vendredi 3 mars 2017

La jeune fille et la mort - A. Dorfman - Manufacture des abbesses



Site de la Manufacture des Abbesses ICI
du mercredi au samedi à 21 h - le dimanche 17h
durée 1h30

La jeune fille et la mort
Ariel Dorfman
Mise en scène Massimiliano Verardi
Avec Luc Baboulène, Philippe Pierrard, France Renard
(photos Pierre Merle)

Il y a de l’orage, une jeune femme tout de rouge vêtue, attend son mari Gérardo, il est avocat et fera partie de la commission d’enquête sur les crimes commis sous la dictature.


Il y a quinze ans, Paulina a été séquestrée et torturée, elle était militante contre le régime dictatorial de son pays. L’orage ou la solitude lui font-ils peur ? Elle prend une arme et se recroqueville dans un coin de la pièce.

Gérardo entre, il est en retard, tombé en panne, il a été raccompagné par un certain Docteur Miranda. Il se rend compte de l’état de prostration de Paulina et la réconforte comme il peut.

Alors qu’il s’apprête à se coucher, on frappe à la porte, c’est Miranda. Ils discutent tous les deux, Miranda s’intéresse à la commission d’enquête, les deux hommes ne s’aperçoivent pas que Paulina, les observe.

Gérardo propose à Miranda, de rester dormir chez eux, l’orage gronde encore. Que se passe-t-il dans la tête de la jeune femme ? Elle assomme le Docteur, le ligote, et c’est une descente aux enfers pour l’un et l’autre qui commence.


Paulina croit reconnaître, la voix de son bourreau. Il a aussi la même expression verbale et surtout il aime passionnément Schubert, il passait « la jeune fille et la mort » pendant les tortures.

C’est un duel entre la victime qui devient à son tour bourreau, elle n’hésite pas non plus à défier son mari, mais elle acceptera le marché qu’il lui propose pour laisser la vie sauve à Miranda. Celui-ci est-il vraiment son bourreau ?


La mise en scène est habile, on ne s’attend pas à tant de violences, France Renard ne joue pas les hystériques, elle est déterminée et imprégnée par sa vengeance. Philippe Pierrard a le mauvais rôle, sa rondeur et sa bonhommie cacheraient-elles autant d’ignominies, et Luc Baboulène a le difficile rôle du médiateur, du mari cherchant à protéger sa femme d’elle-même.

Une bonne interprétation pour un sujet hélas qui sera toujours d’actualité.

Anne Delaleu
2 mars 2017

L’auteur Ariel Dorfman, né le 6 mai 1942 à Buenos Aires, est un romancier, dramaturge, essayiste, universitaire et militant des droits de l'homme argentino-chilien. Il était conseiller culturel du Président Allende et a dû fuir le Chili, après le coup d’état de Pinochet.

Citoyen des États-Unis depuis 2004, il est professeur de littérature et des études d'Amérique latine à l'université Duke, à Durham en Caroline du Nord depuis 1985.

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