Du jeudi 6 septembre 2018 au samedi 19 janvier 2019
Jeudi, vendredi et samedi à 19h30 - durée 1h15
Site du théâtre ICI
Photos Philippe Escalier
Les mots pour le dire
D’après le roman de Marie Cardinal
Adaptation Jade Lanza
Mise en scène :
Fréderic Sousterelle
Avec Jade Lanza et Françoise
Armelle et les voix off de Daniel Mesguich, Grégory Laisné,
Mélanie Paillié et Frédéric Souterelle
Spectacle-cri, d'une
sincérité violente, sans concession, ce récit ne ressemble à aucun autre.
Au fil des séances de
psychanalyse, nous suivons le chemin de vie de Marie, enfant, adolescente,
jeune femme exsangue, somatisant ses angoisses : la tuberculose qui fera
mourir sa sœur. Lorsque sa mère caresse la tombe de sa fille de onze mois
qu’elle a perdue, la petite Marie sait que sa sœur est plus importante qu’elle
: «J’aurais aimé être la pierre, et par extension, être morte» le divorce des
parents, les enveloppes de la pension qu’elle doit réclamer à son père, la mort
de ce dernier, les traumatismes de la
sexualité infantile, son éducation par une mère tyrannique et froide, et par-dessus
tout, l'ultime souvenir arraché aux ténèbres du refoulement, cet aveu d'une
mère, qui ne l’a pas désirée et qui est peut-être à l'origine de tout le mal.
Au terme de son récit, elle
s'apercevra qu'elle est délivrée de ses angoisses et qu'elle peut recommencer à
vivre. Et « Quelques jours plus
tard, c'était mai 68."
L'adaptation du roman de
Marie Cardinal «Les mots pour le dire » (1975) est très réussie. Nous
pouvons mesurer, à quel point il reste un grand livre, sur la douleur physique
et le combat contre le mal de vivre. Marie Cardinal raconte les sept années de psychanalyses, trois fois par semaine, qui lui
ont évité le suicide.
La mise en scène reste cependant
légère, et les comédiennes, excellentes, servent ce texte fort, au travers d’un
jeu subtil et d’une diction remarquable. Le psychanalyste quant à lui, est
présent dans la voix off de Daniel
Mesguich.
J’étais curieuse d’entendre
ce texte qui a marqué toute une génération de femmes, ma génération, et a contribué
à libérer la parole des femmes, à faire tomber les peurs.
J’ai retrouvé l’émotion, la
force de l’écriture de Marie Cardinal, et son actualité, tant il y a encore de paroles et de peurs de
femmes à délivrer.
Annie Lozac’h
22 septembre 2018
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