nous voyons le résultat sur écran, (j’ai récupéré un beau dessin !). Marie-Elisabeth Cornet est l’amoureuse Germaine, petite et blottie contre son Jean, Laurent Natrella lunettes sur le nez comme tout bon lecteur qui se respecte, Daniel Pennac savoure l’histoire qu’il nous raconte, et n’oublions pas Pako Ioffredo, inénarrable « artiste de complément » fort bien employé ici !

Daniel Pennac, c’est un de mes écrivains préférés, « la fée carabine » ; « au bonheur des ogres » et surtout « chagrin d’école » qui m’a consolée de mes années d’études !


Bref, une heure et quart de pure gaieté et d’émotions à ne pas louper au Rond-Point.

Anne Delaleu
24 octobre 2018

lundi 15 octobre 2018

1830 tout commence... - Montel - Théâtre Essaion



Site du théâtre ICI pour toute information
  • Du 10 septembre 2018 au 15 janvier 2019
  • les lundis et mardis à 21h - durée 1h15
  • Relâches :9 et 16 octobre - 13 novembre - 24, 25, 31 décembre - 1er et 7 janvier 2019


1830 Sand Hugo Balzac tout commence…

Ecriture et mise en scène Manon Montel

Avec Stéphane Dauch (Balzac), Thomas Marceul (Hugo) – Manon Montel (Sand)


Manon Montel amoureuse des beaux textes et des grands hommes a imaginé une rencontre entre trois personnages illustres, Hugo, Balzac et Sand.

Tout commence en 1830, Charles X est contraint à l’exil, tous aspirent à la République, Sand en tête, mais c’est Louis-Philippe 1er qui devient roi des français. Déception, espoir, tout se mêle. Comme toujours les promesses politiques se font attendre (tiens ça ne date pas d’aujourd’hui !). Liberté d’expression, création artistique, ils se battent pour leurs droits et ceux des autres.

Nos trois amis que ce soit au travers de leurs échanges épistolaires ou de vive voix, parlent de leurs amours (bien compliquées), de politique (pas plus simple), d’éducation (oui déjà), et surtout de leurs œuvres. Les uns critiquant les autres sans méchanceté, ni jalousie. Mais argumentant leurs idées au travers de leurs propres expériences.


Les trois comédiens sont débordants d’énergie, la mise en scène laisse la part belle au texte. Un moment de grâce. De belles pages de leurs chefs-d’œuvre sont interprétées, belle idée de nous replonger dans l’esprit et le style du 19ème siècle. 

Anne Delaleu
15 octobre 2018

dimanche 14 octobre 2018

Misery - King - Théâtre Hébertot

Site du théâtre ICI
du jeudi au samedi 21h (mardi 16 et mercredi 17 à 21h)
dimanche 15h
durée 1h30
photos Nathalie Sternalsky

Misery

William Goldman


D’après le roman de Stephen King
Adaptation française Viktor Lazlo

Mise en scène Daniel Benoin - Assistante à la mise en scène Alice-Anne Filippi Monroché

Avec Myriam Boyer et Francis Lombrail


A travers la fenêtre d’une chambre on voit la neige tomber, une femme est assise sur une chaise devant un lit où se tord de douleur un homme. Que s’est-il passé ?

Annie a sauvé Paul, il était coincé dans sa voiture, elle l’a ramené chez elle et soigné, elle est infirmière. Tout pourrait sembler en bonne voie mais, Annie est une fan assidue de l’écrivain Paul Sheldon auteur à succès de la saga « Misery ». Annie est sa fan numéro 1, hélas pour lui…

Paul s’inquiète de ne pas se retrouver à l’hôpital, il souffre beaucoup, et voudrait donner de ses nouvelles à son éditeur et surtout à sa fille. Annie, lui dit qu’avec la neige, les routes sont encombrées et son téléphone ne passe pas.

Annie le rassure, elle connaît tout de Misery, et arrive à trouver enfin le dernier tome, elle se fait une joie de gamine à l’idée de retrouver son héroïne. Mais Paul, souhaitant passer à un autre genre littéraire a « tué » Misery. Annie devient hystérique et n’accepte pas non plus le nouveau manuscrit de Paul, qu’elle juge trop vulgaire. Et la descente aux enfers de l’écrivain commence. Annie l’oblige à « ressusciter » Misery ! Elle sera cruelle avec lui et tortionnaire.



Il n’a pas le choix, il est enfermé dans sa chambre, mais c’est un écrivain, donc il a assez d’imagination pour tenter le tout pour le tout.


La mise en scène est adroite, les vidéos cauchemardesques, bonne idée aussi de montrer par caméra, l’intérieur de la maison.

Myriam Boyer sait jouer au chat et à la souris, parfois souriante et humaine, elle devient abominable et psychotique. Francis Lombrail est à sa merci, on souffre avec lui, on aurait presque envie de lui crier « attention la voilà ! ».

Un bon moment de théâtre, suspense et angoisse réunis, avec deux excellents comédiens.

Anne Delaleu
14 octobre 2018



vendredi 12 octobre 2018

L'occupation - Ernaux - théâtre de l'Oeuvre

Site du théâtre ICI
Du 4 octobre au 2 décembre 2018
Du jeudi au samedi à 19H et les dimanches à 17h30

L’occupation

D’après le texte d’Annie Ernaux



Mise en scène Pierre Pradinas

Avec Romane Bohringer accompagnée par le musicien Christophe « Disco » Minck


Une femme quitte l’homme qu’elle aime. Quoi de plus banal, mais veut-elle une séparation pour mieux le reconquérir ?

Ils se retrouvent souvent, lui a rencontré une autre femme, mais ne veut pas donner le nom ni le prénom de cette dernière.

Ce sera alors, l’obsession, l’occupation. Elle fera tout pour trouver le nom de la personne qui partage la vie de « W ». A la limite de la folie furieuse, elle n’aura aucun repos, cherchera par croisements, par les quelques bribes de conversation. Il lui faut absolument trouver le nom de sa rivale !



Romane Bohringer interprète avec conviction le rôle de cette femme, le texte d’Annie Ernaux coule de source. Les intermèdes musicaux et les vidéos allègent ce récit obsédant.

Une belle performance d’actrice.

 Anne Delaleu
12 octobre 2018


jeudi 11 octobre 2018

Hard - théâtre de la Renaissance


Jusqu'au 6 janvier 2019
site du théâtre ICI
mardi au samedi 21h
samedi et dimanche 16h30

Hard

Cathy Verney


Librement inspirée de la série « Hard » et adapté par Bruno Gaccio

Mise en scène Nicolas Briançon

Avec Claire Borotra, François Vincentelli, Nicole Croisille, Charlie Dupont, Stephan Wojtowicz, Isabelle Vitari, François Marielle, Dany Verrissimo et Sarah Gellé.


Lors des obsèques religieuses de son mari, Sophie est un peu étonnée de la tenue des « employés » du défunt venus lui présenter leurs condoléances.

Sa belle-mère lui assure que ce sont des gens très bien… enfin il va falloir tout raconter à la jeune femme, qui se faisait des illusions sur la profession d’Alexandre, qui travaillait dans l’industrie du film porno, pas vraiment dans l’importation !

C’est le choc des cultures lorsque Sophie fait la connaissance des employés de « Sophix ». Le décor, les accessoires, les costumes… je ne vous parle même pas du trophée qui trône sur le bureau du directeur. Le metteur en scène, genre Calimero en pantalon de cuir, tente de fléchir la veuve, qui veut se débarrasser à tout prix de cet encombrant héritage.

Mais voilà Roy LaPoutre, beau mec, je n’en dirais pas plus, c’est le coup de foudre… Sophie voit la vie en rose, son amie Lucie aussi,  mais si jolie soit-elle elle n’arrive pas à ses fins… pour l’instant.

Elle est bien entourée Sophie, Vulva Black, Eden Latex, et Bambi Cool, sans compter un acteur à l’accent à couper au couteau, brave type d’ailleurs, bon époux et bon père, et oui !

Le langage est fleuri, les termes crus, mais après tout c’est normal c’est le sujet de la pièce et surtout, bonne humeur garantie, un zeste de romantisme quand même, de la générosité. Claire Borotra et François Vincentelli forme le couple glamour, Charlie Dupont est irrésistible, Isabelle Vitari, sexy et vilaine copine de Sophie, Stephan Wojtowicz est le « Lelouch » du X, Nicole Croisille drôlissime. Une mise en scène très joyeuse de Nicolas Briançon.

 Je ne connaissais pas cette série sur Canal, ce fut donc la surprise totale et  gros fou-rire !

Anne Delaleu
11 octobre 2018


mercredi 10 octobre 2018

Fragments de femme - théâtre de la Contrescarpe


Site du théâtre ICI

mercredis et jeudis à 21h30  jusqu'au 3 janvier 2019
durée 1h20

Fragments de femmes

Fabien Le Mouël


Mise en scène François Rimbau
Assisté de Fabien Le Mouël

Avec Solène Gentric – Alix Schmidt – Leanna Chea


En monologues, duos ou trios, Solène, Alix et Leanna parcourent la vie de femme, de couple, la solitude aussi, elles interagissent avec ces messieurs du public avec beaucoup d’humour !

Jeux de jambes, longs cheveux balancés, les fragments d’une vie de femme, tendresse, émotion, elles parlent de la première rencontre (ratée… gros lapin), de la drague quand même, de la perte de l’autre, la peur et l’angoisse face à la maladie. La liberté de ne pas accepter la vie à deux, mais parfois ça fait mal.

Le texte de Fabien Le Mouël sert bien la cause des femmes, elles ne sont pas virulentes, elles expriment le besoin de reconnaissance sans hargne, et c’est le plus important.


Escarpins, baskets, chaussures en tout genre, ces accessoires si féminins servent à notre trio de charme, de drôles de dames, excellentes comédiennes qui feront rire autant les hommes que les femmes !

Anne Delaleu
10 octobre 2018

mardi 9 octobre 2018

La vie rêvée d'Helen Cox - théâtre La Bruyère

Site du théâtre ICI
mardi au samedi 19h
durée 1h20

La vie rêvée d’Helen Cox

Antoine Rault


Mise en scène Christophe Lidon

Avec Christelle Reboul et Jean-Pierre Michaël


Lors d’un vernissage, Helen retrouve Paul, ils avaient eu une aventure quelques années auparavant, mais hélas Paul n’en a gardé aucun souvenir… Helen s’intéresse à l’art contemporain, Paul pas vraiment, mais elle est charmante, et ils décident de se redonner une chance.

Mais voilà, même si la petite Kate a embelli leur vie de couple, Paul est très famille, un peu trop, et la routine s’installe. Helen n’est pas satisfaite et s’invente une double vie, elle fantasme sur un acteur de cinéma et s’imagine vivre avec lui, en plus, il ressemble à Paul ! Il est vrai qu’entre le dentiste et la star,  pour rêver il n’y a pas photo !

Robert, star mondiale qui a serré dans ses bras Scarlett Johansson, beau mec, vaniteux, conquérant, imbu de lui-même, Helen vendeuse en lingerie, devient alors une créatrice très prisée. Mais le rêve tourne court, Helen regrette son divorce et souhaite reconquérir Paul…

Une délicieuse comédie romantique, drôle, émouvante, interprétée avec tant de naturel par Christelle Reboul, qui passe du rire aux larmes, et Jean-Pierre Michaël si mufle dans le rôle de Robert qu’il a réussi à indigner une spectatrice ! On suit avec émotion et rire aussi, les péripéties de leur vie de couple. Christophe Lidon signe une mise en scène délicate et sert bien ses comédiens.

Une bien belle comédie à ne pas manquer !

 Anne Delaleu
9 octobre 2018

dimanche 7 octobre 2018

Alors on s'aime - Coste - théâtre des Variétés



mercredi au samedi 21h
samedi 16h30 et dimanche 17h
Site du théâtre ICI
durée 1h45

Alors on s’aime !

Flavia Costes


Mise en scène : Anne BOURGEOIS assistée de Sonia SARIEL

Daniel RUSSO - Corinne TOUZET - Loup-Denis ELION


Un intérieur bourgeois,  la radio diffuse une émission très populaire où l’on peut se répandre en lamentations sur son couple, et ça tombe bien !

Charlotte entre en riant dans la pièce, elle est coiffée d’une vilaine mantille avec de grosses roses rouges, mais ça n’a pas l’air de la gêner vraiment, en plus, elle est heureuse, vu le nombre de boites de chaussures accumulées.

Mais voilà son Max qui revient du travail, tard le soir, il n’est pas du tout « reine du shopping » ce serait plutôt « top chef » mais voilà, si Charlotte est délicieuse et sexy, elle et la cuisine ça fait deux !

Et la tornade de disputes commence ! les chaussures volent dans la pièce, les mêmes reproches fusent au bout de 27 ans de mariage quand même ! Max n’en peut plus, les œufs sont périmés, les escarpins pas vraiment comestibles, il prend la porte, mais voilà le voisin du dessus, charmant jeune homme qui descend pour « demander à ses voisins de baisser d’un ton ». Mal lui en prend, Charlotte reconnaît en lui le chroniqueur d’un magazine, il est « Docteur Love » et répond à toutes vos questions.

Max et Charlotte lui demandent de les « coacher » pour qu’ils arrivent à ne plus s’engueuler ou alors à mieux maîtriser les disputes.

Docteur Love a du boulot, car ces deux-là s’aiment, et il faut canaliser leurs disputes, sont-elles d’ailleurs justifiées ? Nous assistons donc au programme en dix leçons du Docteur Love et c’est loin d’être triste !

Flavia Costes signe là une joyeuse comédie, elle s’était attaquée déjà à l’argent dans ce même théâtre. Corinne Touzet délicieuse fofolle sexy, s’en donne à cœur joie, devant un Daniel Russo, bougon, hilare, larmoyant, et Loup-Denis Elion à la sifflette facile et stridente, très sensible au charme de Charlotte, ce qui n’arrange rien ! Anne Bourgeois connaît ses comédiens et elle a bien raison de leur faire confiance, sa mise en scène est menée tambour battant.


On rit beaucoup avec ce trio infernal !

Anne Delaleu
7 octobre 2018

vendredi 5 octobre 2018

Entretiens avec le professeur Y - Céline - théâtre de Nesle

Site du théâtre ICI
Du 4 au 28 octobre 2018, du jeudi au samedi à 21h00 et le dimanche à 17h00 
durée 1h15

Entretiens avec le professeur Y

Louis-Ferdinand Céline


Adaptation Jean Rougerie

Mise en scène Rémy Oppert

Avec Rémy Oppert (Céline) – Jack Gallon (Professeur Y)


« Le square des Arts et métiers » tout un programme, tout un poème ! C’est là que le mystérieux Professeur Y demande à Céline une interview.

Celui-ci n’aime guère les journalistes, il a des difficultés pour la vente de ses romans, et Gallimard lui demande de revenir dans l’actualité littéraire au travers d’un texte, ce que fera Céline et en plusieurs épisodes !

Céline dans ce roman étrille tout ce petit monde littéraires et ses confrères morts ou vivants ! Il règle ses comptes, ce qui lui pèse le plus c’est de devoir expliquer à ce journaliste énigmatique et imbu de lui-même, ce qu’est le style Céline, les « trois points », etc. En fait, le personnage est imaginaire mais il fallait un « Auguste » pour lui donner la réplique. Il y a de la dérision et du clownesque dans ce duo.


Son credo « les lecteurs français sont snobs, gogos et bluffés… », le texte acerbe, au vitriol de ses contemporains et il ne s’en lasse pas.



Rémi Oppert, désabusé, laissant couler le texte avec facilité, Jack Gallon se laissant malmener mais comment résister à ce « monstre » de la littérature !


On sourit des reparties de Céline et des problèmes de santé du professeur, Céline étant écrivain et avant tout médecin.

Un texte à découvrir pour mieux ressentir le style Céline.

Anne Delaleu
5 octobre 2018


mercredi 3 octobre 2018

Le jeu de l'amour et du hasard - Marivaux - Théâtre de l'Aquarium





Site du théâtre ICI

du 26 septembre au 21 octobre 2018
du mardi au samedi à 20 h, le dimanche à 16 h / durée : 1h40

Le jeu de l’amour et du hasard

Marivaux

Mise en scène Benoît Rambert
Assistant à la mise en scène Raphaël Patout

Avec Robert Angebaud, Rosalie Comby, Etienne Grebot , Edith Mailaender, Malo Martin,
Antoine Vincenot


Quelques arbres, un jardin,  et de l’autre côté le cabinet de curiosités du maître des lieux, Monsieur Orgon.


Quelle est l’histoire ? Une jeune fille affolée et en pleurs suivie par sa servante, la pauvre Lisette ne comprend pas pourquoi sa demoiselle est si furieuse contre elle.

Un mariage arrangé par son père voilà ce qui attendait les jeunes personnes, et Silvia dresse un portrait peu flatteur des maris qu’elle a rencontrés. Son père n’est pas un tyran et il réconforte sa fille, si Dorante ne lui plaît pas, le mariage n’aura pas lieu. Alors le jeu de l’amour et du hasard se fait jour dans l’esprit de Silvia, pour mieux connaître son promis, elle échange son rôle avec sa soubrette. Orgon rit beaucoup de ce stratagème, car il a reçu de son ami, un courrier lui révélant que Dorante a eu la même idée !

Voilà donc nos jeunes gens, émus de se rencontrer, et tombant amoureux, mais Arlequin est détesté par Silvia qui pense voir Dorante, alors qu’elle s’émeut de voir Bourguignon le valet. Quant à Lisette, mal à l’aise dans ses escarpins, elle tombe amoureuse d’Arlequin, et pressent que tout finira mal. Jeu cruel, tout rentrera dans l’ordre des choses, mais à quel prix ?


Le théâtre Dijon Bourgogne CDN donne là une belle et plaisante représentation, les comédiens sont naturels et investis dans leurs personnages. 

Anne Delaleu
3 octobre 2018

mardi 2 octobre 2018

Dialogue aux enfers - Poche Montparnasse


Site du théâtre ICI
mardi au samedi 19h - dimanche 15h
durée 1h15

Dialogue aux enfers
Machiavel Montesquieu


Maurice Joly
Adapté et mis en scène par Marcel Bluwal

Avec Pierre Santini (Montesquieu) Hervé Briaux (Machiavel)


Montesquieu dans une élégante robe de chambre, une bibliothèque bien fournie, on pourrait penser que c’est le paradis, mais il reçoit Machiavel nous voilà donc sûrement en Enfer…

Dialogue imaginaire, après les courtoisies d’usage, nos deux compères débattent de sujets aussi graves que la politique, la religion, la liberté, les droits de l’homme, enfin chacun a son opinion, et Machiavel n’est pas en reste pour démonter la machine.

Ces messieurs échangent sur la manière de diriger, de manipuler, de faire croire que la démocratie est là, bien présente, Machiavel est un véritable maître en la matière, ce qui a le don de faire sortir Montesquieu de ses gonds ! Que ce soit l’un ou l’autre, ils argumentent pour déstabiliser l’autre. Un vrai débat politique !

« Le Prince » de Machiavel doit être sur toutes les tables de chevet de nos politiques, « l’esprit des lois » bien rangé dans leur bibliothèque…

Le texte fait mouche, références actuelles, c’est à croire que rien ne changera, et que l’on restera toujours à la merci d’un pouvoir quel qu’il soit. De quoi se décourager des politiques. Joly a écrit ce texte pour fustiger la politique de Napoléon III, ce qui lui a valu le bannissement, il n’a pas mieux réussi son retour en République.

Marcel Bluwal a librement adapté et actualisé le roman de Maurice Joly. Le texte et la mise en scène servis par deux merveilleux comédiens, Pierre Santini et Hervé Briaux.

Un enfer pavé de mauvaises intentions mais je vous invite à y aller !

Anne Delaleu
2 octobre 2018