Mes coups de coeur sur le spectacle vivant: théâtre classique, contemporain, cirque, marionnettes, musical, pour les grands et pour les enfants ! Membre de l'Association professionnelle de la critique, Théâtre, Musique et Danse
jeudi 25 février 2016
Cent ans c'est passé si vite... Gisèle Casadesus
Mademoiselle Casadesus est née le 14 juin 1914, faites le compte !
Une dynastie familiale et artistique, qui provoque l'admiration et parfois la jalousie ou l'agacement !
Son livre est un hymne au bonheur, on pourrait dire d'elle comme Tosca, "Elle vécut d'art et d'amour".
C'est un sympathique abécédaire auquel nous sommes invités, elle ne dit du mal de personne, mais ne ferme pas les yeux pour autant ! quelques anecdotes amusantes sur ses collèges ou sur ses enfants.
Je l'ai croisée un jour, c'était aux Chorégies d'Orange et son fils Jean-Claude dirigeait "Carmen", elle ne fait pas celle que l'on ne connait pas et m'a gratifiée d'un sourire, je n'ai pas voulu la déranger.
Je comprends aussi pourquoi, je l'ai vue au théâtre de la Tempête parmi les spectateurs qui se pressaient pour découvrir "le chapeau de paille d'Italie" mis en scène par Gilles Bouillon, ce denier est son "petit-fils" par alliance, il a épousé Nathalie une de ses petites-filles.
Il y a fort heureusement, un arbre généalogique pour s'y retrouver !
Elle a écrit également un autre livre de souvenirs "le jeu de l'amour et du théâtre".
Challenge théâtre 2016
samedi 20 février 2016
Jean-Paul II - Antoine Vitez Rencontre à Castelgandolfo - JP Mestre - Théâtre La Bruyère
Site du théâtre ICI
Mardi à vendredi à 19h - samedi à 18h
(1h20)
Jean-Paul
II Antoine Vitez - Rencontre à Castel
Gandolfo
Jean-Philippe
Mestre
Mise
en scène Pascal Vitiello
avec
Bernard Lanneau et Michel Bompoil
Le
28 juillet 1988, nommé depuis peu à la tête de la Comédie Française, Antoine Vitez
administrateur, parfaitement athée, accompagna ses comédiennes (Françoise
Seigner, Catherine Salviat et Bernadette Le Saché, excusez du peu !) pour
une représentation dans les jardins de Castelgandolfo du « Mystère de la
Charité de Jeanne d’Arc » de Charles Péguy, mis en scène par Jean-Paul
Lucet.
Deux
personnalités se confrontent et se respectent. Jean-Paul II (1920-2005) dans sa
jeunesse voulait devenir acteur, il écrivit une pièce de théâtre « La
boutique de l’orfèvre », il fut aussi comédien amateur dans une troupe qui
fut interdite par le parti communiste en Pologne.
Antoine
Vitez, (1930-1990) militant communiste jusqu’en 1979, était un metteur en scène de talent, tant au théâtre
qu’à l’Opéra. Le non-croyant qu’il était ne l’a pas empêché de monter Claudel, « Partage
de midi » et « Le soulier de satin ».
Après
la représentation, Vitez aura une discussion avec le Saint Père, sur la foi, l’Eglise,
l’Inquisition, l’excommunication des comédiens, il n’épargnera pas les critiques,
souvent fondées, et Jean-Paul II féru d’art et de théâtre, répond calmement et surtout
en parfait politique !
Le
pape connait le travail de Vitez et le lui rappelle (l’Evangile selon St Jean),
celui-ci est si étonné que Jean-Paul II lui révèle que le Vatican a de bonnes
archives…
Une
seule chose semble unir un instant les deux hommes, le souvenir de leurs pères,
c’est un beau moment d’émotion.
Pas
de décor, de la lumière et des effets de silhouettes en contre-jour. Deux
merveilleux comédiens servant un texte intéressant pour cette joute oratoire
entre deux intellectuels, militant chacun à leur manière.
jeudi 18 février 2016
Un nouveau départ - A. Rault - théâtre des Variétés
Site du théâtre ICI
Un nouveau départ
Antoine
Rault
Mise
en scène Christophe Lidon
Corinne
Touzet, Christian Vadim et Fanny Guillot
Catherine,
divorcée a bien du mal à se faire respecter par son ado de gamine. Celle-ci est
contre tout, l’autorité, les bourgeois, l’hypocrisie, enfin tout le panel de l’ado
qui se révolte, surtout dans un bel appartement !
Catherine,
est une battante, la médiocrité ou le laisser-aller « connais pas » !
Un peu psycho-rigide et dominatrice tout de même.
Michel,
SDF, se retrouve sur le palier de l’appartement de Catherine. Elle prépare le réveillon
de Noël pour toutes les deux. Après une dispute mémorable avec Sarah, Catherine
par défi, va chercher Michel et lui propose de partager le repas de Noël… Sarah
n’est plus si enthousiaste que ça en accueillant Michel, le pauvre ne sent pas
la rose… et après tout on ne le connaît pas.
Mais,
au fil de la soirée, il finira par intéresser Catherine, et émouvoir Sarah par
ses confidences et certaines photos qu’il garde de son passé. Catherine décide
de prendre les choses en main !
Ce
n’est pas seulement une jolie histoire, sympathique et bien jouée (mention pour
Fanny Guillot !), mais que ce soit dans les médias par les bien-pensants
de tous bords, on entend râler contre l’égoïsme général, est-il si facile d’accueillir
chez soi un SDF, qu’on soit dans un bel appartement ou un pavillon de banlieue,
et de s’en occuper ? heureusement qu’il y a les chèques que l’on peut
adresser aux organisations et se faire une belle santé morale !
L’histoire
est bien menée, on rit beaucoup des répliques et des situations, une bonne
soirée pour ce nouveau départ !
Durée 90 min – du Mercredi au samedi à 20h00 et en matinées le samedi à 16h00 et le dimanche à 16h30.
Challenge théâtre 2016
mardi 16 février 2016
Barbara et l'homme en Habit Rouge - R. Romanelli - théâtre Rive Gauche
Site du théâtre ICI
Barbara et l'homme en
habit rouge
Un
spectacle musical de Roland ROMANELLI et Rébecca MAI
Mise
en scène Eric-Emmanuel Schmitt
Avec
Rébecca Mai - Roland Romanelli (Accordéon et Piano) - Jean-Philippe Audin (Violoncelle)
Choristes
« chœur de France »
Théâtre
Rive-Gauche
Du
mardi au samedi à 19h - Matinée le samedi à 15h
Barbara
a été aimée par Roland et admirée par Rébecca, ils le racontent en chansons,
Rébecca a trop d’amour à donner pour « imiter » Barbara, elle chante
avec beaucoup de justesse et d’émotion, le répertoire de cette grande artiste.
Elle interprète la grande dame brune avec humour, délicatesse, talent.
Mise
en scène inventive de Eric-Emmanuel Schmitt, qui a tant aimé le précèdent spectacle
sur Barbara de Roland Romanelli, il a apporté sa touche personnelle, Rébecca
silhouette longiligne en ombre chinoise jouant avec son boa, couleurs,
ambiance, le rocking-chair qui se balance.
Et puis les souvenirs de Roland,
anecdotes amusantes, leurs tournées de ville en ville, dormant dans la voiture,
ils n’avaient pas le temps ou l’envie de prendre un hôtel. Et la Barbara que
l’on n’aurait osé imaginer, « piquant » pour le plaisir de la faute,
un vernis à ongle ou un rouge à lèvres et qui passait en caisse du Monoprix,
tranquillement, pensant que l’on ne l’avait pas reconnue malgré ses lunettes et son chapeau ! Barbara qui
décidait de partir pour Vienne, tout en restant chez elle et écrivant des
lettres à Roland et les glissant sous la porte de sa chambre. Barbara aussi, n’admettant
pas que l’on puisse lui dire qu’elle s’était trompée et la rupture définitive.
Le
spectacle est baigné des chansons de Barbara, d’une belle atmosphère,
émouvante, marrante aussi, parce que le personnage n’était pas facile,
intransigeante avec elle et les autres.
Une
belle surprise, beaucoup d’émotions et d’amour, il faut y aller pour engranger
autant de bonheur.
samedi 13 février 2016
Une famille modèle - I. Calbérac - théâtre Montparnasse
Site du théâtre ICI
Famille modèle
Ivan Calbérac
Mise
en scène Anne Bourgeois
Théâtre
Montparnasse
avec
Patrick Chesnais, Evelyne Buyle, Véronique Boulanger, Arthur Fenwick, Guillaume
Labbé
Bernard
est râleur, soupe au lait, susceptible, mais il aime Annie sa femme, et veut le
lui prouver à chaque instant.
Bernard
et Annie s’aiment toujours autant après plus de trente ans de mariage et deux
garçons. Oui mais voilà, Annie souhaite passer au stade « couple ami »
plutôt qu’amants, et Bernard a des besoins qu’il ne souhaite pas réprimer.
Sa
femme lui propose donc comme on dit poliment « d’aller voir ailleurs »
elle ne sera pas jalouse, mais ne tient pas à savoir qui serait l’heureuse élue !
Leurs
deux garçons ont bien du mal à gérer leurs parents. Le plus jeune n’a pas de
vie privée, ou ne veut pas en parler, conclusion des parents : il doit
être homo ! Quant à l’aîné, il est très à cheval sur la moralité des mœurs
mais pas vraiment sur la dive bouteille…
Et
la voisine, Christine, charmant petit oiseau, elle vient picorer ça et là chez
Bernard mais pour d’autres raisons peu avouables.
La
mise en scène est dynamique, Patrick Chesnais est irrésistible en mari
hésitant, bougon mais tendre, Evelyne Buyle est toujours aussi naturelle et
drôle, Véronique Boulanger apporte une pointe de piment dans un univers pas
vraiment feutré, Arthur Fenwich et Guillaume Labbé bien complices pour
supporter une famille aussi alambiquée !
Un
bon moment de divertissement à ne pas manquer.
vendredi 12 février 2016
L'art de la comédie - E. De Filippo - théâtre 71 de Malakoff
Site du théâtre et dates des tournées ICI
L’art de la comédie
d’Eduardo
De Filippo
mise
en scène Patrick Pineau
avec
Nicolas Bonnefoy, Marc Jeancourt, Aline Le Berre, Manuel Le Lièvre, Fabien
Orcier,
Sylvie Orcier, Mohamed Rouabhi, Christophe Vandevelde
Un
préfet fraichement promu dans une petite ville de province, se prépare à
recevoir les notables qui lui ont demandé audience. Mais la première personne
qu’il reçoit est un directeur de théâtre aux abois, en effet, celui-ci a perdu sa
roulotte dans un incendie, il ne lui reste plus que les costumes et
accessoires. Le préfet, dans sa jeunesse ayant joué un peu la comédie, Campese
saute sur l’occasion et l’invite à assister à une représentation de
bienfaisance qui pourrait sauver son théâtre.
De
Caro refuse, il a tiré un trait sur ses ambitions théâtrales, c’est un homme
sérieux à présent et il est hors de question qu’il assiste à une comédie de
saltimbanques ! Il propose à Campese de lui obtenir un permis de transport
gratuit pour quitter la ville, Giacomo son secrétaire se charge de rédiger le
document.
Mais
voilà, en partant Campese a saisi le document où sont mentionnés les noms des
personnes que doit recevoir son Excellence ! Giacomo se rend compte de sa
maladresse, et le Préfet est maintenant persuadé que les comédiens vont lui
faire une farce pour se venger. C’est ainsi qu’il reçoit avec méfiance le
médecin, le curé et l’institutrice, qui chacun à leur manière, vont le faire
douter, est-ce vraiment les personnes inscrites ou bien est-ce les comédiens
qui se jouent de lui ?
Il
est vrai que les personnes reçues sont excitées, déjantées, paranoïaques, des
personnes « normales » agiraient-elles de cette façon ? De Caro
est persuadé qu’il a affaire à des comédiens…
La
mise en scène est vivante, dynamique, Les comédiens sont excellents et le rire
est au rendez-vous !
mercredi 10 février 2016
Portraits crachés - T. Lassalle - Palais des Glaces
site du théâtre ICI
Portraits crachés
de Thierry Lassalle
avec
Véronique Genest, Julien Cafaro, Caroline Devismes, Gaspard Leclerc et Maxime,
Mise
en scène de Thomas Le Douarec
Equipée
comme un marin, Marie fait ce qu’elle peut pour stopper la fuite d’eau qui transforme
sa salle de bains, en piscine. C’est ce qu’elle tente d’expliquer par téléphone
à la femme de son plombier.
Marie
s’est toujours débrouillée seule, elle est médecin et a élevé son Arthur, son
bébé de 25 ans.
Celui-ci
adore sa mère, mais surtout Julie sa petite fiancée, et il rappelle à maman que
la rencontre entre les familles doit se faire le soir même. Marie toute à ses
occupations « nautiques » avait bien zappé le diner…
Le
plombier arrive enfin, dragueur à ses heures, charmeur, enfin il faut surtout
qu’il répare la fuite pas le temps des gaudrioles !
Elle
n’est pas au bout de ses peines pour la journée, voilà qu’un monsieur
costume-cravate, sonne à la porte, retrouvailles et surtout émotion, c’est
Philippe son ancien chéri et surtout le père d’Arthur, mais ça il ne le sait
pas ! Philippe est marié à Sophie, star de la radio et apparemment, il a
le tort de faire des comparaisons entre les deux femmes. Disputes, énervement
de part et d’autre, Marie le fiche à la porte.
Marie
pense enfin se relaxer, mais voilà que Sophie, mère de Julie, sonne à la porte,
enfin elle a bien du mal, car Philippe son mari tente de l’en empêcher pour
éviter les impairs…
Marie tentera de briser le futur couple Arthur/Julie, l’union
entre frère et sœur n’étant pas à la mode !
Enfin
vous aurez compris que c’est une comédie dans la plus pure tradition, avec une
mise en scène dynamique de Thomas Le Douarec, Véronique Genest a le tempérament
qu’il faut pour le rôle, Caroline Devismes est sexy et marrante, bien sûr
Julien Cafaro pleurnichard, comme Gaspard Leclerc son fiston et Maxime en
plombier, ne sont pas en reste, d’ailleurs le fou-rire est au rendez-vous !
Challenge théâtre 2016
mardi 9 février 2016
La rivière - J. Butterworth - Comédie des Champs-Elysées
Site du théâtre ICI
La rivière
de Jez Butterworth
Mise
en scène de Jérémie Lippmann
Avec
Nicolas Briançon, Anne Charrier, Emma De Caunes, Clara Huet
Les bords d’une rivière, calme, sérénité,
poissons qui frétillent, et puis dans l’eau on distingue une silhouette…
Une jeune femme vêtue d’une robe
rouge, lit un livre, nonchalante dans son fauteuil à bascule, il fait une nuit
d’encre, chaude, pas d’étoiles, pas de lune. Elle se lève et part.
Une cabane de pêcheur, on entend
une mélodie chantée une jeune femme après l’amour. Lui se décide à partir à
la pêche et emmener sa compagne, celle-ci est bien réticente.
Enfin elle cède et tous les deux
partent dans la nuit noire. Quelques heures après, il revient seul, affolé,
appelant la police, elle a disparu ! En fait elle lui a fait une mauvaise
blague, elle rentre quelques minutes après lui, pliée de rire. Cependant, ce n’est
pas la même jeune femme qu’au début, et il n’en est pas plus troublé pour
autant.
Atmosphère pesante, envoûtante,
l’homme est nerveux, jaloux, mais il aime raconter ses parties de pêche quand
il était enfant avec son oncle, les prises, le poisson qui se défend, se tord,
à la fin on ne sait plus s’il s’agit d’une partie de pêche ou d’un crime…
La jeune femme est troublée,
elle s’amuse de lui, mais découvre aussi des secrets qu’elle n’ose approfondir.
Elle tente quand même de savoir si une autre l’a précédée, et qu’est-elle
devenue ?
Et lui, vit-il dans un rêve, ou a-t-il
commis l’irréparable ?
A nous d’y apporter notre touche
d’imagination.
Un beau décor, des lumières qui distillent
la touche d’angoisse qu’il faut, on est pris au piège par le jeu des comédiens,
comme un poisson ferré.
Les comédiens sont excellents, l’histoire
est captivante, une bonne direction d’acteurs pour nous emporter dans le fond
de cette rivière qui a tant à dire.
lundi 8 février 2016
La chambre de Milena - F. Forgeau - théâtre de l'Atalante
Théâtre de l’Atalante site ICI
Les lundis, mercredis et vendredis à 20h30
Les jeudis et samedis à 19h00
Les dimanches à 17h00
Les jeudis et samedis à 19h00
Les dimanches à 17h00
Durée du spectacle: 1h20
La
Chambre de Milena J.
Texte
et mise en scène : Filip Forgeau
Avec Soizic
Gourvil et la voix de Daniel Mesguich.
Milena Jesenska, née dans une famille bourgeoise, reçoit une éducation stricte. Elle a 13 ans quand elle perd sa mère, restée seule avec un père qui ne comprenait pas
cette jeune fille et son besoin de liberté. Elle commença pourtant à étudier la
médecine, comme son père, mais abandonna vite.
Son idéal ? Certes s’occuper des autres et des faibles
mais pas par la médecine, elle devient journaliste, traductrice, c’est ainsi
que son chemin croise Kafka, elle lui avait demandé la permission de traduire
ses ouvrages. Il n’eut pas de mal à s’éprendre de cette jeune femme pleine de
vie, peut être trop passionnée pour lui.
Elle devient militante, humaniste, son discours politique reprend
bien sûr les grands thèmes que l’on entendra chez Jaurès, Rosa Luxembourg. Certes
idéaliste, avec une soif de croire en l’humain.
Milena se mariera et aura une fille, qu’elle ne
verra pas grandir, Milena est arrêtée et déportée à Ravensbrück où elle mourra
en 1944. Sa fille Onza deviendra elle aussi journaliste.
Soizic Gourvic, incarne avec passion et intensité Milena,
elle est gracieuse, féminine. La voix chaude de Daniel Mesguich l’accompagne dans
ce chant d’amour et de mort. Il y a du tragique dans l’interprétation et dans
la mise en scène. Tel un chœur antique, elle passe de l’exaltation à l’abattement,
à la séduction même.
Le décor, le lit de Milena, des livres à même le sol, et des
cuvettes, çà et là pour recueillir l’eau qui goutte du plafond, et pour passer
d’une scène à l’autre. Les lumières essentielles aussi pour illuminer son parcours.
Challenge théâtre 2016
vendredi 5 février 2016
Pièces d'identité - J. Piat - Théâtre des Bouffes Parisiens
site du théâtre ICI
du vendredi au Samedi à 19h et le dimanche à 17h30 et certains jeudi selon
disponibilités
Pièces d’identité
De et avec Jean Piat
Mise
en scène Stéphane Hillel
Des
livres entassés sur la scène, un rideau rouge ouvrant sur un ciel de théâtre, Jean
Piat nous accueille en ami, il a l’œil malicieux, et nous ouvre son cœur et ses
souvenirs d’enfance, de théâtre, d’anecdotes avec la complicité bienveillante
de Stéphane Hillel, avec qui il a joué de nombreuses fois.
Né
dans le Pas-de-Calais, Jean Piat a grandi et fait ses études à Paris, et déjà
la passion du théâtre vers 4 ans ! Une passion qui ne le quitte plus, il
est « addict » Jean, pas question de retraite « vous jouez
toujours ?» oui quand on aime, on ne compte plus ! On le priverait de
dessert ou de récré !
Il
évoque avec humour et tendresse, ses années de Conservatoire, ses rencontres, ses
professeurs et en particulier Béatrix Dussane (dont je vous conseille la
lecture des ouvrages qu’elle a consacrés au théâtre) enfin la Comédie
Française, où il a eu la chance d’interpréter les plus grands rôles du
répertoire, Figaro, dont il parle avec finesse, pour faire le parallèle avec
celui de Mozart, tant il est vrai que la musique fait passer bien des choses,
et devient moins virulente que le texte parlé.
Pour
Cyrano, « il est entré en moi », il nous explique qu’un texte doit se
savoir par cœur pour enfin laisser place aux émotions. Belle leçon de théâtre.
Enfin
des anecdotes sur les tournées du Français, en Normandie par exemple où les
vaches donnaient la réplique à Louis Seigner dans « le Bourgeois
gentilhomme », l’URSS où la vodka était nettement supérieure à leur
Champagne.
Et
puis les souvenirs de tournage, de Lagardère à Robert d’Artois, son départ de
la Comédie Française et son « Tournant » au boulevard. Il nous régale
avec des passages de Cyrano, Figaro, des fables, des bons mots des uns et des
autres.
Vous
avez jusqu’au mois d’avril pour aller écouter ce grand monsieur du théâtre, qui
a le respect du public avec beaucoup d’élégance.
jeudi 4 février 2016
Les cavaliers - J. Kessel - Théâtre La Bruyère
Site du théâtre ICI
Crédit photo LOT
Les cavaliers (1967)
Joseph Kessel
Théâtre
La Bruyère
Libre
adaptation d'Eric Bouvron
Mise
en scène d'Eric Bouvron et Anne
Bourgeois
Avec
Éric Bouvron, Grégori Baquet en alternance avec Benjamin Penamaria),
Khalid
K et Maïa Gueritte
Dès
l’entrée on est captivé par les sons, il y a une ambiance, une odeur d’encens, quelques
accessoires sur la scène, et on entre par le jeu du conteur dans ce roman d’aventures,
si âpre et si cruel de Joseph Kessel.
Le
fils de Toursène, Ouroz jeune et plein de fougue, participe au jeu du bouzkachi
(jeu traditionnel), s’il remporte la course du roi, il pourra devenir le maître
de Jehol « le cheval fou », le palefrenier de Toursène, Mokki, l’accompagnera
à Kaboul.
Hélas,
lors de la course, Ouroz tombe et se brise la jambe, on l’emporte vers l’hôpital
de Kaboul, il ne comprend pas pourquoi il est soigné par des « femmes
infidèles » et s’enfuit sur le dos de Jehol avec la complicité de Mokki.
Ils entament
un long périple à travers le pays, un voyage initiatique, semé d’embûches, de
trahison, d’honneur perdu. Une femme est au centre de la discorde entre Ouroz
et Mokki.
On
est captivé par ce spectacle, grâce aux jeux de lumière, et aussi à la présence
de Khalid K, bruiteur, chanteur, musicien, on a l’impression que les chevaux
sont sur la scène !
Joseph
Kessel grand voyageur aurait aimé l’adaptation de son roman, l’intensité des
comédiens qui passent d’un personnage à l’autre avec aisance, et la mise en
scène ingénieuse d’Eric Bouvron.
On
se laisse emporter dans ce voyage et l’on a qu’une envie lire ou relire Kessel
et ses merveilleux romans.
Challenge théâtre 2016
mercredi 3 février 2016
Le cas Martin Piche - J. Mougenot - Petit Montparnasse
Site du théâtre ICI
mercredi, vendredi à 19h, matimée le dimancha à 15h
en alternance avec "L'affaire Dussaert" mardi, jeudi et samedi à 19h
photo AD |
Le cas Martin Piche
Jacques
Mougenot
Mise
en scène Hervé Devolder – assisté de Pauline Marbot
Le
psy (Hervé Devolder) attend pour la première fois, un certain Martin Piche
(Jacques Mougenot). Il va aller de surprise en surprise avec ce patient peu
ordinaire.
En
effet, après bien des hésitations, Martin Piche, se résout à consulter, poussé quand
même par son épouse. Il a une singulière pathologie : il s’ennuie et
n’a aucunement l’intention de se divertir, il n’a intérêt à rien du tout et
pourtant !
photo Pauline Marbot |
C’est
un homme un peu « nounours », il ne fera rien de son plein gré, s’asseoir,
ôter son imper, le poser, enfin bref le psy est un peu désarçonné. Puis la
consultation commence, là aussi c’est une véritable guerre des nerfs, Piche se
fiche de tout, mais avec politesse et courtoisie… il prend des attitudes pour
tromper l’ennemi ! Il est ennuyé d’ennuyer son monde…
Peu
à peu ils entament un dialogue, jeux de mots, jeux de maux, tout y passe. Piche
ne comprend pas ou prend au premier degré les questions posées.
photo Pauline Marbot |
Quand
il « avoue » sa profession au psy, celui-ci reste bouche bée !
Photo Pauline Marbot |
Vous
pouvez sans crainte aller consulter au Petit Montparnasse, vous ne risquez pas
de vous ennuyez et rire de bon cœur, la fin de la comédie est inattendue et
très drôle.
Challenge théâtre 2016
lundi 1 février 2016
Un rêve de millet - Shen Jiji - Auditorium Louis Vuitton
Le 30 janvier à 20h au Théâtre Simenon de la Ville de Rosny sous Bois
Le 1er et 2 février à
20H30 à l’Auditorium de la Fondation Louis Vuitton
Le 4 février et 5
février à 20h au Théâtre Claude-Levi-Strauss du Musée du quai Branly
Un rêve de millet
D’après le roman de
Shen Jiji (8ème siècle)
Adaptation
et mise en scène : Huang Ying
La Cie Full
Show Lane Studio
Une minute suffit à lire un ancien poème chinois,Une heure à cuire un délicieux pot de millet,Un siècle à connaître les recoins de l’existence…Un millénaire à dialoguer de la philosophie chinoise
Un
jeune homme lettré, vêtu de vieilles hardes, pieds nus, se retrouve dans une
auberge, il rencontre un taoïste, la discussion est plaisante mais il se plaint
de sa vie misérable, il est fatigué et le sage lui donne un oreiller pour
dormir. Mais cet oreiller est pourvu de pouvoirs magiques...
Le
jeune homme fait-il un rêve ou est-ce la réalité ? Il devient puissant, riche, honoré par l’empereur qui
ne veut pas se passer de ses services et bons conseils, mais il arrive à un âge
avancé, et il regrettera amèrement son bol de millet et son village, sa vie
simple qu’il n’a pas su apprécier.
Un
merveilleux conte fantastique chinois, où se mêlent harmonieusement, la danse,
la musique, le chant, la calligraphie et la cuisson du millet !
Une
joueuse de Sanxian égrène quelques notes, les comédiens préparent le millet
avec le cérémonial d’usage.
L’interprète
principal démontre ses talents de comédien, il passe de la jeunesse à la
vieillesse, dans la gestuelle, le corporel, la voix. La seule interprète
féminine est tout de grâce, on a l’impression de s’envoler avec elle !
La
mise en scène de Huang Ying associe finement le présent et le passé, les
comédiens ont une discipline, rien n’est laissé au hasard, tout se déroule avec
beaucoup de naturel. Ils savent recréer l’histoire et les différentes scènes
avec les costumes, les accessoires.
Challenge théâtre 2016